DOUCE-AMÈRE. s. f. T. de Botan.
Espèce de solanum à tige grimpante, qui est d'un grand usage
en médecine, surtout comme antidartreux. Sirop de
douce-amère.
DOUCEÂTRE. adj. des deux genres.
(On prononce Douçâtre.) Qui est d'une douceur fade.
Cela a quelque chose de douceâtre. Un goût douceâtre.
C'est une eau douceâtre.
DOUCEMENT. adv. D'une manière
douce. Cet adverbe a des acceptions très-variées, dont voici
les principales et les plus usitées:
---- Lentement. Vous marchez bien
doucement. Allez doucement. Le cocher allait doucement dans les mauvais
chemins. La voiture allait si doucement, que nous fûmes deux heures
à faire une lieue. Il faut rapporter à cette acception la
phrase familière, Aller doucement en besogne, Travailler
mollement, ne pas avancer son ouvrage autant qu'on le pourrait; ou Mener une
affaire sagement, sans rien précipiter.
---- Avec ménagement,
délicatement. Allez-y plus doucement. Poser une chose à
terre doucement. Cette affaire veut être conduite doucement. Il faut
s'y prendre doucement.
---- Légèrement, faiblement.
Frapper doucement. Bercer doucement.
---- Sans bruit, avec peu de bruit. Il faut
marcher doucement dans la chambre d'un malade. Entrez doucement. Je me
glissai doucement auprès de lui.
---- À voix basse. Ils parlaient
très-doucement, et je les entendais à peine.
---- Sourdement, sans éclat. C'est
une chose qu'il faut faire doucement.
---- Sans éprouver d'agitation, avec
calme. Sommeiller doucement. Vivre doucement dans la solitude. Mourir
doucement au milieu de ses amis.
---- Paisiblement, sans qu'il y ait de
trouble. On craignait qu'il n'arrivât quelque désordre dans
l'assemblée, mais tout s'y est passé fort doucement.
---- Avec humanité, avec bonté.
Un vainqueur généreux traite doucement les vaincus. Il en
use doucement avec ses domestiques.
---- Sans sévérité, sans
aigreur. Châtier doucement. Reprendre quelqu'un doucement de ses
fautes. Je lui fis doucement la guerre sur sa négligence.
---- Sans emportement. Nous nous
expliquâmes doucement, et il fut convenue que...
---- Dans une certaine aisance. On peut
vivre assez doucement à la campagne avec peu de chose.
---- Commodément, agréablement.
Passer le temps doucement dans son cabinet, avec ses livres, avec ses
amis.
---- Médiocrement bien. Comment va
le malade? Assez doucement, tout doucement, fort doucement. Cette affaire
marche-t-elle? Tout doucement.
DOUCEMENT, s'emploie
d'une façon particulière, Lorsqu'on veut contenir ou
réprimer la vivacité, la pétulance, l'impatience,
l'emportement, etc., de quelqu'un. Doucement, monsieur; vous oubliez les
égards qui sont dus à mon âge. Oh! doucement, il me
reste encore des objections à vous faire. Doucement, doucement, ne
nous échauffons point. Cet emploi est familier.
DOUCEREUX, [DOUCER]EUSE.
adj. Qui est
doux sans être agréable, qui est d'une douceur fade. Vin
doucereux. Liqueur doucereuse. Fruits doucereux.
Il signifie figurément et
familièrement, Qui paraît doux, complaisant, poli,
bienveillant, soumis, mais avec affectation. C'est un homme doucereux.
Il a l'air doucereux, la mine doucereuse, le ton doucereux. Dans un sens
analogue: Des vers doucereux. Une lettre doucereuse. Dire des choses
doucereuses.
Il s'emploie aussi comme substantif, en
parlant Des personnes. C'est un doucereux. Faire le doucereux
auprès des femmes.
DOUCET, [DOUC]ETTE. adj. et
s.
Diminutif de Doux. Il ne se dit que Des personnes. Elle semble
doucette, mais c'est un petit démon. Air doucet. Mine doucette. Faire
le doucet. Faire la doucette. C'est une petite doucette. Il est
familier.
DOUCETTE. s. f. Plante, sorte de
mâche. Voyez MÂCHE.
DOUCETTEMENT. adv. Il s'emploie
populairement dans le même sens que Doucement. Il s'en allait tout
doucettement.
DOUCEUR. s. f. Qualité de ce qui
est doux; et quelquefois, La chose même qui a cette qualité.
Il s'emploie au propre et au figuré, dans la plupart des sens de
Doux. La douceur du sucre, du lait, du miel, d'un fruit. Douceur exquise.
Douceur fade. Cet enfant aime beaucoup les douceurs. La douceur de la peau.
La douceur d'un parfum. La douceur de l'haleine. La douceur de la voix.
Donner de la douceur à son chant. La douceur du style. La douceur du
temps, de l'air. La douceur du sommeil, du repos. Douceur d'esprit, de
moeurs, de caractère. Un naturel plein de douceur. Il est d'une
douceur admirable. C'est la douceur même. Douceur affectée. La
douceur des yeux, des regards. Une grande douceur de visage. Une physionomie
pleine de douceur. Elle fut séduite par la douceur de son langage.
Goûter la douceur, les douceurs de la vie. Les douceurs de la
société. Les douceurs de la liberté. La douceur de
commander. La douceur du commandement. Ces peines ne sont pas sans quelque
douceur. C'est une grande douceur de vivre avec ses amis. La solitude a ses
douceurs.
Il se prend plus particulièrement, et
d'une manière absolue, pour Façon d'agir douce et
éloignée de toute sorte de violence.
Naturel enclin
à la douceur. Tout par douceur, et rien par force. Gouverner les
peuples avec douceur, avec un esprit de douceur. Prendre quelqu'un par la
douceur.
Prov., Plus fait douceur que
violence.
DOUCEURS, au pluriel,
signifie quelquefois, Les choses flatteuses et galantes qu'un homme dit
à une femme pour tâcher de lui plaire, de s'en faire aimer.
Conter, dire des douceurs à une femme. Prêter l'oreille aux
douceurs des galants.
DOUCEUR, signifie encore,
Profit, gratification, dédommagement. Cela lui a valu quelque
douceur. Il en a eu quelque douceur. Les domestiques ont bien de la peine
dans cette maison, mais ils y ont aussi beaucoup de douceurs.
EN DOUCEUR. loc. adv. et
fam. Doucement, lentement, avec ménagement, avec précaution.
Quand vous soulèverez ce meuble, allez-y bien en douceur.
Prendre les choses en douceur, Ne point
se formaliser de ce qu'il peut y avoir de désobligeant dans les
procédés ou les discours d'autrui.