LOUP. s. m. Quadrupède sauvage et
carnassier, qui ressemble à un grand chien. Grand, jeune, vieux
loup. Loup gris. Peau de loup. Un loup qui emporte une brebis. La chasse du
loup, au loup. Loup ravissant.
Fam., Il fait un froid de loup, Le temps
est très-rigoureux.
Fam., Être enrhumé comme un
loup, Être fort enrhumé.
Fam., Manger comme un loup, Manger
beaucoup.
Marcher à pas de loup, Marcher
sans bruit et à dessein de surprendre.
Fig. et fam., Être connu comme le loup
blanc, Être extrêmement connu.
Prov. et fig., La faim chasse le loup hors du
bois, fait sortir le loup du bois, La nécessité
détermine un homme à faire, même contre son inclination,
beaucoup de choses pour se procurer de quoi vivre.
Prov., fig. et pop., Quand on parle du loup
on en voit la queue, se dit Lorsqu'un homme survient au moment où
l'on parle de lui.
Fig. et fam., Il a vu le loup, Il a vu le
monde, il est aguerri et expérimenté.
Pop., Elle a vu le loup, se dit D'une
fille qui a eu des galanteries.
Prov. et fig., Il faut hurler avec les
loups, Il faut s'accommoder aux manières, aux moeurs, aux opinions
de ceux avec qui l'on vit, ou avec qui l'on se trouve, quoiqu'on ne les
approuve pas entièrement.
Prov. et fig., Le loup mourra dans sa
peau, Rarement un méchant s'amende.
Prov. et fig., Qui se fait brebis, le loup le
mange, Ceux qui ont trop de bonté, de douceur, encouragent les
méchants à leur nuire.
Prov. et fig., Brebis comptées, le
loup les mange, Les precautions ne garantissent pas toujours d'être
trompé; l'excès de précaution est dangereux.
Prov. et fig., Les loups ne se mangent pas
entre eux, Les méchants s'épargnent entre eux.
Fig. et fam., Entre chien et loup, Le
moment du crépuscule pendant lequel on entrevoit les objets, sans
pouvoir les distinguer. Il était entre chien et loup, quand nous
crûmes apercevoir plusieurs personnes.
Fig. et fam., Se mettre à la gueule du
loup, S'exposer à un péril évident qu'on pouvait
éviter.
Fig. et fam., Tenir le loup par les
oreilles, Être dans une situation difficile, pressante, et ne savoir
comment en sortir.
Fig. et fam., Donner la brebis à
garder au loup, Donner à garder quelque chose à une personne
dont on devrait se défier.
Fig. et fam., Enfermer le loup dans la
bergerie, Mettre, laisser quelqu'un dans un lieu, dans un poste où
il peut faire aisément beaucoup de mal. Il signifie aussi, Laisser
fermer une plaie avant qu'il en soit temps, ou Faire rentrer un mal qu'il
fallait attirer au dehors.
Saut de loup, Fossé assez large
pour n'être pas franchi par un loup, et qu'on creuse au bout des
allées d'un parc pour les fermer sans ôter la vue de la
campagne.
Loup marin. Un des noms vulgaires du
phoque. Une peau de loup marin.
Loup de mer, se dit De plusieurs poissons
dont l'un, le Bar, est estimé pour sa chair délicate.
Fig. et fam., Loup de mer, Marin à
qui un séjour constant sur mer a fait perdre tout usage du monde.
Broderie, découpure à dents de
loup, Broderie, découpure qui forme une suite d'angles aigus.
En Astronomie, Le Loup, Constellation de
l'hémisphère austral.
LOUP, se dit aussi d'Une
espèce de masque de velours noir, que les dames portaient autrefois
pour garantir leur visage du hâle.
LOUP-CERVIER. s. m. Quadrupède carnassier ressemblant à un grand chat, mais à queue courte, et avec des pinceaux de poils aux oreilles. Le loup-cervier est probablement le lynx des anciens. Manchon, fourrure de loup-cervier.
LOUPE. s. f. T. de Médec. Tumeur
enkystée qui vient sous la peau, qui s'élève en rond, et
augmente quelquefois jusqu'à une grosseur prodigieuse. Il lui est
venu une loupe à la tête, sous la gorge. Couper, extirper une
loupe.
LOUPEUX, [LOUP]EUSE. adj. Qui a des
loupes. Un arbre loupeux. Il est peu usité.
LOUP-GAROU. s. m. Homme qui, au dire des
gens superstitieux, erre la nuit, transformé en loup. On a tort de
faire peur du loup-garou aux enfants.
[...]
LOUVE. s. f. La femelle du loup.
Rémus et Romulus furent, dit-on, allaités par une
louve.
LOUVE. s. f. Outil de fer qu'on place
dans un trou fait exprès à une pierre, et qui sert à
l'enlever.
LOUVER. v. a. Faire un trou dans une
pierre, pour y mettre la louve. Louver une pierre.
LOUVET, [LOUV]ETTE. adj. Il ne se dit
qu'en parlant De la couleur du poil d'un cheval, lorsqu'elle approche de la
couleur du poil du loup. Cheval louvet. Jument louvette.
LOUVETEAU. s. m. Petit loup qui est
encore sous la mère. Prendre la louve et ses louveteaux.
LOUVETER. v. n. Il se dit D'une louve qui
fait ses petits.
LOUVETERIE. s. f. Équipage pour la
chasse du loup. Officier de la louveterie. Les capitaines de louveterie
sont chargés de la destruction des loups.
LOUVETIER. s. m. Il ne s'employait
guère autrefois que dans cette dénomination, Grand
louvetier, Officier de la maison du roi, qui commandait l'équipage
pour la chasse du loup.
LOUVIERS. s. m. Sorte de drap
fabriqué dans la ville de Louviers. Habit de louviers. Un beau
louviers.
LOUVOYER. v. n. T. de Mar. (Il se
conjugue comme Employer.) Faire plusieurs routes en zigzag au plus
près du vent, en lui présentant tantôt un
côté du bâtiment, tantôt l'autre. Nous fûmes
contraints de louvoyer. Notre vaisseau fut longtemps à
louvoyer.
LOUVRE. s. m. Il se dit Des maisons
superbes et magnifiques, par allusion au palais qui porte ce nom à
Paris. Ce n'est pas la maison d'un particulier, c'est un Louvre.
Il se dit, par analogie, en Botanique, d'Une
excroissance ligneuse qui vient aux troncs et aux branches de quelques arbres.
Les loupes d'orme servent à faire de jolis ouvrages de
tabletterie.
LOUPE, se dit aussi d'Un
verre convexe des deux côtés, qui grossit les objets à la
vue, et qu'on appelle autrement Lentille. Se servir d'une loupe pour lire
de très petits caractères.
LOUPE, en termes de
Joaillier, se dit d'Une pierre précieuse que la nature n'a pas
achevée. Loupe de saphir, de rubis, etc.
Il signifie aussi, figurément et
familièrement, Un homme d'une humeur farouche, qui ne veut avoir de
société avec personne. N'allons point chez cet homme-
là, c'est un vrai loup-garou, un franc loup-garou.
Fig. et fam. C'est une louve, se dit
D'une femme très adonnée à la débauche.
LOUVÉ, [LOUV]ÉE. part. passé.
Il se dit aussi Du lieu destiné à
loger cet équipage.
Il se dit, maintenant, d'Un propriétaire
qui s'est engagé à entretenir un équipage pour chasser le
loup.
Il signifie au figuré, dans le langage
ordinaire, Prendre des détours pour arriver à son but,
éviter de se prononcer. C'est une affaire difficile, on ne pourra
réussir qu'en louvoyant. Il louvoya entre les différents
partis.