TIMBRE. s. m. Sorte de cloche immobile
qui est frappée par un marteau placé ordinairement en dehors.
Le timbre d'une pendule, d'une montre. Le timbre d'un
réveille-matin. Le timbre de cette pendule est très-bon. Ce
timbre est fêlé.
Le timbre d'un tambour. La corde
à boyau mise en double au-dessous de la caisse d'un tambour, pour le
faire mieux résonner.
TIMBRE, se dit
quelquefois Du son que rend le timbre. Ce timbre est trop
éclatant.
Il se dit, figurément, Du
retentissement de la voix. Voilà un beau timbre. Cette voix a du
timbre. Cette voix a un timbre argentin. Sa voix n'a point de timbre. Le
timbre de la voix.
TIMBRE, se dit aussi Du
premier vers d'un vaudeville connu, qu'on écrit au-dessus d'un
vaudeville parodié, pour indiquer sur quel air ce dernier doit
être chanté. Mettre les timbres aux couplets d'une
pièce en vaudevilles.
TIMBRE, se dit encore de
La marque imprimée sur le papier dont la loi oblige à se
servir pour certaines écritures, et même pour certaines
impressions. La loi sur le timbre. L'impôt du timbre. Faire mettre
le timbre sur une obligation, sur un passe-port. Payer le timbre. Les
feuilles périodiques sont soumises, sont assujetties au droit de
timbre.
Timbre à l'extraordinaire,
Timbre apposé après coup sur des actes qui auraient dû
être écrits sur du papier timbré.
Bureau de timbre, Bureau où l'on
débite le papier timbré.
Timbre sec, Timbre qui n'est
marqué que par la pression du coin sur lequel il est
gravé.
TIMBRE, se dit en outre
de La marque particulière que chaque bureau des postes imprime sur
les lettres qu'il fait partir, pour indiquer le lieu et le jour du
départ; et sur celles qu'il reçoit, pour constater le jour de
leur arrivée. Le timbre de cette lettre est de Lyon.
TIMBRE, en termes
d'Armoiries, signifie, Le casque qui est au-dessus de l'écu. Les
souverains portent le timbre ouvert.
Fig. et fam., Il a le timbre
fêlé, se dit D'un homme un peu fou.
TIMBRER. v. a. Imprimer sur du papier,
sur du parchemin, la marque ordonnée par la loi, pour qu'il puisse
servir aux usages qu'elle a déterminés. Timbrer du papier,
du parchemin. Faire timbrer un passe-port.
Il signifie aussi, Imprimer sur une lettre une
marque qui indique de quel bureau de poste elle part, ou qui fait
connaître soit le jour du départ, soit celui de
l'arrivée. On a oublié de timbrer cette lettre. On dit
dans un sens analogue, Timbrer les livres d'une bibliothèque,
Les marquer d'un cachet, d'un sceau particulier qui sert à les faire
reconnaître.
TIMBRER, signifie, en
termes de Procédure et d'Administration, Écrire en tête
d'un acte la nature de cet acte, sa date, et le sommaire de ce qu'il
contient. Timbrer des pièces.
TIMBRER, en termes de
Blason, Mettre au-dessus d'un écu un timbre ou quelque autre marque
d'honneur, de dignité. Les armes du pape sont timbrées
d'une tiare.
TIMBRÉ, [TIMBR]ÉE. participe. Papier timbré. Cette
lettre n'est pas timbrée. Cette lettre est timbrée de
Bordeaux, de Marseille.
Fig. et fam., Une cervelle, une tête
timbrée, un cerveau mal timbré, Un écervelé,
un fou. On dit dans le même sens, Cet homme est timbré, est
un peu timbré.
TIMBRÉ, en termes
de Blason, se dit De l'écu couvert du casque ou timbre.
TIMBREUR. s. m. Celui qui timbre, qui
marque avec le timbre.
TIMIDE. adj. des deux genres. Craintif,
peureux, qui manque de hardiesse ou d'assurance. On le dit Des personnes,
ainsi que De leurs actions, de leurs discours, etc. L'enfance est timide.
Cet animal est naturellement timide. Le véritable amour rend timide.
Ce jeune homme est fort timide en société. Il n'est pas timide
auprès des femmes, avec les femmes. Âme timide.
Caractère timide. Esprit timide. Il s'avança d'un air timide.
Il a l'air timide. Contenance timide. Regard timide. Marche timide. Prendre
un parti timide. Donner un conseil timide.
Écrivain timide, style timide,
Écrivain, style qui manque de hardiesse, d'énergie.
Fig., Marche timide, Conduite
excessivement prudente.
TIMIDEMENT. adv. Avec timidité.
Agir timidement. Répondre timidement.
TIMIDITÉ. s. f. Qualité
de celui qui est timide. Grande timidité. Extrême
timidité. Timidité ridicule. Je n'ai jamais vu une
timidité comme la vôtre. Sa timidité l'empêche de
faire paraître tout son esprit.
Il se dit quelquefois Des actions, des
discours. On blâma la timidité de sa conduite. La
timidité de ses conseils devint funeste.
TIMON. s. m. Pièce de bois du
train de devant d'un carrosse ou d'un chariot, qui est longue et droite, et
aux deux côtés de laquelle on attèle les chevaux.
Timon de chariot, de carrosse, de voiture. Lever le timon. Abaisser le
timon.
Timon d'une charrue, Longue
pièce de bois en forme de timon, à laquelle sont
attelés les chevaux ou les boeufs.
TIMON, en termes de
Marine, signifie, Une longue pièce de bois attachée au
gouvernail d'un navire, et qui sert à le mouvoir par la force du
levier. C'est ce que les marins appellent plus ordinairement La barre du
gouvernail. Gouverner le timon. Manier le timon. Tenir le timon.
Être au timon. Abandonner le timon. Dans le
discours ordinaire, il se prend pour Le gouvernail même.
Fig., Prendre le timon des affaires, de
l'État, Prendre le gouvernement des affaires, de l'État.
Dès que le prince eut pris le timon des affaires.
TIMONIER. s. m. Celui qui gouverne le
timon d'un navire sous les ordres du pilote. Bon timonier. Un coup de
canon emporta le timonier.
Il se dit aussi Des chevaux qu'on met au
timon; à la différence de ceux qu'on met à la
volée.
TIMORÉ,
[TIMOR]ÉE. adj.
Qui est pénétré d'une crainte salutaire. Il ne se dit
guère qu'en parlant De la crainte d'offenser Dieu. Il ne faut pas
craindre qu'il s'éloigne de son devoir, il est trop timoré,
il a la conscience trop timorée.
Il se dit quelquefois D'une personne qui porte
très-loin le scrupule. Vous êtes bien timoré. C'est
une âme timorée.
TIN. s. m. T. de Marine. Morceau de
bois, sorte de billot qu'on emploie, comme support ou garniture, pour
maintenir une pièce de bois pendant qu'on la travaille. Faire
porter sur des tins la quille d'un bâtiment.
TINCTORIAL, [TINCTORI]ALE.
adj. Qui
sert à teindre. Plantes tinctoriales.
TINE. s. f. Espèce de tonneau
qui sert à transporter de l'eau.
TINETTE. s. f. Vaisseau de bois fait
de douves, qui s'ouvre par le haut, et qui est ordinairement plus large par
en haut que par en bas. Une tinette de beurre.
TINTAMARRE. s. m. Il se dit de Toute
sorte de bruit éclatant, accompagné de confusion et de
désordre. Quel tintamarre est-ce que j'entends? Un grand
tintamarre. Il est familier.
TINTAMARRER. v. n. Faire du tintamarre.
Il est populaire et vieux.
TINTEMENT. s. m. Prolongement du son
d'une cloche, lequel va toujours en diminuant dans l'air après que
le coup a frappé. Le tintement d'une cloche.
Il signifie aussi, L'action de tinter, et Le
bruit, le son même de la cloche qu'on tinte. Ce tintement annonce
que la messe va commencer. Un tintement funèbre.
TINTEMENT, se dit aussi
de La sensation que l'on éprouve quelquefois dans les oreilles sans
cause extérieure, comme si l'on entendait un son aigu et continu, tel
que le tintement d'une cloche. Ce malade a de fréquents tintements
d'oreille.
TINTENAGUE. s. f. Voyez TOUTENAGUE.
TINTER. v. a. Faire sonner lentement
une cloche, en sorte que le battant ne touche que d'un côté.
Tinter la grosse cloche, la petite cloche. Il s'emploie aussi
absolument. On tinte à la paroisse.
Tinter la messe, tinter le sermon,
Tinter la cloche, afin d'avertir que la messe ou le sermon va bientôt
commencer.
TINTER, est aussi neutre.
La cloche tinte, On tinte la cloche. Voilà le sermon qui
tinte, la messe qui tinte, La cloche tinte pour avertir que le sermon,
que la messe va commencer.
Faire tinter un verre, Lui faire rendre
un son en le frappant comme une cloche.
L'oreille lui tinte, Par un mouvement
qui n'est que dans son oreille, il entend un son pareil à celui d'une
petite cloche. On dit aussi, Les oreilles lui tintent.
Prov. et fig., Les oreilles doivent vous
avoir bien tinté, se dit Pour faire entendre à une
personne qu'on a beaucoup parlé d'elle en son absence.
Fig. et fam., Le cerveau lui tinte, Il
a la tête fêlée, la tête dérangée,
C'est une folle à qui le cerveau tinte.
TINTÉ, [TINT]ÉE. participe.
TINTER. v. a. T. de Marine. Appuyer sur
des tins, assujettir avec des tins. Tinter la quille d'un bâtiment.
Tinter des futailles, des caisses, des ballots que l'on arrime.
TINTÉ, [TINT]ÉE. participe.
TINTOUIN. s. m. Bourdonnement, bruit
dans les oreilles. Avoir un tintouin continuel dans les oreilles.
Il se dit figurément de
L'inquiétude qu'on a du succès de quelque chose, ou de
L'embarras que cause une affaire. On juge maintenant son procès,
il doit avoir du tintouin. Cette affaire lui donnera bien du tintouin.
Donner du tintouin à quelqu'un. Il est familier dans les deux
acceptions.