Conclusion

Estienne répertorie le vocabulaire vitruvien de l'architecture en citant Vitruve dans le texte, très souvent par l'intermédiaire de Budé, et en le traitant, dans le cadre des lexicographies latine et française, à l'aide des commentaires et de l'index de Giocondo, des commentaires, définitions et quelques traductions de Budé et des traductions et du glossaire de Martin. La confrontation du travail de Budé et de celui d'Estienne justifie la distinction entre lexicographe (Budé) et dictionnariste (Estienne). Budé définit les termes du latin classique, établit des équivalences entre le latin, le grec ancien, le latin moderne et le français et cite Vitruve dans le texte; Estienne lemmatise le mot latin (ou grec latinisé), l'insère à sa place dans la macrostructure de son dictionnaire, en donne les formes fléchies principales et le genre, dans le cas des noms, ajoute une traduction ou périphrase française et combine -- quand il ne s'agit pas de ses uniques informations -- les données de Budé avec d'autres qu'il a souvent compilées de la même manière.

Du point de vue des sources cachées d'Estienne, le TLL joue en amont un rôle révélateur analogue à celui en aval de Gilles Ménage: de même que la provenance de nombreux items latins du DLG et du DFL est signalée par le TLL, celle de mainte étymologie enregistrée de façon anonyme dans le DFL ou le Thresor est révélée par Ménage dans ses dictionnaires étymologiques de 1650 et 1694 [30].

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Notes

30. Cf. Wooldridge 1995.