Furetière 1690 | Trévoux 1771 | ||
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[En plus grands caractères] [Texte original] | [En plus grands caractères] [Texte original] | ||
Suppressions en rouge; modifications soulignées; ajouts en bleu | |||
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QUEUE. s. f. La partie qui termine le corps de l'animal par le derriere. Elle differe tant de figure que d'usage selon leurs divers genres. Aux animaux terrestres elle sert à les esmoucher, & est d'ordinaire couverte de poil, & garnie d'os. Ceux qui vivent dans l'air l'ont de plume. Les aquatiques l'ont de cartilages, & elle leur sert de gouvernail pour nager. Le lion se bat les flancs de sa queüe pour s'irriter. Les chiens remuent la queüe en signe de caresse, en voyant leur maistre. Ainsi l'Escriture dit que le chien de Tobie vint au devant de son maistre en branslant la queüe. Le scorpion pique de sa queüe. Les belles fourrures se font de queües de fouines, de martes, ou souris de Moscovie, d'hermines, &c. La queüe du paon est chargée des yeux d'Argus, à ce que dit la Fable. Les Chasseurs tirent en volant les oiseaux en queüe. Ce mot vient du Latin cauda. On appelle balay en termes de Fauconnerie, la queüe de l'oiseau. Cette queüe luy sert de gouvernail pour voler à toutes mains.
On dit aussi, quand on designe un cheval, soit lors
[1721 déplace l'alinéa 6 de Fur pour le mettre plus | 1 |
QUEUE. s. f. La partie qui termine le corps de l'animal par derrière. Cauda. On le dit de toutes sortes d'animaux. Dans les quadrupèdes, c'est cette partie, ordinairement couverte de poil, qui est au bout de l'épine du dos. Ils s'en servent pour s'émoucher. Dans les oiseaux, ce sont les longues plumes qui leur sortent du croupion; en termes de Fauconnerie, on l'appelle Balai. Cette queue sert aux oiseaux comme de gouvernail, pour se conduire dans l'air. Dans les poissons, les serpens, les insectes, c'est la partie qui s'étend du ventre jusqu'à l'extrémité opposée à la tête. Le lion se bat les flancs de sa queue pour s'irriter. Les chiens remuent la queue en signe de caresse, en voyant leur maître. Ainsi l'Ecriture dit que le chien de Tobie vint au-devant de son maître en branlant la queue. Le scorpion pique de sa queue. Les belles fourrures se font de queues de fouines, de martres, ou souris de Moscovie, d'hermines, &c. La queue du paon est chargée des yeux d'Argus, à ce que dit la fable. Les Chasseurs tirent en volant les oiseaux en queue. On dit aussi quand on désigne un cheval, soit lorsqu'on le saisit, ou qu'on le vend, qu'il a crins, queue & oreilles. Crinitus, caudatus & auritus. Ce mot vient du Latin cauda.
[Équivalents latins = 1704] |
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QUEÜE, se prend aussi pour quelque partie
de l'animal couppée sur le train de derriere. A la boucherie on appelle queüe de mouton, la partie du mouton qui forme le quartier de derriere, à la reserve de l'esclanche. Une queüe de morue, de saumon, c'est toute la partie de derriere de ces poissons. On dit aussi, que les Syrenes, les Tritons, ont le corps de figure humaine, & finissent en une queüe de poisson. En Medecine on appelle la queüe d'un muscle, la partie qui aboutit en tendon, qui est un meslange & confusion de fibres, de nerfs, & de ligaments.
[Suppression dans l'alinéa 9 = 1701] | 2 |
QUEUE, se prend aussi pour quelque partie de
l'animal coupée sur le train de derrière. A la boucherie on appelle queue de mouton. Cauda vervecina. Une queue de morue, de saumon, c'est toute la partie de derrière de ces poissons. On dit aussi, que les Syrènes, les Tritons, ont le corps de figure humaine, & finissent en une queue de poisson. Desinit in piscem mulier formosa supernè. En Anatomie on appelle la queue d'un muscle, le tendon qui est attaché à la partie mobile. Tendo. L'autre tendon qui est attaché à la partie immobile vers laquelle se fait le mouvement, s'appelle la tête du muscle. Voy. MUSCLE.
[Modification et ajout "L'autre... muscle" = 1701; |
10 |
QUEÜE, signifie aussi dans les
végétaux, cette partie ou ce lien qui attache les feuilles, les fleurs & les fruits à leurs branches, ou à leurs tiges. Les fleurs de conservent long-temps cueillies, quand on laisse tremper leur queüe dans l'eau. Le moyen de conserver les fruits d'hiver, c'est de sceller leur queüe avec de la cire. Les cerises à courte queüe sont les meilleures. Les Medecins appellent la queüe des feuilles, pedicule,
[Modifications et ajout = 1701; latin = 1704] | 3 |
QUEUE, signifie aussi dans les
végétaux, cette partie ou ce lien qui attache les feuilles, les fleurs ou les fruits à leurs branches, ou leurs tiges. Pediculus, petiolus. Les fleurs se conservent long temps cueillies, quand on laisse tremper les queues dans l'eau. Le moyen de conserver les fruits d'hiver, c'est de seeller leur queue avec de la cire. Les cerises à courte queue sont les meilleures. Les Botanistes appellent la queue des fleurs, pédicule. En parlant de certaines fleurs, comme tulipes, lis, narcisses, on appelle queue, quand elles sont cueillies, ce qu'on appelle tige dans ces mêmes fleurs, lorsqu'elles sont encore sur pied. |
11 |
QUEÜE, se dit aussi des manches de
plusieurs instruments & utenciles. La queüe d'une viole, d'un violon, c'est la partie où sont attachées les cordes. La queüe d'une poesle, d'un gril, &c. sont les manches par où on les tient, lors qu'ils sont sur le feu, ou qu'on les en approche. On dit aussi des boutons à queüe, quand ils sont attachés à quelque bout de passement, ou autre ornement. | 4 |
QUEUE, se dit aussi des manches de plusieurs
instrumens & ustenciles. La queue d'une viole, d'un violon, c'est la partie où sont attachées les cordes. Cauda fidis. La queue d'une poële, d'un gril, &c. sont les manches par où on les tient lorsqu'ils sont sur le feu, ou qu'on les en approche. On dit aussi des boutons à queue, quand ils sont attachés à quelque bout de passement, ou autre ornement. [Latin = 1704] |
12 |
QUEÜE, en termes de Charpenterie, est une
piece de bois longue de cinq à six toises, qui sert à faire tourner les moulins pour les exposer au vent. | 5 |
QUEUE, en termes de Charpenterie, est une piece
de bois longue de cinq à six toises, qui sert à faire tourner les moulins pour les exposer au vent. Cauda lignea moletrinae. [Latin = 1704] |
14 |
QUEÜE, signifie encore cette partie superfluë des habits longs qui traisne à terre, qui est une marque de qualité, & qu'on estend beaucoup dans les grandes ceremonies. Cette femme est de qualité, on luy porte la queüe. Les Cardinaux ont des Officiers pour leur porter la queüe, qu'on appelle Caudataires. Ce sont des Princesses qui portent la queüe de la Reine lors de son mariage. Aux pompes funebres, les Princes ont des queües de douze ou quinze aunes de long. | 6 |
QUEUE, signifie encore cette partie des habits longs
qui traîne à terre, qui est une marque de qualité, & qu'on étend beaucoup dans les grandes cérémonies. Syrma. Cette femme est de qualité, on luy porte la queue. Les Cardinaux ont des Officiers pour leur porter la queue, qu'on appelle Caudataires. Ce sont des Princesses qui portent la queue à la Reine lors de son mariage. Aux pompes funèbres, les Princes ont des queues de douze ou quinze aunes de long. Elle n'arrive à l'Eglise que dans un char, on lui porte une lourde queue &c. LA BRUY. [Ajouts = 1701; latin = 1704] |
15 |
On dit entre Marchands, qu'une estoffe a cap & queüe, lors qu'elle n'est point entamée, & qu'elle a deux chefs par les deux bouts.
[Latin = 1704] | 7 |
Parmi les Marchands de draps, de
toiles, on dit qu'une étoffe a cap & queue, lorsqu'elle n'est point entamée. Panni textum solidum, integrum. La queue est le dernier bout de la pièce, qui est entière, par opposition au premier bout qu'on appelle tête, chef ou cap.
[Cf. Enc 1765: |
16 |
QUEÜE, se dit aussi des caracteres qui finissent
par une pointe tirée en bas. La queüe de cet y Grec n'est pas bien formée. | 8 |
QUEUE, se dit aussi des caractères qui
finissent par une pointe tirée en bas. La queue de cet y grec n'est pas bien formée, c'est-à-dire, le trait qui excède par en bas le corps de la lettre. [Ajout = 1771] |
[Item ajouté en 1771]
[Cf. Enc 1765: "Queue, en Musique, virgula; on distingue | 9 |
En Musique on appelle queue,
virgula, le trait qui monte ou qui descend à travers la portée, & qui tient à la tête, c'est-à-dire, au corps de la note. Dans le plain-chant les notes n'ont point de queue. Dans la musique, la ronde n'en a point. | |
17 |
QUEÜE, signifie aussi
l'extremité de quelque chose. La queüe de l'hiver, de l'esté. Il vaut mieux aller passer sur la chaussée de cet estang, que par la queüe qui est trop marescageuse.
[En 1701-1752 cet item est comme suit (latin ajouté en 1704): chose. La queüe de l'hiver, de l'été. Reliquum hyemis, aestatis. Il vaut mieux aller passer sur la chaussée de cet étang, que par la queüe qui est trop marecageuse. C'est prendre justement le Roman par la queüe. MOL. c'est-à-dire figurément, le prendre par la fin, ou par la conclusion." Pour prendre le Roman par la queue, cf. commencer le Roman par la queue, dernier alinéa sur la fin.] | 10 |
QUEUE, signifie aussi
le bout, la fin de quelque chose. La queue d'un étang, d'une forêt. La queue de l'hiver, de l'été. |
[Item ajouté en 1743] | 11 |
QUEUE. Terme de jeu. C'est au piquet à écrire, lorsque pour compter les tours dont on est convenu, les joueurs à chaque coup qu'ils sont marqués, mettent un jeton dans la bourse commune, laquelle, à la fin du jeu, appartient totalement à celui qui gagne le plus, & s'il y en a deux qui gagnent autant l'un que l'autre, la queue se partage également entr'eux. C'est à celui qui a la queue à payer les cartes. On la joue aussi au quadrille, & à tel jeu qu'on veut. Payer le vingt-huit, la consolation, la queue, & les as, c'est donner pour tout cela le nombre de jetons qu'on a réglé au commencement de la partie. | |
18 |
QUEÜE, en termes de Chancelerie, se dit de
la maniere de sceller les Lettres. Une Lettre est scellée à simple queüe, quand le seau est attaché à un coin du parchemin de la lettre, qu'on a fendu exprés; & à double queüe, quand le seau est pendant à une bande en double de parchemin passée au travers de la Lettre, comme on fait en toutes les expeditions importantes. | 12 |
QUEUE, en termes de Chancellerie, se dit de la
manière de sceller les lettres. Une lettre est scellée à simple queue, caudâ simplici, quand le sceau est attaché à un coin du parchemin de la lettre, qu'on a fendu exprès; & à double queue, caudâ duplici, quand le sceau est pendant à une bande en double de parchemin passée au travers de la lettre, comme on fait dans toutes les expéditions importantes. [Ajouts latins = 1704] |
21 |
On appelle une Comete, l'estoile à la grande queüe, à cause de cette traisnée de lumiere qui suit aprés elle, dont les Philosophes n'ont pû encore expliquer la cause pour son immense estenduë, qu'on a vu aller jusqu'à 60. degrez. On dit aussi par raillerie à ceux qui doutoient de quel genre elle estoit qu'il luy falloit regarder sous la queüe. La Comete n'a de queüe, que quand elle est occidentale au Soleil.
[Nota: Modifications importantes: la philosophie
[Cela commence en 1704. Après "60. degrez." on lit:
[Fur 1690 (al. 21) donne fautivement "on dit", que | 13
|
En Astronomie, on appelle queue de
comète, cette longue traînée de lumière qui suit la comète. Cauda. Comête à queue. Caudatus. Cette comète avoit la queue tournée vers l'orient. Lorsqu'une comète darde ses rayons vers l'endroit du ciel où son mouvement propre semble la porter, ses rayons s'appellent barbe. Au contraire, lorsqu'ils s'étendent vers la partie du ciel d'où sont mouvement propre semble l'éloigner, ils se nomment queue: & lorsqu'ils se répandent également à la ronde, on les appelle chevelure. ROHAUT. Dans le temps où l'on doutoit si comète étoit du genre masculin ou feminin, on dit par plaisanterie, que pour s'en assurer, il falloit lui regarder sous la queue. [Modifications, dernier ajout et réarticulation = 1771]
[Cf. Acad dès 1718: "cette comete avoit la queue tournée [Cf. Enc 1765: "Queue d'une comete, (Astronom.)"] |
22 |
QUEÜE, en termes de Guerre, se dit de la
partie de la tranchée qui est la plus esloignée à l'esgard des ennemis: c'est le lieu où on commence d'ouvrir la terre pour faire des approches, & où on laisse une garde de Cavalerie pour courir à la deffense de ceux qui travaillent à la teste de la tranchée, & en cas de sorties. | 15 |
QUEUE, en terme de guerre, se dit de la partie de la
tranchée qui est la plus éloignée à l'égard des ennemis: c'est le lieu où on commence à ouvrir la terre pour faire des approches, & où on laisse une garde de cavalerie pour courir à la défense de ceux qui travaillent à la tête de la tranchée, en cas de sortie. Obsidionalis accessûs pars remotior. [Ajout = 1704] |
23 |
QUEÜE d'un bataillon, c'est le rang du
serre-file. Quand on fait la contremarche par files, les hommes de la teste du bataillon passent à la queüe. On appelle aussi la queüe de l'armée, l'arriere-garde: & ainsi on dit qu'on l'a prise en queüe, qu'on l'a chargée en queüe, qu'on a défait la queüe de l'armée. | 16 |
QUEUE d'un bataillon, c'est le rang du
serre-file. Quand on fait la contre-marche par file, les hommes de la tête du bataillon passent à la queue. Agminis pars extrema. On appelle aussi la queue de l'armée, l'arrière- garde: ainsi on dit qu'on l'a prise en queue, qu'on l'a chargée en queue, qu'on a défait la queue de l'armée. [Ajout = 1704] |
25 |
QUEÜE, se dit aussi de la derniere partie
des Corps, des Assemblées. On a veu les Processions du Recteur autrefois si longues, que la croix estoit à St. Denis, que la queüe estoit encore aux Mathurins. Ce Capitaine estoit à la teste d'un tel Regiment, il l'a quitté, & il est à la queüe d'un autre. [Latin = 1704] | 17 |
QUEUE, se dit aussi
de la dernière partie, des
derniers rangs d'un corps, d'une compagnie. La queue d'une procession, d'une compagnie. On a vue les processions du Recteur autrefois si longues, que la croix étoit à S. Denis, quand la queue étoit encore aux Mathurins. Ultimi. Il est à la queue du Parlement.
[Modification, suppression et autres ajouts = 1771]
[Cf. Acad "Compagnie" dès 1694]
|
26 |
QUEÜE, signifie aussi
Suitte. Cette femme a toûjours cinq, ou six enfants à sa queüe. On n'aime point à recevoir chez soy les Grands Seigneurs, parce qu'ils ont une longue queüe, une grande suite de valets. Ce Conseiller a toûjours des solliciteurs à sa queüe, est toûjours environné de plaideurs. Ce criminel est sauvé, on a envoyé des Exempts, des Archers à sa queüe, c'est à dire, pour le suivre & le prendre. Ce General a toûjours eu une armée en queüe qui l'a suivi dans sa retraite. On dit aussi, qu'un bon Chasseur est toûjours à la queüe des chiens, pour dire, qu'il les suit de prés.
[1704 ajoute après le premier exemple de Fur:
[Explicitation (modifications), élaboration (ajouts), | 18
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A LA QUEUE, EN QUEUE, signifie
à
l'extrémité, immédiatement après. Il fut tué à la queue de la tranchée. Le bagage est à la queue. Ce régiment est à la queue des chariots. Ce chasseur est toujours à la queue des chiens, pour dire, qu'il les suit de près. On dit encore en queue & à la queue, pour dire, aux trousses, à la poursuite de quelqu'un. Ce Général a toujours eu une armée en queue, qui l'a suivi dans sa retraite. Les Exempts sont à la queue de ce voleur, il a le Prevôt en queue. Ces deux dernières phrases ne peuvent passer que dans le discours familier.
[1771 se rallie à la formulation d'Acad depuis 1694: |
27 |
QUEÜE, se dit figurément en ce sens
des affaires. Faisons si bien nostre transaction, que nous ne laissions point de queüe à nostre procés. Cet arrest est ambigu, il laisse encore une queüe à l'affaire. C'est un mauvais payeur, il fait toûjours quelque queüe, il laisse quelque chose en reste à payer.
[Cf. Acad depuis 1694: | 20 |
QUEUE, se dit figurément en ce sens de
la suite des affaires: faisons si bien notre transaction, que nous ne laissions point de queue à notre procès. Ne supersit litis locus. Cet arrêt est ambigu, il laisse encore une queue à l'affaire. C'est un mauvais payeur, il fait toujours quelque queue, il laisse quelque chose en reste à payer. [Latin = 1704] [Autre ajout = 1771] |
24 |
QUEÜE, se dit aussi des estendarts qui
aboutissent en pointe. Autrefois les Escuyers portoient des pennons ou estendarts pointus, comme sont maintenant les guidons; & quand ils devenoient Bannerets, on couppoit la queüe de ce pennon pour faire un estendart quarré. Les pavillons des Chefs d'Escadre sur mer ont aussi une queüe, & sont fendus des deux tiers de leur hauteur. | 21 |
QUEUE, se dit aussi des étendards qui
aboutissent en pointes. Autrefois les Ecuyers portoient des pennons ou étendards pointus, comme sont maintenant les guidons; & quand ils devenoient bannerets, on coupoit la queue de ce pennon pour faire un étendard carré. Les pavillons des Chefs d'Escadres sur mer ont aussi une queue, & sont fendus des deux tiers de leur hauteur. |
[Item ajouté en 1701] | 22 |
QUEUE. Terme de Relieur.
C'est la partie du livre qui regarde la fin des pages. Rogner par la tête & par la queue. | |
[Item ajouté en 1701] | 23 |
QUEUE. Terme de Luthier.
C'est un morceau de bois au bout de la table de certains instrumens où les cordes sont attachées. Cauda fidis. Queue de viole, queue de violon, queue de poche. | |
[Item ajouté en 1721] | 24 |
QUEUE ANNUÉE.
Vieux nom d'une sorte de vers anciens, selon l'art de Rhétorique ancien. BOREL. | |
28
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QUEÜE D'ARONDE, est un terme de
Charpenterie, qui se dit du plus fort des assemblages, quand on fourre une piece de bois dans une autre pardessus, ou à costé, ensorte qu'elle n'en puisse plus sortir, parce que l'entrée est plus estroite que le fond, comme on voit en la figure d'une queüe d'hirondelle. On appelle aussi en termes de Fortification des ouvrages à corne à queüe d'aronde, quand ils sont de cette figure, & plus estroits par la gorge que par la face; & au contraire à contre queüe d'aronde, quand les faces sont plus petites que la gorge.
[Première suppression = 1701] | 25 |
QUEUE D'ARONDE, est un terme de Charpenterie,
qui se dit du plus fort des assemblages, quand on fourre une pièce de bois qui va s'élargissant par le bout, dans une autre pièce de bois, en sorte qu'elle n'en puisse plus sortir, parce que l'entrée est plus étroite que le fond, comme on voit en la figure d'une queue d'hirondelle. Securiculata fibula, securiculata subscus. On appelle en terme de fortification, des ouvrages à queue d'aronde, quand ils sont de cette figure, & plus étroites par la gorge que par la face. Securiculata figula [sic]; & au contraire à contre-queue d'aronde, quand les faces sont plus petites que la gorge.
[Ajouts = 1704, qui donne correctement deux fois |
[Item ajouté en 1752] | 26 |
QUEUE D'ARONDE. Terme d'Horlogerie. C'est une
petite coulisse plate d'un côté, & ronde de l'autre. On emploie dans des queues d'aronde en plusieurs occasions dans l'Horlogerie. On en met une au nez de la potence d'une montre, pour faire l'échappement. | |
[Item ajouté en 1721] | 27 |
QUEUE BLANCHE.
Albicilla. Non d'un oiseau, qui est une espèce de Pyrargus. Tout le champ de son pennage est d'une couleur qui tire entre le blanc & le cendré. Les extrémités de son vol sont noires, son ventre, son croupion & le dessus de sa queue sont entièrement blancs sans aucune tache; quand il vole, il a de l'air du héron par le battement de ses mahutes, & lorsqu'il le cesse, il vole en planant, & non pas à la manière des oiseaux de proie qui élèvent leur tête en volant: car celui-ci au contraire regarde la terre. On l'apperçoit plus souvent au lever, & au coucher du soleil: il vole les poules, les perdrix, les lapins & les lièvres, & fréquente l'orée des bois. Bellon fait mention d'une autre espèce nommée pareillement queue blanche, qui est d'un vol très-léger, & qui a le champ du pennage de même que celui du milan royal, duquel nous parlerons ci-après. Voyez encore JEAN LE BLANC. | |
3 |
QUEÜE DE CHEVAL, est chez les Tartares
& Chinois l'enseigne ou drapeau sous lequel ils vont à la guerre. Chez les Turcs, c'est un signal de bataille, quand il est sur la tente d'un General.
[1701 ajoute "C'est l'étendart qu'on [1704 ajoute le latin] [1721 ajoute: "M. de Tournefort dans son Voyage [...] à trois queues de Cheval."] [Le reste est ajouté en 1752]
[Cf. Acad depuis 1718: | 28 |
QUEUE DE CHEVAL, est chez les Tartares & Chinois
l'enseigne ou drapeau sous lequel ils vont à la guerre. Cauda equina, vexillum sub quo militant. Chez les Turcs, c'est un signal de bataille, quand il est sur la tente d'un Général. C'est l'étendart qu'on porte devant le Grand-Visir, devant les Bachas & les Sangiacs. Voy. au mot TOUG. M. de Tournefort dans son Voyage, V. II, p. 27, a décrit ces queues de cheval, & en a donné la figure. Il y a des Visirs à une, & d'autres à trois queues de cheval. De la passion des Turcs pour les chevaux, est venu leur usage de prendre une queue de cheval pour leur premier étendart. C'est un ouvrage à la main, qu'ils font de plusieurs queues jointes ensemble, & teintes en rouge, qui est surmonté en tête de quelque tissu de crin, & d'une grosse boule de cuivre doré. Les Begs font porter une de ces queues, les Bachas deux, les Grands-Beglerbegs trois, le Grand- Visir cinq, & le Grand Seigneur en campagne sept. |
7 |
Il y a une herbe qu'on appelle queüe de cheval ou chevaline. Voyez aspresle. [Modifications, suppression et ajout = 1701] | 29 |
QUEUE DE CHEVAL, en termes de
Botanique, est une plante qu'on appelle autrement prêle, en latin equisetum. Voyez PRÊLE. [Nota: précision technique.] |
20 |
En termes d'Astrologie, on appelle la teste ou la queüe du Dragon, les noeuds ou intersections de l'Ecclyptique par les cercles ou orbites des autres Planetes qui ont quelque latitude avec celle du Soleil, & ce sont les points où se font toutes les ecclypses. On figure ainsi cette queüe, . Les Astrologues la mettent dans tous leurs horoscopes, quoy qu'elle n'ait en effet aucune vertu.
[Latin = 1704] | 30 |
QUEUE DE DRAGON. En termes
d'Astronomie, la tête ou la queue du Dragon, sont les noeuds, ou intersections de l'écliptique par les cercles, ou orbites des autres planètes qui ont quelque latitude à l'égard du soleil, & ce sont les points où se font toutes les éclipses. Le noeud ascendant s'appelle la tête du dragon, & le noeud descendant, la queue du dragon. Cauda draconis. On figure ainsi la queue du dragon . Les Astrologues la mettent dans tous leurs horoscopes, quoiqu'elle n'ait en effet aucune vertu. [Ajout d'adresse et modification = 1743] |
[Item ajouté en 1721] | 31 |
QUEUE DE DRAGON.
Terme de Philosophie hermétique. C'est, selon Hermès, le mercure philosophal qui dévore la queue. DICT. HERM. | |
[Item ajouté en 1721] | 32 |
QUEUE BLANCHE DE DRAGON. En terme de Philosophie hermétique. C'est l'huile de mercure, ou la liquéfaction & huméfaction philosophiques: autrement c'est le mercure fermenté pour les imbibitions de la pierre blanche: c'est la teinture lunaire. DICT. HERM. | |
[Item ajouté en 1721] | 33 |
GROSSE-QUEUE. Nom
d'une espèce de poire. Cauda crassa. Pyrum crassá caudâ. La Quintinie met la grosse- queue dans le troisième rang des bonnes poires, c'est- à-dire, de celles qui ont un grand parfum; mais qui sont sujettes à l'avoir renfermé dans une chair extrêmement dure, pierreuse, pleine de marc. P. III, p. 253. Ailleurs, p. 322. Il dit que la grosse-queue, est de celles qui ont quelque bonté, & même quelque réputation en de certains endroits: mais qui doivent pourtant le céder à beaucoup d'autres. | |
[Item ajouté en 1701, sauf latin (ajouté en 1704), "Terme de Charpenterie &
[Cf. Enc 1765: "Queue de paon, nom que donnent les | 34 |
QUEUE DE PAON. Terme
de Charpenterie & de Menuiserie, se dit de tous les compartimens de diverses formes ou grandeurs, qui dans les figures circulaires vont en s'élargissant depuis le centre jusqu'à la circonférence; & imitent en quelque sorte les plumes de la queue d'un paon, lorsqu'il s'ouvre en forme de roue. Cauda pavonis variegata. | |
13 |
QUEÜE, en termes de Maçonnerie, sont
de grosses pierres qui servent à faire des liaisons en dedans des murs, qu'on appelle autrement boutisses.
[1701 = 1771 jusqu'à "... opposée au parement." | 35 |
QUEUE DE PIERRE, en terme
de Maçonnerie, est le bout brut des grosses pierres qui servent à faire des liaisons en dedans des murs, qu'on appelle autrement boutisses. La queue est opposée au parement. C'est le bout brut ou équarri d'une pierre en boutisse, qui est opposée à la tête ou parement, & qui entre dans le mur sans faire parpain. DAVILER. [Ajout "C'est le bout brut [...] D AVILER." = 1721] |
[Item ajouté en 1701] | 36 |
QUEUE DE POURCEAU.
Plante qui pousse une tige à la hauteur d'environ deux pieds, rameuse, cannelée. Ses feuilles sont plus grandes que celles du fenouil, divisées en trois parties dont chacune se subdivise en trois autres, semblables aux feuilles du chiendent; car elles sont étroites, longues & plates. Au plus haut des tiges croissent des ombelles fort larges, garnies de petites fleurs jaunes, à cinq feuilles disposées en rose. Ces fleurs sont suivies de fruits composés chacun de deux semences presque ovales, rayées sur le dos, avec les bords éguisés en feuillet, d'un goût âcre & un peu amer. Sa racine est grosse, longue, noire par dehors, verdâtre par dedans, rendant, lorsqu'on y fait des incisions, un suc jaune, d'une odeur de poix. En latin peucedanum majus Italicum. C BAUH. La racine de la queue de pourceau, & son suc, sont propres pour l'asthme, pour la toux, la rétention d'urine, pour provoquer les mois aux femmes. | |
4 |
En termes de Manege on appelle un cheval queüe de rat, quand il a la queüe degarnie de poil. On croit que les noeuds de la queüe servent à connoistre la sixiéme & la septiéme année du cheval, parce qu'alors les noeuds se relaschent. | 37 |
QUEUE DE RAT. En termes de Maquignon,
on appelle un cheval queue de rat, celui qui a la queue degarnie de poil.
[L'item de Fur, gardé par Trév 1704, disparaît par la suite |
5 |
Queüe de rat ou arreste, se dit aussi des calus ou duretez qui viennent plus bas que le jarret à la jambe du train de derriere. | 38 |
QUEUE DE RAT, ou arrête, se dit aussi
des calus ou duretés, qui viennent plus bas que le jarret à la jambe du train de derrière. Calus, durities. [Mise en capitales = 1701; latin = 1704] |
[Item ajouté en 1752] | 39 |
QUEUE DE RAT. Terme
d'Horloger. Sorte de lime qui n'a pas besoin de manche, parce qu'elle a une grande queue. | |
[Item ajouté en 1752, sauf "Terme de Marine."] | 40 |
QUEUE DE RAT. Terme
de Marine. Cordages qui sont plus gros par le bout où ils sont attachés, & qui diminuent depuis les deux tiers jusqu'à l'autre bout qui se trouve dans la main des Matelots. | |
[Item ajouté en 1771]
[Cf. Acad depuis 1718: | 41 |
QUEUE DE
RENARD. Petite plante qui vient
ordinairement dans les terres humides, & qui ressemble à une queue de renard. | |
[Item ajouté en 1721; il y a quelques différences entre l'item de 1721-1752 et celui de 1771, essentiellement: "Ils se plaisent à faire là leurs nids, qui sont quelquefois découvèrts par les pasteurs & ceux qui gardent les chèvres, qui vont chercher le sèrpolet, & les fines hèrbes desquelles elles sont fort friandes. Quand cet oiseau est élevé du nid, il chante parfaitement bien..."] | 42 |
QUEUE ROUGE. Nom d'un
oiseau. Cauda rubra. Coda rossa en Italien. Cet oiseau est appelé queue rouge, à cause que cette partie paroît d'un rouge très-éclatant. Il fréquente pour l'ordinaire les montagnes escarpées de rochers, de précipices & d'écueils. Il se plaît à faire là son nid. Cet oiseau chante parfaitement bien, & son pennage est très-agréable à voir. Sa viande ordinaire est de la pâte, du coeur haché, comme pour les rossignols. Nous ne voyons pas de ces oiseaux en France. En Italie dans les pays de montagnes, il s'en rencontre. Il y en a de trois sortes; mais celui dont j'ai parlé a le chant le plus agréable. Le mâle a la poitrine rouge. Ces sortes d'oiseaux vivent jusqu'à huit ans. | |
[Item ajouté en 1752] | 43 |
QUEUE DE SOURIS. s. f.
Cauda muris. Petite plante basse, qui pousse de sa racine des feuilles fort étroites, à-peu- près comme celle du gramen, épaisses, s'élargissant un peu vers leur extrémité. Il s'éleve d'entre elles de petites tiges grêles, rondes ou cylindriques, nues, portant à leurs sommités de petites fleurs à cinq feuilles, de couleur herbeuse. Il leur succede un épi oblong, grêle, approchant de celui du plantain, pointu, doux au toucher, & ayant la figure de la queue d'une souris, d'où elle a pris son nom, contenant des semences très-menues. Sa racine est composée de fibres déliées comme des cheveux. Cette plante a un goût âcre. Elle croît dans les champs entre les blés, dans les prés & dans les jardins. Les grenouilles en sont friandes. Elle est un peu astringente & dessicative. | |
[Item ajouté en 1752] | 44 |
QUEUE. Terme de
Conchyliologie. C'est la partie intérieure d'une coquille, laquelle est plus ou moins longue. Il est essentiel de la distinguer d'avec le bec, qui est toujours fort court & recourbé. | |
[Item ajouté en 1752, sauf "Terme de corderie."]
[Cf. Enc 1765: "Queue de chanvre, (Corderie.)"] | 45 |
QUEUE DE CHANVRE.
Terme de corderie. Paquet de filasse brute, dont les brins sont arrangés de façon que toutes les pattes ou l'écorce des racines sont du même côté. Gossipii rudis fascia. | |
[Item ajouté par 1752, qui a aussi, après "Denebalezet,": "qui a cette année 1722. 167 d. 48' de longitude; c'est-à-dire, qu'elle est à 17 d. 48' de la Vierge."] | 46 |
QUEUE DE LION. s. f.
Cauda leonis. Terme d'Astronomie. C'est le nom d'une étoile de la première grandeur qui s'appelle autrement Denebalezet. | |
[Le contenu global des deux alinéas de 1771 est donné en un seul alinéa en 1752, à la formulation et au contenu détaillé pourtant différents: " QUEUE. s. f. En terme de Billard on appelle queue le petit bout de l'instrument qu'on tient à la main pour joüer au billard, qui s'appelle pareillement billard, aussi-bien que le jeu & la grande table tapissée de verd sur laquelle on le joüe. Le queue d'un billard est opposée à la masse. C'est ordinairement avec la masse que l'on joüe: mais quelquefois on joüe de queue. Il n'est pas permis de joüer de la queue sans le consentement de la partie, à moins qu'on n'en soit convenu en commençant de joüer. On fait quelquefois des parties toutes de queue. Il y aussi un instrument fait exprès pour ne joüer que de queue."] | 47
|
QUEUE. Terme de billard. Instrument dont on se sert pour pousser les billes. C'est un bâton fait au tour, gros par un bout, & qui va en diminuant jusqu'à l'autre bout. On appuie le petit bout sur la main gauche, & en poussant avec la main droite, on chasse la bille en lui donnant un coup sec. On appelle aussi queue la partie de l'instrument qu'on appelle billard, & qui est opposée à la masse. C'est le petit bout qu'on tient à la main quand on chasse la bille avec la masse du billard.
[Cf. Enc 1765: "Queue, s. f. (Paumier.) instrument dont | |
[Item ajouté en 1771]
[Cf. Enc 1765: "Queue, terme de Perruquier, mettre des | 49 |
QUEUE. Terme de Perruquier. Mettre des cheveux en queue, c'est les attacher par derrière avec un cordon, & les couvrir d'un ruban qu'on roule tout autour. | |
[Item ajouté en 1771] [Cf. Acad 1762: "QUEUE, se dit encore d'Une sorte de pierre à aiguiser."] | 50 |
QUEUE. Sorte de pierre à aiguiser. L'Acad.
écrit ainsi. Voyez QUEUX. | |
[Item ajouté en 1752] | 51 |
QUEUE DE RAMES. On
appelle ainsi dans les métiers à fabriquer de la gaze brochée, ce qui tient les fourches, c'est-à-dire, les ficelles qui passent sur les poulies du cassin. | |
19 |
QUEÜE, signifie aussi un vaisseau qui contient
un peu plus d'un muid, ou 54. septiers, à huit pintes le septier mesure de Paris, & le muid est de 36. septiers. Ce mot en ce sens vient du Latin cupa. Cette mesure change selon les Provinces. On se sert de ces mesures à Orleans & en Champagne. [Ajout = 1721] | 52 |
QUEUE, signifie aussi un vaisseau qui contient un
peu plus d'un muid, ou 54 setiers, à huit pintes le setier, mesure de Paris, & le muid est de 36 setiers. Ce mot en ce sens vient du Latin cupa. Cette mesure change suivant les provinces. On se sert de ces mesures à Orléans & en Champagne. Selon Borel, la queue est une mesure de vin contenant 48 setiers, qui valent 373 pintes. Ce mot est usité en Normandie & en Picardie, & est corrompu de cuve. |
[Item ajouté en 1752] [Cf. Acad 1740: "DEMI-QUEUE. subst. fém. Futaille contenant la moitié de ce que contient une queue."] | 53 |
DEMI-QUEUE. s. f. Futaille
contenant la moitié de ce que contient une queue. ACAD. FR. | |
31 |
QUEÜE À QUEÜE, est une
phrase adverbiale, signifiant ce qui vient à la file & à la suite l'un de l'autre. Ce Maquignon a amené douze chevaux attachez queüe à queüe. Il est venu demi-douzaine de personnes queüe à queüe me demander à disner, c'est à dire, l'un aprés l'autre. Les enfants ont un jeu qu'ils appellent à la queüe leu leu, quand ils se tiennent l'un l'autre par la robbe en marchant. Leu est un vieux mot qui signifioit autrefois loup, comme s'ils imitoient les loups, qui marchent ainsi à la queüe l'un de l'autre. | 54 |
QUEUE-A-QUEUE, est une phrase adverbiale,
signifiant ce qui vient à la file & à la suite l'un de l'autre. Continenti serie, perpetuâ serie, continente ductu. Ce Maquignon a amené douze chevaux attachés queue-à- queue. Les enfans ont un jeu qu'ils appellent à la queue leu leu, quand ils se tiennent l'un l'autre par la robe en marchant. Leu est un vieux mot qui signifioit autrefois loup, comme s'ils imitoient les loups qui marchent ainsi à la queue l'un de l'autre. [Latin = 1704] [Suppression = 1771] |
30 |
Sans queüe, signifie aussi quelquefois, Absolument, & sans suite, c'est à dire sans adjouster de qualité ou autre designation particuliere. Quand on dit Monsieur, sans queüe, on entend le maistre de la maison. On le dit aussi du Frere Unique du Roy. Mr. le Prince, sans queüe, c'est le premier Prince du sang. Mr. L'Evesque, c'est l'Evèque du lieu où on est demeurant. | 55 |
SANS QUEUE, signifie aussi quelquefois, absolument
& sans suite, sans ajouter de qualité, ou autre désignation particulière. Absolutè. Quand on dit Monsieur, sans queue, on entend le Maître de la maison. Herus sine addito. On le dit aussi du frere unique du Roi. Monsieur le Prince, sans queue, c'est le premier Prince du sang. Monsieur L'Évêque, c'est l'Évêque du lieu où l'on est demeurant. [Latin = 1704] [Mise en capitales de l'adresse = 1771] |
32 |
QUEÜE, se dit proverbialement en ces
phrases. Il viendra un temps où les renards auront besoin de leur queüe, pour dire, qu'il y a telles personnes qu'on mesprise, ou qu'on choque en en temps, dont ont aura besoin en un autre. On le dit aussi des chiens & des vaches. On dit aussi, qu'il faut que chacun garde sa queüe, pour dire, qu'il faut que chacun conserve son bien, par allusion à la fable d'un renard, qui ayant perdu sa queüe, voulut persuader aux autres de se coupper la leur. On dit aussi, Petit chien, belle queüe. Et on dit de ceux qui sont confus de ce que quelque chose ne leur a pas reüssi qu'ils s'en sont retournez honteusement la queüe entre les jambes; car c'est un signe de peur, de honte ou de lâcheté. Ce proverbe est tiré des loups & des chiens, dont les Latins ont dit, Degeneres canes caudam sub ventre reflectunt. On dit aussi, qu'on escorche l'anguille par la queüe, quand on commence les affaires par où on les doit finir. On dit aussi, que c'est brider son cheval par la queüe, dans le même sens. On dit aussi, qu'il se faut defier de ces animaux qui ont deux trous sous la queüe, pour dire, des femelles. On dit aussi que le mal porte le repentir en queüe, pour dire, que les crimes ont de fascheuses suites. On dit aussi, Quand on parle du loup, on en voit la queüe, quand quelqu'un arrive dans une compagnie où on parloit de luy. Ce proverbe repond au Latin, Lupus in fabula, parce que la presence de celuy qui arrive interrompt le discours qu'on tenoit de luy, & qu'on dit que celuy-là se taist qui à veu le loup. On dit aussi, que le venin est à la queüe, en parlant des affaires qui ont belle apparence, & dont la suite est fâcheuse. On dit d'un homme superbe & glorieux, que c'est un paon qui se mire dans sa queüe. Au contraire on dit d'un miserable qui a peine à vivre, qu'il faut qu'il tire le Diable par la queüe. On dit aussi de deux choses qui n'ont point de rapport. Cette queüe n'est pas de ce veau-là. On dit des choses qui sont perduës & abysmées, Vous n'en verrez plus ni queüe ni oreilles. On dit aussi d'une chose entierement défaite ou consommée, Il n'en est pas resté la queüe d'un. On dit aussi de ceux qui vivent delicatement, & qui font semblant de se mortifier, qu'ils se foüettent avec une queüe de renard. On dit aussi d'une personne qui manque de quelque chose, qu'il en est pourveu comme un singe de queüe. On dit aussi, Il n'y a point de plus empeschez que ceux qui tiennent la queüe de la poesle, pour dire, qu'il est plus difficile de gouverner, que de raisonner sur le gouvernement. On dit aussi, qu'on a pris un homme, une affaire par la teste & par la queüe, pour dire qu'on l'a tourné & examiné de tous les costez. On dit aussi, Commencer le Roman par la queüe, quand on ne dit pas les choses dans leur suite naturelle. Les Afriquains disent, Il est vaillant comme les lions d'Agla, à qui les veaux mangent la queüe.
[Cf. Acad depuis 1694: | 56 |
QUEUE, se dit proverbialement en ces phrases. Il
viendra un temps où les renards auront besoin de leur queue; pour dire, qu'il y a telles personnes qu'on méprise, & qu'on choque en en temps, dont on aura besoin en un autre. On le dit aussi des chiens & des vaches. On dit aussi, qu'il faut que chacun garde sa queue; pour dire, qu'il faut que chacun conserve son bien, par allusion à la fable d'un renard, qui ayant perdu sa queue, vouloit persuader aux autres de se coupper la leur. On dit aussi, petit chien, belle queue. Et on dit de ceux qui sont confus de ce que quelque chose ne leur a pas réussi, qu'ils s'en sont retournés honteusement la queue entre les jambes; car c'est une marque de peur, de honte ou de lâcheté. Ce proverbe est tiré des loups & des chiens, dont les Latins ont dit, degeneres canes caudam sub ventre reflectunt. On dit aussi, qu'on écorche l'anguille par la queue, quand on commence les affaires par où on les doit finir. On dit aussi, que c'est brider son cheval par la queue, dans le même sens. On dit aussi, qu'il faut se défier de ces animaux qui ont deux trous sous la queue; pour dire, des femelles. On dit aussi, que le mal porte le repentir en queue; pour dire, que les crimes ont de fâcheuses suites. On dit aussi, quand on parle du loup on en voit la queue; quand quelqu'un arive dans une compagnie où l'on parloit de lui. Ce proverbe répond au latin, lupus in fabula; parce que la présence de celui qui arrive interrompt le discours qu'on tenoit de lui; & qu'on dit que celui-là se tait qui a vû le loup. On dit aussi, que le venin est à la queue, en parlant des affaires qui ont belle apparence, & dont la suite est fâcheuse. On dit d'un homme superbe & glorieux, que c'est un paon qui se mire dans sa queue. Au contraire, on dit d'un misérable qui a peine à vivre, qu'il faut qu'il tire le diable par la queue. On dit aussi de deux choses qui n'ont point de rapport, cette queue n'est pas de ce veau-là. On dit des choses qui sont perdues & abymées, vous n'en verrez plus ni queue ni oreilles. On dit aussi d'une chose entièrement défaite ou consumée, il n'en est pas resté la queue d'un. On dit aussi de ceux qui vivent délicatement, & qui font semblant de se mortifier qu'ils se fouettent avec une queue de renard. On dit aussi d'une personne qui manque de quelque chose, qu'il en est pourveu comme un singe de queue. On dit aussi, Il n'y en a point de plus empêché que celui qui tient la queue de la poële; pour dire, qu'il est plus difficile de gouverner, que de raisonner sur le gouvernement. On dit aussi, qu'on a pris un homme, une affaire par la tête & par la queue; pour dire, qu'on l'a tournée & examinée de tous côtés. On dit aussi, commencer le Roman par la queue, quand on ne dit pas les choses dans leur suite naturelle. Les Africains disent, il est vaillant comme les lions d'Agla, à qui les veaux mangent la queue. On dit aussi, il y va de tête & de queue, comme une corneille qui abat des noix; pour dire, il s'y employe de toutes ses forces. On dit encore, quand il pense courir, la queue lui choit; pour dire, qu'il trouve toujours quelque chose qui arrête ses entreprises. On dit; c'est la queue à écorcher, pour dire, que c'est-là l'article le plus difficile.
[Premier item ajouté ("On dit aussi, il y va de tête...") |