L'identité et la filiation des différentes éditions du GDFL ayant été établies dans le premier chapitre, nous tournons maintenant au texte du dictionnaire pour y examiner en détail, par rapport aux annonces des pièces liminaires [1], l'apport de chaque édition.
« I'ay mis peine de le rendre le plus correct qu'il m'a esté possible [...] mesmes augmenté de plusieurs dictions, sans y rien obmettre de la derniere edition [...] »
Il y aurait en tout deux alinéas nouveaux d'ajoutés au texte de 1573 et une augmentation de deux autres : emploi métaphorique s.v. Enchevestrer, addition à la nomenclature de galbe « Pourpoinct » et marquisat (plus long commentaire étymologique), discussion d'équivalents/étymons grecs, turcs et « Orientaux » s.v. Trucheman [2].
« [...] en la presente Impression i'ay remarqué les mots
françois surannez, abolis par le
temps, & hors d'vsage, par ceste marque »
Il y a, dans tout le texte du dictionnaire de 1599, 138 occurrences de la croix renversée [3]. Certains des mots ainsi marqués sont qualifiés par Stoer de vieux :
« Bricoles & Dondaines, entre les anciens François » s.v. Bricoles
« [Se Rigoler d'aucun] ce viel mot [...] comme si Rigoler, (soit vsité il y a cent ans) [...] » [4]
Pour d'autres, Stoer propose des synonymes de remplacement :
« [Bernage] vsez du mot Compaignie, Bagage, Equippage, plus vsitez »
« [Baudir] On vse du composé Esbaudir »
« [Molestie] fascherie ennuy »
Les synonymes plus usuels peuvent avoir été déjà donnés par Nicot-Dupuys 1573 :
« [Guerpir [...] id est, delaisser & quiter] »
Nicot-Dupuys 1573 a pu trouver le mot marqué dans un vieux texte :
« [Nassel [...] Guy de VVaruich] »
« [Faudeteul [...] Iourdan de Blaues] »
Le statut archaïque d'un mot est très souvent indiqué par la seule croix renversée : adenerer, guever, tempremeure, etc. Dans trois cas, l'addition d'une définition non marquée donne au mot une apparence synchronique :
« [Bizarre] Le mot signifie autant que fantastique, & le dit on aussi d'vn [...] » [5]
Une autre marque non signalée dans la préface qui indiquerait aussi des archaïsmes est l'astérisque ; il y en a 17 dans Stoer 1599, tous vers le début du dictionnaire (14 sous la lettre A, trois sous C) [6]. Par exemple :
« [Accouster] vsez du v. Escouter »
Stoer 1603 ajoute au texte 18 croix renversées, Stoer 1606 encore sept autres. L'addition éventuelle, par Stoer 1606 surtout, de la prononciation du mot donne à celui-ci, comme dans le cas d'une définition non marquée (voir ci-dessus), une apparence partiellement synchronique : ribauld (la croix renversée et la prononciation sont de 1606), accort (la croix renversée est de 1599, la prononciation de 1606).
Les items qualifiés par Stoer 1599 d'archaïsmes ne sont pas tous signalés par un signe liminaire. Par exemple :
« [brasser alliance] Il vaut mieux dire traiter alliance que brasser : car ce mot ne se prend gueres, qu'en male part, ou pour rire » s.v. Brasser
« [Circoncis] auiourdhui Retaillé »
« [Rieu] vn Reu, ou Ru, qu'on dit maintenant Ruisseau, & Ruisselet »
« Quant aux [mots françois] adioustez auec leurs significations ils sont conus par vne † »
Une croix se trouve préfacer 180 items dans Stoer 1599 (plus encore deux autres dans Stoer 1603 et 13 dans Stoer 1606). La nature d'un ajout est souvent différente de ce que Stoer donne à entendre dans la préface ; outre un mot (avec sa signification) :
« Brocatel, drap d'or, pannus aureus »
« Daulphin de France, c'est le fils aisné du Roy, nommé ainsi à cause de la prouince du Daulphiné, Delphinus regius » s.v. Daulphin
nous trouvons une acception seule :
« Auiourd'hui vn apostat ou reuolté se dit communement d'vn qui quitte sa religion & la persecute, se rangeant à vne superstition qu'il detestoit auparauant » s.v. Apostat
ou une définition seule :
« [Catalogue] c'est vn roolle ou denombrement de personnes, de liures, ou de diuers meubles »
un exemple d'emploi :
« Donner les estriuieres à vn valet, Loris seruum verberare » s.v. Estriviere
une locution proverbiale :
« Chien qui iappe ne mord pas, Canis latrans non mordet » s.v. Japper
un ou plusieurs synonymes :
« On l'appelle aussi en commun langage vn pilier de tauerne, vn suppost de cabaret, vn cercheur de repeue franche » s.v. Cabaretier
voire un item bilingue donné en fonction du latin (le mot-adresse manque à la séquence française) :
« Ma demeure n'est plus vne maison champestre, c'est vn palais, à cause des suruenans : Basilicam habeo, non villam, frequentia formianorum. Cic. » s.v. Basilique
L'addition au dictionnaire d'éléments concernant le français mots, acceptions, définitions, exemples, remarques d'usage, prononciations, étymologies, etc. dépasse en fait de beaucoup le nombre de signes marqueurs (croix, croix renversées ou astérisques) : près de 700 alinéas ou compléments d'alinéas sont ajoutés sans signalement ; la grande majorité de ces ajouts concerne au premier chef le français. La typologie en est faite plus loin [7].
2.1.2.3. Ajouts latins« Les dictions latines defaillantes & necessaires toutesfois pour entendre les mots, sont representees maintenant par ces deux traits " »
Presque 600 alinéas sont préfacés dans Stoer 1599 d'un trait double. Dans la très grande majorité des cas, un ou plusieurs équivalents latins viennent effectivement compléter un item qui n'en avait pas ; le latin s'ajoute, dans un petit nombre de cas, à une équivalence latine héritée de Nicot-Dupuys 1573. Pour une vingtaine d'occurrences du trait double, enfin, aucun équivalent latin n'est ajouté ; il s'agit plutôt, pour certaines de ces dernières occurrences, de l'ajout d'une définition ou d'un synonyme, par exemple :
« [Accouueter] Couurir entierement »
« [Cafard] pattepelue »
Ni Stoer 1603, ni Stoer 1606 n'ajoute d'autres traits doubles ; les deux, ainsi que Stoer 1599, mettent beaucoup d'équivalents latins sans les marquer.
2.1.2.4. Latinismes« Plusieurs mots escorchez du Latin ont esté pareillement ramenez à leur naifue signification françoise. »
Il s'agit de signifiants et non de signifiés. Stoer propose de remplacer nombre de latinismes par des mots de bonne souche française ; par exemple :
« [Ablution] vsez du mot, Lauement »
« [Congreger] dites Assembler »
« [Tympaner ou Tympanizer] est inusité. On dit, Tabouriner, & battre le Tambour. Tympanizare, Tympano exercitum excitare »
Le travail d'épuration se poursuit en 1603 et 1606 [8].
2.1.2.5. Noms de lieu« Les noms des villes & diuers lieux bien reueus & illustrez sont à la fin de l'oeuure, ce que nous auons estimé deuoir auoir plus de grace. »
Cet appendice, intitulé « LES NOMS DES PEVPLES, REGIONS, VILLES, MERS, MONTAIGNES, Riuieres, & autres lieux disposez par ordre Alphabetique auec leur interpretation en Latin », occupe quinze pages. Stoer distingue ainsi entre le dictionnaire de mots et le dictionnaire de choses en regroupant à part les noms propres qui étaient dans le corps du dictionnaire de Dupuys-Nicot. La séparation n'est pas totale, cependant, quelques noms se trouvant dans les deux nomenclatures : Aca et Acarnanie, par exemple, quoique l'article du second, comme bien d'autres, soit remanié dans l'appendice.
« [...] grand nombre de dictions & belles phrases omises es precedentes editions. »
Stoer 1603 offre à peu près la même variété de types d'ajouts que Stoer 1599, mais les additions sont plus de deux fois moins nombreuses que dans l'édition précédente [9].
2.1.3.2. Ajouts latins« Il y en est entré beaucoup d'autres [dictions latines] non marquées [...] »
Stoer poursuit la tâche de fournir des équivalents latins pour les items de Dupuys-Nicot 1573 qui en manquaient, ou même d'en ajouter à des alinéas qui en avaient déjà.
2.1.3.3. Essai de proverbes« Plus vous y aurez à la fin, vn Essaj de prouerbes françois & de sentences prouerbiales auec l'explication latine pour l'enrichissement & recommendation d'icelle langue. »
Ce recueil anonyme de 30 pages est préfacé vraisemblablement par Stoer l'auteur probable qui prie le lecteur d' « Accepte[r] ce petit essay ou eschantillon de Prouerbes françois [...] qui vous fera voir beaucoup de richesses de nostre langue Françoise, abondante en courtes sentences morales, & neantmoins communes entre le menu peuple, de la bouche duquel tout ce qui sensuit est recueilli ». Les proverbes sont accompagnés d'une explication morale [10] ; le premier servira d'exemple :
« Abayer } Si quelque opiniastre debat obstinement contre la verité pour la falsifier, nous le comparons au chien, & disons, qu'il abaye contre la Lune, Lunam allatrat. Ce qui monstre vn effort ridicule, invtile & miserable. »
« Ceste [edition] estant fort augmentee en diuers endroits, ainsi que la conference auec les precedentes en fera foy. »
En effet, les ajouts sont relativement nombreux : presque autant que dans Stoer 1599 [11].
2.1.4.2. Essai de proverbes« [...] augmenté en ceste Edition nouuelle [...] »
Le nombre de pages en est porté de 30 à 46. Dans l'avis au lecteur, Stoer dit que « Ceste deuxiesme edition d'Essay de Prouerbes est augmentée de beaucoup » ainsi, à l'article ABAYER [12] sont joints les dictons Laissez le abayer, en fin il se taira, Ne iettez pierre à chien qui abaye, Abayer & blesser sont deux, Chien qui abbaye ne mord pas, L'Aboy du mesdisant, à lui seul est nuisant mais que « Nous auons expressément obmis les prouerbes peu honnestes & qui doyuent estre enseuelis en perpetuelle oubliance » : Stoer, puriste à l'égard de la langue [13], l'est aussi envers les concepts.
Nombre de lignes total | Mots de texte français total | |
ND 1573 [15] | 110553 | 486813 |
Ajouts de Stoer [16] | S 1593 | S 1599 | S 1603 | S 1606 | Global |
---|---|---|---|---|---|
Nombre de lignes | 48 | 1940 | 622 | 1674 | 4204 |
Mots de texte | 288 | 9671 | 2027 | 8364 | 20350 |
Mots de texte français | 48 | 8303 | 1916 | 6962 | 17224 |
Alinéas nouveaux | 2 | 167 | 5 | 111 | 285 |
Alinéas augmentés | 2 | 836 | 455 | 720 | 1933 |
Alinéas marqués | |||||
= ajouts français | 0 | 180 | 2 | 14 | 196 |
= archaïsmes | 0 | 155 | 18 | 7 | 180 |
= latin | 0 | 582 | 0 | 0 | 582 |
Les types les plus fréquents sont : synonymes (plus de 600), prononciations (près de 600), définitions (plus de 200), exemples (près de 200), variantes et remarques d'usage (plus de 100 chacune).
2.1.5.2.1. Nomenclature, domaines lexicauxSous la lettre B, sont ajoutées les adresses et sous-adresses suivantes :
a) S 1599 : blancs signez, bourdeur, bricoles, brifeur, brocatel, butineur ;
b) S 1603 : bachelette, baiseuse, Bourse d'Anvers ;
c) S 1606 : barbet, bimbelotier, bois mort, bois de serpe, bonniere, bourgmeistres, boursier « faiseur de bourses », boursier « thresorier », boursiers « notaires », brandonner, brandonner un heritage, brassage, bretesche, bureau de recepte, busche, droit de busche.
Stoer, vraisemblablement compilateur d'un lexique de termes juridiques [17], ajoute, presque exclusivement dans l'édition de 1606 [18], plusieurs dizaines de vocables et d'expressions relevant du droit :
boade ; bois mort, bois de serpe ; bonniere ; bordage ; bourgeois du roy ; devoirs de bourgeoisie, lettres de bourgeoisie, droit de bourgeoisie ; droit de brassage ; droit de busche ou chaufage ; caables ; calenge ; seigneur censier, seigneur censuel, chef cens, menu cens, cens requerable, double cens, cher cens, cens truant, cens mort, cens heredital, censier (s.v. Cens) ; quitter la ceinture (s.v. Cession) ; chambre doree, chambre des comptes, chambre des enquestes, chambre du thresor, chambre du domaine, chambre du conseil, chambre des requestes, chambre criminelle ; le chanteau part le vilain, le feu, le sel, et le pain partent l'homme mortemain (s.v. Chanteau) ; chantillage ; clefs sur la fosse ; colletage ; collecteur ; combat ; droit de commande ; droit de commise ; commission rogatoire ; comparuit ; compulsoire ; confiscation de corps (s.v. Confiscation) ; domaine congeable ; conjure, semonce et conjure, cour de conjure ; connestable ; connestablie ; courvées, corveable (s.v. Courvée) ; diete ; grands jours (s.v. Jour) ; laie ; laier ; personnier ; le pied saisit le chef ; plaids de l'espee ; praticien ; prevost vicontal, prevost de marchans, prevost forain, prevost de l'hostel, roy des ribaux (s.v. Prevost) ; se purger par eau, par feu, par serment, par duel, par attouchement de fer ardant, marchant pieds nuds sur la grille enflammee, par plongement de main en eau bouillante (s.v. Purger) ; quarantaine du roy, quarantaine de penitence, quarantaine d'estats ; grand queux de France ; referendaire, grand referendaire ; ceinture de la royne tous S 1606. S 1599 avait déjà consacré un commentaire à : blancs signez (s.v. Blanc) ; havée ; litige ; roy des ribauds, prevost des ribauds, grand prevost de France de l'hostel du roy (s.v. Ribauld) ; vasselage ; vavasseur.
Le genevois Stoer s'intéresse aussi à la religion :
S 1599 : alcoran, ange, apostat, catholique, edifier, evangile, macule, medieu, né, noel, pandore, predestinée, presbtre, psalme, putrefaction, sacremens, sermonneur, trinité, veu, zele ; S 1603 : apostasie, apostre, assemblée, blasphemer, chrestienner, chrestiennement, fortune, prone ; S 1606 : ciboire, grief, pape, sire [19].
Mentionnons aussi le traitement des termes de mesure lieuë (1606), livre, philippe daller, pistolet, sextier, tournois (tous 1599) [20] et l'addition par S 1606, malgré l'existence depuis S 1599 d'un appendice de noms propres [21], de 35 noms de golfes (s.v. Golfe) et de 38 noms de lacs (s.v. Lac).
2.1.5.2.2. VariantesSous la lettre S, sont ajoutées les variantes suivantes :
a) S 1599 : ciboule s.v. Scipoulle, sanglot s.v. Senglout, sentiment s.v. Sentement, serourge s.v. Sororge, suspendue s.v. Soubpendue, soupeser s.v. Soubpeser, sourire s.v. Soubrire, souris s.v. Soubriz, souscrire s.v. Soubscrire, souterrain s.v. Soubterrain, sous s.v. Soubz, suete s.v. Sutin ;
b) S 1603 : cigue s.v. Segue, sous s.v. Solz, somne s.v. Somme, soumettre s.v. Soubmettre ;
c) S 1606 : sanglot s.v. Sanglot, sousscription s.v. Soubscription, soudart s.v. Souldat, soupé s.v. Souper, superfice s.v. Superficie.
Sous B :
a) S 1599 : bienvueillance s.v. Benevolence, bestail s.v. Bestiail ;
b) S 1603 : bassesse s.v. Basseur, bobance et bombance s.v. Bobans, balerre s.v. Bolievre ;
c) S 1606 : bicorne s.v. Bigorne, biais s.v. Bihay, bohade s.v. Boade.
Une variante peut être donnée comme offrant un choix :
« [Sororge] ou Serourge »
« Boade ou Bohade »
ou implicitement ou explicitement comme étant la forme qui doit être préférée à la forme-adresse :
« [Soubmettre] Soumettre »
« [Beneuolence] vsez du mot Bienvueillance, plus françois »
Stoer s'occupe progressivement de plus en plus de la prononciation des mots : S 1603 donne plus de deux fois plus de prononciations que S 1599, S 1606 presque trois fois plus que S 1603.
L'information est largement codifiée. D'une part, la copule prononcez est très souvent abrégée et, en même temps, il y a alternance typographique romain/italique :
« [Voarrerie] Pr. Verrerie » S 1603
« [Admodiateur] pr. Amodiateur » S 1603
« [Cueur] pro. Koeur » S 1606
« [Accourir] pron. Acourir » S 1606
Dans S 1606, il y a un effort de donner une valeur absolue au type de caractère : sur les 445 occurrences des formes abrégées p./pr./pro./pron./pronon., la copule est imprimée en italique et la transcription phonétique en romain 354 fois. Ce travail de révision comprend donc des cas d'inversion de l'alternance de S 1603 :
« [Admodiateur] pr. Amodiateur » -> « [...] pr. Amodiateur »
« [Alquemie] Pron. Alchymie » -> « [...] Pron. Alchymie »
D'autre part, Stoer peut, dans le premier article d'une série dont les adresses partagent un même trait, énoncer une règle globale :
« [Appaiser] Ce mot (Appaiser) & tous les autres suyuans escrits par double pp. se prononcent comme s'il n'y auoit qu'vn p. & ainsi faut l'entendre des autres mots ausquels on donne deux consones entre deux voyelles » S 1603
« [Desmailler] s. ne se prononce point en ce mot ni es suyuans. iusques à desobeir, mais faut lire la syllabe des vn peu longue & comme on escriuoit dé » S 1606
« [Escrire] pron. Ecrire, comme aussi les mots suyuans dont la premiere syllabe commence par Es, & prononcez É, mais exceptez Espace, Espatule, Espece, Esperance, Esprit, Espoir, Esquadron, Esquif, Esquilles, Estafier, Ester, qui vient de Stare, Estimer, Esthiomené, Estoc, Estomach, Estropié » S 1606
« [Quadrain] Au reste, les noms, verbes & autres mots commençans par qu. se prononcent comme par C ou K simple, Quadrain, Cadrain ou Kadrain, & sic de caetaris, iusques à quenouille, querelle, &c. » S 1606 [22]
Certaines de ces remarques dépassent le cadre des cas particuliers pour s'appliquer au système de la langue (voir APPAISER ci-dessus) :
« [Addonner] Prononcez mollement, comme Si addonner n'auoit qu'vn d. la langue Françoise est douce » S 1603
Stoer consacre plusieurs commentaires à l'euphonie de la langue :
« Mais auiourdhui tous ceux qui parlent & escriuent correctement françois ne distinguent, ains confondent ordinairement ces deux particules On & Lon : comme on peut voir en Amiot, Montagne, Vigenere, & autres. Et semble que ces mots se doiuent acommoder à l'oreille & à la voix. » S 1599 s.v. Hom (S 1603 ajoute à la fin : « Ce qui se fait quand il n'y a rien qui soit aspre, dur & de fascheuse prononciation »)
« Les Francois s'accommodent à vne prononciation douce aisee & coulante, Pourtant ainsi qu'ils escriuent ordinairement, On dit, On fait, On lit, aussi prononcent ils de mesme, non pas Hom dit, Hom fait, Hom lit » S 1599 s.v. L'on
« [Onc [...] Oncques] L'vn & l'autre est vsité, tant en prose qu'en vers, selon que le requiert la suite & liaison des mots » S 1599
« [Soubiect] On prononce presques par tout Suiet retranchant les lettres superflues, & toute prononciation rude à l'oreille » S 1599 (S 1606 change « Suiet » en « Sujet »)
« [Ne] On dit aussi, Ni, selon que la douceur du langage françois le requiert, & plus souuent que de Ne » S 1606
Stoer porte son attention sur les lettres et sons individuels, la syllabe, les oppositions de genre et de nombre, la prononciation dans le temps, l'espace et la fréquence d'usage, et la motivation :
a) [k] : « [Cueur] pro. Koeur » S 1606 ; « [Alquemie] Pron. Alchymie, ou Chymie, comme si vous escriuiez. Ch. par K. » S 1603 ;
b) [v] : « [Reualoir] Ce mot & les suyvans iusques à Rez doyuent auoir vn v rond & consone, Revaloir, Revaner, &c. » S 1606. On assiste, au cours du XVIe siècle, aux premiers balbutiements d'une distinction phonétique et non plus simplement positionnelle des paires de lettres i/j et u/v. De manière encore tout à fait irrégulière, Stoer tire profit de cette précision. Ainsi, Stoer 1606 change « pron. Aiuger » en « pron. Ajuger » s.v. Adjuger [23]. C'est pourtant l'opposition u/v qui retient davantage son attention (toujours en 1606) : « Pr. Auenir » -> « Pr. Avenir » s.v. Advenir ; « pron. Auenue » -> « pron. Avenue » s.v. Advenue ; « pron. Auertir » -> « pron. Avertir » s.v. Advertir ; « pron. Aueu » -> « pron. Aveu » s.v. Adveu ; « pron. Fiéure » -> « pron. Fievre » s.v. Fiebvre ; cela à côté de : « [Aduenture] pron. Auanture » ; « [Aduertissement] pronon. Auertissement » ; « [Aduis] pron. Auis » ;
c) [] :
« [Iecter] Pr. Ietter » S 1603 ;
« [Iecter] Pr. Ietter, ou Geter » S
1606 ; « [Gect]
pron. Iet » S 1606 ;
d) [s] : « [Solsie] pr. Souci ou soussi » S 1606 ; « [Potion] pron. Possion, ou pocion » S 1606. La valeur des lettres s, ss, x est diversement définie : « [Designer] s. se prononce comme z » S 1606 ; « [Creux] La lettre x. se prononce comme s. » S 1606 ; « [Cresserelle] pron. Creçerelle » S 1606 ; « [Cresson] pron. Creson » S 1606 ; « [Dessoubs] Pron. Dessous » S 1603 ; « [Dessous] pron. Dessous, & les deux ss mollement, comme si vous disiez desous » S 1606 ; « [Mesler] s. se prononce comme si on disoit Meller » S 1606 ; « [Mesme] pron. s. doucement, comme si vous disiez Méme, alongeant vn peu la premiere syllabe » S 1606 ; « [Despeindre] En ce verbe & es suyuans, iusques à Detailler la lettre s. ne se prononce point sinon fort mollement » S 1606 [24] ;
e) consonnes doubles : « [Acomplir] In his & sequentibus vocibus Galli geminant b. c. d. f. g. l. m. n. p. r. t. sed molliter pronuntiant, abatu, acompli, adonner, afaire, agreable, alangouri, amiellé, anobli, apauuri, araché, ataché : scribunt plaerique ferè omnes abbatu, accompli, addoner, affaire, aggreable, &c. » S 1606 ; « [Attacher] pr. Atacher, & sic reliqua quae duplex habent. » S 1606 [25] ;
f) voyelle brève : « [Baailler] Pron. Báiller, ita vt primam syllabam paulùm producas » S 1606 ;
g) voyelle allongée, souvent signifiée par un 'accent aigu' : « [Cemetiere] pron. Caemitiere » S 1603 ; « [Clergé] prononcez Clairgé » S 1606 ; « [Crespe] pron. Craipe » S 1606 ; « [Costé] pron. comme s'il estoit escrit sans s faisant la premiere syllabe longue » S 1603 ; « [Mesme] pron. s. doucement, comme si vous disiez Méme, alongeant vn peu la premiere syllabe » S 1606 ; « [Asne] Pron. sans la lettre s. mais alongeant A, comme si lon escriuoit A'ne » S 1603 ; « pron. Páte, páté, páticier, páticerie » S 1606 s.v. Pasté ; « [Tost] pr. Tót » S 1606 ; « [Fustaine] pron. fútaine » S 1606 ;
h) lettre muette : « [Doigt] pron. Doit » S 1606 ; « [Febue] pron. Feve » S 1606 ; « [Fruict] pron. fruit » S 1606 ; « [clercs] prononcez Clers ac si c. abesset » S 1606 s.v. Clerc ; « [Autheur] Litera h redondat, nec vllius vsus est in pronontiatione illius vocis, aliarumque fere omnium, paucis exceptis » S 1606 ; « [Mauldire] La lettre l. est superflue » S 1603 ; « [Maulgré] La lettre l. redonde » S 1603 ; « [Mestier] S. est litera muta » S 1606 ; « [Peinct] pronon. Peint, peintre, peinture » S 1606 ; « [Psaultier] On prononce Sautier, Salmodier, Seaume » S 1603 ; S 1606 ajoute « [...] Salme » ;
i) nasale : « [Compter] pronon. Conter » S 1606 ; « [Conuaincre] Aucuns escriuent & prononcent Conuincre & conuincu » S 1606 ;
j) syllabification : « [Cueillir] pron. Keuil hir. de deux syllabes » S 1606 ; « [Hair] pron. Ha-ir, dissyllabum » S 1606 ; « [Cheruis] trissyl. Cher-u-is » S 1606 ;
k) genre, nombre : « [Fauls] pron. faus & fausse » S 1606 ; « [Forfaict] pron. Forfet // [Forfaicts] pron. Forfais » S 1606 ; « [Poulx] pr. Pou. & Pous au plurier » S 1606 ; « [Solz] On prononce Sou au singulier, & Sous au plurier » S 1603 ; « [soulz] On prononce vn sou, deux sous » S 1603 ;
l) variantes, dont régionales, temporelles et de fréquence : « [Courretier] Aucuns prononcent Corratier autres Couratier » S 1599 ; « [Meur] plusieurs prononcent, mur » S 1606 ; « [Cognoistre] Pr. Conoistre, Conoitre » S 1603-1606 ; « [Voarre] ainsi prononce le vulgaire à Paris, en Picardie, & ailleurs, mais ineptement. [...] Pr. Verre. Aucuns disent Voirre » S 1603 ; « [Bastillon] On prononce auiourd'hui, Bastion » S 1606 ; « [roule [...] Aucuns escriuent & prononcent Roole] & c'est le plus vsité » S 1606 ; « On prononce & escrit le plus communement Sanglot & Sanglotter » S 1599 s.v. Senglout ; « [Venredi] Prononcez & escriuez Vendredi, selon l'vsage commun » S 1599 ; « [Sentement] On prononce Sentiment, plus d'ordinaire que Sentement » S 1599 [26] ;
m) prononciation étymologique : « [Auuent] pron. Ost-vent, pource qu'il oste & rabat la force du vent » S 1603 ; « [Conuaincre] Aucuns escriuent & prononcent Conuincre & conuincu, de conuincere & conuictus » S 1606 ; « [Aucuns] prononcent [Roole] les autres Roule, pource que les escrits des anciens estoyent comprins en rouleaux » S 1599 s.v. Roule ;
n) homophonie : « [Poix. Semble plus raisonnable, à cause de la difference, escrire ainsi : Pois, Pisum : poids, Pondus : Poix, Pix.] pr. en tous les trois mots. Pois » S 1606.
La copule « prononcez » a parfois un tout autre sens, signifiant alors « dites » et introduisant un ou plusieurs synonymes de remplacement :
« [Ancelle] prononcez Chambriere, seruante » S 1599
« [Comminuer] pron. Despecer » S 1603
« [Dehonté] pron. Eshonté, effronté » S 1606
Du fait que, dans le dictionnaire imprimé, les mots sont signifiés par leur forme graphique (donc non marquée), l'information sur l'orthographe n'a pas besoin, la plupart du temps, d'une copule explicite. Plusieurs cas de figure s'offrent au lexicographe (nous reprenons ici, sous une forme plus analytique, la section précédente consacrée aux variantes) :
a) l'orthographe d'un mot hérité reste la même ou ne retient pas l'attention du réviseur : le texte reste inchangé ;
b) la graphie d'un mot ajouté à la nomenclature ne pose pas de problème : rien n'en est dit explicitement ;
c) selon Stoer, l'orthographe d'un mot n'est plus celle donnée par Nicot-Dupuys 1573 : (i) les occurrences du mot-adresse sont corrigées : doulx doux S 1599 ; desgaigner desgainer S 1603 ; hirundelle hirondelle S 1606 ; (ii) la nouvelle orthographe s'ajoute à l'ancienne : « [Encheper] Enceper » S 1599 ; « [Comin] Cumin » S 1603 ; « [Bihay] Biais » S 1606 ; (iii) la forme est commentée (parfois de manière codée) : « [Admiral] Scribendum est [...] Gallicè, Amiral » S 1599 ; « [Errailler] Escr. Esrailler » S 1603 ; « [soulte] On escrit auiourd'hui Solde, Soldat, Soudoyer : & Soulte ne se dit plus » S 1603 ; « [Maling] Escr. Malin » S 1606 ;
d) il y a plusieurs façons d'écrire le mot : (i) les variantes sont juxtaposées (cette présentation étant ambiguë, c.ii et d.i sont deux interprétations différentes de la même chose) ; (ii) la variabilité est dite : « Praticien [...] Aucuns escriuent Practicien » S 1606 ; « [Asur] Alii scribunt Azur » S 1606 ; « [Cheuetain] On pourroit escrire Chefetair » [27] S 1603.
Comme c'est le cas de plusieurs exemples cités ci-dessus à propos de la prononciation, les formes orale et écrite peuvent aller de pair :
« [Besoing] Escriuez & prononcez besoin sans g » S 1603
« [Chahuant] Aucuns escriuent & prononcent Chouant » S 1606
Stoer utilise un certain nombre d'ordonnateurs sémantiques :
a) proprement : « (ne) se di(c)t proprement (que) de [...] » S 1603 s.v. Apostre, Jallet ; « s'entend proprement de [...] » S 1599 s.v. Bouleverser ; « signifie proprement [...] » S 1603 s.v. Encombre ; « C'est proprement celui qui [...] » S 1599 s.v. Maling ; « On n'vse proprement de ce mot, qu'en parlant de [...] » S 1599 s.v. Trinité ;
b) par translation : « Par translation, [...] on dira [...] » S 1599 s.v. Berner ; « par translation à toute autre chose que ce soit » S 1599 s.v. Durillon ; « Cela se dit par translation d'vn qui [...] » S 1599 s.v. Manche ; « Par translation ce mot a esté rapporté à [...] » S 1599 s.v. Scrupule ; « Par translation le mot [...] est rapporté à [...] » S 1599 s.v. Alaigre ;
c) par metaphore : « metaph. pro decipere » S 1593 s.v. Enchevestrer ; « Par metaphore l'Enuie est appellée [...] » S 1599 s.v. Terni ;
d) numérotation des sens : il y un seul exemple de ce procédé, courant de nos jours, mais utilisé ici pour la première fois dans un dictionnaire général français ; nous reproduisons l'article en entier :
« Personnier, a diuerses significations. 1. C'est le coheritier 2. Le complice & coulpable du mesfait. 3. Compossesseur & suiet à mesme droit de taille reelle enuers le Seigneur. 4. Les communs en biens & heritages s'appellent Compersonniers. 5. L'on appelle aussi personnier, qui eandem cum alio actionem instituit, vel exceptionem proponit : vel qui est eodem cognationis gradu cum eo qui agit de iure . 6. Celui qui est compagnon auec vn autre en fait de trafic & negotiation, en gain, profit & perte. 7. ceux qui doyuent contribuer à la refection d'vn pont ou chemin. Cohaeres, socius, sodalis, cognatus, Personarius, i. qui eandem nobiscum personam gerit. » S 1606 [28]
e) indication globale de polysémie : « en diuers sens » S 1599 s.v. Maigrement, Poche ; « mot de diuerse signification » S 1599 s.v. Diacre ; « a diuerses significations » S 1606 s.v. Personnier ; « s'entend de diuerses mesures » S 1599 s.v. Sextier.
Pour définir le sens de mots pour lesquels Nicot-Dupuys 1573 n'avait par fourni de paraphrase définitoire, Stoer, dont la plupart des définitions ajoutées remontent à 1599, emploie différents procédés standards :
a) genre prochain et différence(s) spécifique(s) : « [Accouueter] Couurir entierement » S 1599 ; « [Apostasie] Reuolte de la foy » S 1603 ; « [Chauuesouri] Oiseau volant sur le soir, de couleur grise, sans plumes, & comme vne souri qui auroit des ailes » S 1599 ; « [Negocier] Manier afaires // [Negociation] Maniement d'afaires // [Negociateur] Manieur d'afaires » S 1599 ;
b) genre prochain : « [Breant] nom d'oiseau » S 1606 ; « [Ferule] nom d'herbe » S 1599 ;
c) différence spécifique : « On distingue entre Tuile, Tegula, & Brique Later. La Tuile est moins espaisse : la Brique plus Friable » S 1599 s.v. Tuilerie ;
d) extension/compréhension : « [Cabinet] C'est vn coffre, ou vne armaire de bois, ou vne chambrette, dedans quoy l'on serre or & argent, ioyaux & habillemens precieux, vaisselle & bague, papiers d'importance, & en somme ce que l'on a de beau pour delices & vsage plus necessaire » S 1599 ; « [Vtensile, toute chose necessaire à nostre vsage] specialement à l'vsage commun, domestique, & du mesnage, concernant le boire & manger le coucher, le vestir, le trauail des mains, & le meuble ordinaire » S 1599 ;
e) définition morphologique : « [Gloriette] Gloire de peu de chose » S 1603 ; « [Greuable] qui peut estre greué » S 1603 ; « [Tachette] Petite tache » S 1603 ; « [Desestourdi] Qui est deliuré d'estourdissement » S 1606 ;
f) synonymie : « [Candeur] c'est à dire simplicité, rondeur, integrité, naifueté » S 1599 ; « [Brimbaler] Danser » S 1599 ;
g) mixte (e + f) : « [Cochet] petit coq, coquelet » S 1603 ; « [Enhorteur] Conseiller, qui exhorte » S 1606 ;
h) définition idéologique : « [Alcoran] C'est le liure de la superstition & fureur Mahumetique, contenant 124. Azoares ou chapitres remplis de mensonges & impietez horribles » S 1599.
La dénomination (Sé -> Sa), démarche inverse de la définition (Sa -> Sé) et caractéristique du dictionnaire analogique, est bien représentée chez Stoer :
« [Faire borgne] Esborgner » S 1603 s.v. Borgne
« [Reduire à equalité] Esgaler » S 1603 s.v. Equalité
« [Petit colomb] Pigeonneau » S 1603 s.v. Colomb
« ce qui defendoit le fossé se nommoit Barbecane ou Barbacane » S 1606 s.v. Breteshe [29]
Plusieurs articles font état des espèces d'un genre :
« Brassage [...] Ce mot comprend aussi le salaire de l'ouurier, du monnoyeur, & tailleur de monnoye, qu'on appelle Ouurage, monnoyage & ferrage » S 1606
« Les Courvées [...] soit en iournee de corps & de bras ou de cheuaux, asnes, boeufs, charrue, charroy, faucher les foins, scier les bleds, vendanger, curer fossez, seruir les massons, aller tailler le bois & l'amener, &c. » S 1606 s.v. Courvée
« Les anciens François auoyent les hommes d'armes, Lanciers, Bacinets, Archers, Coustiliers, Guysarmiers. Auiourd'hui ils ont les hommes d'armes, lanciers, cheuaux legers, argoulets ou Carabins » S 1606 s.v. Escuyer
« [Mosquettes] pieces de campaigne, passeuolans, double mousquets, fauconneaux » S 1599
« On distingue entre Tuile, Tegula, & Brique Later. La Tuile est moins espaisse : la Brique plus Friable. L'vne & l'autre contregardee dure long temps » S 1599 s.v. Tuilerie
Dans ce Grand Dictionaire françois-latin, le latin est une langue de traduction non marquée, sauf exception ; il est marqué lorsqu'il est qualifié de moderne : « qui tient l'estrief, que les modernes Latins nomment Stapho » S 1603 s.v. Estafier. Stoer donne aussi un certain nombre d'équivalents dans des langues autres que le latin. Comme il se plaît à discourir d'étymologie et de cognates, tantôt antérieurs au français, tantôt contemporains du mot-adresse, ces équivalents sont explicatifs plus qu'ils ne sont traductifs :
« Le bourgeois, que les Alemans appellent Burger » S 1606 s.v. Bourgeois
« Pedagogue, Paedagogus. l'Italien dict Pedagogo » S 1599 s.v. Pedant
« Cheuet, Coussin de lict [...] l'Aleman le nomme Kussin : l'Espaignol Cabeçal, para la Cabeça, c. reposoir de teste » S 1599 s.v. Traversin
« l'Italien l'appelle Sicurtà, Clientela. l'Espaignol, Encommendacion, securidad. Pource que le Seigneur tient son vassal pour recommandé, & en sa sauvegarde » S 1599 s.v. Vasselage
Une grande partie du travail de révision effectué par Stoer est consacrée à la mise à jour du lexique. Puisque, comme chez tous les réviseurs du Dictionaire françois-latin et du GDFL, la nomenclature de l'édition précédente est gardée plus ou moins en entier, ce renouvellement, qui touche plusieurs centaines de mots et nous ne parlons pas ici de l'augmentation de la nomenclature , se fait essentiellement par l'adjonction de synonymes aux mots-adresses. Dans certains cas, il s'agirait bien de synonymie synchronique ; pour un très grand nombre d'occurrences pourtant, le mot-adresse est considéré comme vieilli ou vieux et les mots adjoints constituent des synonymes de remplacement [30]. En l'absence d'un commentaire de la part du lexicographe usez de, croix renversée, etc. , il est souvent difficile de classer les cas particuliers. Plusieurs exemples de mise en synonymie ayant déjà été donnés [31], nous offrons ci-dessous une sélection d'items dans lesquels Stoer marque une restriction d'usage concernant le volume d'usagers, le registre, le temps ou le champ d'application.
« [aceré] Aucuns le prenent pour ce que nous disons Poinctu » S 1603
« [Auantchien] Communement on l'apelle La Canicule » S 1599
« [Barbacane] Aucuns estiment que ce soit ce qu'auiourd'huy l'on appelle Casematte, les autres pensent que ce soit ce que nous disons maintenant sentinelle : ou eschauguette » S 1599
« [Cabaretier] en commun langage vn pilier de tauerne, vn suppost de cabaret, vn cercheur de repeue franche » S 1599
« Mais aucuns tiennent que ce Maire de Palais est ce que nous appelons auiourd'huy Grand Maistre » S 1599 s.v. Maire
« [Edifier] Vsez des mots, Bastir, bastiment, bastisseur, plus vsitez : excepté en termes de Theologie, ou l'on parle de l'edification de l'Eglise & du prochain. Item, l'on dit des choses qu'on void ou sçait, I'en suis bien ou mal edifié » S 1599
L'antonymie est très peu traitée par Stoer. Les exemples suivants sont les seuls que nous avons trouvés. D'une part, il y a les vrais antonymes d'opposites :
« [Deshaict, tristesse, marrisson, contens, desbat, desordre] On dict au contraire Dehait, pour ioyeux, gaillard, & alaigre » S 1599
« [Embaucher] l'opposite est Desbaucher » S 1603
« [Fade] Huic opponitur Sade » S 1606
« [Loquence] Mot opposé à eloquence » S 1599
D'autre part, les antonymes de différence :
« Gentilesse est opposee à Bourgeoisie au ch. 94. de l'ancienne Chronique de Flandres. Les Bourgeois sont du tiers estat : les nobles & gentils hommes du second » S 1606 s.v. Bourgeois
« [Vne monture, c'est vn cheual ou autre beste à cheuaucher] A la difference dicelle on dit beste de voiture, celle qui porte charges & diuers fardeaux, comme font les mulets, asnes, & plusieurs sortes de cheuaux » S 1599
Les syntagmes sous-adresses, tours de construction et exemples , ajoutés en majeure partie par S 1599, concernent normalement le mot (syntagmes lexicalisés ou semi-lexicalisés), mais peuvent exceptionnellement illustrer la chose (exemples encyclopédiques) :
a) syntagmes (semi-)lexicalisés (dont syntagmes figés, proverbes et locutions) :
« Le Chanteau part le vilain. Cela se dit quand [...] » S 1606 s.v. Chanteau
« Chien qui iappe ne mord pas, Canis latrans non mordet » S 1599 s.v. Japper
« Au matin vers les monts, & au soir vers les fonts, Manè montes, serò fontes, Precepte de santé proposé par les anciens » S 1599 s.v. Mont
« Donner du Rosmarin, prouerbe françois signifiant [...] » S 1599 s.v. Romarin
« Autres manieres de parler prouerbiales : Battu de mauuais vent, Autant en emporte le vent, Mettre la plume au vent, Estre au dessus du vent, fendre le vent, Viure du vent, &c. » S 1599 s.v. Vent
« Marcher en bataille rangee, est [...] » S 1603 s.v. Bataille
« Il s'en est donné par les ioues [...] Cela se dit [...] » S 1599 s.v. Joue
« Mesler ciel & terre [...] Se dit de [...] » S 1599 s.v. Mer
« Acheter chat en poche [...] Cela se dit [...] » S 1599 s.v. Poche
« Quand quelqu'vn respond si pertinemment à vn autre, qu'il lui oste toute replique, nous disons qu'il luy a bien riué ses clous » S 1599 s.v. River
« Rongner les ailes à quelqu'vn, c'est [...] » S 1599 s.v. Rongner
« Il n'y a sel ni sausse : c'est à dire [...] » S 1599 s.v. Sel [32]
b) exemples encyclopédiques :
« L'austruche digere tout ce qu'elle auale, ce qui est merueilleux : concoquendi sine delectu deuorata, mira natura. Plin. // Les Austruges pensent n'estre veues, en cachant le col dans des brossailles : Cùm colla frutice occultauerunt, latere se existimant. Plin. » S 1599 s.v. Austruche
« La graisse d'oye guerit seurement les duretez qui ont besoin de remollissement : Tubera & quaecunque emolliri opus sit, efficacissimè anserino adipe curantur. Plin. » S 1599 s.v. Oye [33]
Stoer fait plus d'une centaine de remarques au sujet de l'usage des mots. Elles concernent le niveau de langue ou niveau social (poétique, familier, commun, vulgaire), le domaine d'application, la distribution sociale (sexe) ou géographique, l'utilisation dans le temps, la fréquence, l'idiomaticité, la connotation et la situation d'emploi.
1. Mots poétiques :
« [Ainçois] mot plus vsité en poesie qu'en prose » S 1599
« [Irritemer] Les Poetes françois composent tous les iours des mots en ceste façon, tesmoin entre tous le sieur du Bartas » S 1599
« [Onc, voyez Oncques] L'vn & l'autre est vsité, tant en prose qu'en vers » S 1599
« [Deslie-soin] Mot poetique » S 1603 [34]
2. Usage commun, familier, vulgaire :
« [Auantchien] Communement on l'apelle La Canicule. » S 1599
« [Cabaretier] On l'appelle aussi en commun langage vn pilier de tauerne, vn suppost de cabaret, vn cercheur de repeue franche » S 1599
« [O] fort vsité entre les françois, sur tout en propos vulgaire & familiers » S 1599
« [Belle se semble] Le vulgaire adiouste ces mots à voir, & auis, disant, Il semble auoir, il semble auis. mais ces mots à voir, & auis, sont ineptes & superflus en cest endroit » S 1599 s.v. Sembler [35]
« [Messire] par le vulgaire est attribué à ceux qu'il appelle prestres » S 1606 s.v. Sire [36]
3. Marque d'usage populaire doublée d'un commentaire sur la distribution géographique :
« [Baligault] Les françois abondent en tels mots de risee : le vulgaire sur tout, qui prend plaisir à en forger par toutes les prouinces » S 1599
« [Poutie, Poutieux] Mots peu vsitez sinon en quelques endroits de France parmi le vulgaire : mais qui ne se rencontrent point es bons liures » S 1599
« Le vulgaire en plusieurs lieux de france parlant à un seruiteur ou ieune homme, dit, vous faites du herr, c'est a dire du maistre, ou du Sire » S 1599 s.v. Sire
« [Voarre] ainsi prononce le vulgaire à Paris, en Picardie, & ailleurs, mais ineptement [...] Pr. Verre. Aucuns disent Voirre » S 1603
4. Sexe du locuteur :
« Les femmes appellent aussi Iaseran, vn brasselet d'or, espais & large » S 1599 s.v. Jaseran
5. Régionalismes/dialectalismes [37] :
a) Auvergne : boade/bohade « coruee d'vne paire de boeufs » S 1606 ;
b) Berry : droit de commande S 1606 s.v. Commande ;
c) Bourgogne : lieue, portee, corde, aulne, pied S 1606 s.v. Lieuë ;
d) Paris : voarre S 1603 ;
e) picard : ahurir S 1599 ; ante S 1599 ; gaquiere « Iachiere » S 1599 ; hardeau S 1599 ; loup ouarou S 1599 s.v. Loup ; pis ou-an, qu'antan « potius hoc anno, quàm proximè praecedenti » S 1599 s.v. Antan [38] ; taion S 1599 ; tostée S 1599 ; bachelette « puella » S 1603 ; voarre S 1603 ; warou/ouarou « Varius, qui variam formam induit » S 1606 s.v. Loup ;
f) savoyard : gouillart S 1599 ; gouillarder « gourmander » S 1599 s.v. Gouillart ; renouille S 1599 s.v. Grenouille ;
g) Suisse : bourgmeistres « Maistres ou preuosts des Bourgeois, & presidents du conseil public » S 1606 ;
h) autres, ailleurs, en quelques/divers endroits/lieux : renouille « Les Sauoyards & autres » S 1599 s.v. Grenouille ; bourgmeistres « en Suisse & ailleurs » S 1606 ; gaudir « Ailleurs » S 1606 s.v. Jouir ; tourteau « [pain bis [...] en Lionnois & Daulphiné] ailleurs il signifie vn gasteau fait de paste sans leuain » S 1606 ; mantil « En quelques endroits » S 1599 s.v. Nappe ; ammans/ammaistres « en quelques lieux » S 1606 s.v. Bourgmeistres ; carcerier « en aucuns lieux » S 1606 s.v. Chepier ; espaves/aubains « En diuers lieux de France » S 1606 s.v. Espave ; havée « En quelques lieux de France : c'est vn certain droict [...] » S 1599 ; parageur « En quelques lieux le fils aisné en maison noble » S 1606 s.v. Parage.
6. Domaine :
a) religion :
« [Apostre] Il ne se dit proprement que des Apostres du Seigneur » S 1603
« Vsez des mots, Bastir, bastiment, bastisseur, plus vsitez : excepté en termes de Theologie, ou l'on parle de l'edification de l'Eglise & du prochain » S 1599 s.v. Edifier
« [Euangile] mot propre à la doctrine de salut » S 1599
« [Trinité] On n'vse proprement de ce mot, qu'en parlant en toute reuerence entre Chrestiens » S 1599
« [Zele] En matiere de Religion » S 1599
b) profane :
« [Fortune] Ce mot est fort vsité entre les profanes. On entend par ce mot ce qui auient de prosperité ou d'aduersité » S 1603 [39]
c) scholastique :
« [Campos] mot Scholastique » S 1599
d) physique, astrologie :
« [an perilleux] Le Soixante troisiesme & composé de neuf fois sept, ou de sept fois neuf, est estimé tel par les Physiciens & Astrologues, qui en ces deux nombres remarquent plusieurs grandes alterations en nos corps, & au corps de la vie » S 1599 s.v. Perilleux
7. Utilisation dans le temps :
a) présent :
« Aucuns estiment que ce soit ce qu'auiourd'huy l'on appelle Casematte, les autres pensent que ce soit ce que nous disons maintenant sentinelle : ou eschauguette. » S 1599 s.v. Barbacane
« [bonnet de fer] hodie, Casque, Armet » S 1603 s.v. Bonnet
« Auiourd'hui ces noms de Marquis & Marquisat, comme infinis autres sont peruertis & confondus, par l'importunité de plusieurs aspirans à noms de hautes dignitez, & se contentans de cela » S 1599 s.v. Marque
« auiourd'hui, parlant aux grands on dit Monseigneur : Aux marchans, on adiouste le nom propre. Les flateurs commencent à dire, Vostre seigneurie, &c. » S 1599 s.v. Seigneur [40]
b) passé :
« mot ancien » S 1606 s.v. Angarier
« [Bretesche] Ainsi s'appelloyent iadis les portaux des villes, pour en defendre la ville, [...] & ce qui defendoit le fossé se nommoit Barbecane ou Barbacane » S 1606
« [Dehaitié] Le mot simple n'est plus en vsage » S 1603 s.v. Haitié
« Né à bonne heure, ou à la malheure [...] Ainsi parloyent les anciens payens » S 1599 s.v. Né
« [il n'y a rien d'oultrage] Mais telle maniere de parler est surannee & hors d'vsage » S 1606 s.v. Oultrage
« vie[i]l mot [...] vsité il y a cent ans » S 1599 s.v. Rigoler [41]
c) passé opposé au présent :
« Les anciens François auoyent les hommes d'armes, Lanciers, Bacinets, Archers, Coustiliers, Guysarmiers. Auiourd'hui ils ont les hommes d'armes, lanciers, cheuaux legers, argoulets ou Carabins » S 1606 s.v. Escuyer
« On escrit auiourd'hui Solde, Soldat, Soudoyer : & Soulte ne se dit plus » S 1603 s.v. Soulte
« [Targer] mot ancien, Tarder est en vsage maintenant » S 1599 s.v. Tarder [42]
8. Fréquence :
« Allecher est plus vsité que Allicher » S 1599 s.v. Allicher
« Saepius pr. aucun » S 1606 s.v. Aucun [43]
9. Idiomaticité :
« vsez du mot Bienvueillance, plus françois » S 1599 s.v. Benevolence
10. Connotation ou situation d'emploi :
« [Loquacité] Il se prend en mauuaise part » S 1599
« [Zele] tantost il se prend en bonne, quelquesfois en mauuaise part. Car il y a zele bien reiglé & zele sans science » S 1599 [44]
« Pour exprimer le pronom Latin, Tuus, les François disent Vostre, sur tout parlant à personne de respect » S 1599 s.v. Vostre
Nous avons trouvé plus de soixante discussions étymologiques, dont la plupart sont le fait de S 1599 ou S 1606. Les langues sources comprennent :
a) allemand : voir, par ex., S 1599 s.v. Hanser ; S 1606 s.v. Aleu (« Rhenanus docte Aleman, tire ce mot du vieil langage de Germanie ») ;
b) arabe/grec : S 1599 s.v. Admiral ;
c) ancien français : S 1606 s.v. Courvée (« vieil françois ») ;
d) grec : S 1599 s.v. Guerdon, Histoire ; S 1603 s.v. Blasphemer ; S 1606 s.v. Praticien ;
e) grec/gaulois : S 1599 s.v. Sire, Tas ;
f) latin : S 1599 s.v. Capitaine, Palefroy, Reclaim, Rigoler, Sçavoir ; S 1603 s.v. Feste ; S 1606 s.v. Convaincre, Espave, Lu, Moufles, Pertuisane, Placet, Quelque, Quelqu'un, Villebrequin ;
g) latin/allemand : S 1606 s.v. Quarantaine ;
h) latin/francique/celtique/grec/allemand : S 1593 s.v. Marquisat ;
i) latin/gaulois : S 1606 s.v. Lieuë ;
j) latin/grec : S 1606 s.v. Coquin, Parage ;
k) latin/grec/allemand : S 1606 s.v. Pape ;
l) persique : S 1599 s.v. Paradis.
L'étymologie peut concerner :
a) le signifiant et le signifié : « Aucuns le tirent de Missa, Missorum, i. choses enuoyees : ou du congé donné à l'assemblee, Ite, missa est : ou de la coustume de mettre hors les cathecumenes & autres forclos de la communion » S 1599 s.v. Messe ;
b) le seul signifié : « C'est presser quelqu'vn de faire ce qu'il ne pretendoit, mot ancien, pris de la coustume des Perses, qui enuoyoyent leurs paquets de lettres par pietons coureurs (comme on fait encores auiourd'hui en Turquie) lesquels contraignoyent & angarioyent le premier rencontré de prendre & porter le pacquet » S 1606 s.v. Angarier ;
c) un nom propre ou une onomatopée : S 1599 s.v. Daulphin, Methridat (« On estime qu'il ait esté inuenté par Mithridates ancien Roy de Pont, & qu'il a retenu ce nom de l'inuenteur »), Mommon (« On estime que les masquez qui vont courant de nuict par les maisons pour baler & iouer ont esté appellez Mommons, pource qu'en lieu de parler distinctement, ils ne prononcent que ces mots confus Mon, Mon ») ;
d) un composé : S 1599 s.v. Fierhumble, Maudire, Varlet, S 1606 s.v. Tintamarre ;
e) la dérivation morphologique : S 1599 s.v. Renforcir (« vient du substantif, Force »), S 1606 s.v. Sacrer (« Peut estre que de ce verbe vient l'autre, Massacrer ») ;
f) la dérivation morpho-sémantique : S 1599 s.v. Dorade, Grenier (« Aucuns escriuent & prononcent Grainier, pource que on y serre les grains »), Losengier, Mer, Pochettes, Roquette ;
g) la motivation historique : S 1606 s.v. Clef (clefs sur la fosse), Espice (les espices d'un proces).
La plupart des étymologies offertes par l'édition de Stoer sont empruntées. La clé du statut d'emprunt est donnée le plus souvent par des connecteurs tels que « aucuns disent que », « on estime que », etc. Par exemple :
« Aucuns sont de l'auis qui s'ensuit, que [...] » S 1599 s.v. Admiral
« Aucuns disent que ce mot vient de [...] » S 1603 s.v. Blasphemer
« aucuns estiment que lu soit lucus, les autres Locus » S 1606 s.v. Lu [45]
Lorsque le commentaire de Stoer vient s'ajouter à une discussion héritée du Dictionaire françois-latin, le désaccord des hypothèses étymologiques peut être plus prononcé :
« L'etymologie de Becanus touchant son Coninkstapel n'est non plus aprouuee que celle d'vn autre qui estime que Connestable soit dit comme si c'estoit Cuneus stabilis, & d'vn autre qui appelle le Connestable Comitem stabilem » S 1606 s.v. Connestablie [46]
« il peut estre deriué des mots Grecs sus mentionnez. Ou plustost, ce semble estre vn ancien mot Gaulois, de l'etymologie duquel, comme de plusieurs autres, les doctes ne sont pas d'accord » S 1599 s.v. Tas
2.1.5.3.1. Typologie
S 1593, dont les quatre ajouts concernent des termes historiques, cite
Nicétas à propos
du mot grec S 1599 s'intéresse tout particulièrement aux auteurs
latins classiques, faisant appel à
Cicéron, Horace, Ovide, Plaute, Sénèque,
Térence, Tite-Live et Virgile, pour des items
latins dont la traduction française constitue l'entrée ;
ex. : « Qui s'entend bien à
cognoistre ce qui est beau & ce qui ne l'est pas : Elegans
formarum spectator.
Terent. » s.v. Beau. La séquence phraséologique latine
peut aussi précéder le français :
« Farci de morceaux, Frustulentus Si aqua frustulenta est, da
obsecro : hercle
absorbeam : Si la soupe est grasse & bien garnie, donne
m'en : ie la humerai.
Plaut. » s.v. Morceau = 1) séquence-exemple français, 2)
équivalent-dénomination
latin, 3) exemple signé du mot latin, 4) traduction française
de l'exemple latin. Les
auteurs latins sont aussi sources d'informations
encyclopédiques : « Plaute fait vn denombrement de diuers liens en son
Asinaire, Stimuli, Compedes, Nerui,
Catenae, Numellae, Pedicae, Boiae. » s.v. Lien « Durant le temps que les oeufs prennent vie, & forme
d'oiseaux, Diebus quibus
animantur oua, & in speciem volucrum conformantur. Col. » s.v.
Animer [47] Stoer a recours aux modernes, soit comme témoins d'informations
historiques Du
Haillan sur le roi des ribauds (s.v. Ribauld), Vigenere sur les machines de
guerre (s.v.
Bricoles) , soit comme modèles d'usages linguistiques : « auiourdhui tous ceux qui parlent & escriuent correctement
françois ne distinguent,
ains confondent ordinairement ces deux particules On &
Lon : comme on peut voir en
Amiot, Montagne, Vigenere, & autres » s.v. Hom « Les Poetes françois composent tous les iours des mots
en ceste façon, tesmoin entre
tous le sieur du Bartas » s.v. Irritemer S 1603 ne cite qu'une source, Joinville, en tant qu'individu porteur du
titre de « Sire »
au sens de « seigneur » (s.v. Sire). Les sources nommées de S 1606 sont plus résolument
historiques. Tout comme le
Thresor de la langue françoyse, tant ancienne que moderne
de Nicot, paru la
même année, cette édition s'intéresse aux
origines du français. L'ancien français
angarier (lat. angariare) est attesté chez S.
Matthieu, arramir/adrhamir et ban
chez Charlemagne ; les formes latines balationes (s.v. Bal),
cogciones (s.v. Coquin),
muffulae (s.v. Moufles), et pagenses (s.v. Paisan)
chez Charlemagne toujours,
bannus (s.v. Ban) chez Grégoire de Tours. Pasquier est
cité pour l'étymologie de
tintamarre. Dans un long commentaire étymologique sur
pape, sont proposés comme
autorités Arianus et Hérodote sur l'usage du grec sicilien La principale source des ajouts de S 1606 n'est pas une seule fois
désignée pourtant.
Il s'agit de François Ragueau, à qui l'on doit un Indice
des droicts roiaux et
seigneuriaux (1e éd., 1583 ; 2e
éd., 1600 [48]), qui devint par
la suite le Glossaire du
droit françois. La confrontation du texte de Stoer avec
l'édition Laurière du
Glossaire [49]
révèle que Stoer aurait emprunté à Ragueau un
nombre assez
considérable d'items et de commentaires, soit en les recopiant
textuellement, soit en les
remaniant ou résumant. Qu'on en juge : a) S 1606 s.v. Bureau : « Bureau de recepte, Statio
fiscalis. Il y en a de diuerse sorte,
selon qu'il y a diuers procureurs du fisque. l. I. Cod. de
compensat. » Ragueau s.v. Bureau : « Bureau DE RECETTE. "Statio fiscalis." de
Justice, de Notaire,
pour un tablier. "Statio. Diversae sunt fisci stationes et mansiones,
ut plures procuratores
fisci vel Rationales, qui constituti diversis rebus fiscalibus l. 1, Cod.
de Compensat. [...]" » b) S 1606 s.v. Busche : « Droit de busche ou chaufage,
Franciae thesaurariis &
computorum regiorum administris tributum. » Ragueau s.v. Busche : « DROIT DE
Busche ET CHAUFFAGE. En l'Edit du Roy Henry III,
du mois de Juillet 1577, fait pour l'union des Charges des Tresoriers de
France, et Generaux
des finances, et qui leur appartient par chacun an outre leurs gages :
[...] Ce droit de Busche
appartient aussi aux Officiers de la Chambre des Comptes [...] outre leurs
gages. » c) S 1606 s.v. Personnier : « Personnier, a diuerses
significations 1. C'est le coheritier
2. Le complice & coulpable du mesfait. 3. Compossesseur
& suiet à mesme droit
de taille reelle enuers le Seigneur. 4. Les communs en biens &
heritages
s'appellent Compersonniers. 5. L'on appelle aussi personnier, qui
eandem cum alio
actionem instituit, vel exceptionem proponit : vel qui est eodem
cognationis gradu cum eo
qui agit de iure Ragueau s.v. Personier : « Personier [...]
Normandie, chap. 26, 35, 101. C'est le coheritier.
Et en la Coutume de Normandie, chap. 80, c'est le complice et coupable du
méfait. Et en la
Coutume de Bourbonnois, art. 417 [...] C'est le compossesseur et sujet
à même droit de
taille réelle, envers le Seigneur [...]. Et les communs en biens ou
heritages s'appellent
Compersonniers : Nivernois, tit. 22, art. 7. [...] Aussi l'on appelle
personnier, "qui eandem
cum alio actionem instituit, vel exceptionem proponit :" Normandie,
chap. 62. "Vel qui est
eodem cognationis gradu cum eo qui agit de jure." (Normandie, chap. 116,
117.) Ou celuy
qui est compagnon avec un autre en fait de trafic et negociation, en gain,
profit et perte,
(Bayonne, tit. 3, art. 22), ou ceux qui doivent contribuer à la
refection d'un pont ou chemin.
(Bayonne, tit. 18, art. 3.) » Bon nombre de sources à fonction encyclopédique
mentionnées par S 1606 le sont
donc par l'intermédiaire non avoué de Ragueau [50]. Stoer fait plusieurs fois des synthèses qui lui font nommer des
sources génériques : « en infinis discours & histoires de nostre
temps » S 1599 s.v. Capitaine « en diuers historiens depuis Charlemagne » S 1606
s.v. Connestablie « es ordonnances des forests » S 1606 s.v. Caables « par toutes les coustumes de France » S 1606 s.v.
Confiscation « en diuers coustumiers » S 1606 s.v. Escuyer « les doctes » S 1599 s.v. Tas, S 1606 s.v.
Connestable « es auteurs anciens » S 1606 s.v. Escuyer « apud auctores » S 1606 s.v. Purger « de l'opinion des Stoiques & Astrologues » S 1599
s.v. Predestinée « Les Poetes françois » S 1599 s.v.
Irritemer « Les poetes en vsent » S 1599 s.v. Soleillé [51], Pausanias sur le celtique
marcisia, Sabinus au
sujet de marchiae et Suétone sur le mot
galba.
,
SS. Cyprien,
Ambroise, Jérôme et Augustin sur celui du latin papa,
Codinus l'emploi du grec
. De nouveau Du Haillan est rapporteur d'une
information
encyclopédique les fonctions du Grand Queux de France (s.v. Queux)
, Du Bartas
atteste une coutume perse (s.v. Royne). Ce dernier autorise également
l'usage en
synchronie de sepulchral et de serener la tempeste (s.v.
Serener).
. 6. Celui qui est compagnon
auec vn autre en fait
de trafic & negotiation, en gain, profit & perte. 7. ceux qui
doyuent contribuer à
la refection d'vn pont ou chemin. Cohaeres, socius, sodalis,
cognatus, Personarius, i. qui
eandem nobiscum personam gerit. »
2.1.5.3.2. Bibliographie [52]
Nombre d'auteurs/textes : 70
Nombre de mentions total : 124
1. /ambroise/ (S 1606 : 1)
« S. Ambroise » ; = IVe s. ; BN :
AMBROISE (Saint)
2. /amiot/ (S 1599 : 2)
« Amiot en Plutarque » (1) ; = humaniste français,
XVIe s. ; BN : PLUTARQUE : Opuscula
Plutarchi ; trad. en fr. : Les OEuvres morales et
meslées de Plutarque, translatées du
grec en françois, par Messire Jacques Amyot, 1572 + 1574, 1575,
1579, 1587, etc.
3. /arianus/ (S 1606 : 1)
BN : ARIANUS (Candidus) : De generatione divina, 1540
4. /augustin/ (S 1606 : 1)
« S. Augustin » ; = IVe-Ve s. ;
BN : AUGUSTIN (Saint)
5. /bartas/ (S 1599 : 1 ; S 1606 : 3)
« Du Bartas au 7, liu. de sa seconde semaine » (S 1606 :
1) ; = poète français, XVIe s. ;
BN : DU
BARTAS (Guillaume de Saluste, seigneur) : La Sepmaine, ou Creation
du monde, 1578 +
1582, 1584, 1589, 1593, etc.
6. /cesar/caesar/ (S 1606 : 2 (dont 1 = Ragueau))
« commencement du 7. liu. des Commentaires de Caesar de la guerre
des Gaules » (1) ; = Ier s.
av. J.-C. ; BN : CÉSAR (Caius Julius Caesar) :
De bello gallico
7. /charlemagne/caroli/ (S 1606 : 7 (dont 1 = Ragueau))
« Capitulaires », « ordonnances » ; =
VIIIe-IXe s. ; BM : GERMANY, Charles I,
Emperor :
Praecipuae Constitutiones Caroli Magni [...] a
Lothario Nepote [...] collectae, 1545 ;
LOMBARDS : Leges Longobardorum seu capitulare diui ac sacratissimi
Caroli magni
imperatoris, 1512 + 1537
8. /ciceron/cic/ (S 1599 : 10 ; S 1606=Ragueau : 1)
« en sa 2. Philipp. » (S 1606) ; = Ier s. av.
J.-C. ; BN : CICÉRON (Marcus Tullius Cicero) :
Philippicae orationes in M. Antonium
9. /col/ (S 1599 : 1)
= agronome latin, Ier s. ; BN : COLUMELLE (Lucius
Junius Moderatus)
10. /curopalates/ (S 1606 : 1)
« Curopalates [...] Catalogue des charges ou offices de l'Empire, &
de la grande Eglise de
Constantinople » ; = CODIN ou CODINUS (Georges), curopalate ou
maître du palais à la cour des
derniers empereurs de Constantinople, XVe s. ; BN :
CODINUS (Georgius) : Sapientissime
curopalatae (Georgii Codini), de officialibus palatii
Constantinopolitani et officiis
magnae ecclesiae libellus, graece et latine, 1588,
1596
11. /cyprian/ (S 1606 : 1)
« S. Cyprian » ; = évêque, IIIe
s. ; BN : CYPRIEN (Saint), de Carthage
12. /gregorius/ (S 1606 : 1)
« Gregorius Turonens. » ; = historien, VIe
s. ; BN : GRÉGOIRE de TOURS
13. /haillan/ (S 1599 : 1 ; S 1606 : 1)
« Du Haillan au 4. liure de l'estat des afaires de France »,
« du Haillan en son discours des Estats
de France » ; = historien, XVe-XVIe
s. ; BN : DU HAILLAN (Bernard de Girard, seigneur) : De
l'estat et succez des affaires de France [...] depuis Pharamond,
premier roy des
Francs, Francons ou Françoys, jusques au roy Loys unziesme, 1570
+ 1571, 1572,
1573 ; De l'Estat et succez des affaires de France, oeuvre despuis
plusieurs precedentes
editions augmenté de plusieurs belles recherches, contenant
sommairement l'histoire
des roys de France, 1594 + 1595
14. /herodote/ (S 1606 : 2 (dont 1 = Ragueau))
= historien grec, Ve s. av. J.-C. ; BN :
HÉRODOTE d'HALICARNASSE
15. /hesychius/ (S 1606 : 1)
prob. BN : HÉSYCHIUS d'ALEXANDRIE = grammairien et lexicographe
grec, prob. IVe s.
16. /horat/ (S 1599 : 2)
= poète latin, Ier s. av. J.-C. ; BN : HORACE
(Quintus Horatius Flaccus)
17. /jerosme/ (S 1606 : 1)
« S. Jerosme » ; = docteur de l'Église latine,
IVe-Ve s. ; BN : JÉRÔME
(Saint)
18. /joinville/ (S 1603 : 1)
« la gentile Chronique de Iean, Sire de Ioinville » ; =
XIIIe s. ; BN : JOINVILLE (Jean, sire de) :
L'Histoire et chronique du tres-chrestien roy S. Loys IX, 1547 +
1595, 1596
19. /josephe/ (S 1606 : 1)
« liures de Iosephe » ; BN : HERBERAY (Nicolas de),
sieur des Essars : Les Sept livres de
Flavius Josephus de la guerre et captivité des Juifs traduicts de
grec et mis en
françoys, 1553
20. /liu/ (S 1599 : 2)
= historien latin, Ier s. av./apr. J.-C. ; BN : TITE
LIVE
21. /matthieu/ (S 1606 : 1)
« S. Matthieu »
22. /montagne/ (S 1599 : 1)
= écrivain français, XVIe s. ; BN :
MONTAIGNE (Michel Eyquem de)
23. /nicetas/ (S 1593 : 1)
« Nicetas historien Grec » ; = historien grec,
XIIe-XIIIe s. ; BN : NICÉTAS
ACOMINATUS ou
CHONIATAS
24. /ouid/ (S 1599 : 1)
= poète latin, Ier s. av./apr. J.-C. ; BN :
OVIDE (Publius Ovidius Naso)
25. /pasquier/ (S 1606 : 2 (dont 1 = Ragueau))
« Pasquier [...] recerches de France » ; = poète,
jurisconsulte et magistrat français, XVIe-XVIIe
s. ;
BN : PASQUIER (Etienne) : Les Recherches de la france,
à partir de 1560
26. /pausanias/ (S 1593 : 1)
= historien et géographe, IIe s. ; BN :
PAUSANIAS
27. /plaute/plaut/ (S 1599 : 3)
« Plaute [...] en son Asinaire » (1) ; = poète comique
latin, IIIe-IIe s. av. J.-C. ; BN : PLAUTE
(Titus Maccius Plautus)
28. /plin/ (S 1599 : 3)
= Pline l'Ancien, naturaliste et polygraphe romain, Ier s. ;
BN : PLINE l'Ancien
29. /sabin/ (S 1593 : 1)
« Sabin. lib. de appellatione, situ, moribus ac populis Marchiae
Brandeburgensis. » ; = littérateur
et historien allemand, XVIe s. ; BN : SABINUS (Georg
Schuler, dit Georgius) : voir REINECCIUS ;
REINECCIUS (Reinhard Reynete connu sous le nom de Reinerius) :
Origines illustriss. stirpis
Brandeburgicae [...] e germanica lingua in latinam
conversae. Item commentarius de
marchionum et electorum Brandeburg. [...] Accessit in fine historia
de vita Hugonis et
Theodorici, 1581
30. /seneque/senec/ (S 1599 : 1 ; S 1606=Ragueau : 1)
« 3. liu. de Ira, en Seneque » (S 1606) ; = philosophe latin,
Ier s. ; BN : SÉNÈQUE (Lucius
Annaeus Seneca) : De Ira
31. /suetonio/ (S 1593 : 1)
« Suetonio in Galba cap. 2. » ; = historien latin,
Ier-IIe s. ; BN : SUÉTONE (Caius
Suetonius
Tranquillus) : De XII Caesaribus
32. /terent/ter/teren/ (S 1599 : 5)
= poète comique latin, IIe s. av. J.-C. ; BN :
TÉRENCE (Publius Terentius Afer)
33. /titinnius/ (S 1606 : 1)
« en l'ancien Comique Titinnius » ; BM : TITINIUS :
Fragmenta in ESTIENNE (R.) : Fragmenta
Poetarum veterum Latinorum, 1564
34. /vigenere/ (S 1599 : 2)
« Vigenere en ses Commentaires sur Caesar » (1) ; =
littérateur français, XVIe s. ; BN :
VIGENERE
(Blaise de) : trad. et comment. César, Les Commentaires
[...] des guerres de la Gaule, 1584
35. /virg/ (S 1599 : 2)
= poète latin, Ier s. av. J.-C. ; BN : VIRGILE
(Publius Virgilius Maro)
Sources citées par S 1606 tirées de Ragueau
36. /aimoin/aimonius/ (4)
« es Chron. du temps de l'Empereur Martian, en l'addition à
l'hist. d'Aimonius, liu. 5. cha. 34. »
(s.v. Purger) ; = Xe s. ; BM : AIMOINUS, Monachus
Floriacensis : Historiae Francorum lib. V
[...] multo emendatories, 1567
37. /arrest/edit/edictum/ (3)
« arrest de parlement, l'an 1279. & 1364. », « En
l'ancien stile du Parlement de Paris [...] en l'edit
du roy Philippe le Bel l'an 1302 », « edictum Regis Philippi
Pulchri, anno 1302 » ; NU : FRANCE,
Parlement (Paris) : Les olim ou registres des arrêts rendus
par la Cour du roi, sous les
règnes de Saint Louis, de Philippe le Hardi [...]
38. /athenee/ (1)
« Athenee au 1. [liu.] » ; = rhéteur et grammairien
grec, IIe-IIIe s. ; BN :
ATHÉNÉE, de Naucrate
39. /burchard/burchardo/ (2)
« in decret. ex Burchardo » ; = jurisconsulte et canoniste
allemand, Xe-XIe s., évêque de
Worms ;
BN : BURCHARD de WORMS : D. Burchardi [...]
Decretorum libri XX., 1548, 1549, 1550
40. /chronique/ (1)
« au ch. 94. de l'ancienne Chronique de Flandres » ;
BM : FLANDERS : Cronique de Flandres
anciennement composée par auteur incertain, et nouvellement mise en
lumiere par D.
Sauvage, 1562
41. /cod/ (1)
« Cod. de Compensat. » ; BN : JUSTINIEN Ier,
empereur : Corpus juris civilis (Codex,
Pandectes [...])
42. /coustume/coustumes/coustumiers/ (4)
« coustume d'Auuergne », « coustume de Chaalons »,
« coustumes de France », « diuers
coustumiers » [+ cf. ci-dessus section sur remarques d'usage
régional] ; = les différentes
coutumes de France furent publiées début XVIe
s.
43. /cujas/ (1)
« Cuias en son Commentaire de Feudis » ; = jurisconsulte fr.,
XVIe s. ; BN : CUJAS (Jacques) :
Opera Jacobi Cujacii [...] [t. 4 :] De feudis libri
quinque et in eos commentarii, 1577
44. /curtio/ (1)
« Q. Curtio » ; = historien latin, Ier s. ;
BN : QUINTE-CURCE
45. /ferronus/ (1)
« Arnoldus Ferronus ad art. 3. tit. 12. consuetud.
Burdigal. » ; = conseiller au Parlement de
Bordeaux, historien, XVIe s. ; BN : LE FERRON
(Arnoul) : Arnoldi Ferroni [...] In
consuetudines Burdigalensium libri II [...] secunda hac editione
aucti et locupletati,
1540 + 1565, 1585
46. /gratian/ (1)
« Gratian. Can. Mennam. C. Omnib. C. Consuluisti. 2. quaest.
5. » ; = (BM :) GRATIANUS, the
Canonist ; (LarXIX) : canoniste italien, fin XIe - c.
1150 ; BN : GRATIEN : Decretum Gratiani,
seu verius Decretorum canonicorum collectanea, 1471 etc., 1500 etc.,
1550 etc.
47. /gregor/ (1)
« Niceph. Gregor. lib. 6. cap. 1. » ; = historien byzantin,
XIVe s. ; BN : GRÉGORAS (Nicéphore)
48. /hotoman/ (1)
« F. Hotoman au 44. ch. de sa dispute de Iure Feudali » ; =
jurisconsulte fr., XVIe s. ; à Genève
1570-9, 1584-9 ; BN : HOTMAN (François) : Franc.
Hotomani [...] de feudis commentatio
tripertita : disputatio de iure feudali, 1573 + 1576, 1586
49. /isidore/ (S 1606 : 1)
= prob. BN : ISIDORE de SÉVILLE (Saint) = théologien,
chroniqueur, érudit espagnol, VIe-VIIe s.
50. /ius/ (1)
« Ius canonicum » ; BM : ROME, Church of, Corpus Juris
Canonici : Corpus Iuris Canonici
emendatum et notis illustratum, 1591
51. /ivo/ (1)
« Ivo Carnotensis episcopus epist. 78. 91. » ; =
prélat français, XIe-XIIe s. ;
BM : IVO, Saint,
Bishop of Chartres : Ivonis episcopi carnotensis
epistolae, 1584
52. /laert/ (1)
= philosophe et historien grec, IIe-IIIe s. ;
BM : DIOGENES, Laertius
53. /lampridius/ (1)
= historien latin, IVe s. ; BN : LAMPRIDIUS
(AElius)
54. /lege/ (1)
« lege Angl. & Thuringorum tit. 15. » ; = c.
VIIIe s. ; NU : Lex Angliorum et Werinorum, hoc
est Thuringorum
55. /lege/legis/ (2)
« ex lib. 3. legis Francicae, cap. 47. », « lege
Francica, lib. 4. cap. 57. » ; = Ve s. ; cf. BALON
(Joseph), Traité de droit salique, 1965, t. I, p. 9 :
Loi salique = loi des Francs saliens ; autre
titre = Leges Francorum Salicae
56. /lege/ (1)
« Lege Ripuaria tit. 31. 32. 33. » ; = loi des Francs
ripuaires premièrement rédigée déb.
VIe s. ;
BM : RIPUARII : Leges Riboariorum Baioariorumque,
1530 ; Lex ripuariorum voir
ECKHARDT, Leges Francorum Salicae et Ripuariorum, 1720
57. /louys/ (1)
« Es ordonnances Latines du roy Louys IX. » ; = les
Ordonnances des rois de France furent
éditées plusieurs fois au XVIe s.
58. /lud/ (1)
« Hist. Lud. Pij, lib. 5. cap. 13. » ; = histoire de Louis
le Pieux
59. /marcellin/marcellinus/ (3)
« Ammian Marcellin », « Ammianus Marcellinus » ;
= historien latin, IVe s. ; BN : AMMIEN
MARCELLIN
60. /pline/ (1)
« Pline second [...] au 2. liu. de ses epistres » ; = Pline
le Jeune, écrivain latin, Ier-IIe s. ;
BN :
PLINE le Jeune
61. /polydore/ (1)
« Polydore Virgil. au 8. liu. de son hist. d'Angleterre » ;
= érudit italien, XVe-XVIe s. ; BM :
VERGILIUS, Polydorus : Anglica historia
62. /quintil/ (1)
« Quintil. declamat. 341. » ; = rhéteur romain,
Ier s. ; BN : QUINTILIEN (Marcus Fabius
Quintilianus) : Declamationes
63. /rheginon/ (1)
= IXe-Xe s. ; BN : RHEGINO : voir
RÉGINON ; RÉGINON, abbé de Prüm
64. /rhenanus/ (S 1606 : 1)
« Rhenanus docte Aleman » ; = philologue alsacien,
XVe-XVIe s. ; BN : RHENANUS (Beatus Bild
von Rheinau)
65. /rom/romae/ (3)
« in statutis Rom. », « in statutis vrbis
Romae » ; BM : ROME, Statutes of the City :
Statuta et
novae reformationes urbis Romae, 1523 ; Statutorum
almae urbis Romae, 1567 + 1580,
1590
66. /sicile/siciliae/ (4)
« lib. 3. Constit. Siciliae, tit. 26. », « Fridericus
II. Imperator, rex Siciliae, lib. 2. tit. 32. »,
« Ordonnances de Frederic 2. roy de Sicile » (2) ; BM :
NAPLES, Laws : Constitutiones Regni
Siciliae, 1533 + 1552, 1580, 1590
67. /sigonius/ (1)
« Sigonius au 5. & 7. liu. de regno Italiae » ; =
archéologue italien, XVIe s. ; BN : SIGONIO
(Carlo) : Caroli Sigonii Historiarum de regno Italiae libri
quindecim, 1574 + 1575, 1580,
1591
68. /symmachus/ (1)
« Symmachus au I. liu. epist. 37. » ; = orateur et homme
d'état romain, IVe-Ve s. ; BN :
SYMMAQUE (Quintus Aurelius Symmachus) : Epistolarum ad diversos
libri decem, 1580,
1587, 1598, 1601, 1604
69. /tillet/ (1)
« du Tillet au 2. liu. de ses memoires » ; = historien
français, XVIe s. ; BN : DU TILLET (Jean),
sieur de la Bussière : Les Mémoires et recherches de
Jean Du Tillet, 1578
70. /vegece/ (1)
« Vegece au 2. liu. De Militia Rom. » ; = latin,
IVe s. ; BN : VÉGÈCE (Flavius Vegetius
Renatus) :
De re militari
2.1.5.4.1. Le lexicographe comme rapporteur
La lexicographie a toujours reconnu pour certains domaines linguistiques
la possibilité
de l'existence d'un choix. Au niveau du système de la langue, le
dictionnaire indiquera
pour certains lexèmes des variantes de graphie ou de prononciation,
pour certains
signifiés des variantes d'expression ; en parlant de l'histoire
de la langue, il pourra être
amené à indiquer, au moins implicitement, l'existence de
plusieurs hypothèses
concernant l'étymologie d'un mot (« X vient peut-être de
Y »). Comme l'ont montré les
sections précédentes, Stoer prête son attention aux
variantes graphiques, aux synonymes
et trait révélateur de l'état des connaissances de son
temps aux hypothèses
étymologiques. Dans ce dernier cas, l'emploi des formules
« aucuns estiment que [...]
les autres [...] », etc. [53],
paraît tout à fait normal. Il y a pourtant d'autres contextes
ils
concernent le sens d'un mot où le choix offert par Stoer trahit
plutôt une certaine
incompétence de la part du lexicographe : « Aucuns tiennent que c'est vne voile de remplage &
surcroist : les autres, que c'est le
mast où la grand voile est attachee, ou la Trochlee seruant à
la tendre » S 1599 s.v.
Artemon « Grand Chambrier, auiourd'huy maistre de la garderobe,
selon aucuns » S 1606 s.v.
Chambrier [54] Dans l'histoire du Dictionaire françois-latin, il y a
ce qu'on peut considérer
comme les auteurs de première main Robert Estienne, Jean Thierry et
Jean Nicot [55]
et les éditeurs plus en retrait, ou 'gérants de boutique',
dont Jacques Dupuys et Jacob
Stoer [56]. Le rôle de rapporteur
des dires d'autrui se double, dans l'édition de 1606 avec
ses longs extraits tirés de Ragueau [57], d'un souci de
donner au lecteur le maximum
d'informations raisonnable ; témoin quelques remarques
métalexicographiques : « Ce qui nous a semblé bon de marquer pour le
contentement du Lecteur » s.v. Pape
(article de 35 lignes) « C'est l'oeuure d'vn iuste volume que la consideration de ce
poinct » s.v. Combat (art. de
22 lignes) « Ce seroit vn catalogue trop long » s.v.
Courvée L'attitude objective que nous venons de noter contraste avec le ton
critique qu'adopte
parfois le lexicographe envers les ineptes, les ignorants et les
infidèles. Le peuple
vulgaire peut être taxé d'ineptie ou d'ignorance : « [Belle se semble] Le vulgaire adiouste ces mots
à voir, & auis, disant, Il semble auoir,
il semble auis. mais ces mots à voir, & auis, sont
ineptes & superflus en cest endroit » S
1599 s.v. Sembler « [Voarre] ainsi prononce le vulgaire à
Paris, en Picardie, & ailleurs, mais
ineptement » S 1603 « on appelle Triacleur tout charlatan qui en public se mesle de
vendre des drogues la
plus part falsifiees, pour attirer deniers du vulgaire ignorant »
S 1599 s.v. Thriacleur « [Le Mal sainct Mein] Ainsi parle le vulgaire,
attribuant les maladies à ceux de qui il
cuide en tirer guerison » S 1599 s.v. Mein Les moeurs sont attaquées : « La corruption de nostre siecle a renuersé la vraye
signification du mot,
indifféremment dit de femmes & filles de tant soit petite estoffe
& qualité » S 1606 s.v.
Damoiselle « Auiourd'hui ces noms de Marquis & Marquisat, comme infinis
autres sont peruertis
& confondus, par l'importunité de plusieurs aspirans à
noms de hautes dignitez, & se
contentans de cela » S 1599 s.v. Marque « Vn homme mondain, c'est à dire adonné aux
plaisirs de sa chair qui ne se soucie
que de la vie presente, est dissolu en ses dits & faits » S
1599 s.v. Mondain Cependant c'est surtout en matière de religion que Stoer exprime
sa désapprobation,
opposant ce qui est propre « On n'vse proprement de ce mot, qu'en
parlant en
toute reuerence entre Chrestiens du sainct & incomprehensible mystere
des
trois personnes en l'essence diuine, asçauoir Pere, fils & S.
Esprit, vn seul
vray Dieu » S 1599 s.v. Trinité à ce qui va
à l'encontre du christianisme [58] : « C'est le liure de la superstition & fureur Mahumetique,
contenant 124. Azoares ou
chapitres remplis de mensonges & impietez horribles » S 1599
s.v. Alcoran « les blasphemateurs transpercent & blessent furieusement
l'honneur & le nom de
Dieu » S 1603 s.v. Blasphemer « Ce mot est fort vsité entre les profanes. On entend par
ce mot ce qui auient de
prosperité ou d'aduersité. // [Qui a toute esperance
en fortune] Les Chrestiens
esperent en Dieu & s'attendent à luy // [C'est à
fortune d'en disposer] C'est Dieu qui
dispose de toutes choses » S 1603 s.v. Fortune « Ceste payennerie a esté renouuelee entre ceux qui
deuoyent aprendre à ne parler de
Dieu qu'en reuerence & crainte » S 1599 s.v. Medieu « Né à bonne heure, ou à la malheure,
[...] Ainsi parloyent les anciens payens, qui
accusoyent obliquement le Createur, comme fauteur du peché au genre
humain, &
donnoyent aux estoilles la louange appartenant à l'effect de sa grace
en ceux qu'il
gouuerne par son Esprit » S 1599 s.v. Naistre « Ceste fiction represente obscurement la creation de nostre
mere Eue, la faute du
premier homme & les maux qui en sont auenus. Les pauures payens ont oui
parler en
confus de ces choses, qu'ils ont falsifiez puis apres par leurs
fictions » S 1599 s.v.
Pandore « En françois on vse du mot simple, destinee fatale,
prins de l'opinion des Stoiques &
Astrologues, lesquels ont ignoré la verité touchant la
predestination & prouidence
diuine » S 1599 s.v. Predestinée Stoer personnel n'est pas toujours critique pourtant : « les
practiciens sont gens
actifs, peu contemplatifs, qui n'ont pas la langue liée, ni les deux
pieds en vn
soulier, qui cerchent tousiours nouuelle besongne & practique pour
gaigner » S 1606 s.v. Praticien. Stoer a, du moins dans le domaine de la prononciation, une conscience
assez
développée de la structure du texte dictionnairique et de
celle de la langue : formules
codées, regroupements des unités de la macrostructure,
observations sur les tendances
générales du français [59]. Les
synthèses sont fréquentes aussi dans les
discussions
étymologiques et les mentions de sources [60]. Ailleurs
elles sont rares [61]. Les articles
construits à la Nicot sont également rares : rappelons
PERSONNIER (S 1606) [62] et
citons TRAIN (S 1603) : « Train signifie la maniere de viure d'vn homme soit bonne ou
mauuaise. Comme il
meine bon train, ou mauuais train en sa maison, Vitam priuatam
benè vel malè instituit.
Item ce que l'homme fait en diuerses vocations : comme train de
marchandise, &c.
Mercaturam exercet, &c. Plus l'estat diuers des afaires au monde.
Selon quoy l'on dit, tel
est le train de la vie humaine. Sic viuitur. » qui donne trois acceptions dans une structure récurrente :
définition + exemple +
équivalent latin de l'exemple. Une autre façon de construire
l'article est de faire
précéder un nombre d'alinéas-items d'un tour de
présentation : « Le mot de Cens,
Censif, Censiue, auec ses adioincts se dit diuersement en françois,
comme »
S 1606 s.v. Cens ; « Il a d'autres significations qui se
voyent es manieres de
parler suyuantes » S 1603 s.v. Entretenir. Le renvoi joue le
même rôle : « Autre est
le droit de Seigneuriage, dont sera parlé en la lettre S. »
S 1606 s.v. Brassage. On observe chez Stoer une explicitation embryonnaire, exprimée par
l'alternance
romain/italique, des niveaux du texte dictionnairique. L'outil est
très imparfait puisqu'il
doit servir en premier lieu, comme depuis Estienne, à distinguer le
français (italique)
du latin (romain). Nous avons déjà étudié
l'alternance romain/italique pour différencier,
dans la séquence sur la prononciation, la copule et
l'information [63]. Notons aussi la
séquence suivante, dans laquelle la copule charnière est
imprimée en romain : « Quelquefois c'est vn aduerbe appellant comme O Dieu,
deliure moy, O pauure coeur,
cesse de t'affliger » S 1599 s.v. O Quoiqu'en général, dans l'édition de Stoer, la langue
cible soit le français, le sujet de
l'énoncé lexicographique comme nous avons déjà
pu le constater au sujet de
l'utilisation que fait S 1599 de ses sources latines [64] ou à celui des syntagmes [65] est
parfois le latin. Ainsi, Stoer pourra commenter du latin : a) le sens : « Synagoga signifioit aussi le lieu où se faisoyent les
assemblees Ecclesiastiques des
Iuifs. Comme le mot Ecclesia peut signifier ce que nous
appellons Templum » S 1603 s.v.
Assemblée « Nepos en Latin signifie celui qui est né de mon fils,
ou de ma fille. Pourtant Abnepos,
Atnepos, Trinepos, &c. ne se peuuent entendre des descendans des
neueux qui sont
collateraux : mais se rapportent aux descendans des fils & filles
en droite ligne » S
1599 s.v. Neveu [66] b) l'antonymie : « Alacer [...] Les Latins opposent à ce mot Lacer,
qui signifie Deschiré, & celuy qui a
quelques membres trompez » S 1599 s.v. Alaigre [67] c) l'étymologie ou la motivation sémantique : « Aucuns estiment que ce mot Carentena ou Carena,
soit vieux Aleman. Les autres le
deriuent du Latin Careo, & Carentia, à cause
que les poenitens carebant victu & potu
ordinario » S 1606 s.v. Quarantaine « Mysteria [...] à cause que on y void vne chose, &
lon y en entend vne autre » S 1599
s.v. Sacremens [68] Certains items sont construits autour d'une dénomination
latine : « Assemblée, pour exercice de religion, Ecclesia,
Du temps des Iuifs, telle assemblee se
nommoit Synagoga » S 1603 s.v. Assemblée « Le pere de mon ayeul paternel ou maternel, Abauus. //
Le grand ayeul de mon
bisayeul, Tritauus » S 1599 s.v. Ayeul « La porte d'vne ville, [Porta] :
La porte d'vne maison, [Ianua] » S 1599 s.v.
Porte « Par metaphore l'Enuie est appellée des Latins,
Liuor » S 1599 s.v. Terni [69] Le latin, qui dans la plupart des syntagmes phraséologiques, ou
exemples, est
subordonné au français presque tout syntagme illustratif
français est suivi d'un ou de
plusieurs équivalents latins , doit être parfois
considéré, dans S 1599, comme
constituant la source, voire la cible d'un item. Ceci est frappant dans les
cas où il s'agit
d'une citation latine signée : « A peine trouuera on place pour serrer ce grand amas &
monceau d'argent, vix iam
videtur locus esse, qui tantum pecuniae aceruum capiat. Cic. » S
1599 s.v. Amas « Les Capitaines Grecs las de guerroyer, & combatus de
destin, bastissent vn cheual
de bois, Fracti bello, fatisque repulsi ductores Danaûm equum
ligneum aequum aedificant.
Virg. » S 1599 s.v. Capitaine « [Composer vers] Ou il folie, ou il versifie, Aut
insanit, aut versus facit. Horat. » S 1599
s.v. Vers ou encore ceux auxquels il manque le mot-adresse
français : « Les pourceaux preferent l'ordure aux bonnes senteurs,
Suibus Alabaster plenus vnguenti
putere videtur » S 1599 s.v. Alebastre « Durant le temps que les oeufs prennent vie, & forme
d'oiseaux, Diebus quibus
animantur oua, & in speciem volucrum conformantur. Col. » S 1599
s.v. Animer « La Bise soufle, flat Boreas » S 1599 s.v.
Aquilon « Plus la mousche à miel est grande & grosse, moins
elle vaut, Quanto grandior apis
atque rotundior, tanto peior » S 1599 s.v. Aveille [70] Stoer continue la tradition, héritée du Dictionaire
françois-latin, qui consiste à
penser l'énoncé lexicographique indifféremment en
français ou en latin. Dans la
séquence définitionnelle, nous trouvons, par exemple :
« Genus vasis aquam continens
ad ablutionem manuum, vel ad vinum diluendum » S 1599 s.v. Aiguiere,
à côté de
« sorte de sargette pour vestemens » S 1599 s.v.
Droguet ; « certa terrae mensura »
S 1606 s.v. Bonniere, mais également « s'entend de diuerses
mesures de choses
seiches & liquides » S 1606 s.v. Sextier. La métalangue
de base est tantôt
monolingue (français ou latin), tantôt bilingue : « Inde dicterium Picardis familiare, Pis ou-an, qu'antan,
id est, potius hoc anno, quàm
proximè praecedenti. » S 1599 s.v. Antan ; cf.
« Le Picard dict, Loup ouarou. Les Alemans
appellent tels loups VVedervvolf, c'est à dire Loup de
rechef » S 1599-1606 s.v. Loup « les noms, verbes & autres mots commençans par qu.
se prononcent comme par C ou
K simple, Quadrain, Cadrain ou Kadrain, & sic de caeteris,
iusques à quenouille,
querelle, &c. » S 1606 s.v. Quadrain ; cf. « Et
ainsi faites es autres mots où il y a double
tt entre deux voyelles » S 1603 s.v. Attaincte « Ironicè dicitur de nebulone » S 1599 s.v.
Caution ; cf. « Par ironie & mespris on appelle
Sainct vn hypocrite & meschant » S 1599 s.v. Sainct « Alij dicunt Perrieres, ou Pierrieres » S 1606 s.v.
Quarrieres ; cf. « Aucuns disent,
Lamponner » S 1606 s.v. Ramponner « Hodie, Casque, Armet » S 1606 s.v. Salade ; cf.
« auiourd'huy Casque » S 1599 s.v.
Heaume Stoer utilise un certain nombre de termes linguistiques ou
lexicographiques dont
quelques-uns étaient courants de son temps, d'autres moins : mot [au moins une occurrence dp. S 1593 ; fréq.
métalinguistique env. 200], lat. vocabulum
[4], vox [5] diminutif [dp. S 1599 ; 3] terme [dp. S 1599 ; 1] nom [dp. S 1599 ; 17], nom propre [dp. S
1599 ; 1], lat. nomen [6] substantif n.m. [dp. S 1599 ; 1] f./feminin [dp. S 1606 ; 40] m./masculin [dp. S 1606 ; 49] cas [dp. S 1599 ; 1] singulier n.m. [dp. S 1603 ; 2] plurier n.m. [dp. S 1603 ; 2], pluriel n.m. [dp.
S 1606 ; 1] pronom (l'adjectif possessif moderne) [dp. S 1599 ; 2] verbe [dp. S 1599 ; 20] participe [dp. S 1599 ; 1] adverbe appellant [1] (S 1599 s.v. O :
« Quelquefois c'est vn aduerbe appellant comme O
Dieu, deliure moy ») interjection [dp. S 1599 ; 2] (dont une occurrence au
sens de "conjonction", S 1606 s.v. Ou :
« [tantost est vne interiection disiunctiue, aut, vel,
comme, chantez, ou vous en allez]
Ceste interiection n'a point d'accort ») particule [dp. S 1599 ; 1] maniere de parler [dp. S 1599 ; 4], maniere de parler
figurée [dp. S 1606 ; 2], maniere de
parler proverbiale [dp. S 1599 ; 2] proverbe [dp. S 1599 ; 2]
p./pr./pro./pron./pronon./fo
rmes pleines de prononcer [dp. S 1599 ; 559],
prononciation
[dp. S 1599 ; 4] + formes latines [4] escr./formes de escrire [dp. S 1599 ; 39] aspiration [dp. S 1606 ; 1] consonante [dp. S 1606 ; 1], consone [dp. S
1599 ; 3] voyelle [dp. S 1603 ; 2] lat. diphtongus [1] simple adj. [dp. S 1603 ; 3] superflu (lettre, mot) [dp. S 1599 ; 3] redonde v. (lettre) [dp. S 1603 ; 2] syllabe [dp. S 1603 ; 20], monosyllabe [dp. S
1606 ; 1], lat. syllaba [2] sens [dp. S 1599 ; 4] signifier [dp. S 1599 ; 44], signification [dp.
S 1599 ; 5] + formes latines [3] ordinairement (en parlant du sens ou d'autres aspects de
l'usage) [dp. S 1599 ; 12] proprement [dp. S 1599 ; 7] par translation [dp. S 1599 ; 5] metaphore [dp. S 1599 ; 1], lat. metaph. [1] contraire adj. et n.m. [dp. S 1599 ; 3] opposite n. [dp. S 1599 ; 2] antiphrase [dp. S 1599 ; 1] commun adj. et n.m. [dp. S 1599 ; 4],
communement/communément [dp. S 1599 ; 10] vulgaire adj. et n.m. [dp. S 1599 ; 10], lat.
vulgo [1] familier [dp. S 1599 ; 2] en bonne part [dp. S 1599 ; 1], en mauvaise part
[dp. S 1599 ; 3], en male part [dp. S
1599 ; 1] etymologie [dp. S 1599 ; 3] derivé n. [dp. S 1599 ; 5], deriver [dp.
S 1599 ; 5] composé n. [dp. S 1599 ; 6], adj. [dp. S 1599 ;
2] composer [dp. S 1599 ; 7] simple adj. [dp. S 1599 ; 4], n.m. [dp. S 1599 ;
2] relatif [1] et proche [1] "(plus ou moins) forme
analogue" (S 1606 s.v. Quelque : « Mais
plustost il vient de Aliquis, aliqua, aliquod, vel aliquid, &
des deriuez, ou composez, &
relatifs & proches d'iceux ») adjoinct "mot (formellement, syntagmatiquement) associé"
[1] (S 1606 s.v. Cens : « Le mot de
Cens, Censif, Censiue, auec ses adioincts se dit diuersement en
françois, comme [...]
Seigneur Censier, ou Censuel [...] Chef-sens. premier cens,
droit, gros ou menu à la
difference de surcens [...] Cens requerable [...] Double
Cens, à la difference du
simple [...] Cher cens [...] Cens truant, ou Cens
mort [...] Cens heredital, ou à vie [...]
Censier, qui doit le cens au Seigneur censuel ») lettre "partie de la macrostructure" [1] (S 1606 s.v.
Brassage : « dont sera parlé en la lettre
S »). Stoer parle deux fois explicitement de la correction de son
dictionnaire : « I'ay mis
peine de le rendre le plus correct qu'il m'a esté
possible » (1593, préface) ;
« Reueu, corrigé » (1606, titre). En dehors des
items ajoutés, on observe de
nombreuses modifications apportées au texte hérité de
Jacques Dupuys, voire des
changements faits d'une édition à l'autre de l'ouvrage de
Stoer. Par exemple : a) Vocabulaire (en mention ou en usage) : « Negligence
& paresse d'accoustrer [...] »
1573 s.v. Accoustrer -> « Nonchalance [...] » 1599 ;
« Aimer folement » 1573 s.v. Aimer ->
« [...] ardemment » 1599 ; « à
Nou, Natando, Natatu » 1573 s.v. Nou -> « Nouer, Nager,
Natare » 1599 ; « Penser d'aucun, c'est prendre soing de
luy » 1573 s.v. Penser -> « Penser
à aucun [...] » 1599 ; « brasser vne
alliance » 1573 s.v. Alliance -> « traiter
[...] » 1603 ;
« Pommes de Boncrestien, Poma panchresta » 1573 s.v.
Boncrestien -> « Poires de
Boncrestien, Pyra panchresta » 1603 ;
« locution » 1573 s.v. Ca -> « maniere de
parler »
1603 ; « terme coarcté à certaine maniere de
compaignie » 1573 s.v. Compaignon -> « [...]
restreint à [...] » 1603 ; « voyez
Perturber » 1573 s.v. Pertroubler -> « Voyez
Troubler » 1603 ;
« l'obsidion d'une ville » 1573 s.v. Siege ->
« l'assiegement [...] » 1603 ; « Vn cheual
qui
ha le corps & les iambes allegres » 1573 s.v. Taille ->
« [...] gresles » 1603 ;
« Affriolement » 1573 sub voce ->
« Affriandement » 1606 ; « Banc
d'argentier » 1573 s.v.
Banc -> « Banc de changeur » 1606 ; « le
Corpus Domini és eglises » 1573 s.v. Ciboire ->
« l'hostie » 1606 ; « religieux »
1573 s.v. Conventuel -> « moines » 1606 ;
« Aquilo » 1573
s.v. Faner -> « La Bise » 1606 ; « se
potager & gouuerner » 1573 s.v. Hubir -> « venir
à
bout » 1606 ; b) Forme : « Oiseliere, Aucupium, Aucupatio »
1573 s.v. Oiseliere -> « Oiselerie [...] »
1593 ; goulard, goularder 1573 sub voce ->
gouillart, gouillarder 1599 [71] ;
« Curation de
playe » 1573 s.v. Curation -> « Cure [...] »
1603 ; « Delicateté » 1573 sub voce ->
« Delicatesse » 1603 ;
« Applanir » 1573 s.v. Esplanade ->
« Esplaner » 1603 ; « Du Liarre »
1573 -> « Du Liarre [...] l'Hierre » 1603 ->
« Du Liarre [...] Hierre » 1606 ;
« Reaument »
1573 -> « Reaument [...] Pr. Realement » 1603 ->
« Reaument [...] pron. Reellement » 1606 ;
« Aruc, [sic] ou deuenir ari » 1573 s.v. Ari ->
« Arir, ou deuenir ari » 1606 ;
« Regardure »
1573 sub voce (deux occurrences) -> « Regard »
1606 ; c) Graphie des mots sub voce : arcon 1573 ->
archon 1593 ; doulx (x 20), doulce,
doulcet, doulcelet, doulceastre,
doulcereux (tous x 1), doulceur (x 10),
doulcement (x 8)
1573 -> doux, douce, doucet, douceastre,
doucereux, douceur, doucement 1593
[doulcelet supprimé] ; grammarien 1573 ->
grammairien 1593 ; almandes 1573 ->
almadies 1599 ; antimonium 1573 -> antimoine
1599 ; assaisinateur [sic] 1573 ->
assassin 1599 ; assasinement [sic] 1573 ->
assassinat 1599 ; cadaver 1573 -> cadavre
1599 ; « Eneuche » 1573 -> « Enuche, ou
Eunuque » 1599 ; estropiat 1573 ->
estropié
1599 ; cavailler 1573 -> cavallier 1603 ;
desgaigner (x 3) 1573 -> desgainer 1603 ;
fustiguer 1573 -> fustiger 1603 ; gonfanon
(« de l'eglise ») 1573 -> gonfanonier
1603 ;
palemaille 1573 -> palemail 1603 ;
araignee/araignée (x 5) 1573 -> araigne
1606 ; cerche
1573 -> recerche 1606 s.v. Cerch... ; fraiz (« ,
Fraischement ») 1573 -> frais 1606 ; fraiz
(« & despens ») (x 9) 1573 -> frais
1606 ; hirundelle 1573 -> hirondelle 1606 ; d) Graphie des mots sub voce, changements progressifs :
adresser/addresser : les cinq
occurrences vont progressivement de adresser (1573 x 5) à
addresser (1603 x 5) en passant
par des étapes mixtes en 1593 et 1599 ;
adresse/addresse : de même, adresse
(1573 x 3)
devient finalement addresse (1606 x 3) ;
arain/airain : arain (1573 x 11) ->
airain (1606 x
11) -> cf. « Arain [...] pron. Airain » (1599) ;
besoing/besoin : besoing (1573 x 21, dont
adresse), besoin (x 3) -> besoin (1606 x 24) -> cf.
« Escriuez & prononcez, besoin sans g. »
(1603) ; doleur/douleur : doleur (1573
x 36) -> douleur (1599 x 36) ;
prain/preigne/praigne : « Prain [...]
vne ourse prain » 1573 -> « Prain, ou Preigne
[...] vne
ourse prain » 1599 -> « Prain, ou Preigne [...]
vne ourse praigne » 1603 ; e) Graphie, cas divers : voirriere 1573 s.v. Vitre ->
verriere 1599 ; soldart 1573 s.v. Ban ->
souldart 1603 ; « Glazon Francis » 1573
s.v. Ouazon -> « Gazon [...] » 1603 ;
« cerchez
Souspeçon » 1573 s.v. Soubson -> soupçon
1606 ; f) Lexicalisation : « du Bausme » 1573 ->
« Bausme » 1603 ; « vne Anime » 1573 ->
« Anime, f. » 1606 ; « vn Bac » 1573 ->
« Bac » 1606 ; « vn Balay » 1573 ->
« Balay » 1606 ;
« vne Baleine » 1573 -> « Baleine » 1606 ;
« vne Borne » 1573 -> « Borne, f. » 1606 ;
« vne
Cerise » 1573 -> « Cerise, f. » 1606 ;
« des Coquerez » 1573 -> « Coqueret, m. »
1606 ;
« Des coquerettes » 1573 -> « Coquerettes,
f. » 1606 ; « Scier vne Gerbe de
blé » 1573 ->
« Gerbe de blé » 1606 ; « toute
sorte d'Humeur » 1573 -> « Humeur » 1606 ; g) Catégorie grammaticale : « Mentiri » verbe,
1573 s.v. Mensonger -> « Mendax, Menteur »
subst./adj., 1603 ; h) Type d'information : « Medecine minoratiue »
exemple, 1573 s.v. Minoratif -> « bruuage
medecinal » définition, 1603 ;
« Soubtraire » 1573 sub voce -> « Soubtraire [...]
Soutraire »
variante, 1599 -> « Soubtraire [...] pron. Soutraire »
prononciation, 1606 ; « Soubz, ou Soub »
variante, 1573 -> « Soubz [...] Sous, ou dessous » 1599
-> « Soubz [...] pron. Sous. ou
dessous » prononciation, 1606 ; « id est, Meschef &
infortune » définition, 1573 s.v.
Meschance -> « pron. Méchance » prononciation,
1606 ; i) Étymologie : « Semble qu'il vienne
de » 1573 s.v. Cueur d'une eglise -> « il vient
de »
1599 ; « Semble qu'il soit diminutif de ville » 1573
s.v. Villebrequin -> « Les autres disent
Vibrequin, à vibrando, ou plustost, à
vertendo » 1606 ; j) Usage [72] :
« aucuns dient Eppeller » 1573 s.v. Appeler ->
« le vulgaire dit Eppeller »
1599 ; « Autres prononcent Foible » 1573 s.v. Flebe
-> « Autres prononcent (comme il
faut) Foible » 1599 ; « Aucuns escriuent &
prononcent Renouille » 1573 s.v. Grenouille ->
« Les Sauoyards & autres [...] » 1599 ;
« Cubiculaire, ou Vallet de chambre » 1573 ->
« Cubiculaire, dites Vallet de chambre » 1599 ;
« Aucuns prononcent Abeille » 1573 s.v.
Aveille -> « La pluspart [...] » 1606 ;
Ronsard 1573 s.v. Sepulchral, Serener -> Bartas
1606 ;
entre gens ecclesiastiques 1573 s.v. Sire -> par le
vulgaire 1606 ; « Crucier, &
tormenter » 1573 -> « Crucier [...] vsez du mot,
Tormenter » 1606 ; k) Définition : « Miauler, c'est le cri d'un
chat » 1573 -> « Miauler, c'est crier comme vn
chat » 1599 ; « C'est villain, pourry, & par
consequent oyseux, fayneant » 1573 s.v.
Pouacre -> « C'est villain, pourry, qui ne fait que cracher &
se moucher sans respect
d'aucun » 1599 ; l) Sens : « Occiant, Occidens » 1573 s.v. Occire
-> « Occiant, Occidens, Couchant » 1599 ->
« Occiant, Occidens, Tuant » 1606 ; m) Formulations diverses : « Ce veu que les anciens
faisoyent au diable, Deuotio » 1573
s.v. Vouer -> « Ce veu que les Payens faisoyent à leurs
Dieux, auec grand serment : &
la protestation extraordinaire en fait de religion, Deuotio »
1599 ; « le bas de toutes
choses & soustenement » 1573 s.v. Bas -> « le bas
& soustenement de toutes choses »
1603. À travers les exemples donnés ci-dessus, on observe le
désir de la part de l'éditeur de
corriger, préciser, améliorer, moderniser. Dans ce même
but, il lui arrive de supprimer
ce qu'il juge hors de propos ; par exemple : a) Articles : ARTIS « en langage de
iargon » supprimé en 1599 ; CABO
(espagnol) 1599 ;
CAPO (italien) 1599 ; CONCHIER 1599 ; DESACRER, DESAVENTURE,
DESADVOUER (« voyez
Desauouer »), DESAGENOUILLER (4 articles de suite,
d'une ligne chacun) 1599 ; PRESAGIEUX
1599 ; ANGOISSEUX 1603 ; FORNIQUER 1603 ; CORPORAIL,
CORPORALIER 1606 ; b) Sources [73] : Berinus 1599 s.v. Angoisseux, Chalanger (x 3) ; 1603 s.v.
Achoisonner, Acquiter ; gardé
pourtant s.v. Chalanger (x 1), Claim, Descouronner ; Villon 1599 s.v. Deshaict ; gardé s.v. Haict ; Amadis 1603 s.v. Aisné, Apennager,
Arçonné, Armures, Chamaillis ; gardé s.v.
Attaincte,
Carriere, Compaignon ; Budé 1603 s.v. Bolever ; généralement
gardé (ex. s.v. Bourg) ; Gerard d'Euphrate 1603 s.v. Creancer ; mais garde (s.v. Creancer)
Artus de Bretaigne, Guy
de Waruich, Huon de Bordeaulx ; Nicot 1603 s.v. Encombriers, Estour ; gardé s.v. Bord,
Embler, Lancer ; Roman de Josué le Triste 1603 s.v. Cepier ; Ronsard 1603 s.v. Embompoint, Mielleusement ; gardé s.v.
Dévier, Empourprer (x 2) ; Pasquier 1606 s.v. Alteres ; c) Variantes, synonymes : astronomien 1599 s.v.
Astronome ; bouticle 1599 s.v. Boutique ;
taverneur (« hanteur de cabarets ») 1599 s.v.
Cabaret ; « vous pouuez vser des locutions
de Accointer » 1603 s.v. Achalander ; « Mieux
elire » 1603 s.v. Eslire ; « Vn babillard, Vn
rapporte nouuelle, Vn deceleur de secrets » 1606 s.v.
Babillard ; d) Mot-adresse : grenouilliere (« Grenouiller,
Grenouilliere ») 1606 ; e) Sens, syntagme : « Appariteur aucunesfois signifie
autant que Bourreau » 1603 ;
« Harenc bouffi » 1603 s.v. Bouffi ;
« L'escroue du geolier » 1606 s.v. Geolier ; f) Équivalents espagnols : s.v. Accueil, Acheminer
(1599) ; l'équivalent italien s.v. Acheminer
est gardé pourtant. Les diverses modifications apportées au texte ou, au contraire,
le manque de révision
peuvent résulter en un certain nombre d'inconséquences ;
par exemple : renvoi à cabo s.v. Cap ; CABO
supprimé (v. supra) ; renvois à Mesopotamie s.v. Dierbach, à
Challon s.v. Chaalons ; la plupart des articles de
noms de lieu, dont MESOPOTAMIE et CHALLON, furent mis en appendice en 1599 ; « Delicateté [...] Pasquier dit
Delicatesse » 1573 -> « Delicatesse [...]
Pasquier dit
Delicatesse » 1603 ; « Ie pense qu'on veult dire [...] » s.v.
Moisson ; ce n'est pas Stoer qui s'exprime, cette
affirmation date de Thierry 1564 ; « Estude fort aspre, Sudium [sic] flagrans » 1573
s.v. Aspre ; DFL 1539-1564 =
« Studium » -> « Estre [sic] fort aspre,
Sudium flagrans » 1593 ; « Cost // Costau // Coste » 1573 -> « Cost // Costeau //
Coste » 1606 ; perturbation de
l'ordre alphabétique ; « Famine // Fan, ou Faon // Fanal » 1573 ->
« Famine // Faon ou Fan // Fanal » 1606 ;
ibid. Parmi d'autres erreurs, notons : le pied-de-mouche du DFL changé en croix devant :
« Deuis ordonnance & estat » 1603
s.v. Estat ; « Chien de mer » 1606 s.v. Chien ;
« A qui dira mieux » 1606 s.v. Dire ;
« Estre
mis à l'echelle & mitré » 1606 s.v.
Mitré ; « Signe manuel » 1606 s.v.
Signe ; articles/items mal placés : ABORDÉ 1599 s.v. Bord ; CORROMPU 1599 au milieu de
CORRUPTION ; LANGUIT 1599 au
milieu de LANGUEUR ; MARQUE
1599 au milieu de
MARQUER ; CHEPIER 1606 au
milieu de CHEOIR ; quelques fautes d'imprimerie ; par ex. : rigeur 1599
s.v. Epicaizer ; bannissesement 1606
s.v. Confiscation ; dans dans 1606 s.v. Brandonner ;
frand pour grand, 1606 s.v. Connestable. Il y a, enfin, quelques rares cas où l'édition de 1603
rejette le texte de 1599 pour
revenir à celui de 1593 ; exemples : l'article CENTRON et l'item-renvoi CHAALONS (noms de lieu), supprimés en 1599, sont
rétablis en 1603 ; CENTURIE : « Centurie, Centuria. »
1593, 1603 ; « Centurie, Centuria. C'est vn nombre
d'hommes, ou de choses, qui qu'elles soyent, iusques à
cent. » 1599 ; cette précision aurait
été supprimée en 1603 afin de faire de la place pour
le rétablissement de CENTRON ; POISONNEUX : « Poisonneux,
Venenosus. » 1593, 1603 ; « Poisonneux, veneneux ou
empoisonné, Venenosus. » 1599 ; [1606 =
« Poisonneux, Venenosus. vsez du mot
Venimeux, ou du composé Empoisonneux. »] ; POLTRON : « Vn Poltron, Homo
nihili. mot d'Italien, Vn vaut neant. » 1593 ; 1599
ajoute : « C'est vn homme qui ne fait rien seruant au vrai
bien des autres : vn
paresseux, qui fuit le trauail & toute honneste
occupation. » ; 1603 = 1593 + « Vn
faineant, Deses, Otiosus, Laborum hostis. » ; à noter
que 1603 rétablit immédiatement avant
POLTRON l'article POLONE (nom
propre), supprimé en 1599. Les quelques petites modifications, corrections et fautes faites
à Paris par Jean Du
Carroy en 1605 (« Reueu & corrigé de nouueau, en ceste
derniere Edition »)
n'ont d'intérêt que pour établir la filiation avec les
éditions de Baudoin et de Poille.
Plutôt que de regarder les corrections apportées par Du Carroy
et qui auraient pu être
faites indépendamment dans les éditions de Baudoin et de
Poille, nous examinerons
quelques fautes et modifications introduites par Du Carroy et maintenues par
Baudoin
et Poille. Quelques exemples suffiront à la
démonstration : « Baillé en garde,
Commendatus » 1603 s.v. Bailler -> « [...] Commodatus »
1605 ; « Le Languedoc
dict Baile [...] par ce que [...] » 1603 s.v. Bailli ->
« [...] pource que [...] » 1605 ;
« Accroistre d'vn an le labeur » 1603 s.v. Labeur ->
« [...] de labeur » 1605 ;
« Laisser aller le cordage d'vne nauire » 1603 s.v.
Laisser -> « [...] d'vn nauire »
1605 ; « grandes trainées de flot » 1603 s.v.
Lame -> « [...] flots » 1605.
2.1.5.4.2. Le lexicographe comme critique
2.1.5.4.4. Le statut du latin en langue et en métalangue
2.1.5.4.5. Terminologie
2.1.5.5. Correction et révision
« Augmenté des noms [d']Arbres, Herbes, Plantes & Fleurs, auec leurs genres, obmis és precedentes impressions. »
En ce qui concerne le lexique français, la plupart des additions de Baudoin, en nombre restreint, ont effectivement trait à la nomenclature botanique, mais aussi, et davantage, à la nomenclature zoologique, surtout des noms de poissons ; les noms populaires français sont suivis du nom latin, et, dans quelques cas, de variantes régionales. Les indications de genre sont au nombre de vingt ; il s'agit du genre du nom latin.
L'édition de Baudoin ajoute aussi plusieurs centaines d'équivalents latins, souvent avec une indication de genre ou de source, à des items existant déjà dans le dictionnaire ; il n'en sera pas question dans les discussions qui suivent.
2.2.1.1. Mesure quantitativeAjouts de Baudoin [74]
Nombre de lignes | 449 |
Mots de texte | 3247 |
Mots de texte français | 2834 |
Alinéas nouveaux | 193 |
Alinéas augmentés | 21 |
Alinéas marqués [75] | 2 |
Parmi les mots arbres, herbes, plantes et fleurs mentionnés dans le titre, seul herbe (ou le latin herba) est utilisé comme élément de nom ou comme définisseur dans le texte des additions. Sont ainsi qualifiés 32 items (nous les donnons dans l'ordre du texte) :
afrodille, cheveux de Venus, herbe aux cuilliers s.v. Cuilliers, dragon, herbe au cancre, herbe de bouc, herbe aux aulx, herbe du feu « ou flame aquaticque », herbe d'esprevier, herbe sainct Jacques, herbe de sainct Jean, herbe au laict, herbe aux limassons, herbe aux clochettes, herbe à cent maladies, herbe au vipere ou serpent « vulgò buglossum syluestre, bourrache sauuage », herbe contre la gravelle, herbe à cotton, herbe doree, herbe aux ceuilliers, herbe aux polmons « ou herbe de coeur », monoyere « ou herbe à cent maladies », mouron violet, oreille de souris, politric, herbe à Robert, rosee au soleil, sainct foin, soude « il y en a vne autre sorte qui s'appelle blanchette », staphisague « ou herbe aux pouilleus », tue chien « ou mort au chien », verge d'or.
Autres ajouts (plantes, arbres, fleurs, fruits) :
ambres « sorte de saulle », basilic sauvage, bes « ou bouleau », chou de cypre, farigole « Serpollet », francosier « sorte de saule », grosse germandree, giroflee jaune « ou violier iaune », violette des dames « ou gyroflee des Dames », giroflee d'eau, glajeul puant, moly « rutae species », mort aux pourceaux s.v. Mort aux chiens, myrecoutons « sorte de pesches », ortie puante, oseille menue « ou oseille de brebis », oseille ronde « ou romaine », poires muscadelles, poire burgamotte, poire blanchette, grosse muscadelle, poire d'argent, poire forest, poire de S. Martin, poire d'espine, poire chat, poire de S. Jean, poire de nostre Dame, pommes susines, riorté, roinete « ou barbe de Cheures », savoree « ou Sadree », tourne sol « Heliotropij species », tremble « espece de peuplier », violette de marine, violette d'automne, violette de damas « ou gyroflée de damas, ou violette des dames », viorne « sorte de vigne sauuage ».
Les mots suivants sont donnés comme dénominations géographiques :
a) avignonnais : farigole « serpollet » ;
b) lyonnais : amarines « salix amarina » s.v. Francosier ;
c) normand : ambres « [ibid.] » + s.v. Francosier ;
d) Paris : osier « [ibid.] » s.v. Francosier ;
e) Savoie : amarines « [ibid.] » s.v. Francosier.
Cinquante-quatre vocables ajoutés à la nomenclature se voient qualifiés de « poisson de mer », « poisson marin » ou, dans un petit nombre de cas, de « poisson de rivage/ocean/saxatile/lac/riviere » :
ange, aphie, barbier, baveuse, bernadet, bernard l'ermite, bize, cabot, cognil, faulcon de mer, fritou « ou friteau », gange, girelle, glanis, herisson de mer, lamie, lampuge, liche, lievre, liparis, malarmat, milandre, mirallet, mole, moube, muschebout, oreille marin, orphe, ortie « ou cul d'asne », pagre, pagel, paon, poisson d'avril, poisson royal, pompille, porc, poulpes, retourné, rhomboide/rhombisine, sanglier, sarache, sargo, scare, scolopendre, scorpion, senedette, serran, spareille, spet, thon, tiburon, tortue de mer, trompette, vivelle.
Baudoin donne parfois un genre prochain plus spécifique :
« espece de Squille » s.v. Bernard l'ermite, « de ceux qu'on appelle Rochiers » s.v. Girelle, « espece de derbio » s.v. Liche, « Scorpion » s.v. Lievre de mer, « espece de raye » s.v. Mirallet, « entre les merlus de l'ocean » s.v. Muschebout, « c'est un maquereau » s.v. Poisson d'avril, « espece de Chalcis » s.v. Sarache, « espece d'aiguille » s.v. Trompette ; il lui arrive aussi de nommer un poisson d'apparence semblable : « semblable au Thon » s.v. Bize, « semblable au Muge » s.v. Fritou, « presque semblable à la Daurade » s.v. Spareille, « semblable à la pelamyde » s.v. Thon.
Autres noms d'animaux marins ajoutés par Baudoin :
albergame de mer « sorte de Zoophiste », scandebec « espece d'huistres », scinel « espece de lezard, qui se prend en la mer rouge », toupie de mer « espece de coquille », vit de mer « sorte de zoophyste », araigne de mer s.v. Vive.
Baudoin définit comme « certain oyseau », « espece d'oyseau » les mots barnacles et cingle. Deux noms d'oiseaux définis par des définisseurs plus spécifiques sont sabec « espece d'Autour » et zimiec « espece d'aigle ». Il ajoute quelques termes de fauconnerie : chiller « mot de fauconnerie », enduire « entre les Fauconniers », esmeutiment, gorge « entre les Fauconniers », tien le chien « dont se seruent les oyseleurs », oyseau tripier, vol pour le gros « terme de fauconnerie » ; plus six noms de maladies d'oiseaux dont tous, sauf le deuxième, concernent les faucons : aiguilles, barbillons, croye, pantaix, subtil, verole.
Enfin, deux noms d'animaux, ni aquatiques, ni volatiles : courterolle « vermis » [76], turc « ver [...] qui gaste la racine des vignes ».
Les mots suivants sont donnés comme dénominations géographiques :
a) lyonnais : courterolle, turc ;
b) languedocien : peis rei « poisson royal » s.v. Poisson, trompette « espece d'aiguille » ;
c) Marseille : cognil ;
d) Suisse : haluz « glanis » s.v. Glanis.
Baudoin donne quelques noms d'éléments ou produits naturels ou de substances dérivées : ambre gris « sorte de liqueur aromaticque », bezar « ou bazar sorte de pierre [...] Elle sert d'anthidote », bysse « lin [...] C'est encore une espece de laine », porcelaine « sorte de paste », sain de verre s.v. Soude, thonnine « chair de Thon » s.v. Thon, toute saine s.v. Toutebonne, zest « petite peau ou cartilage [...] au dedans de la noix » ; il ajoute aussi les définitions suivantes à des items existants : « drogue des Apoticaires » s.v. Agaric, « Boys à faire lardoyres » s.v. Fuzain, « breuage des malades » s.v. Tisanne.
2.2.1.5. Autres ajouts2.2.1.5.1. Domaines lexicaux divers, expressions figurées
Mentionnons, entre autres, les domaines suivants :
a) militaire : appointé « soldat », baston à feu, calibre, hastellier, mousquet, mousquetine, portee ;
b) papier : maculature, trenche ;
c) mathématiques : rhomboide ;
d) signes du zodiac : sagittaire, toreau ;
e) personnes : agen, lige, togue ;
f) lieux : Sorbonne ;
g) objets divers : gange « sorte de barril », sacquebute s.v. Sac.
On note également, comme expressions figurées : yeux de molue « prouerbe François » s.v. Moluë, poisson d'avril « prouerbe » s.v. Poisson, il ne vaut pas un zest « quand nous voulons estimer vn homme de peu de valeur » s.v. Zest.
2.2.1.5.2. Informations linguistiquesBaudoin propose quelques remarques sur :
a) l'orthographe : s.v. Ayr, Tiran ;
b) l'usage : « vulgò buglossum sylvestre » s.v. Herbe au vipere, « mot vulgairement vsurpé » s.v. Homme, « mot [...] commun entre tous les François » s.v. Laboureur ;
c) l'étymologie [77] : « escorché du grec » s.v. Mysanthrope, « tiré du Latin » s.v. Volter.
Baudoin mentionne, une fois chacune, six sources : Mattioli, Pline l'Ancien et Rondelet [78] à propos de termes d'histoire naturelle, respectivement s.v. Soude, Tourne sol, Spareille ; Pontano [79] pour une information encyclopédique s.v. Lige ; Ronsard comme attestation d'emploi de empoulement ; Virgile pour l'emploi d'un mot latin s.v. Ayr [80].
2.2.1.7. TypologieL'apport de Baudoin est avant tout l'addition à la nomenclature de quelques dizaines de termes d'histoire naturelle. Pour ce qui est de la méthodologie, nous pouvons noter les points suivants :
a) emploi fréquent, dans la définition, de sorte (22 occurrences), espece (24) et species (4) ;
b) étymologies explicatives (introduites par « ainsi appellé à cause de », etc.) : s.v. Herbe aux ceuilliers, OEillet de mer, Oreille marin, Poire burgamotte, Poisson d'avril, Poisson royal, Poulpes ;
c) utilisation de quelques termes linguistiques : adverbe s.v. Empoulement, equivocant « equiuocant sur le nom dit macquereau » s.v. Poisson d'avril, synechdochicquement s.v. Togue, proprement s.v. Portee, proverbe s.v. Moluë, Poisson.
« Oeuure [...] soigneusement reueuë »
À part les ajouts, le texte du dictionnaire est très peu modifié ; on remarque surtout de nombreuses fautes ; par exemple (nous donnons d'abord le texte de S 1605, ensuite celui de B 1607) :
« Vn Baboin, Vn oison » -> « [...] Vn oiseau »
« la carte gallicane » s.v. Bacele -> « la carte gallicace »
« creste marine » s.v. Bacille -> « triste marine »
« Semble qu'il vienne de » s.v. Baculer -> « Semblable qu'il [...] »
« Badin » s.v. Badault -> « Badin, ta, tum »
« anneau qu'on pend à vne potence » s.v. Bague -> « [...] qu'on prend [...] »
descrocher -> desrocher (sub voce) ; mossue pour bossue, caurté pour cavité, puis pour pays, poissons pour poisons (tous s.v. Bezar)
« Emeute, voyez Meute » -> « Emeure, voyez Meure »
La suppression du premier item de CAGASANGUE a pour effet de faire dépendre les deux autres (« Subiect à telle maladie [...] » et « Qui engendre telle maladie [...] ») de CAFFA (nom de lieu). Certains ajouts sont mal placés : CHOU DE CYPRE au milieu des items de CHRONIQUE ; ROBERT (HERBE À) au milieu de ceux de ROBBE ; SAINCT FOIN dans SAIN ; VOLTER, VOLTE dans VOLONTAIREMENT.
« [...] les noms des Empereurs, Roys, Peuples, Empires, Royaumes, Regions, Villes, Montaignes, Mers, Fleuues & Riuieres. Et enrichi de deux beaux traictez, l'vn des Arts Liberaux & Mestiers ; l'autre des Paroemies prouerbiales, suyuies à la fin d'vn Abregé de Prouerbes François, purgez, & remis en meilleurs termes que cy deuant. »
L'appendice traitant des « noms des Empereurs », etc., s'intitule en fait « Les noms des peuples » ; c'est celui de l'édition de Stoer. L'abrégé de proverbes est « L'essai de proverbes » de Stoer 1603-1605 ; il est « purgé et remis en meilleurs termes » par rapport à la version augmentée publiée dans S 1606. Le traité des « Arts Liberaux & Mestiers » est un recueil latin-français de quatre pages pris, sans que cela soit dit, dans le Nomenclator de Junius : sur les 291 items du recueil publié par Morillon, 287 sont dans les chapitres 8 et 9 (De artificibus liberalibus et De artificibus non liberalibus siue illiberalibus) du Nomenclator [81]. Les deux pages du « Traicté des Paroemies proverbiales », rédigé en français, renferment les rubriques suivantes : « Definition de la paroemie / De ce qui est propre à la Paroemie / Des choses qui apportent nouueauté à la Paroemie / Comme la Paroemie differe de ce qui semble luy approcher / De la dignité des Prouerbes / A combien de choses est vtile la cognoissance des Paroemies / Du diuers vsage des prouerbes / Les lieux d'où on tire les prouerbes ».
« [...] augmenté de beaucoup [...] »
Ajouts de Voultier (excepté ceux dérivés de Nicot) [82]
Nombre de lignes | 1108 |
Mots de texte | 4301 |
Mots de texte français | 4155 |
Alinéas nouveaux | 40 |
Alinéas augmentés | 676 |
Alinéas marqués | 7 |
La majeure partie du texte ajouté par Voultier à l'édition de Baudoin vient, sans que cela soit dit nulle part, du Thresor de la langue françoyse, publié en 1606. Sans compter l'ajout d'équivalents latins, nous avons trouvé plus de 300 alinéas (articles ou parties d'articles) empruntés, au moins en partie, au Thresor ; ils sont surtout nombreux vers le début du dictionnaire [83].
Cependant Voultier se contente rarement de copier Nicot mot à mot. Il en modifie l'expression, souvent l'améliorant, le simplifiant ; il en omet souvent des informations qu'il juge probablement secondaires, moins appropriés au GDFL qu'au Thresor ; il y apporte parfois des précisions. Citons quelques cas typiques ; nous donnons aussi, pour les deux premiers exemples détaillés, le texte de la source commune qu'est le DFL de 1573 et les additions ou modifications éventuelles apportées à celle-ci par Stoer ou Baudoin.
BAGAGE (1er alinéa)
1. DFL 1573 : « Bagage, Le bagage de gens de guerre, Impedimenta. »
2a. S 1599 : « Bagage, Le bagage de gens de guerre, Impedimenta,
Vasa Sarcinae. »
-> S 1605 : « Bagage, Le bagage des gens de guerre,
Impedimenta,
Vasa, Sarcinae. »
-> B 1607 : « Bagage, Le bagage des gens de guerre, n.
Impedimenta,
Vasa, Sarcinae. »
2b. Thresor : « Bagage, m. pen. C'est le menu equipage que les gens de guerre font porter apres eux, ou sur charretes, ou sur sommiers, ou sur le dos des gouiards, & par consequent se prend aussi pour les chartiers, muletiers, & gouiards, portans & menans ce bagage, Impedimenta, ac Sarcinae, Liu. lib. 23. comme le bagage suyuoit de pres l'armée. Impedimenta proximè insistebant exercitui, Et le bagage a esté defait Muliones, Aurigae ac calones pessum ierunt. Il vient de ce mot Bagues en pluriel, qui signifie hardes. Selon ce on dit en capitulation de guerre, ils s'en sont allez bagues sauues. Vt impedimenta asportarent pactum est. Ne de sarcinis atque impedimentis quicquam militibus detraheretur pactum est, Supellectili impedimentísque incolumibus expresserunt. Liu. lib. 23. »
3. Voultier : « Bagage, Le bagage des gens de guerre, n.
Impediménta, Vasa, Sárcinae,
,
. ¶ C'est
proprement le menu equipage que les gens de guerre portent
ou font porter apres eux, sur des charrettes, par des goujards ou autrement, & se
prend aussi generalement pour des chartiers, muletiers & autres portans ce mesme
bagage : il vient de ce mot bagues qui signifie hardes, selon ce on dit en faict de
guerre, Ils s'ent [sic] sont allés bagues sauues, Vt impedimenta
asportarent pactum est, Ne
de sarcinis atque impedimentis militibus quicquam detraheretur pactum est. »
CONTENANCE (1er alinéa)
1. DFL 1573 : « la Contenance, Habitus, Status, Vultus. »
2a. B 1607 : « La Contenance, Habitus, status, Vultus, m. »
2b. Thresor : « Contenance, f. penac. Est le geste & maintien rassis de toutes les parties du corps en vne personne, Vultus membrorùmque corporis compositio, status. Et se prend tantost en loüange, comme, Il a belle, ou il tient bonne contenance, Oculis totóque vultu ex corporis membris compositus rectè ac bellè est, Et la raison de ceste signification est prinse du mot Latin Continentia, Parce que celuy ou celle qui est de beau & decent geste & maintien, se contient & abstient de toute laide seance & indecence de gestes de corps, Et tantost en vitupere, comme, Il a laide contenance, Foeda vultus membrorúmque constitutio. On prend aussi ce mot pour la maniere de proceder & le maintien d'vne armée, Nic. Giles en la vie de Philippe de Valois : Il enuoya dedans aucunes galeres messire Iean de Sepay Admiral outre mer pour voir & espier la contenance des Turcs. Ce mot se prend aussi pour ce petit esuentoir d'osier ou autre chose qu'on met deuant les yeux quand on se tient deuant vn grand feu. »
3. Voultier : « La Contenance, Hábitus, status, Vultus, m.
,
. c'est le geste
&
maintien rassis de toutes les parties du corps en vne personne, Vultus
membrorúmque
corporis compositio, vel status. ¶ Il se prend quelquesfois en bonne part : comme
quand
on dit, Il tient bonne contenance, Oculis totóque vultu ex corporis membris
compositus rectè
ac bellè est. Il vient du Latin Continentia, parce que celuy qui est beau,
& a bon geste &
maintien, s'abstient de toute laide seance & contenance. ¶ Aucunesfois aussi il
se
prend en mauuaise part comme, Il a vne laide contenance, Foedam vultus
membrorúmque
constitutionem habet. ¶ Il signifie aussi vn petit esuentoir d'osier, ou chose semblable
qu'on met deuant les yeux quand on est deuant vn grand feu. »
Beaucoup plus rares sont des alinéas comme ESTATS, où Voultier ne retient que 14 lignes sur la colonne et demie du Thresor, ou EXCOMMUNIEMENT et FAIX, dont le premier alinéa 18 lignes pour le premier, 21 pour le second est copié intégralement mot à mot du Thresor. Ceci amène Voultier à inclure exceptionnellement l'indication du genre du mot français, des informations encyclopédiques sur les druides et les premiers chrétiens et un témoignage de Jules-César (pour EXCOMMUNIEMENT) ; des informations sur la société romaine, une attestation d'emploi d'un mot latin chez Virgile et des cognates languedociens et italien (pour FAIX).
2.3.1.3. Lexique françaisL'apport majeur de Voultier à la description du lexique français réside dans les nombreux synonymes ou parasynonymes qu'il ajoute à la nomenclature du dictionnaire. Nous avons trouvé un total d'environ 430 items affectés de synonymes pour un total de 511 synonymes. La plupart des synonymes sont donnés sous forme de renvois ; sous les lettres Af- à Al-, Voultier donne :
« [Affoiblir] Voyez Debiliter »
« [Affouler] Voyez Affoiblir »
« [Affre] Voyez Peur, Grande crainte, Frayeur, Effroy, Espouuentement »
« [Affriander] Voyez Allecher, Attirer »
« [Affronter] Voyez Tromper »
« [Affubler] Voyez Vestir »
« [Agacer] Voyez Irriter, Prouoquer, Chatoüiller »
« [Agile] Voyez Alaigre, habile, Viste, Prompt, leger, soudain »
« [Agneau] Voyez Brebis »
« [Aider] Voyez Secourir »
« [Aimer] Voyez, Cherir »
« [Alaigre] Voyez Agile »
La fréquence des renvois donne lieu, à partir de la lettre E, à plus de vingt occurrences de la formule abrégée « V. » comme variante de « Voyez ». Dans quelques cas, la copule revêt une autre forme ; par exemple :
« [Aconit] Dioscoride l'appelle la Tore, Estrangle-leopard, Parte-louuine, Estrangle-loup »
« [Concoction] On dit aussi Decoction »
« [Denier] c'est ce que nous disons autrement Refuser »
« [Fringotter] C'est Fredonner »
« [QVYRIAGE] Aucuns disent Dominique »
« [Rapiecer] C'est le mesme que Rapetasser » [84]
Voisins des renvois-synonymes, il y a quelques renvois à une variante graphique, du type :
« Ampoule, voyez Empoule »
« [Bihay] Voyez Biés »
« [Matz] Voyez Mas »
et environ 160 renvois à la forme racine, signifiant que le sens du dérivé serait la somme de ses parties (préfixe + racine) :
« [Auantparleur] Voyez parleur »
« [Decouler] Voyez Couler »
« [Entretissu] Voyez Tissu » [85]
Exceptionnellement, le texte renvoie d'une forme de base à un dérivé ; par exemple :
« [Cagnard, Cagnarder] Voyez Accagnarder »
« [Partir] Voyez departir »
Le choix de certains synonymes semble avoir pu être dicté par leur parenté avec le latin :
« [Bondir, Resilire, resultare] Voyez Resauter »
« [Braconnier, m. Venator] Voyez Veneur »
« [Brusler] Voyez Ardre // [Brusler, quand quelque chose brusle, Ardere] »
« [Locatif] Voyez [...] Inquilin [Inquilinus, m.] »
L'interprétation « voyez = voyez les synonymes » est confirmée par un certain nombre de cas où Voultier modifie le texte existant ; par exemple :
« Attenir, ou Tenir, ou Retenir & arrester » -> « Attenir, Voyez Tenir, ou Retenir & arrester »
« Attiffer, Orner, Accoustrer » -> « Attiffer, Voyez Orner, Accoustrer »
« Congregation [...] Assemblee, amas » -> « Congregation [...] Voyez Assembler, Amas »
« Congregé [...] Assemblé » -> « Congregé [...] Voyez Assemblé »
À l'opposé de Stoer [86], Voultier ne cherche pas, par l'addition de synonymes, à moderniser le vocabulaire, mais simplement à l'accroître. Il ne fait aucune remarque sur le vocabulaire français vieux ou vieilli. Il lui arrive, au contraire, de changer une information diachronique en item synchronique :
« [Congreer] dites Concreer » (depuis S 1599) -> « [Congreer] Cerchez Concreer »
« [Déprier] Vsez du verbe supplier, requerir instamment & humblement » (dp. S 1599) -> « [Déprier] Voyez supplier, requerir instamment & humblement »
En fait, chez Voultier, voyez a tendance à devenir un tic :
« Denteleure en Architecture » -> « Denteleure [...] Voyez Architecture »
Ils sont peu nombreux. Mentionnons : faire accroire « persuader » ; anphore « à Rome est vne certaine mesure » ; bois, six exemples d'emploi (dont espés, le fin fond ou le bout du , taillis) ; se comporter, mélioratif et péjoratif ; concoction, usage technique ; confus « troublé [...] meslé » ; consonance en musique ; cube ; esbaucher, usage technique ; joindre « attraper ». Pour quelques autres mots, Voultier explicite le sens porté jusque là le plus souvent par un équivalent latin ou un exemple français en ajoutant une définition :
« [Achees] C'est vne certaine espece de vers de terre »
« [Bisexte] C'est vn iour qu'on adiouste de quatre en quatre ans au mois de Feurier »
« [Conclaue] C'est proprement vne chambre auec sa garderobe ou estude, fermees sous vne clef seulement, ou un lieu propre à se retirer secrettement, ou pour enfermer quelque chose »
« [Deschirer] Quelquesfois il se prend pour arracher : mais abusiuement »
« [Proufiterolle] C'est vn morceau de paste cuit sous les cendres » [87]
« [...] l'etymologie de chasque mot & d'où il est deriué, soit d'vn mot Grec, du Latin ou du François mesme. »
C'est Nicot qui fournit à Voultier la plus grande partie de ses étymologies. Cependant, maints items empruntés à Nicot ne contiennent pas d'étymologie (par exemple, s.v. Achet, Adveu, Alier, Assembler, Assiette) ; de plus, il arrive que Voultier enlève le commentaire étymologique à ce qu'il prend dans Nicot sans rien mettre à la place (par ex., s.v. Arrerage, Arriere, Attraire). Ailleurs les étymologies sont rares : provenance latine s.v. Conclave ; française et latine s.v. Couster ; française s.v. Remond ; grecque s.v. Atomes, Canceler ; flamand s.v. Holande c'est à peu près tout.
2.3.1.5. Distinction des sens« [...] nous auons distingué les diuerses significations des mots qui se peuuent rapporter à plusieurs choses differentes, & pour plus facile intelligence nous les auons distingué par paraphes, afin qu'on les puisse plus promptement trouuer [...] »
Cet emploi du pied-de-mouche pour distinguer les acceptions des mots polysémiques avait été instauré dans le Dictionaire françois-latin par R. Estienne, chez qui les articles étaient des listes d'items-alinéas et la fonction du pied-de-mouche variable [88]. Dans l'édition de Voultier, le pied-de-mouche sert également à marquer les différents sens d'un mot à l'intérieur d'un article-paragraphe construit ; seule une partie des mots polysémiques est ainsi traitée. Voultier peut utiliser ce signe :
a) dans un paragraphe hérité ; par exemple :
« Bois, Lignum [...] ¶ Bois aussi, est aucunefois vsurpé pour la lance de l'homme d'armes [...] ¶ De ce mot bois prins en sa primeraine signification vient aussi boscage, bosquet, & Picardis, bosquillon [...] »
« Creance, f. tantost signifie foy [...] ¶ Tantost signifie vne debte [...] ¶ Tantost vn mandement de parolle [...] ¶ Tantost signifie obtemperamment & obeissance [...] ¶ Tantost & entre faulconniers, la filiere [...] »
b) en réunissant en un paragraphe plusieurs alinéas existants ; par exemple :
« Coste, Signifie ores l'vn des os [...] ¶ Coste aussi se prend pour montaigne [...] ¶ Coste aussi se prend pour le riuage de la mer [...] ¶ Quand coste se prend pour l'estouppe de la soye fine [...] »
« Droicts, en pluriel se prent ores pour redeuances [...] ¶ Et ores pour noms, raisons & actions [...] ¶ Droicts de vente [...] ¶ Droicts d'amende [...] ¶ Droicts de saisie [sic] [...] ¶ Droicts de Cens [...] ¶ Droicts & quints deniers [...] »
c) pour ponctuer un paragraphe copié dans le Thresor (cas le plus fréquent) [89] ; par exemple :
« Bande [...] signifie proprement [...] ¶ Bande aussi en cas d'armoiries [...] ¶ Et en cas d'embattage de roües [...] ¶ Les Chirurgiens aussi [...] ¶ En faict de guerre [...] »
« Batre [...] signifie frapper [...] ¶ Il est aussi vsité es choses inanimees [...] ¶ Par translation [...] ¶ En fait de guerre [...] »
d) dans les rares développements polysémiques nouveaux ; par exemple :
« [Confus] [...] ¶ Confus aussi signifie, troublé, esperdu, estonné, Perturbatus [...] ¶ On dit aussi vne chose confuse quand tout est meslé l'vn parmy l'autre sans ordre ne mesure, & qu'il n'y a rien qui soit à propos. »
« [Ioindre] [...] ¶ Quelquesfois aussi ioindre signifie, attraper, atteindre quelqu'vn en le poursuyuant, Assequi. ¶ On dit aussi que quelqu'vn ne veut pas ioindre, quand il refuse de venir au combat, Certamen dectrectare, qu'on dit plus proprement fuir la lice. »
Les quelques mentions d'auteurs viennent surtout appuyer un mot latin ou grec ou une information encyclopédique : César s.v. Orleans, Verdun ; Diogène de Sinope s.v. Cyniques ; Dioscoride s.v. Ache ; Justin s.v. Agathocles, Amazones ; Pline l'Ancien s.v. Cutylie. Pour le français on trouve :
Guillaume Budé dans De asse sur l'équivalence entre l'amphore, mesure romaine, et la pinte de Paris s.v. Anphore ;
Dioscoride (en traduction française) pour trois dénominations populaires d'une plante s.v. Aconit.
L'apport majeur de Voultier est, d'une part, les plusieurs centaines d'équivalences synonymiques, et, d'autre part, la mise en relief typographique des divisions sémantiques des articles construits consacrés à des mots polysémiques. Pour ce qui est de la méthodologie, nous pouvons ajouter les observations suivantes : a) emploi, dans la définition, de copules explicites telles : en use pour, se prend pour, pour, c'est quand, signifie ; b) sens propre signalé par proprement (nous avons noté neuf occurrences) ; c) emploi de quelques termes linguistiques : antiphrase s.v. Parque ; proverbialement s.v. Mosquette ; signification s.v. Devenir, Joindre.
L'édition de Voultier accorde beaucoup d'attention au latin et au grec. En plus des accents latins et des équivalents grecs (voir ci-dessous), elle ajoute bon nombre d'équivalents latins et parfois des définitions ou exemples d'emploi de mots latins ; de même, pour le grec, quelques définitions ou discussions de parasynonymes.
2.3.2.1. Accents« [...] sont adioustez les Accents sur chasques mots, comme il les faut prononcer [...] »
Il s'agit, non de mots français, mais de mots latins donnés comme équivalents de mot-vedettes ; par exemple :
« Essardé, siticulósus, a, um // Essarter vn bois, Collucáre, Collúco // Essayer, Certáre, Attentáre, experíre, Fácere perículum, Periclitári »
« [...] nous y auons adiousté les mots Grecs chascun en son ordre & en sa propre signification. »
Bon nombre de mots-vedettes, têtes de macro-article, sont suivis d'un équivalent grec d'où le titre de l'édition, Le Grand Dictionaire françois, latin, et grec. Par exemple :
« Academie [...] »
« [Megissier] & s'appelle en Grec
»
« Le tout en plus bel ordre qu'il n'auoit encor esté. »
Sous cette rubrique, il conviendrait de mentionner d'abord la distinction et le regroupement des acceptions de mots polysémiques dont il a déjà été question ci-dessus [90]. À la place de l'utilisation du pied-de-mouche devant chaque acception, Voultier peut donner une formule globale telle que « le mot a plusieurs significations, comme : » s.v. Devenir. Autre cas du remaniement de l'ensemble d'un article : tous les items de POIDS (auparavant POIX), PESER, PESANTEUR, PESEUR et PESON, qui étaient auparavant regroupés s.v. Poix (entre POIVRETTE et POIX « Pix »), sont reclassés s.v. Poids (après POICTRON). L'on remarque quelques corrections (c.à-d. par rapport à B 1607-8) ; par exemple : basilie (sub voce x 2) -> basilic ; esmeutiment (sub voce) -> esmeutement ; cher (s.v. Orphe) -> chair ; iver (s.v. Pagel) -> hyver ; doctourat (s.v. Sorbonne) -> doctorat. Mais également un certain nombre de fautes d'imprimerie : descoulper (sub voce) -> descoupler ; descoupler (sub voce) -> descoulper ; babtizé (s.v. Empoule) ; endenter (sub voce) -> endeter ; festiere (s.v. Enfestau) -> testiere ; crantif (s.v. Malhardi) ; venez pour voyez (s.v. Trondeler). Et des fautes de classement : AMALTHEE après AMAN ; ARDRES (nom propre) au milieu de ARDRE ; ANPHORE classé à Anf... ; la variante ennuyer ajoutée dans le premier item de CHEMIN au lieu de s.v. Chémer ; les 26 premières lignes de la p. 613, col. 1, sont la reproduction des 26 premières de la p. 612, col. 1, concernent MENER et se trouvent remplacer autant de lignes des articles MENTIR et MENTION.
« [...] nous y auons mis les noms des villes & pays, chascun en son lieu, ce qui n'auoit encor esté faict aux precedents. »
Après qu'en 1599 Stoer eut extrait du dictionnaire de langue les noms propres de lieux et de peuples pour les rassembler dans un appendice à part [91], Morillon entreprend la démarche inverse treize ans plus tard, en puisant largement aussi dans le Thresor de la langue françoyse. Certains articles reçoivent des développements : CALAIS, CHARTRES, DIJON, LIEGE, MARSEILLE, NEIMES, ORLEANS, TOULOUSE, VERDUN, entre autres ; d'autres sont entièrement neufs : ACADEMIE, ALEXANDRIE, ANTICYRE, ATELLES, CUTYLIE, GADES, GRECE, ILERDE, LYON, PARIS, PUY EN VELLAY.
Au début de l'alphabet, sont ajoutés aussi quelques anthroponymes : AGATHOCLES, AGIS, AGRIPPA, AGRIPPINE (trois articles), AJAX, AMALTHEE, AMAZONES, AMPHION.
« Augmenté [...] en ceste derniere edition d'vn nombre infini de Phrases & façons de parler, cueillies és escrits des plus approuués Autheurs, tant Historiens & Poëtes, que des anciens Romans, & distinguées par cette marque }. »
Les additions de l'édition de Poille concernent presque exclusivement l'illustration du vocabulaire français à travers des sources littéraires du XVIe siècle.
2.4.1.1. Mesure quantitativeAjouts de Poille [92]
Nombre de lignes | 6514 |
Mots de texte | 33530 |
Mots de texte français | 33315 |
Alinéas nouveaux | 5145 |
Alinéas augmentés | 337 |
Alinéas marqués | 4997 |
2.4.1.2.1. Domaines lexicaux et champs associatifs
Les ajouts de Poille intéressent une variété de vocabulaires
thématiques ; parmi les
principaux, nous signalerons le bâtiment, la fauconnerie et la vénerie, la marine, la
musique, les poissons. a) Les mots clefs du bâtiment sont architecture et
bastiment : « Amortissement, en bastiment. Belleau » ;
« Arulle externe d'architecture » ; « Clef en
matiere d'architecture » ; « [en Architecture] ou
Consolatore. T. d. h. » s.v. Consolateur ;
« Corinthiens, ouurage Corintien elabouré d'artifice & d'inuention
d'architecture.
Bellay » ; « Cornices en architecture, pour corniches, corniers,
aux quatre corniers du
pressouer. Rons. » ; « Dementir en bastiment, qui prend coup ou
se dement. Rons. » ;
« Frisure en architecture, pour frise. T. de H. » ;
« Mannequis en terme
d'architecture » ; « Masquer en architecture. f. g. T.
d. h. » ; « Le partiment d'vn
bastiment. Rons. » ; « Quarrure en architecture. T. de
H. » ; « Retours en architecture,
moulures coronices architraue retours & menue taille d'antique. T. de
H. » ; « Sode en
architecture. T. de H. » ; « Sommiers en bastimens.
Belleau » ; « Stilobates en
architecture. T. de H. » ; « Terme en Architecture.
Rons. » ; « Timpan en architecture,
voyez Tympan » ; b) Pour les mots faulcon, fauconnerie/faulconnerie,
venaison, veneurs et
venerie/venérie, on trouve : « Essorer, s'essora le faulcon. Fouill. » ;
« Rheume pantois, mot de fauconnerie. Rons.
& Mur. sur Rons. Soif panthoise » s.v. Pantois ; « Panthois,
pour pentois, mot de
faulconnerie. Muret sur Rons. » s.v. Pentois ; « Venaison, on dit
aussi les cerfs sont en
leurs venaison. Fouill. » ; « Courre, pour courir en terme de
veneurs. Fouil. » s.v.
Courir ; « Forhuer en termes de venerie, Fouill. » ;
« Foule de piqueurs en termes de
venerie, Fouil. » ; « Lice, pour chienne en terme de venerie.
Fouil. » ; « Malmener, vne
beste malmenee en terme de venérie, Fouil. Et si ces chiens sentent vne beste
malmenee & qu'elle se laisse approcher vne fois, ils ne l'abandonneront iamais qu'elle
ne soit morte. Fouill. » ; « Traict pour la corde auec laquelle on
mene les limiers à la
chasse mot de venerie. Rons. » ; c) Les syntagmes nom de chien, nom de chienne
rendent : « Barraut, nom de chien. Fouill. » ; « Cleraut
nom de chien. Fouil. » ; « Hoise, nom de
chienne, Hoise la bonne lyce. Fouil. » ; « Ioubar, nom de chien.
Fouil. » ; « Marteau,
nom de chien. Fouil. » ; « Meigret, nom de
chien » ; « Miraud nom de chien.
Fouil. » [93] ; d) Le vocabulaire de la marine est abondamment représenté (mots clefs :
galere,
marin, marine, mariniers, navire,
navigage, navigateur, navigation, naviguer,
nef, vaisseau) : « Aborder & enferrer vn vaisseau avec vn autre par combat de mer. triomph.
de
Hen. » ; « Abordage, vn nauire pris à vn abordage ou
combat de mer. triom. de
Henr. » ; « Ailes de galeres » ;
« Almadies, especes de vaisseau de mer » ;
« Apostin de
nauire. Belleau » ; « Apprest, charpenter sa nef & dresser
son apprest. Rons. » ;
« Artillage, vne nauire garnie de paniers, & de tout autre
artillage » ; « Banc, deux
nauires estant banc à banc » ; « Bantarde de Nauire.
Belleau » s.v. Banc ; « Bataillolles
de nauire. Belleau » ; « Belle, vne nauire close sur son belle de
pauiers » ; « Cabesta de
Nauire » ; « Cages & hunes de nauires où on fait
le guet. Des Essars » ; « Calfreter, se
dit pour La double galere, Gueuarre en la derniere de ses epistres dorees » ;
« Capitainesse, nauire Capitainesse. Am. » ;
« Carreaux & ais de nauire. Rons. » ;
« Chantier, des vaisseaux qui sont en chantier. Amiot » ;
« Cliquet de nauire, & l'autre
à toute peine cale du mast & cliquet & antenne. Rons. » ;
« Cochine de proue d'vne
nauire. Des Essar. » ; « Comite de galere est celuy qui la
gouuerne. Gueuar. en la
derniere de ses Epist. » ; « Coutes, parties de nauire.
Rons. » ; « Creuelle de Portugal,
sorte de vaisseau de mer » ; « Cuuon d'vn nauire, le
mas » ; « Dauant-arriere, vne
nauire portee dauant-arriere » ; « Desrompu, nauire desrompue.
T. d. h. » ;
« Desemparer la nef à tref quarré, comme victorieuse auec petite perte
se desempare
de la creuelle. T. d. h. » ; « Desparer l'artillerie de dessus le cuil
& celle des nauires,
galleres & gallions. » ; « Empreindre, vn vaisseau empreint
contre vn rocher. Rons. » ;
« Enferrer, aborder & enferrer vn vaisseau auec vn autre par combat de mer.
triomp.
de Hen. » ; « Enfumaillé, vn nauire enfumaillé.
T. d. h. » ; « Enuoiler des vaisseaux,
Pour y mettre ou hausser les voiles. Bellay » ; « Eselle d'vne nef,
table de bois est
appelee en vn autre lieu » ; « Espalier de
nauire » ; « Faire eau, vne nauire qui fait
eau, pour qui est creué. Amiot // Il signifie aussi prendre de l'eau en sa nauire
pour
boire. Amiot // Faire eau, pour aller par eau en terme de marine.
Gueuarre » ; « Fanon
de nauire » ; « Fogoue est la cuisine d'vne
galere » ; « Fougons de nauire, Belleau » ;
« Galite, nef » ; « Gallion, aux ailles des galeres
estoyent encrez deux gallions ou
roberges. T. d. h. » ; « Gauye, partie d'vn nauire haut, il luy
commanda de monter sur
la gauye en hault » ; « Godronner & poisser les nauires.
Am. » ; « Gouuienes, les
mariniers appellent les gros cordages de galeres » ; « Gondres,
vne sorte de vaisseau
de mer » ; « Haubancs de nauire » ;
« Huchet ou sifflet embouché du patron de nauire.
T. d. h. » ; « Hurque, espece de vaisseau de mer, Des
Essars » ; « Lanterne de galere
voyez fanal » ; « Lumiere & sabots d'vne
nauire » ; « Maistre & patron de
nauire » ;
« Marine, adiect. Rons. » ; « Marinier, adiect. bords
mariniers. Rons. » ; « Marmoutes
de nauires. T. de H. » ; « Marronniers,
mariniers » ; « Naual. Rons. » ;
« Nau, pour
nauire, Rons. & Muret sur Rons. » ; « Naue, pour nauire.
Amiot » ; « Naucher, est celuy
qui a la charge de la galere » ; « Nauigage.
Rons. » ; « Nauiguer, pour nauiger. Des
Essars » ; « Nauire. f. g. Amiot » ;
« Nauigateur, pour pilote. Rons. » ; « Nauire, vne
nauire equippee au nage. T. d. h. » ; « Ourse, ou orse en faict
de marine quand on va à
miuent à gauche ils dient qu'on va à Ourse, & si c'est à main droicte
qu'on va à
pougge. Gueuarre en la derniere de ses epistres » ; « Passagere,
nef passagere.
Rons. » ; « Pauiers, vne nauire close sur son belle de pauiers aux
armaries de France.
T. de H. » ; « Pauillon de vaisseau de mer. T. de
H. » ; « Pontal, l'apuy des gros
cordages d'vne galere. Gueuarre » ; « Ponté, vne nauire
pontee deuant arriere, Triom.
de Henr. » ; « Port, haure, & goulphe, different, Les ports
sont lieux à l'abri & hors
des vents & hors de tout peril & danger, La demeure des nauires peut estre seurement
en vn haure, mais non si certainement qu'en vn port : mais elle est tousiours douteuse
& perilleuse au goulphe. Voyez Sauigny en la Geographie de ses Arts liberaux.
22. » ;
« Pouge en fait de marine quand on va à mi vent à gauche, ils disent
qu'on va à ourse,
& si c'est à main droite ils diront qu'ils vont à pouge.
Gueuarre » ; « Pouppe, le bec de
deuant d'vne galere est nommé pouppe, & le derriere proue. Voyez Gueuarre en la
derniere de ses Epistres dorees, Et mettre la pouppe vers Sardeigne, pour tirer contre
Sardeigne » ; « Quille, le fondement de la galere. T. d.
H. » ; « Radier, vn nauire à deux
hunes ou gabies radiant sur les ancres. T. d. H. » ; « faire ramer
vn vaisseau. Rons. » ;
« Voir vn nauire ramer. Rons. » ; « Galeres rames,
Rons. » s.v. Ramer ;
« Regouildronner vne nef. Bellay » ; « Rembade
partie de nauire. T. d. H. » ;
« Remorquer faire remorquer son nauire » ;
« Roberges, aux aisles de galeres estoient
autres deux galions robergez. T. d. H. » ; « Sartes vaisseaux de
mer. T. de H. » ;
« Sauoure partie de nauire » ; « Scandaler la
chambre qui est l'eguille d'vne nauire » ;
« Scotta, la corde auec laquelle on gouuerne le voile d'vne galere.
Gueuar. » ;
« Scottar, en terme de marine se dit pour espuiser l'eau de la galere.
Gueuar. » ;
« Sifflet ou huchet de patron de nauire. T. d. H. // Sifflet en terme de
nauigation est ce
dont ils s'appellent Rons. » ; « Susain de nauire entre les pauiers
du belle & de susain
se monstroient forces pignes. T. d. H. » ; « Toppe, l'engin auec
lequel on hausse les
voiles d'vne galere Gueuar. » ; « Vne nauire à tref
quarré. T. de H. » s.v. Tref ;
« Troupeau de vaisseaux, pour flotte. Rons. » ;
« Voguer se dit entre les mariniers,
pour tirer à l'auiron. Gueuar. » ; « Vogu'auant, le premier
escalier d'vne galere.
Gueuar. » ; « Voile de nauire m. g. Belleau. Rons.
Quelquefois & aussi quelquesfois f.
g. Rons. & Bellay » ; « Voile, les mariniers en leurs
termes disent maistresse voile,
moyenne voile, voile du Trinquet, au lieu de dire grande voile, moyenne voile, petite
voile. Gueuar. » ; « Donner voile, pour faire voile.
Rons. » ; « Faire grande ou petite
voile » [94] ; e) Les mots musique et musical sont employés presque
exclusivement dans des
items nommant des instruments de musique, dont des instruments de berger : « Almadioriers. Instrumens de musique » ;
« Cheurette, instrument de musique de
bergers. Rons. » ; « Cythole, instrument de
musique » ; « Doulsaine, instrument de
musique. T. d. h. » ; « Fleuretis en la musique.
Am. » ; « Harigot, Rons. // Vn instrument
musical de berger » ; « Loure instrument musical de berger.
Rons. » ; « Rothe
Instrument de musique » ; « Symphonie, instrument de
musique » ; « Veze, Instrument
de musique de Berger. Rons. » ; f) Le mot poisson se trouve dans les items suivants : « Espardins, poissons. T. de H. » ; « Esturbot,
poisson. Rons. » ; « Fanons, escailles &
Fanons de poisson. T. d. h. » ; « Fouches poissons,
Rons. » ; « Polype poisson qui
s'aherd & s'attache contre vn rocher. Rons. » ; « Thius
poissons ». Comme exemple de champ associatif, nous citerons celui de la chevelure. Dans les
ajouts de Poille, les mots chevelure, cheveu et cheveux
sont associés
syntagmatiquement à : annelez ;
crespis/crespus à la Cesariane/Cesarienne s.v.
Cesariane, Cheveux, Crespir ; desarroyer ; greniller et
grediller s.v. Greniller ;
gresillez, testonnez, frisez, passefillonnez,
torquez s.v. Gresillé, Passefillonné,
Testonné, Torqué ; anneaux partis en greve s.v. Greve ;
mignotter ; mouvant ;
ondelez ; espanchez par ondees s.v. Ondee ;
poinsonnez s.v. Poinsonner, Tissu ;
recrespez ; sorez ; cordonnez s.v.
Tissu ; trescher ; tresser. Comme associations
paradigmatiques on trouve : criniere « pour cheuelure.
Rons. » ; crineux
« abondant en cheueux. Rons. » ; crins
« pour cheueux d'homme. Rons. » ;
tressure blonde « pour cheueux. Belleau ». Nombreux chez Poille sont les items qui donnent la désignation d'une partie ou d'un
attribut de quelque chose, soit, le plus souvent, sous la forme « NOM de
NOM » (par
ex. atours de cheval), soit, dans quelques cas, sous la forme « NOM
partie de
NOM » (ex. savoure partie de navire). Suivent des listes de mots
désignant une
partie ou un attribut, classées d'après le deuxième terme du
syntagme : a) cheval : arts et garroys ;
atours ; bossettes de harnois ; branches d'une bride
ou
harnois s.v. Branches ; crampe du pied ;
criniere ; esclos ; garniture ;
garroys et arts ;
hardillons d'un harnois s.v. Hardillon ; harnas ;
penades ; selle ; b) cerf : andoilliers ; armes et
deffenses ; caillon et presure ;
chevilleure ; defenses et
armes ; dintiers et couillons ; fort ;
rameure ; c) charrue : balances et palonniers ;
clef du chaignon s.v. Clef ; croisee ;
escu ; espee ;
essolet et essilet s.v. Essolet ; happes ;
jougoy et oiseau ; languette, restar et
bouette ;
lumiere ; oreillon ; oyseau et
jougoy ; palomiers et balances ;
pares ; sellette ; sep ; tetar
et languette ; d) char, chariot : arulle ;
branquard ; courroyes, trects,
cuberes/cullieres et cordons
s.v. Courroyes, Cullieres ; feste ; postilles ;
pouppe ; proue ; ridelles ;
rouages ; train de
derriere ; e) espee : bouterolle ; branc ;
emboucheure ; oche ; pont et
pommeau s.v. Pont ; f) navire : accourcis ; apostin ;
artillage ; bantarde ; bataillolles ;
cabesta ; cages et
hunes ; carreaux et ais ; cliquet ;
cochine de proue ; coutes ; cuvon ;
espalier ; fanon ;
fougons ; gavye ; haubancs ;
lumiere et sabots ; marmoutes ;
rembade ; savoure ;
susain ; voile. Poille marque une dizaine de mots comme étant régionaux ou
dialectaux : a) bourguignon : arriere « comme. Ils estoient arriere si
pressez, terme de
Bourguignon. Amiot // Arriere redemande. Amiot » ; b) picard : mie « pour point ou non, mot picard, n'estes vous
mie celuy. Des Essarts » ;
rabardeure « les trippes & la teste de mouton ainsi appellee en
picard » ; c) poitevin : baillarge « espece de grain ainsi appellé
au pays de Poictou. Tiers
froment, tiers orge ou baillarge, & tiers seigle. Fouil. » ;
grosse « subst. pour
grossesse, mot Poiteuin » ; hebe « pour
hebeté, mot Poiteuin » ; marreau « certaine
mesure & quantité de bois planté, mot Poicteuin » ;
sourge « mot poeteuin pour dispost,
alegre, deliure » ; d) vendômois : meslié « pour meslé,
mot Vandomois. Rons. // Meslier pour mesler.
Bellay ». Poille donne en adresse près de 800 variantes graphiques ou morphologiques de formes
canoniques ou fléchies, la grande majorité attestées chez un auteur. Sous
la lettre B, on
trouve : « Bacher, pour Bacchus. Rons. » ; « Bandroit,
pour banderoit. Rons. » ; « Baptistere,
pour Baptesme. Bell. » ; « Barbouiller, pour gargouiller.
Rons. » ; « Bassets, pour
placets » ; « Basme, pour baulme. Rons. Bell. Bell. tousiours
ainsi tous trois » ;
« BAVOLER, pour Bas-voler. Belleau » ;
« Bel,
pour beau. Amiot » ; « Benine, en rime
pour benigne. Belleau » ; « Bergier, pour
berger » ; « BERLANT, pour brelant.
Am. » ;
« Beuuant, pour boiuant. Rons. » ; « BIAIZER
pour BIAIZANT [...] Belleau » ;
« Bigarrement, pour bigarure. Rons. » ; « Bigearre,
pour bissare. Belleau » ; « Boiueur,
pour beuueur. Rons. » ; « Boré pour Boree.
Rons. » ; « Bouclair, pour bouclier.
Rons. » ; « Boucler, pour bouclier. Rons. » ;
« BOVLENGER, pour boulengier. Boist. » ;
« Bourrache de mer pour bourrasque. Rons. » ;
« Bours pour bourgs. Rons. » ;
« Boursolle, pour buxolle ou bussolle. Rons. » ;
« Brace, pour brassee. Des Essars » ;
« Bray. pour le braire d'vn asne. Bellay » ; « Bris,
pour brisure. Amiot » ; « Bruisent,
les mers bruisent, pour bruyent. Amiot » ; « Brus, pour bru.
Rons. » ; « Buis, pour
Bouys en vne sill. Rons. » ; « Buis, pour bouis.
Belleau » [95]. Une information voisine de la variante explicite est l'attestation chez un auteur d'une
forme, implicitement rare. Exemples d'articles donnant les deux types d'informations : « Abhorra, il abhorra. Boisteau // Abhorré pour abhorry de
abhorrir. Des Essars amad. //
Abhorrissant de abhorrir pour abhorrant. Amiot. Ant. » s.v.
Abhorrir « Asseon nous, imp. d'asseoir. Rons. // Assoient, ils s'assoient pour
s'assisent,
d'asseoir. Rons. // Assoiras, d'assoir. Rons. // Assoiant, d'assoir.
Rons. » s.v. Asseoir « Auous, auez vous. Rons. // Ais que ie n'ais, pour que ie n'aye,
Belleau // Ay'nt, pour
ayent d'auoir. Rons. // Ay' pour aye d'auoir. Bellay » s.v. Avoir « Clouant, de clorre, clouant mes yeux. Rons. // Clouyrent de clorre.
Amiot // Clouoit
de clorre » s.v. Clorre « Queroit de querir. Des Essars // Quert de querir. Rons. //
Querre, pour querir.
Rons. » s.v. Querir Les synonymes, ou variantes sémantiques, sont l'objet d'environ 400 items
ajoutés par
Poille. Pour la lettre R, l'on trouve : « Radement pour impetueusement, roidement » ;
« Ramager pour percher. verbe.
Belleau » ; « Rames pour ailles. Rons. » ;
« Rane, pour grenouille. Bellay » ; « Rebouter
pour refuser. Amiot » ; « Rebouter, pour remettre.
Rons. » ; « Reclamer la lumiere pour
la desirer, l'appeller. Belleau » ; « Refraction pour reuerberation.
Amiot » ; « Regret de
l'absence de quelcun pour l'ennuy. Belleau » ; « Renardie, pour
cautelle, finesse,
malice, dissimulation. I. de B. » ; « Renoüé de
ferons d'or, pour noüé, renfermé.
Triomph. de Henr. » ; « Renouueau, pour Printemps, Rons.
& Belleau » ; « Resole pour
rosee. Amiot » ; « Respancher pour respandre.
Rons. » ; « Respirer, Actif comme le
respirer de la mort pour sauuer. Amiot » ; « Reuers, pour
contraire. Am. » ; « Courses
reuoquees, pour reiterees, le Soleil refranchist ses courses reuoquees. Rons. » ;
« Ribault pris en bonne part, pour competiteur & compagnon en amours.
Rons. » ;
« [Richesse] voyez abondance, biens, pauureté, Ceres deesse
d'abondance & de
richesses. Rons. » ; « Riens pour aucunement nullement sans plus
me craindre rien.
Rons. » ; « Riere tenir quelque chose riere soy pour par deuers
soy. Amiot » ;
« Rigueur, passif pour peine, tourment, douleur. Belleau » ;
« Comblé de rigueur pour
de douleur » ; « Rigueur pour roideur dureté, rigor.
Belleau » ; « [Rigueur] Pour
endurcissement » ; « Rire le verd printemps, pour donner le
printemps » ; « Roy
d'armes, pour heraut. Des Essars » [96]. L'antonymie est une information très occasionnelle chez Poille. Comme antonymes
explicites, on lit : « Dehorter, contraire d'exhorter. Boist. » ;
« Depromettre contraire de promettre
comme se depromettre quelque chose, Amiot » ; « Filz, pour
contraire de fille. Am. » ;
« Lune creuse contraire de pleine. Rons. » ;
« Nocent, contraire d'innocent ». Comme antonymie implicite : « Bons, bonté, voyez Mechans » ;
« Mal, voyez bien » ; « Meschans
meschanceté, voyez
bons, plainte contre la nature de ce que les meschans viuent ordinairement plus que
les bons. Rons. » ; « Prosperité voyez aduersité
voyez aussi heur ou malheur » ;
« [Richesse] voyez [...] pauureté » ;
« Vieillesse, voyez Ieunesse ». Sur l'ensemble des mots-adresses ajoutés par Poille : a) 10 noms sont
qualifiés de
subst./substantif, dont 1 de nom subst. ; 49 de
m./mas./mascul./masculin ; 48 de
f./foem./foeme./foeminin ; b) 87
adjectifs
de adject./adjectif ; c) 13 verbes de
verb./verbe ; 20 de
act./actif/actiue ; 13 de passif, dont 2
verbe passif, 8 neutre
passif, 1 verbe neutre passif ; d) 2 adverbes de
adverbe ; e) 3 diminutifs de
dim./diminut./diminutif. Le terme nom est
généralement utilisé dans le syntagme
« nom de NOM » : nom d'arbre s.v. Lote,
Siccamor, nom de beste cruelle s.v.
Viautre, nom d'oyseau/oiseau s.v. Gorgette, Orchil, nom de
mepris s.v. Brodes,
nom de chien/chienne [97] ;
il est utilisé seul s.v. Esblouissons et Prier. Il y a une
occurrence de substantivation : « Beau, substantiué, Mon
beau pour ma beauté.
Rons. » L'opposition masculin/féminin pour un même mot est
commenté s.v. Alarme,
Amour, Asseur, Enfant, Erreur, Fouldre, Lentisque, Mensonge, Modelle ; parfois avec
attestation de chaque genre chez des auteurs différents :
« Lentisque. f. g. Belleau. m.
g. Bellay » ; « Mensonge, m. g. Belleau
& Rons. & f. g. Peruse en sa chanson.
Ayard. » Le singulier (opposé au pluriel) est traité s.v. Armes,
Defense, Pleur,
Temple ; le pluriel (opposé au singulier) s.v. Amour, Desloyauté,
Equité, Ire, Loyauté,
Mil', Soy. En parlant de formes verbales, Poille qualifie 8 formes de l'impératif de
imp./imper. ; 4 formes de l'indicatif de
ind./indicatif ; 1 forme du subjonctif de
subjunctif ; 2 participes de partic./participe. L'édition de Poille ajoute une vingtaine d'étymologies : de l'italien
(babouin, barisel,
bourata, capareller, fantesque, fermer,
garnels, jouy, parangonner « desia
commun en François », savelle, sbirre) ; de
l'espagnol (brave, gaster) ;
dérivations ou compositions internes (abandonner « A ban
donner », bruine « de
brun », estival « d'Esté »,
fontenette « de fontaine » s.v. Fontelet,
francinette « du
nom de Francine », hebenin « d'Hebene »,
hectorean « de Hector », nectaree
« de nectar »). Comme en témoigne la section sur les variantes [98],
Poille s'intéresse beaucoup à la
forme des mots. Du côté de l'orthographe, en plus des cas particuliers dont il a
déjà été
question, le lexicographe traite de phénomènes généraux : 1. s final : « S OVBLIEE en la fin
d'vn nom propre, comme
Naple pour Naples &
Charle pour Charles. Rons. // S. oubliée à la fin d'vn nom pluriel,
comme memorable
pour memorables. Rons. // S. oubliee en la seconde per. du Sing. de l'Ind., comme
tu
enuironne pour enuironnes. Rons. // S. mise superflument pour la rime en la 2. per.
du
Sing. de l'Ind. comme soulages la fortune pour soulage. Rons. » s.v. S ; 2. e final : « E. Fem. En la fin des mots mangé
& sincopé comme hyacinth pour
hyacinthe. Rons. // E. mis à la fin de la premiere personne de l'imparfait d'vn
verbe à
l'ancienne façon de parler, comme ie tenoye pour ie tenoy, de tenir.
Rons. » ; 3. habitudes d'un auteur : a) tou(s)jours : « tousiours. Rons.
dit alumelle » ; « Antenne, Rons. l'escrit touiours
ainsi, & non pas entennes. Bellay » ; « Basme, pour baulme.
Rons. Bell. Bell. tousiours
ainsi tous trois » s.v. Bausme ; « Chercher, Rons. adiect.
tousiours chercher, & Amiot
cercher & du Bellay » [99] ; b) indifferemment : « Rons. dict indifferemment Appendre
ou Apandre » s.v.
Appendre ; « Farre, voyez Muret sur Rons. // Il escrit
indifferemment Phare & fare » ;
« Tourmentee & torments indifferemment par Rons. » ; c) souventesfois : « Suppli', pour supplie. Rons. &
Bellay, supply souuentesfois » ; d) sans indication de fréquence : « Somme, pour somne,
Somnus, Rons. quand
Ronsard veut parler du dormir, de la delectation du dormir Il l'escrit somne, mais
quand il veut entendre le dieu, il escrit somme auec deux. m. &
Belleau ». Orthographe et prononciation se combinent surtout dans les remarques faites sur la
rime (formes « en rime » et « hors rime ») : « Benine, en rime pour benigne. Belleau » ;
« Croppe, en rime pour croupe. Rons. » ;
« Troppe pour trope ou troupe Rons. en rime & hors rime & du
Bellay » ; « Ie vueille
pour ie veux de vouloir. Rons. & Belleau, sans rime » s.v. Veille [100]. La prononciation en vers est également commentée du point de vue du nombre
de
syllabes ; aussi le mot syllabe (formes textuelles : sill.,
silla., syll., syllab., syllabe,
syllabes, monosylabe) s'emploie dans 82 items ajoutés par
Poille. Les auteurs étudiés
sont, comme pour la rime, Ronsard, Belleau et Du Bellay [101].
Le premier est cité 49
fois, le deuxième 26, le troisième 15 ; il y a trois items sans attestation
d'auteur. En
voici une typologie : 1. Une prononciation, un auteur (type : « Fleau en vne syll.
Rons. ») : a) une syllabe, Ronsard : aoust, buis, fleau,
grief, lien, queue, ruiner, voyent
s.v.
Veoir ; b) deux syllabes, Belleau : fidelle, gardien,
heaume, moelle, paisant, puits,
souefve ; c) deux syllabes, Du Bellay : delié, grefve,
hais et hayroit s.v. Hair ; d) deux syllabes, Ronsard : baudrier, foeter,
griefve s.v. Grief, hebrieu, hier, levrier,
liege, meurdrier, morion, moyse,
pietons, precieux, scorpion ; e) trois syllabes, Belleau : cameleon, espicer,
fondriere, hyades, perdreau,
souefvement ; f) trois syllabes, Du Bellay : poete, troisiesme ; g) trois syllabes, Ronsard : chariot s.v. Char, chiorme,
emmiellé, fouetter, gratuit,
hyacinth, menestrier, mielliere, paisage,
rasoer ; h) quatre syllabes, Belleau : Hierusalem ; i) quatre syllabes, Ronsard : tuilliere s.v. Tuilerie ; j) cinq syllabes, Ronsard : enthousiasme ; 2. Une prononciation, plusieurs auteurs (type : « Fuir en vne syll. Rons.
& Bellay ») : a) une syllabe : fuir (Ronsard et Du Bellay) ; b) deux syllabes : miel (Ronsard, Du Bellay et Belleau),
nouel (Ronsard, Du Bellay et
Belleau) ; c) trois syllabes : ancien (« Rons. Et touiours ainsi Belleau.
Bellay »), davanthier
(Ronsard et « Triomphe de Henry »), poudriere (Du Bellay et Belleau),
yeusse (Du Bellay et
Belleau) ; 3. Deux prononciations, un auteur (type : « Ariadne en 3. & en 4.
syllab. Rons. ») : a) une et deux syllabes : ouy (Belleau s.v. Oüir, Ouy) ; b) deux et trois syllabes : macreau/maquereau (Ronsard s.v.
Macquereau, Maquereau),
mielleux (Ronsard), mouelle (Ronsard), suaire
(Belleau) ; c) trois et quatre syllabes : ariadne (Ronsard) ; 4. Deux prononciations, plusieurs auteurs (type : « Lierre en 2. syll.
Bellay // Et en trois
syll. Belleau ») : a) une syllabe : soëf/souef/souëf
(Ronsard, Belleau) ; b) une et deux syllabes : fouet (1 Ronsard, 2 Du Bellay) ; c) deux et trois syllabes : lierre (2 Du Bellay, 3 Belleau),
ouvrier (2 Ronsard, 3 Belleau),
scophion (2 Ronsard) / scofion (3 Ronsard) / scoffion (3
Du Bellay) s.v. Scofion ; 5. Sans attestation : faé (1 syllabe) ; janvier
(2 syll.) ; dernier (3 syll.) [102]. Poille fait plusieurs remarques sur l'aspiration du h : a) h aspiré : « Haquebuze l'H. non mangee par la
voyelle precedente. Rons. » ;
« Horrible, l'h. aspiree en ce mot & non mangee par la voyelle
precedente » ;
« Hyacinthe l'H. aspiree & non mangee par la voyelle precedente.
Belleau » [103] ; b) h non aspiré : « Hain. l'h. en ce mot sans
aspiration est mangee par la voyelle
precedente » ; « Haine sans aspiration, & l'h, mangee par
la voyele precedente.
Rons. » [104]. Il commente aussi l'élision : « Ny, c'est I. ou y. mangé par la voyelle subsequente d'vn autre mot,
comme n'autre
pour ny autre. Rons. » s.v. Ni ; « Si l'y mangé deuant
la voyelle du mot suiuant, comme
s'encore pour si encore. Rons. » ; et le e muet :
« E. Fem. En la fin des mots mangé &
sincopé comme hyacinth pour hyacinthe. Rons. » Les nombreux contextes ajoutés par Poille vont du syntagme normalisé
fonctionnant en
langue, voire en métalangue, à la séquence phraséologique
discursive, éventuellement
signée. Nous en proposons, pour la lettre Pa, la typologie suivante,
basée
principalement sur la nature syntagmatique de la séquence et son traitement
métalinguistique éventuel, et secondairement sur la catégorie grammaticale
du mot-adresse. A. Nom-adresse + préposition + nom/infinitif : le déterminant donne
l'hypéronyme
référentiel qui fonctionne comme sème de situation ou de fonction ;
le nom-adresse et
le déterminant sont dans une relation, soit de partie-tout, soit d'objet-usage : « Palomiers de charrue, autrement appellez balances » « Pan d'vn haubert » « Pannonceaux d'armaries. Rons. » [105] B. Syntagme + traitement (définition, marque d'usage, équivalent) : 1. syntagme nominal : a) mot-adresse = déterminé : « Paneau meschant, pour haillon. Amiot » b) mot-adresse = déterminant : « Paillette, gomme paillette adiect. pour de couleur de paille comme de boy.
Belleau » « Rheume panthois, mot de fauconnerie. Rons. & Mur. sur
Rons. » « Destrois non passables, par où on ne peut passer.
Belleau » 2. syntagme verbal : a) mot-adresse = verbe : « Parangonner la gloire de quelqu'vn, pour s'esgaler à sa gloire.
Rons. » « Parquer, se parquer, pour se camper. Des Essars » [106] b) mot-adresse (préposition, nom) = partie du prédicat : « Par, pour de la part, tancer quelqu'vn par Iupiter, pour de la part de Iupiter.
Rons. » « Auoir charge de la Patrouille en l'armee, qui est de rechercher & enquerir
les
choses secrettes » C. Syntagme normalisé + exemple discursif : « Paillettes d'or ou d'argent, vne plume blanche semee de paillettes d'or. T. d.
H. » D. Syntagme : 1. syntagme nominal (degré variable de normalisation/discursivité) : a) mot-adresse = déterminé : « Paire, vne paire de gens accouplez par mariage » b) mot-adresse = adjectif/participe déterminant : « Pailleté, vne palme verte paillettee d'or. T. d. H. » « Palatin, le rat palatin & la tigne rongearde » « Soif panthoise » s.v. Pantois [107] c) mot-adresse = nom partie du déterminant : « Cheual de parade. T. d. H. » « Homme de haut parage » « Pauiers, vne nauire close sur son belle de pauiers aux armaries de France. T.
de
H. » 2. syntagme adjectif/participial : « De couleur paille. Belleau » « Pantoisement lassé. Rons. » 3. syntagme verbal : a) normalisé : (i) mot-adresse = infinitif : « Parfournir son poindre, sa carriere » « Pariurer son serment » [108] (ii) mot-adresse = partie du prédicat : « Ouurir le pas à tous venans. Bellay » b) discursif : « Partissoit l'air de son pied talonnier Rons. » 4. syntagme prépositionnel : « Pan, en l'vn des pans du pied d'estal. T. de H. » « Par entre-elles. Belleau » s.v. Par entre E. Phrase : 1. mot-adresse = verbe : « Pallir, vn regret me pallist si blanc. Rons. » « Que Dieu luy pardoint. Belleau » [109] 2. mot-adresse = nom : « Ils estoyent en ces parlers » « Parmi, sur chacun costé & sur le parmi de la housse. T. d.
H. » [110] En plus de se préoccuper de la forme des mots (voir les sections sur les variantes, la
prononciation et l'orthographe), Poille accorde une place importante à celle des
constructions syntaxiques : la voix, la préposition, l'ellipse, en particulier. Encore une
fois, il s'agit pour lui de relever ce qui est idiosyncratique, voire parfois ce qu'il trouve
manquer au dictionnaire existant. Par exemple : a) voix active, passive, factitive : « Amollir, verbe passif, pour s'amollir. Bell. » « Iouy passif, comme ie suis iouy d'vn tel, pour dire il iouyst de moy.
Amiot » « Pasmer, actif, son oeil me pasme pour me faict pasmer.
Rons. » [111] b) préposition ajoutée/omise : « A quand pour quand. Rons. Poem. » « De, oublié parfois en la construction commune. Rons. //
Moy qui suis coustumier
brouiller mes vers, & les furies qui ont soin venger le mal » « Enuiron pour à l'enuiron. Rons. Les iardins
d'enuiron » [112] c) préposition ajoutée/omise après le verbe : « A, prier à Dieu, pour prier Dieu » « A, oublié, comme il commence, porter cela, pour apporter cela. Rons.
Eleg. » « Chercher exercer sa fureur, pour à exercer ou d'exercer.
Belleau » « De, abondant, comme il me semble de voir, pour il me semble voir.
Bellay » [113] d) une préposition pour une autre : « A, pour en, tenir quelqu'vn à malaise. Belleau » « Comme, pour aussi tost, ou auec » « D'enfance, pour dés enfance. Rons. » s.v. D'enfance « Deuiser à quelqu'vn, pour auec quelqu'vn. Rons. » « Empres Cloye, pour aupres de Cloye » « Par, pour de la part, tancer quelqu'un par Iupiter, pour de la part de Iupiter.
Rons. » [114] e) ellipses diverses : « A, pour y a, trois semaines a, des Essars » « Il, obmis, Rons. auiourd'huy faut que i'aueigne » « La, oublié, en fleur de ses ans, pour en la fleur.
Rons. » [115] f) redondance : « Ie, superflu en la construction. Rons. » « Que, superflument repeté. Belleau // Et l'ont feru que
sagettes que careaux plus de
quarante » g) accord en nombre : « Vn verbe sing. pour vn plurier : comme, la discorde Enyon &
Bellonne sont allés
voir les Scythes : allés voir. R. // Le sing. d'vn verbe regissent deux
noms dont l'vn est
pluriel & l'autre sing. comme tousiours les vents tousiours la mer agitee ne gronde
pas d'un orage cruel. Rons. » s.v. Singulier Certains des articles-items ajoutés par Poille [116]
sont consacrés au fonctionnement
syntaxique ou syntagmatique du mot-adresse, surtout dans le cas des verbes : « Ramer vne barque. Rons. « Respirer l'air. Rons. La construction factitive est plusieurs fois donnée par Poille pour les
verbes-adresses [118]. L'article de quelques adjectifs ou participes est axé sur les cooccurrents : « Certaines fleches, pour fleches, tirant, frappant & assenant droit &
iustement. Rons. « Prime, gresle, les iambes il auoit primes comme vne grue. Les ajouts de Poille concernent avant tout la langue littéraire, comme l'ont
montré
abondamment les sections précédentes [120].
Rappelons les expressions parlant de la
chevelure [121], et les remarques
sur la rime
et
la syllabation [122]. Nous
mentionnerons ici
quelques informations du texte de Poille ayant un aspect littéraire particulièrement
marqué [123]. 1. Mot dit « poétique » : « Abrier pour couurir. mot poetic. » 2. Noms de fleurs : « Cassandrette, fleur qui communement s'appelle de la gantelee, appellee
Cassandrette par Rons. » « Francinette, fleur communement appellee caquerets, ainsi appellee du nom de
Francine amye de Baif Rons. » « Lilial, la fleur liliale, pour la fleur de Lis. Bellay » « Oliuette, fleur communement appellee nostre dame, nommee oliuette par Bellay
de
sa mie oliue. Rons. » 3. Synonymes (sélection prise dans la lettre C) : « Cabalin coupeau, pour le mont de Parnasse, Rons. » « Carrieres ondoyantes, pour fonteine. Bellay » « Chandelles celestes, pour estoilles. Rons. » « Conches tortes, pour trompettes ou clairons. Rons. » « Cornepied, pour cheual. Bellay » « Crins des bois & arbres, pour les fueilles. Rons. » « Crins, pour cheueux d'homme. Rons. » [124] 4. Renvoi global à un auteur pour le traitement d'un référent
littéraire. C'est encore
Ronsard (ou Muret sur Ronsard) la source privilégiée de Poille. Le lexicographe
renvoie l'usager au poète [125] ou au
commentateur [126] pour une
« description » d'un
personnage, partie du corps, propriété ou attribut humain, plante, animal,
phénomène
naturel ; ou de leurs « fable »,
« origine », « vie »,
« effets » ou « qualitez » [127].
Voici, avec quelques items témoins, la liste à peu près complète
des mots-adresses,
classés par sujet, donnant lieu à un renvoi encyclopédique
littéraire : a) personnages (ex. « Bacchus, ses qualitez & perfections depeintes &
descrites.
Rons. » ; « Orphee, sa fable, sa vie, faicts & mort descris
par Muret sur Rons. » ;
« Venus au noirs sourcis Rons. la fable de Venus naissant de l'escume de la mer
descritte. Muret sur Rons. ») : (i) « Ronsard » : Bacchus, Demon,
Mercure, Pindare, Sorciere, Tantale,
Victoire
« Deesse », Voyagers ; (ii) « Muret sur Ronsard » : Cassandre,
Danaé, Demon, Endymion, Hesione,
Inon,
Leucothee, Meduses, Melicerte, Orphee,
Palemon, Sereines, Teree, Titye,
Venus ; (iii) « Belleau sur Ronsard » : Morphee,
Prothee ; b) parties du corps humain (ex. « Dent belle, descritte.
Rons. » ; « Espaules de femme
belle descrites. Rons. » ; « Main, que les mains seruent plus aux
hommes que la raison,
& les diuerses commoditez, effets & vtilitez des mains. Rons. // Main
louee // La belle
main & beaux doigts attribuez à l'aurore // Main de femme lasciue
descritte // Belle
description de la main ») : (i) « Ronsard » : dent, espaules,
front, jambe, joue, main,
menton, nombril, oreilles,
peau, sein, ventre ; (ii) « Muret sur Ronsard » : peau ; c) propriétés, attributs, manifestations humains (ex. « Maladie
afflige l'esprit & le corps,
Rons. // La maladie est causee en nous du discord des humeurs du corps, belle
similitude à ce propos » ; « Songe ses vertus &
louange. Rons. » ; « Les diuerses
qualitez, effects, affections, & passetemps de la vieillesse & de la ieunesse. Rons.
//
Description & incommoditez d'icelle : miserables choses que de viure iusques
en
l'extremité de la vieillesse. Rons. » s.v. Vieillesse) : tous « Ronsard » : constant, dueil,
estude « & le sçauoir », maladie,
peur, renommee,
santé, songe, triomphe, vie,
vieillesse [128] ; d) plantes, animaux, phénomènes naturels (ex. « Freslon,
louanges & qualitez de freslon
poetiquement descrites, Rons. » ; « Salade auec quelques herbes
qu'on y met descrittes.
R. » ; « Serpent qui rampe descrit Rons. d'où sont nez
les serpens Rons. & d'où vient
que les serpens glissent à dos rompu Mur. sur R. ») : (i) « Ronsard » : aubepin, chaud
« d'Esté », fer, fourmy,
freslon, fruict, genevre,
meaux « vin & blé », minuit,
moly, pin, salade, serpent,
tonnerre, torrent, vent aquilon,
violette ; (ii) « Muret sur Ronsard » : lis,
serpent ; (iii) « Belleau sur Ronsard » : abbeilles. 5. Mention de Muret ou de Belleau, commentateurs de Ronsard, concernant l'emploi
(linguistique) ou la provenance d'un mot. Par exemple : « Arner signifie proprement rompre & froisser l'espine du dos. Muret sur
Rons. » « Layes ou virelays, sonnets qui ont plus de quatorze lignes. Muret sur
Rons. » « Tançons, pour querelles & aspres complainctes. Rons. //
Muret l'explique querelles
complaintes, & Belleau l'explique courroux » « Estain est vne espece de laine escardee & preste à filer. Belleau
sur Rons. » [129] 6. Renvoi explicite à un auteur pour une information linguistique. Si toutes les
mentions d'auteur sont des renvois implicites, dans Poille quelques-unes renvoient
explicitement l'usager à un écrivain. Nous citons les suivantes dans lesquelles il
est
question de Ronsard, Muret et Amyot : « D'où vient le mot de carolles. Rons. Amiot » « Ebene, que c'est qu'Ebene, & d'où il vient. Muret sur
Rons. » « Enioncher la terre de corps mors, & d'où vient ce mot. Muret sur
Rons. » « La difference qu'il y a entre souef & doux. Amiot » s.v.
Soüef « Que c'est que trophee & d'où il est dit M. sur
Rons. » 7. Mot ou item signé du nom de plusieurs auteurs, ou mot dont l'article reçoit
plusieurs items signés ; par exemple (choix pris dans les lettres H
à P) : hierre (Du
Bellay, Ronsard) ; hostelier (Belleau, Ronsard x 3) ; image
(Belleau, Ronsard x 2) ;
languette (Belleau x 2, Ronsard) ; larmoyable (Belleau, Du
Bellay) ; levre
(Ronsard x 3) ; loyauté (Belleau, Ronsard) ;
malheureté (Belleau, Du Bellay) ;
marrine (Belleau, Ronsard) ; mensonge (Belleau, La Peruse,
Ronsard) ; miel
(Belleau, Du Bellay, Ronsard) ; minerailles (Belleau, « Triomphe de
Henry ») ;
mineral (Amyot, Belleau x 2, Du Bellay, Ronsard) ; mitouins
(Belleau, Ronsard) ;
monde (Belleau, Ronsard x 2) ; montagnier (Belleau,
Ronsard) ; nouel (Belleau, Du
Bellay, Ronsard) ; or (« Triomphe de Henry » x 4) [130] ; orféverie
(Amyot,
Boaistuau,
Ronsard, « Triomphe de Henry », ) ; paludament (Ronsard,
« Triomphe de Henry ») ;
pampré (Belleau, Ronsard) ; parrins (Belleau, Ronsard x
2) ; part (Du Bellay,
Ronsard) ; perleux (Belleau, Ronsard) ; pied (Belleau x 2,
Du Bellay, Ronsard x 3,
« Triomphe de Henry » x 2) ; pipeau (Belleau, Ronsard) ;
piperesse (Belleau,
Ronsard) ; plaincte (Belleau, Ronsard) ; plumeux (Belleau,
Ronsard) ; poiser
(Amyot, Ronsard) ; poissonneux (Belleau, Ronsard) ; porte,
en composition
(Ronsard x 8) [131] ;
poudriere (Belleau, Du Bellay) ; poulmon (Belleau,
Ronsard) ;
pourprin (Belleau, Ronsard) ; poutre (Belleau x 2,
Ronsard) ; printanier (Belleau,
Ronsard). Comme nous l'avons déjà dit [132], la
très grande majorité des additions de l'édition de
Poille concernent la langue littéraire et portent, dans la plupart des cas, l'indication du
nom de l'auteur ou texte cité. Plusieurs items « anonymes » peuvent
être identifiés
lorsqu'ils sont répétés à un autre endroit du dictionnaire. C'est en
particulier le cas du
« Triomphe de Henry » ; les extraits que le lexicographe tire de cet ouvrage
sont
souvent répétés sous les différents mots clefs qui les composent. Par
exemple : « Floquarts de verd laurier » s.v. Floquarts « Feston ou floquart de verd laurier. T. d. H. » s.v. Feston « Vn flocart de laurier assemblé d'vn tissu de soye verte rengé
de fil d'or. T. de H. » s.v.
Ranger « la garniture du harnois grauee, doree, assouuie de frange » s.v.
Assouvi « la garniture du harnois grauee, doree, assouuie de franges, houppes, &
cordons de
soye, si bien conduits & menez qu'il n'y auoit que redire. T. de H. » s.v.
Conduire « Burin, la garniture d'vn harnois bien doree, & trauaillee au
burin » s.v. Burin « La garniture d'vn harnois bien trauaillee au burin. T. de H. » s.v.
Travailler « Cesariane, cheueux crespis à la Cesariane » s.v.
Cesariane « Cheueux crespus à la Cesarienne » s.v. Cheveux « Crespir, cheueux crespis à la Cesarienne. T. de H. » s.v.
Crespir Pour d'autres auteurs, on trouve : « Gabbia ou gatta pour hune » s.v. Gabbia « Gatta ou gabbia. pour hune » s.v. Gatta « Hune, autrement nommee Gatta, ou Gabbia, Gueuarre » s.v.
Hune « les cerfs se brunissent leurs testes, les vns aux charbonnieres, les autres en
l'ardille,
en terre rouge, & autres lieux » s.v. Ardille « Charbonniere, pour charbonnerie. Fouil. » s.v. Charbonniere Parmi les sources importantes, c'est-à-dire souvent citées, il y en avait deux
qui
posaient, au départ, un problème d'identification. Sur les 354 mentions du
« Triomphe
de Henry », 316 sont données sous la forme « T. d. h. »,
« T. d. H. » ou « T. de H. » Il
y a quelques cas où « T. » ou « H. » est plus
développé : « Tr. »,
« Triom. »,
« Triomp. », « Triomph. » ;
« Hen. », « Henr. »,
« Henry ». Les formes les plus
complètes, « Triomph. de Henr. » et « Triom. de
Henry », sont employés une fois
chacune, respectivement s.v. Renoüer et Bizeté. Une deuxième clef
importante pour
l'identification du texte utilisé par Poille est donnée s.v. Ducal :
« Catherine de
Medicis faisant son entree à Rouen, portoit sur vn riche cuffion d'or vn
chapeau ducal emplumassé de blanc. T. d. h. » [132a] L'autre cas
problématique est
présenté par les occurrences de « B. »,
« Bel. » et « Bell. » A priori, ces notations
abrégées correspondent, soit à « Bellay », soit
à « Belleau ». Nous en avons pu
résoudre plus de la moitié, soit en comparant les différentes impressions de
Poille entre
elles (une impression peut donner une forme plus complète qu'une autre), soit en
comparant différentes occurrences textuelles d'un même item (un seul cas :
« Bell. »
s.v. Cercher = « Bellay » s.v. Chercher), soit en consultant Huguet et
Marty-Laveaux,
soit tout simplement à l'aide du contexte (« Du Bell. » (1
occurrence), « B./Bell. sur
Rons. » (3), « Rons. Bell. Bell. » (1)) [133]. À l'occasion, c'est l'édition de Poille elle-même qui identifie la source
non déclarée
d'un item du texte reçu. À la fin du premier alinéa s.v. Brosser
(« BROSSER, c'est
courir à trauers le bois sans regarder à rien qui puisse empescher le cours
du cheual, mot de venerie » dp. DFL 1564), Poille ajoute :
« Sont les paroles de
Muret sur Rons. » ; de même, il joint à un long paragraphe s.v.
Pandore (dp. DFL
1564, avec ajouts de S 1599) cette remarque : « Tout ce narré de
Pandore est pris
de mot à mot de Muret sur Rons. » ; le commentaire sur
nepenthe chez Ronsard
(s.v. Nepenthe dp. DFL 1564) est attribué par Poille à
« Muret sur Rons. » Du
Fouilloux est identifié comme l'auteur d'un paragraphe s.v. Souillard (dp.
DFL 1573)
sur un chien donné à Louis XII, ainsi que la source d'items s.v. Defenses, Laictee,
Meute, Nez, Relais, Viandy (tous dp. DFL 1573). Une autre source d'ajouts non avouée est l'édition du GDFL de
Baudoin 1607. Dans
cette catégorie, nous avons relevé les items suivants : aethiopis
« herbe », ambre
gris, ambres « sorte de saulle »,
barbier « poisson », barbillons
« maladie »,
barnacles « certain oyseau », basilic d'eau,
basilic sauvage [134],
baveuse
« poisson de mer », bernard l'ermite, bezar
« sorte de pierre », bysse « lin [...]
laine », bysse d'eau, calibre
« bouche [...] de baston à feu »,
calibre (homme
de bas ). « [...] vn nombre infini de Phrases & façons de parler, cueillies
és escrits des plus
approuués Autheurs, tant Historiens & Poëtes, que des anciens Romans
[...] » Selon la division tripartite de Poille, on pourrait proposer, à titre d'exemple, le
classement suivant des « plus approuvés auteurs » qu'il nomme dans ses
additions [135] : a) « historiens » : Amyot [2], Boaistuau [10], Comines [13], Du Fouilloux
[15], Froissart [16],
Guevara [18], Lipse [19], Lizet [20], Mornay [23], Savigny [30], Seyssel [31], Tacite [32],
« Triomphe de Henry » [34] ; b) « poètes » : Tabourot [1], Aristénète [3],
Baïf [4], Du Bartas [5], « Bell. » [6], Du Bellay
[7], Belleau [8], Colet [12], Garnier [17], Marot [21], Des Masures [22], Muret [24], La Peruse
[26], Ronsard [29], Tyard [33], Virgile [37] ; c) « anciens romans » : Herberay [14], Eulenspiegel [35], Rabelais
[28] [136]. Pour ce qui est de la nature du vocabulaire signé du nom d'une source, elle est avant
tout littéraire : formes (graphiques, prosodiques), synonymes,
référents [137]. Les
auteurs
les plus cités à cet égard, et dont c'est le rôle essentiel, sont Belleau,
Du Bellay et
Ronsard (plus Muret, commentateur de celui-ci) ; à ceux-ci il faut ajouter les sources
mineures Baïf, Garnier et Tyard [138].
Parmi les autres auteurs ou textes cités au moins
dix fois, Amyot [139] et
Boaistuau [140] illustrent la langue
générale (mots,
formes,
acceptions) ; de même, Herberay, avec une certaine concentration sur les mots ayant
trait au combat et à la navigation [141] ; le
« Triomphe de Henry » est beaucoup utilisé
pour le vocabulaire caractéristique d'un grand faste costume, ornement, attelage,
constructions, combats de mer, etc. [142] ;
le vocabulaire de la vénerie est surtout illustré
par Du Fouilloux [143] ;
Guevara
contribue
plusieurs termes de marine [144] ;
à
Lizet on
doit quelques termes de droit [145]. Les ajouts de Poille sont en très grande partie des alinéas-items courts :
mots, formes,
parfois syntagmes. Seuls les noms du « Triomphe de Henry » et, dans un
degré
moindre, Du Fouilloux signent typiquement des citations de deux ou trois lignes.
2.4.1.2.3. Régionalismes
2.4.1.3. Variantes, formes rares, synonymes et antonymes
2.4.1.4. Catégorie grammaticale
2.4.1.7. Exemples
2.4.1.8. Syntaxe
faire ramer vn vaisseau. Rons.
Voir vn nauire ramer. Rons.
Galeres rames, Rons. »
Respirer vn air. Amiot.
Respirer, Actif comme le respirer de la mort pour sauuer. Amiot.
Respirer quelqu'vn d'vn danger. Amiot.
Vie respiree de mort. » [117]
2.4.1.9. Langue et référents littéraires
Trait certain, pour qui frappe & assene iustement & sans faillir.
Rons.
Certaines mains en la mesme signification. Rons.
Certain Archer. Rons. »
Prime barbe.
Prime excellence. Bellay.
Prime vol. Bellay. » [119]
2.4.2. Sources
2.4.2.1. Identification
Nombre d'auteurs/textes : 37 [147]
Nombre de mentions total : 4356
1. /accors/ (1)
« Obereaux & mouchets de noblesse. Des Accors » [l'item vient des
Bigarrures (v. Hug)] ; =
écrivain français, XVIe s. ; BN : TABOUROT
(Étienne), seigneur Des Accords : Les Bigarrures
du seigneur Des Accords, 1583 + 1584, 1585, 1594, 1603, etc.
2. /amiot/am/ (461)
« en la vie de Fab. Max. » (1), « Ant. » (1),
« Opusc. » (1) ; BN : PLUTARQUE : Les Vies des
hommes illustres grecs et romains, comparées l'une avec l'autre, par Plutarque [...]
translatées par M. Jacques Amyot [dont vies de Fabius Maximus et Antonius],
1604-1610 ; Opuscula Plutarchi, trad. en fr. : Les OEuvres morales
et meslées
de Plutarque, translatées du grec en françois, par Messire Jacques Amyot,
1572 + 1574,
1575, 1579, 1587, 1604, etc. ; [cf. Stoer, 2.1.5.3.2] [147a]
3. /aristenet/ (1)
= écrivain grec, IVe s. ; BN :
ARISTÉNÈTE : Les Epistres amoureuses d'Aristenet, tournées
de grec en françois, par Cyre Foucault, sieur de La Coudriere, 1597
4. /baif/ (16)
« Mimes » (7) ; = poète français, XVIe
s. ; BN : BAÏF (Jean-Antoine de) : Mimes, enseignemens
et proverbes de J. Antoine de Baïf, 1576 + 1581, 1608
5. /bartas/ (1)
« premiere sepmaine » ; [voir Stoer, 2.1.5.3.2]
6. /b/bel/bell/ (46)
= Du Bellay [7] ou Belleau [8] ; occurrences non résolues
7. /bellay/bell/ (393)
« Estrene au Seigneur de la Haye » (1), « sa mie olive » (1) ;
= poète français, XVIe s. ; BN : DU
BELLAY (Joachim) : L'Olive et quelques autres oeuvres poetiques [...]
cinquante sonnetz
à la louange de l'Olive, 1549 ; OEuvres françoises
[contenant « Au Seigneur Rob. de La
Haye, pour Estrene »], 1569 + 1573, 1574, 1575, 1584, 1592, 1597
8. /belleau/b/bell/belle/ (618)
« sur Rons. » (10) ; = poète français, XVIe
s. ; BN : BELLEAU (Remy) ; BN : RONSARD (Pierre
de) : OEuvres de Ronsard, 1560, t.I [...] Amours, divisés
en
deux parties, la première
commentée par M. A. Muret, la seconde par R. Belleau + 1567, 1571, 1572-3, 1578, 1584,
1587, 1592, 1597, 1604
9. /bible/ (2)
10. /boisteau/boist/ (70)
= conteur, orateur et traducteur breton, XVIe s. ; NU : BOISTEAU
(Pierre) voir BOAISTUAU
(Pierre) ; BN : BOAISTUAU (Pierre) ; [cf. P : « Obstetrices.
Boist. » ; Gdf : « le genre humain
periroit [...] sans l'amitié des obstetrices et nourrices » Boaystuau, Hist. des
princes, 1579,
157v ; repris par Hug]
11. /bris/b/ (2)
« I. de Bris » s.v. Fortement ; « I. de B. » s.v.
Renardie ; = ? ; [cf. Cior : BRIS (Nicolas de),
Institution a porter les adversitez du monde, Paris, 1542 ; cité par Gdf
s.v. Effemination]
12. /colet/ (2)
« Claud. Colet » (1) ; = poète et romancier, XVIe
s. ; BN : COLET (Claude)
13. /commine/ (1)
« Philip. de Commine » ; = chroniqueur et homme politique,
XVe-XVIe s. ; BN : COMINES
(Philippe de, seigneur d'Argenton) ; [cf. P : « Hardiment, pour hardiesse.
Philip. de Comines » ;
Gdf (4,421) : « hardiment «hardiesse» [...] «Et jamais n'eut hardyment
de partir de Naples» »
Commynes, Mém.]
14. /essars/ess/essa/essar/essarts/essarz/ (135)
« amad. » (1) ; = traducteur français, XVIe s. ;
BN : HERBERAY (Nicolas de), sieur des Essars :
Amadis de Gaule, trad. de l'esp. à partir de 1524
15. /fouilloux/fouil/fouill/fouillous/ (96)
= écrivain cynégétique, XVIe s. ; BN : DU
FOUILLOUX (Jacques) [147b]
16. /froissard/ (1)
= historien français, XIVe s. ; BN : FROISSART
(Jean)
17. /garnier/gar/garn/ (15)
« Garn. Cornel. » (1) ; = poète tragique français,
XVIe s. ; BN : GARNIER (Robert) : Cornelie,
tragedie, 1574
18. /guevarre/guevar/ (17)
« Epist./Epistres dorees » (5) ; = historien espagnol, XVIe
s. ; BN : GUEVARA (Antonio de) : Les
Epistres dorées, moralles et familieres de don Antoine de Guevare [...] Trad.
d'espagnol en françoys par le seigneur de Guterry [...] Avec un Traité
des travaux et
privileges des galeres [...] trad. d'italien en françois par Antoine Du
Pynet, 1558-1560
+ 1588, etc. ; Quatriesme et dernier livre des Epistres dorées trad. de l'italien
d'Alfonse
Ulloa par Jean de Barraud, 1584
[Les douze items non précisés viennent du Traité des
galeres] [147c]
19. /lipsius/ (1)
« sur tacite » ; = humaniste, né en Brabant, XVIe
s. ; BN : LIPSE (Juste) : Ad annales Corn.
Taciti liber commentarius, sive notae, 1581, etc. ; éd. Tacite,
Opera omnia quae exstant,
1581, etc.
20. /lizet/liset/ (12)
= magistrat, XVe-XVIe s. ; BN : LIZET
(Pierre)
21. /marot/ (3)
« en son Enfer » (2) ; = poète français, XVIe
s. ; BN : MAROT (Clément) : L'Enfer de Clement
Marot [...] item aulcunes ballades et rondeaux, 1540, 1544
22. /masure/masur/ (2)
« en Virgile » (1) ; = poète et traducteur français,
XVIe s. ; BN : DES MASURES (Louis) : trad.
Virgile, Énéide, 1552, 1560
23. /mornay/ (1)
= politique et polémiste réformé,
XVIe-XVIIe s. ; BN : MORNAY (Philippe de)
24. /muret/m/mur/ (63)
« sur Rons. » (56) ; = humaniste français, XVIe
s. ; BN : RONSARD (Pierre de) : Les Amours de
P. de Ronsard [...] commentées par Marc-Antoine de Muret, 1553
25. /nebrissensis/ (1)
= grammairien et lexicographe espagnol, XVe-XVIe s. ;
BN : ANTONIO de LEBRIJA (Elio)
26. /peruse/ (1)
« Mensonge, f. g. Peruse en sa chanson. Ayard. » ; = poète
angoumois, XVIe s. ; BN : LA PERUSE
(Jean Bastier de) ; [dans ses OEuvres (1573, rééd. 1867) la
Chanson « Puis que les yeux »
contient une occurrence de mensonge f.]
27. /poille/ (1)
« Avier, pour donner vie, faire devenir en vie. Poille » ; = ? ; [cf.
BN : POILLE (Jacques) :
OEuvres, 1623 ; POILLE (Jean-Daniel) : Quatrains,
1604 ; l'auteur des additions de cette éd. du
GDFL est Guillaume Poille]
28. /rabelais/rabelays/rabelet/ (4)
« en son prologue » (2) ; = écrivain français,
XVIe s. ; BN : RABELAIS (François) : Prologues du
Pantagruel et du Gargantua
29. /ronsard/r/ron/rons/ronsart/ (2014)
« Disc. » (1), « Eleg. » (1), « Fran. » (1),
« Hymn. » (1), « od./Odes » (3), « Poem./poëm. »
(11) ;
BN : RONSARD (Pierre de) ; [cf. Belleau [8], Muret [24] ; voir Baudoin,
2.2.1.6] [147d]
30. /savigny/ (1)
« en la Geographie de ses Arts liberaux » ; = savant encylopédiste,
XVIe s. ; BN : SAVIGNY
(Christofle de) : Tableaux accomplis de tous les arts liberaux, 1587
31. /sessel/ (1)
= historien français, XVe-XVIe ; BN :
SEYSSEL (Claude de)
32. /tacite/tacit/ (4)
« Le Transl. de Tacite » (1), « celuy qui a tourné Tacite »
(1), « Celuy qui a translaté Corneil
Tacite [...] au 5. livre des Histoires » (1) ; = historien latin,
Ier-IIe s. ; BN : TACITE (Publius
Cornelius Tacitus) : Les OEuvres de C. Cornelius Tacitus [...] à
sçavoir : les Annales et
Histoires [traductions anon. (prob. Etienne de La Planche et Claude Fauchet), 1582 ;
+ 1599
(par P.D.B.)] ; [cf. Lipsius [19]]
33. /tyard/thiard/thiart/thyard/thyart/ (12)
« vers Lyriques » (1) ; = poète français,
XVIe s. ; BN : TYARD (Pontus de), seigneur de Bissy :
Erreurs amoureuses [...] plus un livre de Vers liriques, 1555 ;
Les OEuvres poetiques
[dont un livre de Vers liriques], 1573
34. /triomph/t/tr/triom/triomp/ (354)
« de Henry » ; = BN (Cat. de l'hist. de France, t. 10) : Cest
la deduction du sumptueux ordre
plaisantz spectacles et magnifiques theatres dresses, et exhibes par les citoiens de
Rouen [...] A la sacree Maiesté du Treschristian Roy de France, Henry
second [...] Et à
Tresillustre dame, ma Dame Katharine de Medicis, La Royne son espouze, lors de
leur triumphant ioyeulx & nouvel aduenement en icelle ville, Qui fut es iours de
Mercredy & ieudy premier & second iours d'Octobre, Mil cinq cens cinquante
[...],
Rouen, chez Robert le Hoy Robert & Iehan dictz du Gord, 1551 [Rés. 4°
Lb31 25] [Rés. 4° Lb31
25. A] [147e]
35. /ulespiegle/ (1)
« le Roman d'Ulespiegle » ; NU : s.v. Eulenspiegel :
Ulenspiegel. De sa vie de ses oeuvres et
merveilleuses adventures [...] Translate [...] de Flamant en
Francoys, [1532] ; L'histoire
joyeuse et recreative de Tiel Ulespiegle [...] traduit de flameng en francois,
[1571] ;
BM : EULENSPIEGEL, Tyll : Tiel Ulespiegle, de sa vie, de ses faits et
merveilleuses
finesses [...] translaté de Flament en François, [1625] +
1636
36. /vair/ (1)
« du Vair » ; = magistrat, moraliste,
XVIe-XVIIe s. ; BN : DU VAIR (Guillaume)
37. /virg/ (1)
« AEne. » ; [cf. Masure [22] ; voir Stoer, 2.1.5.3.2]
Poille a tendance à n'ajouter que des mots autorisés. S'il donne geografiquement, c'est surtout parce qu'il l'a noté dans « Triomphe de Henry » ; les autres membres de la même famille lexicale (mots en geograph-/geograf-) manquent à la nomenclature du dictionnaire. Certaines interprétations sont avancées avec précaution, accompagnées de qualifications telles que « il semble que », « semble estre », « comme je croy », « comme je pense » :
« Aubin d'oeuf. Il semble que Rons. aye pris l'aubin pour le moyeu iaune de l'oeuf »
« BARRETE, il semble que Rons. l'aye voulu prendre pour le rebras, ou quelque autre partie de chappeau ou bonnet »
« S'aherder, pour s'appuyer comme ie pense. Baif en ses mimes »
« Tymbre, comme ie croy, est le tuyau d'vn armet dans lequel se met le pennache Bellay »
« Veruain de pescheur, pour verueau comme ie croy. Belleau » [148]
Les ajouts de Poille sont typiquement présentés en courts alinéas dépassant rarement deux lignes [149]. Lorsque plusieurs informations concernent un même mot, elles sont le plus souvent données dans des alinéas successives, suivant en cela la méthode héritée du Dictionaire françois-latin ; par exemple :
« Affoler pour faire deuenir fol, pour affolir. Amiot.
Affoler pour offencer. Amiot.
Affoler, rendre fol, furieux ou ravi, & transporté d'esprit. Rons.
Affolé, estre affolé de quelque chose pour en deuenir fol.
Amiot. »
« Assortir, & comparer. Amiot.
Assortir, de tallonniers ses talons assortit. Rons.
Assortir, ie ne refuse le partis que Monsieur m'auoit assorti. Bell.
Assortir, la double pannache sur le chanfrain assorti de diuerses
couleurs. » [150]
Il y a en revanche des cas où une suite d'alinéas correspond à une séquence informationnelle unitaire :
« Chasse de bouton deuote. Rons.
C'est la reuetiere barbelee, en laquelle le bouton est enclos. »
« Constant, rien ne demeure constant en ce monde, ains tout se change &
rechange. Rons.
Deux belles comparaisons à ce propos dans ses poem. » [151]
Le nombre d'alinéas ajoutés par Poille est sujet à plusieurs facteurs qui l'amplifie :
a) répétition d'une citation sous différents mots qui la composent : « vn chapeau ducal emplumassé de blanc. T. d. h. » s.v. Ducal, Emplumasser [152] ;
b) répétition d'une même information concernant plusieurs termes d'une classe : « Des rubis l'escarboucle est en excellence : le premier le balays le second le rubis : le tiers la spinelle : le quatriesme & le grenad est le dernier. Belleau » s.v. Balays, Escarboucle, Grenat, Rubis, Spinelle [153] ;
c) répétition d'une forme marquée sous la forme canonique et la forme marquée : « Ay' pour aye d'auoir. Bellay » s.v. Avoir, Ay [154] ;
d) répétition d'un item au même endroit : « Somme, pour somne. Rons. // Somme, pour somne, Somnus, Rons. » [155] ;
e) répétition d'un item hérité : « Capeline. Rons. » (déjà dans S 1605).
Poille offre un petit nombre de distinctions parasynonymiques, tantôt signées, tantôt non, explicites :
« Litiere en estables, fourages és rateliers & prouuende és mangeoires » s.v. Litiere, Prouvende [156]
« Oeilletures, sont ouurages & broderies qui se font dessus des petits fers pour enleuer la besongne, & puis on les retire. Il y a difference entre oeilleture & relief parce que relief est plus haut que l'oeilleture, & que l'oeilleture ne s'esleue par dessus d'autre, & qu'au dessous il n'y a point d'autres enrichissemens : mais sous le relief il n'y peut auoir de la guipure ou de la canetille : Et d'ailleurs rien ne reste au dessous de l'oeilleture, mais par dessous le relief on y laisse pour l'enleuer du fil, ou de laine, ou du drap, ou du bois, en aucuns lieux, comme en Angleterre, & l'or ou autre matiere appliquee dessus est appellee de relief T. de Henr. »
« Port, haure, & goulphe, different, Les ports sont lieux à l'abri & hors des vents & hors de tout peril & danger, La demeure des nauires peut estre seurement en vn haure, mais non si certainement qu'en vn port : mais elle est tousiours douteuse & perilleuse au goulphe. Voyez Sauigny en la Geographie de ses Arts liberaux. 22. »
« Quester & chasser different, on queste premierement, & on chasse Fouil. »
« Tertre, les tertres sont plus bas & deprimez que les montagnes, Mur. sur Rons. »
ou en renvoi :
« La difference qu'il y a entre souef & doux. Amiot » s.v. Soüef
« lieux, voyez, & routes differentes, Fouil. » s.v. Voyé
Dans un très grand nombre d'items comportant une variante formelle, un synonyme, une définition, une variante syntaxique ou un changement de catégorie grammaticale ou sémantique, le mot-adresse est relié à l'information par le mot pour, qui a dans cette fonction une fréquence d'environ 1300. Par exemple :
a) variante [fréquence 735] :
« Aboyer pour abayer. Rons. Disc. »
« BAVOLER, pour Bas-voler. Belleau »
« Caparenson, pour caparanson »
« Damoisels pour damoiseaux. Des Essars »
« El', pour elle. Rons. & du Bellay »
b) synonyme [339] :
« Fame, pour renommee. Bellay »
« Gabbia ou gatta pour hune »
« Halener pour hanter, fleurer, cognoistre, Amiot »
« IA pour adonc, alors. Rons. »
« Lente espesseur pour gluante, grasse. Belleau »
c) définition [172] :
« Mantelet pour petit manteau. Amiot »
« Naufrage, pour vn qui a faict naufrage. Rons. »
« Outrance pour force ou impetuosité extreme & furieuse en bonne part. Rons. »
« Pannonceau. Rons. pour creste de heaume »
« Rapporteur pour delateur de crime. Bellay »
d) syntaxe [46] :
« A haste pour en haste ou à la haste. Rons. Poem. »
« Chercher exercer sa fureur, pour à exercer ou d'exercer. Belleau »
« Deuiser le fait d'vne accusation, pour deuiser du fait &c. Amiot »
« Sinon pour sinon que. Rons. »
« tomber quelqu'vn pour le faire tomber, des Essars »
e) synecdoque, hypostase, variation de genre [8] :
« Amours au plur. pour amour sing. Rons. »
« Beau, substantiué, Mon beau pour ma beauté. Rons. »
« Cholere, du mas. gen. Garn. Cornel. [...] le colere ialoux, pour la colere ialouse »
« Metal, espece pour genre. Rons. »
La copule voyez est utilisé une centaine de fois pour renvoyer à une information concernant le signifiant, le signifié ou un cooccurrent :
a) renvoi à une variante formelle [51] :
« Cognace, voyez coignasses. Belleau »
« Coignasses, voyez cognace. Rons. »
« Descoeuure, voyez decoeuure, Descoeuure pour decoeuure, Rons. »
« Vangeresse. Rons. voyez vengeresse. Belleau »
b) renvoi à une forme analogue [3] :
« Abbaissons pour abbaissions, voyez pensons »
c) renvoi à l'élément formel de base [4] :
« D'oeil, pour d'vn oeil, voyez oeil » s.v. Dea...
« Greslette. Rons. voyez Grelle »
d) renvoi à un synonyme [27] :
« Corsia pour tillac, voyez tillac »
« Gantelee, fleur, voyez cassendrette »
« Verges pour entenne. Bellay. voyez entenne ou Antenne »
e) renvoi à un analogue sémantique [1] :
« Desir, voyez content // L'homme qui tousiours desire n'est iamais heureux. Rons. »
f) renvoi au contraire [6] :
« Prosperité voyez aduersité voyez aussi heur ou malheur »
« Vieillesse, voyez Ieunesse »
g) renvoi au terme générique [1] :
« [Grenat] La moindre espece des rubis, voyez rubis »
h) renvoi au latin [2] :
« Greniller, pour grediller les cheueux, voyez le Latin, acus »
« Iact, voyez le Latin, iustitia »
i) renvoi à un autre élément du syntagme [5] :
« Bec de Corbin, voyez Corbin »
« Chapeau ducal, voyez ducal »
Si la plupart du temps Poille se contente de relever sans commentaire chez les auteurs des graphies ou des constructions syntaxiques qui n'obéissent pas à la norme (type « Salamandre pour salmandre. Rons. », « Deuiser à quelqu'vn pour auec quelqu'vn. Rons. ») [157], dans une quinzaine d'items il fait une remarque critique à ce propos ; une lettre ou un mot a été « oublié », « obmis », « mis superflument », « superflument repeté », est « superflu », « abondant », un auteur emploie « l'ancienne façon de parler » :
« S. oubliee en la seconde per. du Sing. de l'Ind., comme tu environne pour tu environnes. Rons. »
« La, oublié, en fleur de ses ans, pour en la fleur. Rons. »
« Il, obmis, Rons. auiourd'huy faut que i'aueigne »
« S. mise superflument pour la rime en la 2. per. du Sing. de l'Ind. comme soulages la fortune pour soulage. Rons. »
« Que, superflument repeté. Belleau // Et l'ont feru que sagettes que careaux plus de quarante »
« De, abondant, comme il me semble de voir, pour il me semble voir. Bellay »
« E. mis à la fin de la premiere personne de l'imparfait d'vn verbe à l'ancienne façon de parler, comme ie tenoye pour ie tenoy, de tenir. Rons. »
Poille utilise un certain nombre de termes linguistiques ou lexicographiques :
mot [fréquence métalinguistique 39]
diction [1]
terme [12]
dim./diminut./diminutif [3]
nom [22], dont nom propre [1], nom subst. [1]
subst./substantif n.m. [9]
passif (en parlant d'un subst. ou d'un adj. : « Rigueur, passif pour peine, tourment, douleur » ; cf. actif ci-dessous) [2]
g./gen. [75]
f./fem./foem./foeme./foeminin [48]
m./mas./mascul./masculin [50]
sing./singulier adj. et n.m. [12]
plur./pluriel/plurier n.m. [11], pluriel adj. [1]
adject./adjectif n. [86], adj. (« partic. adiect. ») [1]
substantivé [1]
actif (en parlant d'un adj. : « Criminel [...] Tel mot François est actif & passif, comme criminel pour coulpable, & Lieutenant criminel qui punist les crimes ») [1]
verb./verbe [16]
part/partic./participe [3]
per./pers./personne [7]
actif (verbe) [18]
passif (verbe, participe) [4]
neutre passif [8], neutre [2]
ind./indic./indicatif [7]
subjunctif [1]
temps [2]
present [4]
futur [1]
imparfait [1]
imp./imper. [8]
ad./adverbe [3]
exclamation [2]
maniere de parler [2]
proverbe [2]
prononciation (dans cit. de « Triomphe de Henry » : « vne prononciation qui est d'vn accent bien pointé ») [1]
accent [1] v. prononciation
pointé [1] v. prononciation
aspiree [5], aspiration [2]
mangé/mangee (h « par la voyelle precedente », voyelle finale « par la voyelle subsequente ») [10]
syll./sill./silla./syllab./syllabe [84]
monosylabe [1]
sincopé [1]
voyelle/voyele [7]
escrit v. [4]
accenté (lettre) [1]
construction [2]
abondant (mot) [2]
obmis (mot) [2]
oublié (mot) [4], oubliee/oubliée (lettre) [3]
superflu (mot) [1], superflument (mot, lettre) [2]
signifie [5], signification [2]
proprement [8]
commun [2], communement [3]
contraire [5]
en mauvaise part [2], en bonne part [2]
menace [1]
composée (diction ) [1]
mot "adresse de macrostructure" [1] (s.v. Sale : « voyez Nebrissensis au mot, salio »)
Le style laconique de Poille rend certains contextes ambigus. Lorsque l'item existant contient plusieurs éléments autonymes et que l'ajout ne comprend qu'une référence de source, l'identification de l'autonyme concerné n'est pas claire ; par exemple :
« [Ailette, ou Ailerette, ou Aileron] Rons. »
« [ARROY, En bel arroy] Rons. »
« [ESPANIR, ou ESPANOVIR, La rose s'espanit] Rons. » [158]
« [FORMAGE, Cherchez Fourmage] Belleau »
« [Fourmage [...] Aucuns [...] disent fromage] Belleau »
« [GVARIR [...] Plusieurs escriuent & prononcent Guerir] Rons. »
« [MEVTE [...] Aucuns l'appellent Emeute [...] ou Esmeute] Fouil. »
« [NOVEL, voyez Noel] en deux syllab. Rons. Bellay & Belleau »
« [Piolé [...] Ronsard, Voyez Riolé] Rons. »
Le cas contraire est rare :
« [Oncques mais, ou oncques puis] Oncques puis. Rons. »
Cette même concision donne parfois des informations que l'on doit qualifier d'insuffisantes : soit, par exemple, qu'il manque une explication ou un renvoi (« il y a difference entre golfe, port & haure » s.v. Golfe) [159], soit que pour toute explication on renvoie à la compétence de l'utilisateur ou à un autre dictionnaire virtuel (« Iact, voyez le Latin, iustitia ») [160]. En revanche, il y a un petit nombre de formulations lourdes :
« Descoeuure, voyez decoeuure, Descoeuure pour decoeuure, Rons. »
« Greslette voix. Rons. // Greslette. Rons. voyez Grelle »
plus simples auraient été :
* « Descoeuure, pour decoeuure. Rons. »
* « Greslette voix. Rons. voyez Grelle »
La place dans la macrostructure des formes marquées varie : elles sont mises, tantôt dans l'article de la forme canonique, tantôt dans un article indépendant. Ainsi, pour les formes fléchies, on trouve :
« Auous, auez vous. Rons. // Ais que ie n'ais, pour que ie n'aye, Belleau // Ay'nt, pour ayent d'auoir. Rons. // Ay' pour aye d'auoir. Bellay » s.v. Avoir, mais « Ay, pour aye. d'auoir. Bellay // Ay'nt pour ayent d'auoir. Rons. » s.v. Ay
« Vueille, de vouloir. Bellay // Qui la voulust forcer, pour qui l'eust voulu forcer. Belleau // Vousissent de vouloir, pour voulussent. Des Ess. » s.v. Vouloir, mais « Ie vueil, pour ie veux & vouloir, Rons. » s.v. Veuil et « Ie vueille pour ie veux de vouloir. Rons. & Belleau, sans rime » s.v. Vueille
Pour l'article défini élidé + nom :
« L'egalité & iustice. Amiot » s.v. L'egalité
« L'estrade, Baif en ses mimes » s.v. L'estrade
« L'ouaille, le bestail & l'ouaille » s.v. Loia... [sic]
mais ailleurs :
« L'Aire du Croissant. Rons. » s.v. Aire
« L'ambient d'vne place, Amiot » s.v. Ambient
« L'eau & le feu principes de toutes choses, & les seigneurs de ce monde, Rons. » s.v. Eau
Pour les verbes pronominaux :
« S'aiser tant qu'on peut pour se faindre de l'aise soymesme Amiot » s.v. S'aiser
« S'asperer voyez asperer » s.v. S'asperer
« S'yurer, pour s'enyurer. Rons. » s.v. S'yvrer
à côté de :
« S'aborder, mais quand ma nef de s'aborder est preste. Rons. » s.v. Aborder
« Asperer, s'asperer contre quelqu'vn Des Essars » s.v. Asperer
« S'entreconuier, Amiot » s.v. Entreconvier
« S'exploicter, se haster » s.v. Exploicter
« S'yurer pour s'enyurer. Rons. » s.v. Yvrer
La consultabilité de la macrostructure souffre dans l'édition de Poille des très nombreux cas de mauvais classement des ajouts, comme par exemple : « Bruisent, les mers bruisent, pour bruyent. Amiot » (deuxième alinéa s.v. Bruit) et « Bruire, la mer ne bruit touiours son Ire, Bellay // Bruire le nom de quelque Grand. Rons. » (deux colonnes et demie plus loin, toujours s.v. Bruit) ; ou les séquences confuses du type :
« Crespir, cheveux crespis à la Cesarienne. T. de H.
Crespelu. Bellay.
Crespir, des franges & houppes de soye crespis de fil d'argent traict. T. d.
Henr.
Cresper. Belleau.
Crespelé. Bellay.
Crespelé. Rons.
Crespelet. Rons.
Crespe, adiect.
Crespu. Rons.
Crespillons. Rons.
Crespe, f. g. La crespe de soye. »
D'autres additions, généralement mal placées, sont simplement redondantes : l'item-mot « } Brayes » (placé d'après sa forme superficielle à la suite de BRAIRE-BRAYEMENT) n'ajoute rien à l'article existant BRAYES ; de même, « } Brusc » (s.v. Bruant-Bruthier) est rendu redondant par l'ajout correctement classé « } Brusc, pour vaillant, braue, & fort » ; « } Capeline. Rons. » ne fait que répéter des informations contenues dans l'item existant qui le précède (« Capeline [...] Ainsi dit Ronsard [...] ») ; « } Forbannir, bannir » (placé après FORBEU) répète « FORBANNIR, c'est à dire bannir [...] ».
Le caractère monolingue de la contribution de l'édition de Poille se manifeste surtout dans ses ajouts, mais aussi, de façon moins évidente, dans ses quelques suppressions. Plusieurs mentions de sources pour les équivalents latins sont ainsi tues ; par ex. Horace s.v. Blesme ; Martial s.v. Boulengerie ; Persius s.v. Chienne ; Ovide s.v. Ciel ; Virgile s.v. Avantportail, Bassin, Baston, Blé, Chair, Chemin, Labeur.
Le texte de Poille contient de nombreuses fautes d'imprimerie ; par exemple, sous la lettre C : Annot pour Amiot s.v. Catarre ; vudier pour vuider s.v. Cois ; l'a pour la s.v. Comite ; commad pour command (x 2) s.v. Commander ; iamages pour images s.v. Conduire ; carallaire pour corallaire s.v. Corallaire ; couroyers pour courroyes s.v. Courroyes ; cournee pour courvee s.v. Couvee ; crenelle pour crevelle s.v. Crevelle ; ec pour ce s.v. Cueillir ; indie ce pour indic. s.v. Cueillir ; forpuise pour forpaise s.v. Cuider ; il pour ils s.v. Cuider ; ils pour il s.v. Cuider.
Les différences entre le texte de la première impression (1609) et celui des impressions postérieures (1614-1618-1625-1628) se limitent à quelques changements de vocabulaire, à quelques suppressions ou oublis et à un assez grand nombre de modifications de graphie, dont des corrections, fautes et ambiguïtés. Par exemple, sous les lettres C et D des impressions de 1609 et de 1628, on peut observer les changements suivants, parmi maints autres :
« Calandre, & alouettes » -> « Calendre, & aloüette » (P 1628 met très souvent un tréma sur u vocalique) ; « voy quartel » -> « voyez cartel » s.v. Cartel ; « essayer à prendre » -> « effrayer [...] » s.v. Cheval ; « effroy & retondissement » -> « [...] retentissement » s.v. Despars ; « Condensation. Amiot » -> « Condemnation [...] » s.v. Condamner ; « Decaptiuer, du Bellay » -> « Decapiter [...] » ; « Desboucler la barriere. Rons. » -> « Desboucher [...] » ; « Destourber la volonté de quelqu'vn. Rons. » -> « Destourner [...] » ; « Corpuscule. Am. » -> Ø: ; « Dinne, pour digne. Rons. » -> Ø s.v. Digne ; « Rons. » (nom de source) -> Ø s.v. Craqueter, Davant, Desmentir ; « Belleau » (source) -> Ø s.v. Demeurer ; « Garn. » (source) -> « Rons. » s.v. Cholereur ; « Pline » (source) -> « Pleine » s.v. Daulphin ; « } Desfoulé » -> Ø.
Le nombre d'occurrences (ambiguës) de Bell. (pour Bellay ou Belleau) [161] augmente ; la comparaison des textes de 1609 et de 1628 rend les cas suivants : a) Bellay -> Bell. s.v. Bruire, Cassines, Emboucher, Esbatre, Impossible ; b) Belleau -> Bell. s.v. Bigearre, Clavelee, Descharpir, Emaux, Essimer (« Bel. »), Greve, Meurdrir (« B. »), Ouvrier, Rigueur (x 2), Suc.
« [...] augmenté de plus de six mille dictions ou Phrases Françoises [...] »
« [...] plus ample qu'on ne l'a encor veu [...] »
« I'ay aduisé de marquer à la marge toutes les dictions, ou phrases qu'on y a adiousté de ceste estoille * »
Ajouts de Marquis [162]
Nombre de lignes | 13680 |
Mots de texte | 70637 |
Mots de texte français | 68313 |
Alinéas nouveaux | 6160 |
Alinéas augmentés | 960 |
Alinéas marqués | 6872 |
Les « six mille dictions ou Phrases Françoises » se traduisent par l'addition de plus de six mille alinéas nouveaux et l'augmentation de presque mille autres, augmentation totale effectivement « plus ample qu'on ne l'a encor veu » dans le Grand Dictionaire françois-latin ; 96,5% de ces ajouts sont marqués d'une étoile. Ces ajouts sont aussi de nature plus variée que dans les autres éditions du GDFL.
2.5.1.2. Vocabulaire
2.5.1.2.1. Domaines lexicaux
Le vocabulaire ajouté ou commenté par Marquis couvre une grande
variété de
domaines. Citons : a) architecture, charpenterie, fortification, maçonnerie, menuiserie :
cartoches, cindre,
confortateur, guillochis, jambage, imagerie,
lanterne, rudenter ; corniere,
traisne ;
allee, casemate, contrescarpe, corridor,
esperon, garites, moineaux, parapet,
ravelin ;
amortissements, cul de lampe ; pieces
rapportées, raspe, rudenter,
tiroir ; b) marine : accoursie, affuster, amarer,
apostis, asnes, baisser, bande,
bastard,
cabestan, calle, celeusme, chaluppe,
cheurme, couler, doubler, enchainé,
estage, fanon,
fermeuse, foiniers, fonsets, forçats,
fougon, garrot, godranner, goudran,
guarides,
habaire, hauts-bancs, hurque, isser,
lest, grande marée s.v. Mer, misane,
mouliers,
navire, palamente, pens s.v. Pand, passe
chevaux, piloter, plattis, quille, rabbe,
rambade, ranger, raque, relascher,
scier, tirer au large, toue, et tout s.v. Tout,
varer,
vergues, voile ; c) guerre : barrer, camisade, charge,
chatschateils, desbander, descouverte,
dondaine,
dragée, fondelfes, hurque, langue,
levée, mouton, piece,
recogneüe, rencontre, rendez-vous,
repartir, ribaudiquiers, satrapes, tirer,
volontaire ; d) justice, pratique : congres, parraffe et
parraffer « terme de chiquanoux » s.v. Paraffe,
plus valeur, supplicier ; e) monnaie : blanchir, bouer, brassage,
breve, cippeau, croiseurs, deneral,
descry,
differeur, double, ducaton, elizer,
eschopelleure, flaons, flattir, karolus,
karas, legende,
marqueur, materas, monnoyage, mouffle,
quarreaux, rechausser, seigneuriage,
traicte ; f) orfèvrerie : charniere, coupelle, karas,
vriller ; g) alchimie : blanc, condensation, coupelle,
descension, dissolution (+ dissouldre,
dissoluble, dissolutif), fixation, grenoille,
liquant, materas, sublimation ; h) musique : bourdon, concert, concordant,
discordant, note, passage, passagier,
piece ; i) peinture : carnation, charbonner, grotesque,
imagerie, piece ; j) poésie : epigrammataire, gayetez,
piece ; k) écriture, imprimerie : compositeurs, espreuve,
jambages, lettre, lettrines, quadrats,
reclame, reiglets ; l) religion, théologie : agiographes, celestins,
chantre, choristes, christianisme,
collegiat, commandement, concomitance,
condignement, consulte, convent, convers,
crocé, decret, diacre, entonner,
escole, esglise, feuillantins, foy,
gorgerin, habitué,
heresie, licentié, pille, sandales,
vehicule ; m) médecine, chirurgie : carnosité,
consultations, desesperé, diagredié,
ingrediens,
moly, oculaire, simples ; n) cuisine : lichefrite, tourtiere ; o) jardinage, ménagerie rustique : espaulieres, ortaille,
parterre, tiroir ; p) vénerie, fauconnerie : desfaictes, enceinte,
escu, forpaiser, frie, giste,
ramure, seine,
tire de levriers, voye ; gorger,
remise ; q) oiseaux : bievre, bechee s.v. Bouchee, buse,
canjard, charogneux, colin, colombier,
drapier, duc, egrette, escoufle,
esmerillon, gavereau, gluaux, goiland,
grat, grisard,
harle, harpens, hortolan, houbereau,
huette, jergouer, oiseleur, outarde,
passager,
piette, piocher, prestre, rocherolle,
tadorne, tiers, trachet, vanneau,
vioge, volatile ; r) poissons : albe, arbre, barbillon,
battans, bouchand, brame, branches,
chasseur,
chat de mer, cullier, dauree, eguile,
elloppe, fray, gabot, lamie,
milandre, orphi,
perlons, priste, rouhart, tire,
trible, tromble, vervain. Les marques de spécialisation en « terme/mot de [...] » comprennent les
suivantes : terme d'architecture, de charpenterie, terme/mot
de fortification, mot de menuiserie ;
terme(s) de navire/marine, terme de
galere, terme de matelots ;
terme(s)/mot de guerre,
terme militaire ; terme de justice, de pratique,
de chiquanoux ; terme de
monnoyeur(s)/monnoyes, mot de
monnoyeurs ; terme(s)
d'orfebverie/orfebvres ; terme
d'alchimie, terme spagyrique/spagirique ; terme de
peinture ; terme d'imprimerie ; mot
de theologie, terme des sacrifices antiens ; terme/mot
de venerie, terme de
faulconnerie ; terme d'astrologie ; terme de
blason ; terme de fief ; termes de
vestements. La variante « en faict de » est utilisée dans les marques
suivantes : en faict de
massonnerie ; en faict de navire(s) ; en faict
de guerre ; en faict de monnoye ; en faict
de chiffres ; en faict de jardinages. Marquis ajoute un nombre considérable de mots régionaux ou dialectaux :
bordelais
(2), bourguignons (5), dauphinois et savoyards (8), gascon (1), languedocien (1),
lorrains (2), lyonnais (12), nîmois (1), normands (2), parisiens (11), picards (4),
poitevins (4), tourangeau (1), toulousain (1) ; mais surtout auvergnats (plus de
160) [163] : a) auvergnat : afanar s.v. Hahan, agulle/aguthe
s.v. Esguille, aiglageat s.v. Eschauder,
aigue s.v. Eaue, ande s.v. Tante, armasi s.v. Ormaire,
arsere s.v. Hersoir, arteil s.v. Orteil,
assille s.v. Essil, aygueyre s.v. Esguiere, bane s.v. Cornard,
baratar/barater s.v. Tromper,
Défrauder, belet s.v. Pere, bobe s.v. Serpent, borie
s.v. Metairie, bramar s.v. Exclamer,
canote s.v. Coeffure, carronné s.v. Sole, chabres
s.v. Maquereau, chabrete s.v. Musette,
chalendes s.v. Noel, charevirad s.v. Mourre, charpeilles
s.v. Coupeaux, charvali s.v.
Charivari, un chasal s.v. Masure/mat, chaudelet s.v. Eschaudé,
chinaille s.v. Canaille, une
coche s.v. Porque, cochet s.v. Cochon, Cochet, codene s.v.
Coenne, codoin s.v. Coing,
colable s.v. Festable, conche s.v. Conche, congeire s.v.
Neige, corade s.v. Corée, couchet
s.v. Porcelet, coue s.v. Escouër, cougourle s.v. Coucourde,
coupet s.v. Coupet, courade s.v.
Courée, Fressure, courours s.v. Courroux, courrege s.v.
Courroye, coutau s.v. Coutau,
Muletier, crompar s.v. Comprer, crosser s.v. Crosser,
cuirasse s.v. Cuirace, custode s.v.
Custode, darrei s.v. Derrain, defore s.v. Dehors, deperol
s.v. Dinandier, destanger s.v.
Desbourber, diableiar s.v. Diableyer, digioux s.v. Jouëdi,
dimars s.v. Mardi, A Diousias s.v.
Dieu, disjougar s.v. Desaccoupler, divendres s.v. Vendredi,
donne s.v. Don, eibrasar s.v.
Miettes, eiluciade s.v. Escler, eiluciar s.v. Esclerer,
enfascinar s.v. Ensorceler, enyourar s.v.
Enyvrer, éprenses s.v. Dysenterie, eschale s.v. Eschelle,
esclos s.v. Sabot, escouat s.v.
Escoué, escoube s.v. Escouvillon, escupir s.v. Cracher,
esdeguier s.v. Esguiere, especie s.v.
Espice, estele s.v. Estele, estombel s.v. Esguillon, fade s.v.
Feé, en un fangeat s.v. Fange,
fantomous s.v. Fantastique, fascineir s.v. Ensorceleur, fave
s.v. Febve, fore s.v. For, fourchat
s.v. Fourchu, fourme s.v. Fourmage, froumage s.v. Fourmage,
furette s.v. Foret, gabie s.v.
Geole, gazar s.v. Gué, glotre s.v. Glout, gogues
s.v. Gogue, gorri s.v. Gorrier, grantou s.v.
Loinseau, grave s.v. Gravois, guiarle s.v. Louche, haro s.v.
Harol, haye s.v. Hay, l'hort s.v.
Jardin, joveine s.v. Juene, lavrud s.v. Levres, lavrude s.v.
Levres, lebre s.v. Lievre, legue s.v.
Levë, Lieve, leigne s.v. Laignie, lenieir s.v. Lignier,
letrey s.v. Lieutrin, limas s.v. Limaçon,
loire s.v. Putain, loube s.v. Louve, Putain, se marrir s.v.
Fourvoyer, Marrir, mattras s.v.
Materas, une mays s.v. Huche, meidie s.v. Mijour, mergue
s.v. Laict, mesclar s.v. Mesler,
mescle s.v. Mesle, mige s.v. Mie, migraine s.v. Granadier,
migranier s.v. Granadier,
monstier s.v. Monastere, monze s.v. Laict, mourre s.v.
Mourre, mourru s.v. Mourre, mouse
s.v. Vache, mut s.v. Muet, Mut, nape s.v. Nappe, nore s.v.
Bru, nouel s.v. Nouel, l'oreyre s.v.
Oriere, orlar s.v. Orler, orphani s.v. Orphelin, padelle s.v.
Paelle, paillotte s.v. Paillotte,
paisse s.v. Eschalas, paisseler s.v. Eschalas, une palus s.v.
Marescage, parroche s.v.
Paroisse, pavé s.v. Sole, peillerot s.v. Pate, peilles
s.v. Pate, peis s.v. Pois, perolier s.v.
Dinandier, persige s.v. Pesche, planché s.v. Sole,
ponnar s.v. Lippu, une prade s.v. Pré, prat
s.v. Pré, prensours s.v. Dysenterie, prim s.v. Prime,
pute s.v. Putain, rauche s.v. Enroué,
redouar s.v. Rauder, reguinsar s.v. Regimber, Ruer, le
revivre s.v. Foin, Regain, riere-belet
s.v. Pere, rigot s.v. Perruque, riou s.v. Reu, Rieu, saigne
s.v. Marescage, les Saincts s.v.
Cloche, samphonie s.v. Vielle, say s.v. Sein, segear s.v.
Foin, semenat s.v. Semé, sibot s.v.
Sabot, spige s.v. Epi, tabustat s.v. Heurter, tran tran s.v.
Cornet, truli s.v. Pressoir, verruge
s.v. Poireau, Verrue, de xar s.v. Oing ; b) bordelais : jurats s.v. Consul, perlons s.v.
Perlons ; c) bourguignon : calenger s.v. Calenger, chaston s.v.
Chastiement, dois s.v. Des, loudhé
s.v. Lourdaut, salignon s.v. Salignon ; d) dauphinois ou savoyard : goulet s.v. Goulet, harpens s.v.
Harpens, un livra s.v. Tresneau,
machurer s.v. Machure, marron s.v. Marron, Voiturin,
romane s.v. Tresneau, rubelleue s.v.
Rougegorge, syndics s.v. Consul, totage s.v. Totage ; e) gascon : escarabillat s.v. Escarabillat ; f) languedocien : harri s.v. Hay ; g) lorrain : dimanche/dimanches s.v. Dimenche, Dominique,
mesquine « seruante » s.v.
Chambriere, Mechine ; h) lyonnais : celerin s.v. Celerin, chasse-coquin s.v.
Chasse-coquin, eschevins s.v. Consul,
Eschevin, escouilles s.v. Escouilles, faire faillite s.v. Faillite,
forviere s.v. Forviere, grange
s.v. Metairie, un livra s.v. Tresneau, machurer s.v. Machure,
manicantant s.v. Chantre, niais
s.v. Tadorne, romane s.v. Tresneau, voyeur s.v. Voyer ; i) nîmois : regents s.v. Consul ; j) normand : fraisjonc s.v. Housson, poirè s.v.
Peré ; k) parisien : ange de greve s.v. Crocheteur, bouticle s.v.
Boutique, eschevins s.v. Consul,
une belle estude s.v. Estude, externe s.v. Estranger, for
l'Evesque s.v. Forviere, grosse
horloge, bonne horloge s.v. Horloge, jardin s.v. Jardin,
mauve s.v. Mauve, relevée, sur les
trois heures de relevée s.v. Relevée, sermoneur s.v.
Concionateur ; l) picard : bandiere s.v. Baniere, bran s.v. Bran,
cache, cacher s.v. Chasse, rapiere s.v.
Espée ; m) poitevin : bussard s.v. Bussard, champit s.v. Champit,
s'esmayer s.v. Esmayer, tierrier
s.v. Tierrier ; n) tourangeau : ereme s.v. Champ ; o) toulousain : capitoux s.v. Consul ; p) régional : (i) « en quelques endroitz de
france » : crochet à peser s.v. Tresneau ; (ii)
« alij/autres » (opposé à un emploi régional
précisé) : « Aruer. Cougourle. Alij
Citrouille » s.v.
Coucourde, « Alij Harsoir. Aruer. Arsere » s.v. Hersoir,
« Lugd. grange, Aliis Bastide,
Aruer. Borie » s.v. Metairie ; q) référents régionaux (concernant surtout la région autour de
Lyon, pays de l'édition de
Marquis), dont : « Custode de Saincte Croix à Lyon »
s.v. Custode ; « Cytron delices de
Prouence » s.v. Cytron ; « froumage, & fourme, d'Auuergne
excellents pour les bonnes
herbes du mont d'or, & aultres montagnes de Vacciniere, prez de Besse, où s'en faict
la principalle debite » s.v. Fourmage ; « Lame, Alumelle, bonne
de Vienne en
Dauphiné » s.v. Lame ; « ne se treuue qu'au lac du
Bourget en Sauoye » s.v. Lavaret ;
« l'on s'en enueloppe les espaules, & la teste en hyuer à Diepe, &
autres villes
maritimes » s.v. Mante ; « Marron de Lyon, grosses chastaignes
du Dauphiné qui se
debitent plus à Vienne, qu'à Lyon » s.v. Marron ;
« [où l'on fait les espées & barres de
fer] comme à Vienne en Dauphiné » s.v.
Martinet ; « De la France on enuoye les foulx à
S. Maturin, comme en Velay à S. Chafre de Monastier » s.v. Mat ;
« on s'en sert
ordinairement en Lyonnois & Daulphiné » s.v. Oule ;
« Prunes de Brignoles fort bonnes
prunes imperialles » s.v. Prune ; « Les douze Professeurs du Roy
à Paris » s.v.
Professeur ; « [Vauuerd, où sont les Chartreux] pres de
Paris » s.v. Vau. Certains des items de Marquis font mention de plusieurs localisations linguistiques :
Paris, Lyon, Bordeaux, Toulouse, Savoie et Nîmes s.v. Consul ; Lyonnais et Paris s.v.
Forviere ; Auvergne et Languedoc s.v. Hay ; les Lyonnais, Dauphinois et Savoisiens
s.v. Machure ; Lyonnais et Auvergne s.v. Metairie ; Lyonnais, Dauphiné et
« quelques
endroitz de france » s.v. Tresneau. Pour d'autres items, un régionalisme
donné par
Marquis vient s'ajouter à un autre contenu dans le texte hérité :
picard (hérité) +
auvergnat (Marquis) s.v. Derrain, Eschalas, Escouvillon, Geole, Laignie, Loinseau,
Maquereau, Mesle, Tante ; narbonnais (hérité) + auvergnat (Marquis) s.v.
Eaue ;
normand (hérité) + auvergnat (Marquis) s.v. Harol ; picard
(hérité) + lorrain (Marquis)
s.v. Mechine ; picard (hérité) + parisien (Marquis) s.v. Jardin. Dans un cas
Marquis
remplace une localisation par une autre : « Narbonenses dicunt
Prat » devient « Aruer.
dicunt Prat » s.v. Pré. Marquis qualifie quelques mots de poétiques : « Esperit, en Poesie se peut dire, Rons. » « Eterne, comme externe, poet. » « [Frere] Germain,
Poët. » [164] ou de littéraire : « Auiuer, non seulement en vers, mais en prose » Ailleurs il oppose un mot littéraire savant à un synonyme littéraire
populaire : « Legifere, ny vne Ceres legifere, Amy. op. Il semble qu'il s'est
voulu plustost seruir du
mot Latin vn peu rude, que de l'epithete que luy donne Ronsard, porte-loix, pource
que cestuy cy n'exprime pas si bien l'energie du Latin Legifera » Il note un certain nombre d'épithètes littéraires [165] : « Les epithetes composez de Aime sont en grand nombre. Aime-bruit.
Aimé carnage.
Bart. » « Arcadien : Epithete du Dieu Pan » « Baise nue, Epithete barthasien, Pin baise nue » « Biscornu, epithete de Pan, cheurepied, biscornu. Vig.
Im. » [166] Quelques mots sont donnés comme vieux ou inusités : « Borgnoyer pour regarder de cousté, comme vn borgne, vieux mots tirez
des romans,
& obseruez par H. Estienne » « Dondaine, aussi mot inusité, qu'on trouue ez vieux Romans, pour vne
sorte de
machine de guerre » « Escharnir, vieux mot francois [...] seruez vous des formules de
Mocquer » « Guilliuieux, mot inusité, pour tromperie, il n'y a barat ne
guille » [167] d'autres comme vieux mais employés encore : « Garite, vieux mot françois, duquel on se sert encor à present
pour le lieu où lon met
la sentinelle en quelque place, ou chasteau » « Marinette, vieux mot françois, dont encor on se peut seruir pour
Aymant » d'autres enfin comme vieux mais utilisés par un auteur moderne : « [Carolle] Mot ancien duquel Rons.
vse » « Huche les vents, Rons. vieil mot
François » « Myres [...] i. des medecins, mot ancien francois.
Rons. » s.v. Medecin, Phoebus « Nouuelliere, comme fortune nouuelliere, epithete tiré des vieux
Romans, Fortuna
nouatrix » « Proësme. i. Prochain, duquel, mot ancien Ronsard s'est serui [...]
M. C. en vse en son
grand Catechisme » Marquis ajoute des mots ou sens qu'il qualifie de modernes : « Congres. Terme auiourd'huy vsité en iustice ez proces que les femmes
ont contre
leurs maris, pour estre separees à cause d'impuissance » « Embarrasser confondre, brouiller, embrouiller, mot auiourd'huy frequent aux
bons
escriuains » ou récents : « Tomber [...] Quelquefois neutralement, comme tomber de l'eau, pour vriner.
Phrase
dont se sert Montagne, & l'auteur des serées, comme de leur creu » La principale source de mots nouveaux est Vigenere ; par exemple : « Existence vigenere en son traicté des chiffres, a osé
Introduire ce mot nouueau
y-existence » « y-existance. Mot hardiment composé, & Introduit par
vigen. » s.v. Y-existance « Flot reflottant, Vig. Im. du flo-reflottant ocean, epithete bien hardy
pour vn
prosateur » « Quant. Tant plus est grande la concorde, de quant plus, &c. Vig.
ch. noue dixit » « Rebell'endurcy mot Introduict en prose par vigenere, auec plusieurs autres de
mesme composition. vostre rebell'endurcie contumacité vig. ch. » « Vehicule, Vig. chif. s'en sert. Emanations que les cabalistes
appellent vehicules. Le
mot est vn peu dur » On peut remarquer que Marquis qualifie le vocabulaire néologique de Vigenere de
« osé » ou « hardiment composé »
(y-existence), « bien hardy » (flo-reflottant),
« dur » (vehicule). Marquis fait quelques remarques sur la fréquence : « Appariement, Vig. Chal. souuent » « Vous qui auez de retourner de rechef au monde Vig. imag. Phrase
assez rare en
François » s.v. Avoir « Darde, vne darde, espece de dard. Rob. Garnier s'en sert
souuent » « [Delicateté] on dict plus souuent
[delicatesse] » « Embarrasser confondre, brouiller, embrouiller, mot auiourd'huy frequent aux
bons
escriuains. Embarras, & embarrassement » « En se prend, pro eius rei de quae agitur parte, &
frequentissimè occurrit. obseruaui hanc
particulam semel ab Amyoto cum praepositione en, coniunctim vsurpatam,
en en faisant perir
toute souuenance. Amy. op. » « [Engrossissement] Amy. op. dict Engrossement,
venant de engrosser qui n'est moins en
vsage qu'engrossir » « Pante, & pantiere signifie la mesme chose, & sont indifferemment en
vsage Bellay,
traduit du 4. de l'eneid. & Belleau, Berger. » Marquis donne un assez grand nombre de variantes graphiques ou morphologiques.
Sous la lettre B, on trouve : « [Baguenaudeur] On dict aussi
Baguenaudier » ; « [Baniere] Picardis,
bandiere » (=
variante régionale) ; « [Bihoreau] Autres
l'appellent Biffoureau » ; « Blouttes, ou
Blottes » ;
« Braçars, voyez Brassars » ; « Bransqueter,
ou Braquetter » ; « [brauade] ou
brauerie » ;
« Breuuoy, ou Breuvoer » ;
« [Broc] Vig. Imag. Escrit brot » ;
« Brot, voyez Broc » ;
« Broüesse voyez Broësse ». Sous M : « Mainotes, ou Manotes » s.v. Manotes ;
« [Maire] voyez Maieur » ;
« [Malegrace]
Disgrace » ; « [Maluaisie] Alij
Maluoisie » ; « [Mandegloire]
Mandragore » ; « [Marquis]
Marchise » ; « [Se Mesfier] Se
desfier » ; « [Merlus]
Merluche » ; « [Meshuy] voyez
Mesouan » ; « [Meslange] Aliis
Meslinge » ; « Messel [...] Missal » s.v.
Messe ; « [Messeant]
Malseant, Indecent » ; « Metoyen. voyez
Mytoyen » ; « [Meurtrir] aliis,
meurdrir » ;
« [Monstrueux] & Monstreux » ;
« [Moreau] Moresque, ou Morisque » ;
« Morfier, ou
Morfer, manger » ; « Moricauld,
More-blanc » ; « [Morisque] ou
Moresque » ;
« [Mouscherons] Mouschillons ». Plusieurs centaines de synonymes sont ajoutés par Marquis. Pour la lettre
R, on
trouve : « [Ranger] Ordonner, disposer, arrenger » ;
« Rapsodie, ramas » ; « [Raton]
Souris » ;
« Rayer, pour, couler » ;
« [Rebouter] Vaincu & rebouté à
Iamais » ; « Recamer. Seruez
vous de Broder » ; « [Reciproque]
mutuel » ; « [Reciproquement]
mutuellement » ;
« Reclame, raport » ; « [Regenter]
Enseigner, Instruire, endoctriner. Regenter,
gouuerner » ; « [Regimbement]
Ruades » ; « [Regracier] &
Remercier » ; « [Releguer] &
exiller » ; « [Relegation] bannissement,
expulsion » ; « Sainctes Rememorations,
Recordations » ; « Repart, response,
respondre » ; « Requerir, id est,
Recercher » ;
« Requeste, petition demande, supplication » ;
« [Rescrire] Respondre copier » ;
« [Resequer] Inciser, tailler » s.v.
Resection ; « [Residu] Le reste, le
reliqua » ;
« [Reuesche] acariastre, testu,
opiniastre » ; « [Riche]
opulant » ; « [Richesse]
Opulence » ; « [Rigoureux] Rigide, seuere,
aspre » ; « [Rioteux]
Quereleux » ;
« [rondelles] boucliers, pauois, ecus » ;
« [Rougegorge] Autrement dicte
Rubelleue » ;
« [Rougeolle] Sinipion » ;
« [Roupieux] Morueux » ; « Roussette,
Autrement
Becquefigue » ; « [Royaume] Regne,
Empire » ; « [Ruer des pieds]
Regimber ». Certains synonymes ou parasynonymes sont présentés dans une
citation : « Rarefier, & subtiliser, Amy. op. » ;
« Rareté & secheresse de la terre, Amy. op. » ;
« Rebatre [...] Les corps opposez au soleil, en rebattant &
renuoyant la lumiere, Amy.
op. » ; « [Recent] Entre les recents &
modernes Ephores, Amy. opus. » ; « Recogneüe [...]
Descouuertes, recogneues, approches, H. F. » ; « Records,
les records & preceptes
touchant. Amy. op. » ; « Recuiseur, ou bien des recuiseurs,
doreurs, & peintres
d'images, Amy. op. » ; « Refusion & refluxion de
clarté vers nous, Amy. op. » ;
« Resiliment, contracts, resiliments, & testaments. Auteur des
serees » ; « [Rienneuault]
Rien-uaux, & canailles, Vig. Im. » Nous avons trouvé dans les ajouts de Marquis quinze items contenant un ou plusieurs
antonymes explicites : « Tenir de court quelqu'vn, le contraire luy lascher la bride » s.v.
Court « [Desfiner] Contraire persister » « [A bon escient] Le contraire est en ieu » s.v.
Escient [168] Sur l'ensemble des mots-adresses ajoutés par Marquis : a) 9 noms sont
qualifiés de
substantif/substant./substantiue/substantiuum/nomen dont 1 de nomen
substant. ; 2 de verbal (dérivés d'un verbe) ; 11
de
m./mas./mascul./masculin/masculins
; 13 de
f./fem./feminin/foe./foem. ;
b) 3
diminutifs de diminutif/diminutiuum ; c) 4 adjectifs de
adjectif/adiectiuum ; d) 6
verbes de verbe ; 6 de
actif/actiue/active/activement ; 1 de
passiue ; 3 de
neutre/neutralement ; 2 de frequentatif ; e) 2
participes de participe ; f) 2
adverbes de adverbe ; 3 pronoms/déterminatifs de
pronom ; g) une préposition (de)
de article ; h) 1 interjection de interiectio. Le terme
nom est utilisé dans le syntagme
« nom de NOM » : nom de fleur s.v. Amourette,
nom de poisson s.v. Chasseur,
nom d'oiseau s.v. Drapier, Duc, Piocher, Prestre, Rocherolle, Tadorne, Trachet,
nom
de machine s.v. Fondelfes, Ribaudiquiers, nom d'arbre s.v. Fustet,
Pincé, nom de
mesure s.v. Omer. L'opposition masculin/féminin pour un même mot est
commenté
s.v. Art, Boileau, Dominique (lorrain dimanche), Idole, Image, Levres, Navire,
Occulte (ocult/occulte), Ongle, Tige. Le pluriel
(plur./pluriel) est traité s.v.
Affiquets, Estre, Gestes, Reliquats, Tenebres. Marquis propose une étymologie pour plusieurs mots français, mais aussi dans
quelques cas pour des mots dialectaux ou étrangers ; en ce qui concerne le
français, les
langues sources sont : a) allemand : s.v. Brandon, Bransqueter, Brind, Diete, Trinquer ; b) grec : s.v. Attraper, Catamini, Celeusme, Chicanerie, Cyre, Diable, Evesque, Oreades,
Piot,
Tiles ; c) italien : s.v. Amasser, Carnaval, Cavalcadour, Charlatan, Donzelle, Supercher,
Supercherie,
Transporter, Vedette, Voiturin ; d) latin : s.v. Chasse, Deviser, Don, Hoste, Messe, Proëme, Simoniaque,
Tempre. Les occurrences du mot vient révèlent une vingtaine de
dérivations dans lesquelles le
mot adresse d'article constitue la forme source : a) dérivation morphologique : « [Barrique] de là vient le mot barriquer, ou barriquader,
& barricade, les
barriquades de Paris, mots qui ont succedé à barrer, & barrieres plus
naturels » « De certes vient acerter pour certifier » « Malfacié vient de face » s.v. Face [169] b) dérivation sémantique ou syntagmatique : « Bouton de bride, d'où vient serrer le bouton, & tenir la bride en
vne roide
obeissance » s.v. Bouton « Contenance, [...] Ce mot se prent aussi pour ce qu'on tient en main, de
là vient
qu'aucuns appellent contenance le manchon qu'on porte souuent, plustost pour
donner grace, que pour froid que l'on ait » « Par terre, humi. De là vient porter par terre »
s.v. Par « Quartier aussi signifie la quarte partie Quartier d'vne aulne, Quartier d'vn an,
d'où
vient payé par quartiers, & entrer en quartier » c) dérivation formelle externe : « Escharnir, vieux mot francois, d'où vient l'italien schernire
& ischernire » [170] « Hahan & Hahaner [...] de là vient Afanar
Aruer. » En ce qui concerne la dérivation formelle en général, on trouve aussi
pour les lettres
D, M et T les cas suivants où le dérivant
et le dérivé sont donnés dans le même alinéa : « Damasquiner, damascée, en façon de damas » « Decliner vn nom, les declinaisons en grammaire » « Desarçonnement desarçonné de son
estat » « Desniaiser affiner quelqu'vn, voyez Niez » [171] « [Marquis] Marquisat » « Marran [...] Marranerie » « Methodique Methodiquement » « Mi [...] Inde Midy. Miiour, Mitan, Mitoyen [...] nous disons
aussi Metoyen » « [Taffetas] Tafetatier » « Terrain, voyez terrestre » « [territoire] V. Terroir » « Les traicts de la mort, voyez Tirer » Marquis commente une quarantaine de mots au sujet de la prononciation ou de
l'orthographe : 1. Prononciation : a) u voyelle/consonne : « Giure, auec l'u consone » « Haulse aussi est vne lieue de terre, voyez lieue auec l'u
consonne » « Toue, per u consonantem, vne pierre de toue //
Toue per u vocalem, Batteau passager » « Vriller, u consona » b) divers : « Aousteron [...] qu'on prononce, Ousteron » s.v. Aouster « Escoüarde, ou Escoüade [...] on prononce
auiourdhuy Esquadre » « [Et] Le T, ne se prononce poinct en François,
quoy que une vocale suyue. Comme
Femme & Homme » « [Marbre] pronunc Mâbre, vt abre pour
arbre » « Mechanique, ch. vt k, pronuntiatis » « [Ouy] Maintenant est d'vne maintenant de deux
syllabes » 2. Prononciation et orthographe : « Le [...] Il y a vn autre mot, qui a l'accent sur ce, & se prononce lé,
& signifie largeur
comme le lé du drap [...] Mais en ceste signification on l'escript
Lai » « Vtil, Amyot és opuscul. escrit ainsi, mais plus communement on
prononce outil » 3. Orthographe : a) syncope : « Caresme entrant, per sincop. Carmentrant » « [Chauderon] Chaudron, per Syncop. » « [Desespoir] Et par syncope, Despoir » [172] b) apocope : « [Muet] Aruer. mut. per apocop. » c) apherese : « Las ! pour, helas ! per apheres. » d) divers : « Aequivoque. Voyez en le simple, car on doubte si la langue françoise
admet ceste
diphthongue. Latine » « Barquerots [...] Vig. imag. escrit barquerots » « Bergeail [...] autres escriuent bercail » [173] Pour plusieurs mots grammaticaux, Marquis fait un commentaire sur leur
fonctionnement syntaxique ou sémantique anormal. Les auteurs objets de ses
observations sont principalement Amyot, et secondairement Vigenere. a) sémantismes de à : « La Macedoine
à toute sa vaillance, pour, auec. Amyot opuscul.
// Le Satyre de traxiteles à tout ses iambes de chieure, Vig. chalc. // A
pour apres
comme : Morts à huict iours l'vn de l'autre. Amyot. opusc. comme qui
diroit huict iours
l'vn apres l'autre // A pour en : Decius s'alla ruer à la
plus forte presse des combatans.
Amyot. opusc. » ; b) de + proposition infinitive : « De, article &
proposition. Car de s'aller ietter en vne
frenesie. Amy. op. notez ce De, que c'est qu'il emporte // De &
des differents : Agenor a
eu de plus grands trouppeaux de bestes blanches, qu'autre Roy qui fut onques, Amy.
op. » ; c) par redondant : « Par, quelque-fois redonde. Alterer
l'amitié de si longue main
entretenue par entr'eux. H. F. // Qu'on la passa plusieurs fois par à trauers
du sablon.
Vig. im. » ; d) ce + verbe au pluriel : « Ce, est singularis numeri,
saepe Iungitur graecorum contrario more,
verbis pluralibus, vt : Les vents que nous haissons le plus, ce sont ceux qui nous
rebrassent noz habillements. Amy. op. » ; e) il/ils impersonnels : « Il, est merque des
verbes impersonnels, a des estranges
constructions : comme, il n'est pas les poetes des tragedies, ou comedies, qui ne
s'efforcent de faire & dire. Amy. op. Quelquesfois il se met
impersonnellement, Amy. op.
[...] c'estoit certainement vne mixtion & preparation faicte par art, comme encore
maintenant ils meslent de l'or auec de l'argent [...] » ; f) en anaphorique : « En se prend, pro eius rei de
quae agitur parte, & frequentissime occurrit.
obseruaui hanc particulam semel ab Amyoto cum praepositione en, coniunctim
vsurpatam, en en
faisant perir toute souuenance. Amy. op. » ; g) le anaphore de segment de phrase : « Le est aussi neutre
quelquefois, & qu'il soit
neutre il appert par ce passage d'Amyot op. 629. si manifestement qu'il faut confesser
que il aye commis incongruité en la construction du relatif, & de l'antecedent, ou que
il faict le, neutre. Et quelle chose pourroit estre si estrange, si prodigieuse, & si
inopinée, tant en la mer, qu'en la terre, ou touchant les villes entieres, ou les hommes
particuliers, que si quelqu'vn le predict, par traict de temps il ne luy vienne
faict » ; h) la + nom de pays : « La, quelquefois est premis, auec la
preposition, en, aux noms
propres des lieux plus grands, comme en la France. En la candie y auoit vne statue de
Iupiter, Amy. op. » ; i) quelque adverbe : « Quelque, notez cette
construction : les flots quelque
emmallicez, & bouillans qu'ils fussent, Vig. Im. » ; j) ne/ny = et : « Ne ou ny
post verba prohibendi, pour &, se veulent garder de
mesprendre, ny de tomber. Amy. op. » ; k) ny ne : « Ny, particule negatiue Quelquefois se redouble
la negation, comme : il
faut que nous fassions de nostre corps, comme d'vne voile en la mer, ne le resserrant,
ny ne le retenant point trop à l'estroict en beau temps, Amy. op. &
ailleurs : Ny ne sont
point supprimez » ; l) quelque, si/se élidés :
« Quelqu'essais, Vig. ch. Scripsit, si locus mendo caret, elidens es
pluralem per apostrophen » ; « Si, Antiquitus se, &
e aliquando eliditur per apostrophen, vt les
sages cracheront contre l'honnesteté s'elle n'est conioincte auec volupté,
Amy. op. &
Ronsard. Car la vertu n'est que sable commune s'elle n'est ioincte à la bonne
fortune ». Les nombreux contextes ajoutés par Marquis plusieurs centaines d'items sont
concernés vont du syntagme normalisé fonctionnant en langue, voire en
métalangue,
à la séquence phraséologique discursive, éventuellement
signée. Nous en proposons,
pour la lettre Pa, la typologie suivante, basée principalement sur la nature
syntagmatique de la séquence et son traitement métalinguistique éventuel,
et
secondairement sur la catégorie grammaticale du mot-adresse. A. Nom-adresse + de + nom : le déterminant donne
l'hypéronyme référentiel qui
fonctionne comme sème de situation ou de fonction ; le nom-adresse et le
déterminant
sont dans une relation de partie-tout : « Pair de France » « Pands de rets » « Paneau de vitres » « Passages des serrures, & des clefs, qui ne se peuuent
crocheter » B. Traitement + exemple : 1. définition : « Partir pour departir, trouuerent pour le plus expedient de partir leurs
forces. H. F. » « Paué. pour le caillou, ou grais dont on paue. Plus de testes que de
pauez, H. F. » 2. synonyme : « Pasle descoulouré, pasles decoulourez Hippocrites, Vig.
Im. » « Monstre, lict de parade » 3. commentaire sur le sens/emploi : « Ce Par là en ces manieres de parler ne semble pas le
mesme, qu'en ceste autre les
odeurs des fleurs sont foibles & debiles à par elles. Là ou estans meslees auec
de
l'huyle. Amy. op. » « Par, quelque-fois redonde. Alterer l'amitié de si longue main entretenue
par entr'eux.
H. F. // Qu'on la passa plusieurs fois par à trauers du sablon. Vig.
im. » « Patienter, Accipitur actiue & passiue, vertueux à
patienter les offenses, H. F. » 4. dérivation : « Paraffe, mot corrompu de paragraffe, voyez cy apres // Qu'au
seing & paraphe, qui
l'accompaigne » 5. marque d'usage : « Parangonne, noue dixit, Vig. chif. ne les femmes
pareillement, &c. Vrayes parangonnes
les peut on dire de toute honesteté, courtoisie, bon exemple, &
pudicité » « Parapet, és fortifications qui ne laissent que leur parapet &
creneaux pour butte. H.
F. » 6. équivalent : « Parceuoir, percipere [...] // l'vtilité qu'on doibt parceuoir
de, &c. sera bien maigre &
affamee, Vig. chalc. » « Paris, Lutetia, Parisij, beau, grand, cité fameuse, ville sans
pareille, haultaine, que les
[...] Rons. » « Les Parques, parcae Lachesis, cloto, Atropos, dures, noires,
cruelles, meurtrieres, fieres,
filles de la Nuict [...] Rons. » « Paupiere, Pupilla, sans repos esueillée de soings mordans,
& de soulcis diuers,
Rons. » C. Exemple + traitement (définition, équivalent, remarque d'usage) : 1. syntagme : a) syntagme nominal (mot-adresse = déterminé) : « Palles propres à y mettre, elles y furent incontinent plantees, H.
F. ce sont aiz espais
& larges, propres à faire regorger l'eau à mont » « Pas geometrique contient cinq pieds de mesure » « Pates de vieux linges pour faire le papier » b) syntagme nominal (mot-adresse = (partie du) déterminant) : « nombre pair, Numerus par » « Chef de parti, Dux foemina facti » c) syntagme verbal (mot-adresse = verbe) : « Passer le guichet, entrer en prison » « En passant pais, i. legerement » « En passant chemin, comme l'on dict communement, Amy.
op. » d) syntagme verbal (mot-adresse = partie du prédicat) : « Faire à Dieu gerbe de paille, id est, frauder le
dixme » « il n'est pas son pair, ou n'a pas son pair, Non est illi par, non habet
parem » « Demander la passade. id est, l'aumosne » « Mettre la main à la paste, Accingere se operi » « Empruntez sur le patron, & exemplaire de » e) syntagme verbal contenant syntagme adverbial (mot-adresse = nom) : « Enleuer à parcelles & peu à peu. H. F. » f) syntagme adverbial (mot-adresse = préposition) : « Par ensus, Idem, que le pardessus » « Au par ensus, caeterum » g) syntagme adverbial (mot-adresse = adverbe) : « Pas trop bien. Non adeò bene » 2. syntagme + syntagme/segment (le deuxième exemple contient le
premier) : a) syntagme + traitement + syntagme + traitement : « Par terre, humi. De là vient porter par terre, c'est à
dire ietter en terre » b) syntagme + traitement + segment : « Le parensus, adiectiuum. Reliquum vous manifeste tout l'artifice,
car le parensus va de
mesme » s.v. Par D. Exemple contenant synonyme(s) du mot-adresse qui en constituent un traitement
sémantique : « Pancartes & vieux tiltres. H. F. » « Degoulant de sueur, areneux, panthelant. Bartas » « Parergues, & extravaguez discours, Vig. chalc. » « deliberez d'y empescher l'entrée & passade, H.
F. » [174] E. Syntagme + syntagme/segment (le deuxième exemple contient le premier ;
mot-adresse = nom) : 1. syntagme adverbial + syntagme verbal : « A pair, comme iouer à pair » 2. syntagme adverbial + syntagme prépositionnel contenu dans segment : « A pair [...] L'vsage des chiffres a esté de fort longuemain,
voire à pair presque de
l'escriture, s'il n'est deuant, Vig. chif. // Resplendissant, presque à pair du
Soleil » 3. syntagme prépositionnel + segment : « A part de quelqu'vn Alchias appellant Theocritus & l'approchant à
part de
Lysancridas Amy. op. » F. Syntagme : 1. syntagme nominal : a) mot-adresse = déterminé : « Parensus, Le par ensus de ses diuins escrits, Vig. im. » « les riches pattins dorez, Vig. Im. » b) mot-adresse = nom partie du déterminant : « Paris sans pair » « La Cour des pairs » « La gibbeciere d'vn triacleur, & bougette d'vn ioueur de passepasse.
Amy. opus. » « Manier vn cheual à passades » [175] c) mot-adresse = adjectif/participe déterminant : « Les pasles couleurs » « Tenebre palpables » « Eau panee » [176] 2. syntagme verbal : a) mot-adresse = verbe : « Parer au second malheur » « Parer le dos aux coups » b) mot-adresse = nom partie du prédicat : « Faire Parade » « Estant tenu & reputé pour le mieux parlant, Vig.
chalc. » « Se former à tous patrons, Amy. op. » [177] G. Phrase ou segment de phrase : 1. mot-adresse = nom : « tout ainsi que pour faire vne exquise salade le credencier se pouruoit d'vne
grand
paneree d'herbes. Vig. im. » « A cause principalement des bons pascages. Vig. im. » « qu'il adiouste au iour la sixiesme partie de la passe. Amy.
op. » « Si la passe dont-il aduance le plus petit » [178] 2. mot-adresse = adjectif : « ore le tout puissant rend l'air comme palpable, Bartas » « Les premiers sont plus pardonnable, H. F. » 3. mot-adresse = verbe : « Qui se paradoit sur le haut de la bresche, H. F. » « vne grande & large platteforme, bien fondée &
estoffée, si bien defendue &
parapetee de tous costez, qu'on n'en. H. F. » « Mais partons là en deux. Vig. chif. » « partagerent l'vnivers » [179] H. Épithètes : 1. de Ronsard : « [Pain] Present savoureux de Cerez,
Rons. » « [Pain] Miserable, Rons. » « [Pais] Pays natal natif naturel propre, fertil, nic
paternel, estranger, lointain, beau,
glacé, garny d'hommes noirci d'orage chaleureux bon mauuais de differente sorte,
Rons. » [180] 2. anonymes [181] : « [Paysage] Champestres » « [Paix] Pacifique, doux » Les items suivants, ajoutés par Marquis, contiennent des emplois marqués
comme
métaphoriques : « Bigarreure de volontez. Metapho. H. F. » « [Chat] per Metaph. vn friand » « [Cribler] Tourmenter, Per Metaph. » « Dechifrer, [...] metaphoriquement expliquer, exposer, deduire clairement quelque
matiere obscure. Vig. Chif. » [182] Sont qualifiés de proverbes ou de manières de parler proverbiales les items
suivants [183] : « affaires du tout desesperez, & comme dict le prouerbe, presque reduicts
entre
l'enclume & les marteaux. Vig. chalc. » s.v. Enclume « l'ayant surprinse entre la haye & le bled, comme l'on dit en commun
prouerbe, il en
eust moitié figues moitié raisins. Vig. im. » s.v. Haye « Faire lictiere prouerbialement [...] Vig. ch. » s.v. Lictiere « O la fine mousche, prouerbes fascheux comme vne mouche » s.v.
Mousche « estre en mesme nauire i. courir mesme danger. prouerb.
Cic. » s.v. Navire « Tourner le pilon. Prouerbe. Amy. op. » s.v. Pilon « Tailler de mesme pain souppe, prouerbe H. F. » s.v.
Soupe [184] « Tirer par les cheueux. Maniere de parler prouerbiale [...] Amy.
op. » s.v. Tirer « rendre sa gorge, faire le renard. Prou. » s.v. Vomir [185] « Plus vn recueil des noms modernes des Peuples, Regions, Villes, Montaignes,
Riuieres, & autres lieux, [...] enrichis d'vne briefue obseruation de leur situation,
plus
ample des trois quarts qu'ez precedentes impressions. » L'appendice « Les noms modernes, des peuples, regions, villes, mers, montaignes,
riuieres, & autres lieux » comporte 69 pages. Celui de Stoer 1603 contient 26 items
sous la lettre F, 42 sous R, 40 sous V ; chez
Marquis les effectifs sont portés
respectivement à 95 (+ 265%), 99 (+ 136%) et 159 (+ 297.5%) ; le chiffre
annoncé (+
300%) est presque atteint pour F et V. Dans le dictionnaire de langue,
Marquis garde
les articles de noms de lieu que Stoer avait laissé subsister vers le début de
l'alphabet ;
plus loin il réintroduit sous forme de renvois les noms qui se trouvent dans l'appendice
hérité de Stoer (type « Daulphiné, voyez aux
villes ») ; à l'occasion il ajoute un article à
la nomenclature du dictionnaire plutôt qu'à celle de l'appendice, vraisemblablement
parce qu'il y est question d'informations autres que simplement géographiques (ex :
« Mont d'or, le plus hault de l'Auuergne, prez de N. Dame de Vacciuiere,
tres-riche en herbes medicinales, du pied duquel sort la Riuiere, qu'on
appelle Dordonne, comme donnée du Mont-dor ») [186]. Le texte de Marquis contient environ 3700 mentions de sources sur un total d'à peu
près 7100 items ajoutés. À ce premier chiffre il conviendrait d'ajouter les
items où on
aurait oublié d'indiquer la source écrite d'une information. On peut en identifier
quelques-uns en en comparant les différentes occurrences. Pour Vigenere : « Spagyrique, ce mot n'importe autre chose, qu'vne separation des parties de
quelque
corps mineral, vegetal, ou animal, & la reconionction d'icelles, apres leur parfaict &
entier depurement » ; cf. « Depurer, Depuration, dernier
degré de leur parfaicte
depuration, Vig. ch. // Depurement, Parfaict & entier depurement,
Idem ». Pour Amyot : « Comme vn Pilote de peur que la nefue s'aggraue en quelque
platis » s.v. Aggraver ; cf.
« Plattis, à l'endroict de ces basses, & plattis. Amy. op. //
Comme vn pilote de peur que
le nauire ne se aggraue en quelque platis, où la mer soit basse, ou en quelque vase,
Idem ». L'item « Araines, Huom de Nery, vn espece de trompettes »
viendrait en fait de
Henri Estienne : cf. « «Or en avons-nous exemple en ce mot Araines
duquel use Huon
de Meri, pour signifier une certaine espece de trompette» H. Estienne, Precellence,
p.
192. » [187]. Les listes d'épithètes contenus dans plusieurs alinéas
« anonymes » sont à attribuer à
Ronsard ; c'est le cas, entre autres, de : « Façons, heureuses, horribles, diuerses, nouuelles parauant non imitables,
qui font
emerueiller les tables, & le gros sourcils refoncer de ceste ialouse
ignorance » « Force, grand, diuine, neufue coustumiere, viue, plus clere que le iour, douce,
charmeresse, inutile me laisse froid sans haleine, & sans poulx, Apollinée, soudaine
de soulfre premiere encassée, inutile sans l'ayde de Dieu » « Fureurs, hydeuses, infernalles, desquelles Oreste est agité, stygiales
desquelles les
heretiques tourmentez ont violé les ombres sepulchrales » [188] Les 392 occurrences de « H. F. » seraient des références
à La Vraie et entiere
histoire des troubles de La Popelinière (éd. de 1573) [189]. Nous avons trouvé les
correspondances suivantes : Marquis : « [...] pour deceuoir tels appassionnez, H. F. liu.
14. » s.v. Appassionner, « [...]
seruoit aux plus auisez d'vn piege & lasset pour decepuoir tels appassionnez. H.
F. »
s.v. Lasset M : « Eaux basses se prend à double entente, & pour
profondes, & pour petites, H. F.
liu. 4. sur la fin » s.v. Bas M : « [...] Sembloient tenir tout en bride ceruel. H. F. pag.
299. » s.v. Bride M : « [...] mais que va tirant à cartier, H. F. 14.
425. » s.v. Cartier M : « [...] encor que les assiegez s'estendissent sur les dubes H. F.
p. 235. » s.v. Dubes M : « Goilard, Espece d'oyseau marin dont voyez l'histoire belles
en, H. F. pag. 151. » M : « Oyseaux de grat, H. F. pag. 151. » s.v. Grat Les occurrences de « Vig. Ch. » sont à attribuer, soit au
Chalcondyle de Vigenere,
soit à son Traicté des chiffres [191]. « Dictions, & phrases Françoises [...]
tiré[es] de plusieurs bons autheurs de nostre
langue [...] » Les « bons autheurs » seraient [192] avant
tout Ronsard [40] [193], Vigenere
[49], Amyot
[4], « H.F. » (La Popelinière) [22] et Du Bartas [8] ; d'autres auteurs
cités plus de cinq
fois sont Belleau [10], Belon [12], « Amadis » (Herberay) [3] et « l'auteur
des serées »
(Bouchet) [43]. Sous les lettres D, M et T, sur les 279 mentions du
nom de Ronsard, 245 signent des
listes d'épithètes du type « Dague d'or, ardente de lumiere guerriere
meurtriere,
plus que l'astre de Mars espendoit de lumiere poinctuë, Rons. » [194]. La plupart
des autres concernent soit des synonymes (type « [Danser] Caroller,
baller,
Rons. »), soit des exemples (ex. « Marier la voix au luth.
Rons. »). Dans tous les cas
il s'agit d'usage poétique. Les items signés du nom de Vigenere mot avec exemple, parfois avec
définition,
exemple seul représentent un vocabulaire largement néologique, souvent
technique.
Sous les lettres D, M et T, sur un total de 145
alinéas contenant la mention de
Vigenere, on trouve les mots et emplois suivants qui sont nouveaux par rapport au texte
hérité de Stoer : danserie ; deceptoire ; dechifrer ;
decuire, decuit ; defalquer ;
delascher ; demolition (
du corps) ; denomination ; depurer,
depuration, depurement ; desarborer ;
desbagouller ; desboittee (roue ) ;
descension ; descousu (affaire ) ;
desgainer ( une
somme) ; de(s)gingandé ;
desidieusement ; desmelancholier ;
desmordre ;
destonnement ; devinaille ; dilucide ;
disgracié ; disjunctive
« note » ; dispensation ;
disperdition ; dispositives
« dispositions » ; disputer,
disputailler ; dissiper ( le
temps) ; dissouldre « liquefier »,
dissoluble, dissolutif, dissolution ;
diversification ;
divorce « entre deux hommes » ;
dondaine (« sonnailleries, cymbales, s ») ;
doulcettement
(+ Ronsard) ; doulcine « instrument à
vent » ; magical ; majorité ;
maistres « cordes » ;
mallet ; mandille ; manoples ;
manutenteur ; marchander (
à) ;
mascaret ; mascher
« maculer » ; massacre-lyon ;
mattras « recipient » ;
membrane ; mental ; menuaille ;
mere « lie du vin » ; meritoire ;
mesmes (estre à ) ;
mesmeté ;
mettre ( à venir/faire) ;
militie ; mixte ; mobiliaire (biens
s) ; moissine ; mommer ;
mordicant ; morfiaille ;
morsiller ; moulé-pouché ;
multicuple ; multiple ; musculeux ;
my-regne ; tangible ;
tantiesme ; tenir le ciel (une aigle ) ;
tiltre (tenir à ) ; tortillon ;
tourneployer ;
tourner (raisin ) ; tournevirer ;
tout-plein ; tracasseries ; train (
de
derriere) ;
trainasser ; traine-gaine ; traisne
(« en charpenterie ») ; transcender ;
trans-changement ; transchanger ; transporter
« translater » ; travailler (
apres) ;
traversier ; treillisseure ;
tressignalé ; trifourcher,
trifourché ; trinquer ; triplement,
n. ;
trivial ; tronche ( des bois) ;
trottier, n. ; trottoüer/trottoir ;
tunique ( d'un fruict) ;
type. Marquis cite également Amyot dans le domaine du vocabulaire néologique et
technique, beaucoup aussi pour le vocabulaire général et les emplois
syntagmatiques.
Sous les lettres D, M et T, sur un total de 122
alinéas contenant la mention du nom
d'Amyot, les mots et emplois suivants sont nouveaux par rapport au texte hérité
de
Stoer : de (devant inf., devant adj. + nom) ; debit ;
decliquer ; defray ; delineation ;
depeindre,
depeint ; depression ; desbordee
(à la ) ; desbridé (langue
e) ; descouverture ;
desgorger (une riviere se ) ; destour,
fig. ;
destremper ( de joye) ; devastation ;
devoüé ; diffinissement ;
diffusion ; dilucidité, dilucidement ;
disgreger ; disperdre ;
dissouldre (senteurs/ciel ) ;
divident ; divulsion ; dormitif ;
dos (donner le ) ; doubler
( une poincte de terre) ; dualité ;
machure « Macule » ; maignie ;
main (avant la ,
avoir à la ), soubs-main ; maladif
(eaux/choses maladives) ; maledicence ;
marchander ( de faire quelque chose) ;
maschepan ; masquer ; me ;
medieté ;
menestrerie ; merveilles (faire ) ;
mesme (de comme) ;
mesparty ;
meurtrir « noircir
(la chair) » ; mirifique ;
monstrueusement, intensif ; monte ;
mordu ; morguer ; moudure
(var. de moulture) ; mort (roide ) ;
mousse, adj. ; moyenneté ;
taquinerie ; tardité ;
taré ;
tendre (se à) ; terre
(faire perdre ) ; tesmoignage
(rendre/prester ) ;
theologiquement ; tirer ( par les cheveux,
vent) ; tiret ; tissir/tisser (var.
de tistre) ;
tondre, fig. ; tournebouller ; tournillon ;
tout (et , à ) ;
tractation ;
traict ( de risée) ;
trajecter ; transfunder ; transport, fig. ;
trans-vaser ; tremousser (se ) ;
truble s.v.
Trible ; trijumeau. Le vocabulaire extrait de La Popelinière (« H.F. ») concerne surtout les
campagnes
militaires. Sous D-M-T (65 mentions de
« H.F. » mots, emplois, définitions,
exemples), les unités suivantes sont introduites dans le dictionnaire : daigner (+ COD de nom) ; de
« par » ; debusquer ; dedans
(
dedans) ; depersuader ;
desbandade ; desbandement ; decousu
(soldats s) ; descourtoisement ;
descouuerte
(« terme de guerre ») ; desequipper ;
desferrer (se ), fig. ; desloger
« faire
desloger » ;
desmembré, fig. ; desplacement ;
desrobbees, n. ; dessaigner ; diversifier
« louer » ; doigt
(toucher du petit ), fig. (donner sur les ) ;
dos
(estre à ) ; droict (à
de) ; dubes ;
madiers ; main (de mesme ) ;
male
rage ; manutention ; marche (faire une
) ; marée
« flux de la mer » ; mareant ;
marne « vase [...] d'vne riuiere » ;
masque
(mettre/oster/lever le ) ; masse
(
de cavalerie) ; medicamenter ; mer (
entiere) ; mirer
(dans : de pres) ; montaigner
« Montaignard » ; moyennes « pieces
d'artillerie » ;
mural ; talus ( d'une montaigne) ;
tirer ( quelqu'un « en terme de
guerre ») ; tondre
( sur un oeuf) ; traille ; traverses
« pieces & poultres trauersantes » ;
tumultuairement ;
turcis. Les 24 alinéas qui citent la langue poétique de Du Bartas sous
D-M-T donnent
comme unités nouvelles : dactil ; dardillant ; demiveillant ;
demolisseur ; desenlacer, deslacer ;
despouille-autels ; disert ( sarrement
« clair ») ; donn'esprit,
donn'estre ; dridiller ;
marmotonner ; matricide ; mort-vif ;
tavan (var. de tahon) ; tire-loing ;
tourbillonneux ;
tout-voyant. Belleau, poète et auteur de La Bergerie, est cité en tout 24
fois ; le vocabulaire
nouveau attribué à lui par Marquis est le suivant : amortissements « en faict de massonnerie » ;
apostis ; arroquer ; asserer ;
blottir ;
cocasse/couquasse ;
emmanoter/emmenoter ; enretailler ;
esclisser « faire quelque
besoigne en forme d'esclisse » ; escraillé (var. de
esraillé) ; fanon (« en faict de
nauires ») ; gort ; office
« membre de maison » ; osteron (var. de
aousteron) ; oule
« pot » ; pante/pantiere ;
pincé « arbre » ;
relimer ; tiroir ; tolopans ;
trible ; vervain (var.
de verveu). Les dix mentions de Belon, naturaliste, rendent : bievre « oiseau » ; canjard ;
cravant ; escrouelles « espece de petis
bestions » ; huette ;
marmaille ; piette ; tiers
« oiseau » ; vioge.
2.5.1.2.2. Mots régionaux ou dialectaux
2.5.1.2.4. Archaïsmes, néologismes
2.5.1.3. Variantes, synonymes, antonymes
2.5.1.4. Catégorie grammaticale
2.5.1.6. Prononciation et orthographe
2.5.1.7. Syntaxe
2.5.1.8. Exemples
2.5.1.9. Emplois métaphoriques, proverbes
2.5.1.10. Noms de lieu
2.5.2. Sources nommées
2.5.2.1. Identification
La Popelinière (livre 14, 425r) : « comme si la Neutralité seruoit
aux plus auisez, d'vn piege &
lasset pour deceuoir tels apassionnez »
LP (4, 130r) : « eaux basses »
LP (10, 299r) : « sembloyent tenir tout en bride ceruel »
LP (14, 425v) : « mais que vous tirans à cartier »
LP (8, 235r) : « encor que les assiegez s'estendissent sur les dubes »
LP (5, 151r) : « Cest Oiseau dont ie veux parler se fait nommer le
Goiland »
LP (5, 151r) : « Oiseaux de Grat » [190]
2.5.2.3. Bibliographie [195]
Nombre d'auteurs/textes : 51
Nombre de mentions total : 3709
1. /accords/ (1)
« Les Bigarreures du Seigneur des accords » ; [voir Poille, 2.4.2.3]
2. /albenas/ (1)
= conseiller nîmois, XVIe s. ; BN : POLDO d'ALBENAS
(Jean)
3. /amadis/amad/ (8)
BN : HERBERAY (Nicolas de), sieur des Essars : Amadis de Gaule,
trad. de l'esp. à partir de
1524
4. /amyot/am/ami/amy/amyoto/ (679)
« op./opu./opus./opusc./opuscul./opuscules » (669) ; [voir Stoer, 2.1.5.3.2,
s.v. amiot] [195a]
5. /aquila/ (1)
= auteur d'une trad. grecque de la Bible, IIe s.
6. /baif/ (5)
« liure premier des passetemps » (1), « ex Caesare »
(1) ; BN : BAÏF (Jean-Antoine de) : Euvres
en rime [...] Les Passe temps, 1572-3
7. /baill/ (1)
« Alarmeuses trompettes. Baill. » ; = il s'agit vraisemblablement de Du
Bartas : cf. Gdf 8, Hug :
« alarmeuses trompettes » Du Bartas, 2e
Semaine ; [cf. BN : BAILLY (Guillaume de) :
Remonstrances faictes et prononcées à bouche devant le Roy, à S.
Maur des Fossés,
1573]
8. /bartas/bart/barthas/barthasien/barthassien/ (115)
« Ieusne Bartas » (2), « la Sepmaine de du Bartas » (1), « en
son Ionas » (1), « epithete » (7) ;
BN : DU BARTAS (Guillaume de Saluste) : Premiere sepmaine [...]
Suite des oeuvres [...]
l'Histoire de Jonas, 1608 ; [cf. Stoer, 2.1.5.3.2]
9. /bellay/ (4)
« traduit du 4. de l'eneid. » (1) ; BN : DU BELLAY
(Joachim) : trad. VIRGILE, Deux livres de
l'Eneide, 1561 ; + in Les OEuvres françoises de Joachim Du
Bellay, 1569 ; [cf. Poille,
2.4.2.3]
10. /belleau/ (24)
« Berg./Berge./Berger./Bergerie » (11) ; BN : BELLEAU
(Remy) : La Bergerie, 1565, 1572 ; [cf.
Poille, 2.4.2.3]
11. /belleforest/bellefor/belle forest/ (3)
= littérateur français, XVIe s. ; BN :
BELLEFOREST (François de)
12. /belon/bellon/bellonio/belonus/ (10)
« in tractatu de auibus » (1) ; = naturaliste français,
XVIe s. ; BN : BELON (Pierre) : L'Histoire
de la nature des oyseaux, 1555
13. /bodin/ (1)
« I. Bodin » ; = philosophe politique français, XVIe
s. ; BN : BODIN (Jean) : plusieurs écrits dont :
Six livres de la Republique, 1576
14. /bud/b/ (4)
« ex Liuio » (1) ; = humaniste français,
XVe-XVIe s. ; BN : BUDÉ (Guillaume)
15. /buich/ (1)
« Hymne de la victoire » ; = ? ; [cf. DLF :
BRACH (Pierre de), poète bordelais, fin XVIe s. ; Cior :
Poemes en 3 livres, 1576, + autres écrits]
16. /caesar/ (1)
[voir Stoer, 2.1.5.3.2, s.v. cesar]
17. /cic/ (2)
[voir Stoer, 2.1.5.3.2, s.v. ciceron]
18. /columel/ (1)
[voir Stoer, 2.1.5.3.2, s.v. col]
19. /coustumes/ (1)
« coustumes de Paris » ; [Il s'agit en fait d'un emprunt au texte
hérité ; l'occurrence de Marquis,
s.v. Suserain, renvoie à FEODAL qui cite ce texte depuis ND
1573]
20. /estienne/estiene/ (2)
dont s.v. Precellence (1) ; = érudit français, XVIe
s. ; BN : ESTIENNE (Henri) : Project du livre
intitulé : « de la Precellence du langage françois »,
1579
21. /garnier/ (1)
« Rob. Garnier » ; BN : GARNIER (Robert) ; [cf. Poille,
2.4.2.3]
22. /h f/ « H. F. » (392)
= BN : LA POPELINIÈRE (Henri Lancelot-Voisin, sieur de) : La
Vraie et entiere histoire des
troubles et choses memorables, avenues tant en France qu'en Flandres, et pays
circonvoisins, depuis l'an 1562. Comprins en quatorze livres : les trois premiers, et
dernier desquels sont nouveaux : les autres reveus, enrichiz,et augmentez de plusieurs
choses notables. Avec les considerations sur les guerres civiles des François,
1573 [195b]
23. /huom/ (1)
« Huom de Nery » s.v. Araines ; Huon de Mery = poète de
Champagne, XIIIe s.
24. /ioan/ (1)
« Ioan. 18. 10. » ; = Évangile de S. Jean
25. /jodelle/ (1)
= poète français, XVIe s. ; BN : JODELLE
(Étienne)
26. /jonvelle/ (1)
« le Sieur de Ionuelle en son histoire » ; [voir Stoer, 2.1.5.3.2, s.v.
joinville]
27. /joubert/ (1)
= médecin français, XVIe s. ; BN : JOUBERT
(Laurent)
28. /kalendrier/ (1)
« Kalendrier des bergers » ; BM : EPHEMERIDES : Le
grant Kalendrier et Compost des
bergiers
29. /m c/ (1)
« M. C. en son grand Catechisme » s.v. Proësme ; = ? ; [cf.
Calvin (Jean), Catéchisme, 1549 ;
Cordier (Mathurin), calviniste ; Coyssard (Michel), Petit sommaire de la doctrine
chrestienne, 1591, 1595, 1608 ; Coignet (Matthieu), Instruction,
1584]
30. /maison/ (1)
« la maison rustique & le theatre d'agriculture » ; BN :
ESTIENNE (Charles) : L'Agriculture et
maison rustique, 1564, etc. ; éd. Jean Liébault, 1583, etc.
31. /marot/ (2)
« aux Epigram. », « Rondeaux » ; BN : MAROT
(Clément) : L'Enfer de Clement Marot [...]
item aulcunes ballades et rondeaux, 1540, 1544 ; Les OEuvres de
Clément Marot [...]
augmentées de deux livres d'Épigrammes, 1538 + 1539, 1542, 1549,
etc. ; [cf. Poille,
2.4.2.3]
32. /martial/mart/ (2)
= poète latin, Ier s. ; BN : MARTIAL (Marcus Valerius
Martialis)
33. /montaigne/montagne/ (3)
« essaiz » (1) ; BN : MONTAIGNE (Michel Eyquem de) :
Essais, 1580, 2e éd. 1582, 5e 1588,
dern. 1593, éd. nouv. 1595, 1598, etc. ; [cf. Stoer, 2.1.5.3.2]
34. /nicot/ (1)
« en son dictionaire » ; = Dictionaire françois-latin,
éd. Nicot et Dupuys, 1573
35. /pallad/ (1)
= écrivain agronomique latin, IVe s. ; BN : PALLADIUS
(Rutilius Taurus AEmilianus)
36. /plat/ (1)
« Mien & tien ruines des Repub. Plat. » ; = ? ; [cf.
Platon ; Vigenere, Platte peincture]
37. /plin/ (2)
= Pline l'Ancien ; [voir Stoer, 2.1.5.3.2]
38. /plutarque/ (2)
= polygraphe, Ier-IIe s. ; BN : PLUTARQUE
39. /pybrac/ (4)
= magistrat, orateur et poète, XVIe s. ; BN : PIBRAC (Guy
Du Faur, seigneur de) : plusieurs
écrits, dont : Les Quatrains, 1574, etc.
40. /ronsard/ron/rons/ (1548)
« eglogues » (1), « Fran./Franc./Franciade » (7), « Hymne
de l'or » (1), « Miseres de son temps »
(1), « Odes/od. » (4), « Poëmes/poemes » (2),
« tragiques » (1) ; [voir Baudoin, 2.2.1.6, et Poille,
2.4.2.3] [195c]
41. /scalig/ (1)
« Scalig. In append. Virg. » ; = humaniste italien, XVIe
s. ; BN : SCALIGER (Joseph Juste) : Éd.
Virgile, Appendix, 1572, augm. 1595
42. /72/ (1)
« les 72. » ; = la Septante, trad. grecque de l'Ancien Testament,
IIIe s. av. J.-C.
43. /serées/serees/ (8)
« auteur des » (8) ; = XVIe s. ; Les
Serees = recueil de contes de veillées, d'anecdotes, de bons
mots ; BN : BOUCHET (Guillaume) : Serées de Guillaume
Bouchet [...] livre premier, 1584
+ 1585, 1608, etc.
44. /tacitus/ (1)
[voir Poille, 2.4.2.3]
45. /terent/teren/ (2)
[voir Stoer, 2.1.5.3.2]
46. /thevet/ (1)
« Cosm. » ; = historiographe et cosmographe, XVIe
s. ; BN : THEVET (André) : Cosmographie
de Levant, 1554, 1556 ; La Cosmographie universelle, 1575
47. /vascosan/ (1)
« ez opuscules d'Amyot » ; = Michel VASCOSAN, imprimeur,
XVIe s. ; il est l'imprimeur d'Amyot
(trad. de Plutarque, v. supra) ; l'éd. de 1574 (et ss.) comprend une « Table
tres ample des noms
et choses notables contenues en tous les opusculues de Plutarque »
48. /veget/ (1)
[voir Stoer, 2.1.5.3.2, s.v. vegece]
49. /vigenere/vi/vig/vigen/ (850)
« Ch. » (98),
« cha./Chal./Chalc./chalch./Chalcon./chalcond./chalcondyle » (212),
« Chif./Chiff./Chiffres » (214), « Im./Ima./Imag. » (317),
« Philost./Philostrate » (2) ; BN : VIGENERE (Blaise
de) : trad. et annot. de Laonicus Chalcondyle, L'Histoire de la decadence de l'empire
grec,
1577 + 1584 ; Traicté des chiffres, ou secrettes manieres d'escrire, 1586
+ 1587 ; trad. et
comment. Flavius Philostrate, Les Images, ou tableaux de platte peinture,
1578 ; [cf. Stoer,
2.1.5.3.2] [195d]
50. /virgil/virg/ (7)
« AEn. » ; [voir Stoer, 2.1.5.3.2, s.v. virg]
51. /vitruu/vitru/ (4)
= architecte latin, Ier s. av. J.-C. ; BN : VITRUVE (Marcus
Vitruvius Pollio)
Les méthodes utilisées dans les ajouts de Marquis 1609, ainsi que les types d'informations que ceux-ci renferment, sont les plus variés des différentes éditions du GDFL. Ceci est la conséquence de la provenance des matériaux : Pierre Marquis copie les notes de son père, Jean Marquis, et celles de Claude Guichard donc trois contributeurs nommés, plus la participation active de l'éditeur, Jean Pillehotte. C'est une lexicographie marquée aussi par la personnalité subjective des auteurs.
2.5.3.1. Items et articlesLa plupart des ajouts de Marquis sont de courts items semblables à ceux que l'on trouve dans les autres éditions du GDFL. Ils sont moins souvent groupés que chez Poille ; par exemple, les douze items concernant cheval sont placés à différents endroits des quatre colonnes de l'article CHEVAL. Regroupés, ils sont presque toujours mis en alinéas autonomes sans articulation ; nous citerons en exemple l'article PAIR, ajouté intégralement par Marquis :
« * Pair, nombre pair, Numerus par.
* A pair, comme iouer à pair.
* L'vsage des chiffres a esté de fort longuemain, voire à pair presque
de l'escriture,
s'il n'est deuant, Vig. chif.
* Resplendissant, presque à pair du Soleil.
* Pair, il n'est pas son pair, ou n'a pas son pair, Non est illi par, non habet
parem. Paris sans pair.
* Pair. Pair de France.
* La Cour des pairs. »
Un autre procédé, caractéristique de Marquis et qui s'expliquerait par la transcription fidèle des annotations marginales faisant partie de sa documentation, est l'ellipse, ou articulation implicite : l'alinéa-ajout ne contient pas le mot-adresse qui est à chercher dans l'alinéa précédent (ou parfois suivant). Par exemple, sous la lettre D, on trouve, parmi beaucoup d'autres :
« [Debiter de la marchandise, c'est la vendre par le menu] // * En destail, non en gros »
« [Declin de l'aage, Flexus aetatis] // * De la Lune, i. son defaut »
« [Qui a des dens, Dentatus] // * Qui n'en a poinct, edenté »
« [Tourner le dos & s'enfuir, Terga vertere] // * Gaigner au pied »
« [Donner en dost, Doti dare] // * En mariage » s.v. Dost [196]
Comme Robert Estienne en 1539 dans son Dictionaire francoislatin, Marquis peut répéter un item sous plusieurs adresses : « Gaigner au pied », cité ci-dessus parmi les exemples d'ellipses, est donné s.v. Dos, Fuir et Gaigner ; « Esrachant sa barbe chenue » s.v. Esracher et Hure (plus « Barbe chenue » s.v. Chenu) ; « à tout son rayon & ses goffres » s.v. Rayon (« Rayons de miel. A tout son rayon & ses goffres. Vig. chif. ») et Tout (« Miel à tout son rayon, & ses goffres, Vig. im. ») ; « le deu de Mariage » s.v. Debvoir et Deu.
Dans un autre style, concordant mieux avec une documentation faite de notes élaborées qu'à des annotations marginales, Marquis donne pour environ 1200 substantifs des alinéas construits, allant d'une ou plusieurs lignes jusqu'à presque une colonne entière, dans lesquels sont énumérés des épithètes relevées chez Ronsard [197]. L'article HOMME renferme un alinéa contenant 106 épithètes ; HONNEUR 43 ; FEMME 19 ; LAICT 6. L'item laict est le suivant :
« Laict, sauoureux, doux, sur le ionc caillotté, bien espoissi, caillé sur le ionc, caillotté comme glace, Rons. »
Chez Ronsard, on peut lire, selon les éditions [198] :
« le laict savoureus » (I.136.5, à partir de 1592), « laict savoureux » (XII.30.46) ;
« le doulx laict » (I.26.56, jusqu'en 1573), « lait dous » (VI.21.12, 1571), « laict doux » (IX.188.254, jusqu'en 1587), « doux laict » (XII.97.77) ;
« laict sus le jonc cailloté » (IV.130.8)
« laict bien espoissi » (IV.152.1) ;
« sur le jonc le laict caillé » (I.200.4, à partir de 1592), « lait caillé de sur le jonc » (VI.157.115) ;
« sur le jonc du laict cailloté comme glace » (VII.187.8, jusqu'en 1572) changé en « du laict sur du jonc cailloté comme glace » (à partir de 1578).
Exceptionnellement, les épithètes ronsardiennes sont partagées entre plusieurs alinéas ; par exemple :
« * Moisson, nouuelle, chaude, riche, fertille, nourrissante, que la faulx arrange à bas de la Beauce fructueuse d'autruy Rons. // * Moisson d'Arabie, arabe doulce, qui remplit la bouche des Muses, Rons. // * Moisson, fiere, guerriere, armée d'espieux, & d'escus de lances & de dards, branlez és mains des Argiues soldars, sortis du cheual de Troye, Rons. »
Un critère de la séparation en plusieurs alinéas peut être, de façon sporadique, le nombre singulier ou pluriel de l'occurrence chez Ronsard :
« * Mal, grand, plaisant, parel, beau, doux, cruel, que l'aconite donne, notoire, qui empire, violant, fort, incurable, finé, prodigieux. Rons. // * Maulx, miserables, bourreaux, soucieux ennuyeux, gracieux, larrons de nostre vie, estrangers, Rons. »
« * Mammelle tendre de Iunon, heureuse emannee, id est, pleine de manne, Rons. // * Mammelles, tirees longues comme boyaux, par le bout deschirée, propres, Rons. »
Le nom de Ronsard sert surtout à signer des listes d'épithètes ou des exemples assez courts [199] ; exceptionnellement Marquis donne une citation-exemple étendue, soit en respectant la mise en ligne des vers [200], soit en continu :
« [Guiterne, ou Guiterre [...] Ronsard] & en vne de ses odes il luy parle ainsi Tu es des pensiues Ames l'Instrument approprié Tu es des Seigneurs & Dames pour l'amour sainct dediée aussi est-ce ton office non pas les assaulx cruels mais le ioyeux exercice des souspirs continuels Guiterre, donc ie le chante, par qui seule ie deçoy, par qui ie romps & enchante les douleurs que ie reçoy Nulle chose tant soit douce ne te scauroit egaler Toy qui mes ennemis repoulse Si tost qu'ils t'oyent parler » [201]
En dehors des listes d'épithètes ronsardiennes, l'alinéa le plus long est un commentaire technique sur chassis signé du nom de Vigenere :
« * Chassis pour chiffrer, ou dechiffrer. C'est vn papier percé par endroicts auquel dans les fentes, & ouuertures on escrit, ce qu'on pretend estre cogneu du correspondant, puis on remplit les espaces de quelques syllabes, ou mots entiers, qui confondent & peruertissent le sens, qui y est exprimé ailleurs. C'est en faict de chiffres certain artifice d'vn papier percé par endroicts, les uns plus pres, les autres à plus de distance. Laissant vuide l'espace qui est entredeux, afin de le remplir puis apres de quelque chose, au mieux qu'on peut, pour desguiser ce qui aura esté escrit, dans les ouuertures, & par ce moyen alterer & confondre ce qui y est exprimé de secret, si que mal-aysement y pourroit-on rien discerner, qu'en y appliquant vn autre papier percé de mesme. Vig. Chiffres. »
Les ajouts de Marquis, lorsqu'ils viennent compléter un article existant, sont assez souvent reliés à celui-ci par un connecteur, soit implicite, soit explicite. L'articulation implicite est utilisée dans le cas du synonyme ou définition, du syntagme, voire de la dénomination (voir la discussion et les exemples donnés ci-dessus). L'articulation explicite concerne, soit l'acception, soit la variante formelle, soit le dérivé morphologique, sémantique ou syntagmatique ; dans les exemples suivants, le premier des deux termes reliés, soit se trouve dans le texte hérité, soit est donné par Marquis :
a) acception (copules aussi (surtout), alio sensu, ou par domaine d'emploi) :
« Aboutir se prend aussi pour auoir au bout, comme vn tetton abouty d'vne fraise, ou cerise »
« Amortissements en faict de massonnerie sont [...] se prend aussi pour [...] »
« Contenance, maintien, mine. Ce mot se prent aussi pour ce qu'on tient en main [...] »
« [Ondée] alio sensu : vne douce ondée si fluante d'vn vent gratieux & doux »
« [Relascher, Relaxare] // Relascher en terme de marine [...] »
« Tiroir en terme de menuiserie [...] // Tiroir, en mesnagerie rustique [...] »
b) variante formelle (aussi, ou, idem) :
« Amit, ou Amict [...] »
« [Auiler] on dict aussi avilir »
« Bancades, transtra, se dict aussi bancs »
« [chastiement] Chaston, idem Burgund. »
« [Laronnesse] Larronne idem » s.v. Larron...
c) dérivations morphologique, sémantique, syntagmatique (copules de là, de là vient, de A vient B, B vient de A) : voir 2.5.1.5.
Les alinéas (modestement) construits connaissent plusieurs formes : la simple addition d'une information à un alinéa existant [202] ; l'énumération d'épithètes (voir ci-dessus) ; un traitement de polysémie ou de variation formelle (v. ci-dessus) ; un item suivi de diverses sortes de dérivations (v. 2.5.1.5). Ajoutons à cela deux autres procédés occasionnels : le cumul de citations et de mentions de source, ainsi que les alinéas qui contiennent plus d'un astérisque (marque d'ajout) :
« [Haut] * Hault esleué nauires hault esleuees. Vig. Im. * d'vn courage hault esleué // * Hault monté oyseaux hault montez sur de longues iambes. Vig. im. * Faire hault qu'on dict aussi faire alte, & faire ferme, si elles s'arrestoient & faisoient haut, Vig. im. // * Haut esclattant, clairons hault esclattans, Bartas Hault volant, Idem. Hault pendu, Idem. Hault tonnant, Idem »
« * Vne grosse nuée d'affaires, qui viennent comme à grandes ondees plouuoir sur vous. Vig. chif. * Sur les differentes veines & ondees des temps. Vig. chalc. » s.v. Ondée
« * Fessepinte. * Baguenaudier fessepinte, Vig. Im. »
« * Sophiste. * Sophistique »
2.5.3.2.1. Selon la catégorie grammaticale
On peut remarquer chez Marquis des tendances générales concernant le type
d'information qu'il donne pour les différentes classes de mots ; tendances qui se
conforment à la nature de ces classes : a) synonymes d'un adjectif : « [Doux] Humain,
affable, benin, gracieux // Docile,
maniable // Plaisant, delectable » ; b) syntagmes d'un verbe : « Tirer par les cheueux. Maniere de parler
prouerbiale //
Tirer aux traicts de la mort // Tirant aux derniers sanglots, & battements
de la mort //
Tirer vent // Tirer au large en mer // Tirer quelqu'vn en terme de
guerre » ; c) fonctionnement syntagmatique d'un mot outil : « Par, quelque-fois
redonde //
Parauenture, voyez Aduenture // Par terre // Par ensus //
Au par ensus // Le parensus » s.v.
Par ; ou qui sont caractéristiques de la lexicographie du temps : Marquis donne plusieurs centaines de définitions pour des mots ou syntagmes, soit
hérités, soit ajoutés par lui. Nous proposons une typologie des
définitions contenues
dans les lettres D, M et T : a) genre prochain et différence(s) spécifique(s) ; une soixantaine,
dont : « Damasquin, sorte d'ouurage à guise de tapis de
Turquie » « [Damnation] Sentence de mort » « Magadis, c'est le cheualet d'embas des Instrumentz, à
archet » « [Mammelle] Le pis des vaches, cheures
brebis » « Tire, espece de poisson de mer » « Traicte. est le droict qu'vn prince souuerain prend en ses monnoyes pour le
payement
des ouuriers » b) genre prochain ; 6, dont : « Duc, nom d'oiseau » « Mark, Sorte de poids » « Turquet, sorte de chien » c) différence spécifique : « Mont d'or, le plus hault de l'Auuergne [...] » « Treilliz, pour chiffres à escrire » d) définition morphologique ; une vingtaine, dont : « [Desmembré] Mutilé de ses
membres » « Dormitoire, remede pour faire dormir » « [Miettes] Petites mies » « Monnoyage est le salaire du monnoyeur » « Tourtiere, vtensile de cuisine à faire tourtes » e) synonymie ; une quarantaine, dont : « Il a les dents longues, i. Il a faim » « Les dormants, id est, les Trepassez » « Homme madré fin, caut accort, rusé » « [Mediocre] Ni grand ni petit,
moyen » « Il a de beaux talens, id est, de belles qualitez » « Timbre d'vn horloge, c'est la clochette » f) genre prochain et différences spécifiques + définition
morphologique : « Desseigner, Faire quelque chose à desseing. i. de propos
deliberé, de guet à pend » « Marqueur, vn qui marque. Particulierement s'appellent marqueurs ceux qui
battent la
monnoye du costé de la pile [...] » g) genre prochain et différences spécifiques + synonymie ; une douzaine,
dont : « [Desencoulper] Iustifier, declarer Innocent » s.v.
Descouper [sic] « Desengager quelqu'vn i. le deliurer, ou sauuer de quelque
mal » « Mouton [...] instrument ou engin de guerre pour enfoncer les
portes & abbatre les
murailles, on l'appelle aussi vn Bellier » « Munitionner la forteresse i. La rauitailler, y faire entrer de la
prouision » h) genre prochain + synonymie : « Drapier nom d'oiseau autrement appelé martinet pescheur, Martin bec
pescheur, &
oyseau Sainct Martin » « Tromble, autrement dicte Torpille, espece de poisson » i) définition d'un préfixe : « Des, apud nos contrarium in compositione significat, vt loyal,
desloyal » j) définition réfutée + définition juste : « Meulette, n'est pas petite meule, mais la pierre à tout quoy on broye
les couleurs sur
le marbre » Sous les mêmes lettres, on trouve les occurrences suivantes de la dénomination
d'un
syntagme : « Descente d'humeurs, defluxion » « C'est vn Diable incarné, Endiablé » « Double doublon. i. vn quadruple » « Mal caduc epilepsie » « Sacrer quelque chose au temple de memoire, i.
l'immortaliser » « Ministre de Iustice, le Bourreau » « donner à ferme ou muyages, voyez Admodier » « Bas territoire, pour la terre » À l'occasion, Marquis traite la distribution de mots analogues : « Son excellence, parlant d'vn grand Prince, comme on dict du Pape, sa
Saincteté,
d'vn Roy, sa Maiesté, d'vn Duc, son Altesse, d'vn grand Seigneur, sa grandeur ou sa
Seigneurie, d'vn Prelat Religieux, sa Paternité, d'vn Prestre Religieux, sa Reuerence,
&c. » s.v. Excellence « Marqueur, vn qui marque. Particulierement s'appellent marqueurs ceux qui
battent la
monnoye du costé de la pile, & croiseurs, ceux qui y impriment la
croix » Le poids du latin se fait sentir encore à l'occasion chez Marquis. Écho des
procédés de
la première édition du Dictionaire francoislatin (1539) de Robert
Estienne, un
syntagme ou définition français est dénommé en latin ; sous
les lettres D, M et T, on
rencontre : « Deification des Empereurs Romains, Consecratio,
Apotheosis » « Dispositions & accidens. Affectiones » « l'homme est vn petit monde, Microcosmus » « Maistre de Musique, Choriphaeus » s.v. Musique « Graine de troesne, Vaccinium » « Vn Turban à la pointe droicte, que portoyent anciennement les
Perses, Cittaris » Plus frappants sont les items latin-français ; sous les mêmes
lettres : « Iuris-consulti, Iuris-periti. Professeurs de loix, Docteurs aux loix »
s.v. Docteur « Seruare, conseruer, defendre » s.v. Droict « Mensura bipedalis. Mesure de deux piedz » s.v. Mesure « Homo mollis, effeminé » s.v. Mol « Paucis te volo, vn mot » s.v. Mot à d'autres endroits de la nomenclature : « Non conueniunt inter se, Ils ne s'accordent pas : Ils sont tousiours en
dispute » s.v.
Convenir « Excitare crabones, irriter les frelons » s.v. Frelon On peut noter aussi un item dans lequel le français est manifestement une traduction
du
latin signé : « Domter, Pardonner au subiect & domter le rebelle, Parcere subiectis,
& debellare
superbos. Virg. » s.v. Debeller Dans les items cités ci-dessus tirés des articles MOL et DEBELLER, le mot
français est
en fait porté par le latin (mollis, debellare). Au niveau du vocabulaire utilisé dans les extraits de langue compris dans le texte
ajouté par Marquis, on remarque la haute fréquence de certains mots qui reviennent
sous la plume de Ronsard, de loin l'auteur le plus cité. Les différentes formes de
l'adjectif grand ont une fréquence totale de 315, celles de beau
225, de doux 183
dont 160 portent le nom de Ronsard et 13 autres anonymes seraient en fait de lui [203]. La métalangue est le plus souvent exprimée en français, mais à
l'occasion en latin ;
pour les lettres D, M et T : « Des, apud nos contrarium in compositione significat, vt loyal,
desloyal, sicut apud Graecos
« [Deuiser] a diuidendo videtur deriuari » « [Dimenche] Lothar. Dominicos dictos vocant
Dimanches, Galli melius, Dominiques,
appellant » « Mechanique, ch. vt k, pronuntiatis, Mechanicus, a, vm : oeuure
mechanique, gents
mechaniques » « Mechanique, Sordidus, tenax, idem quod tacquin » « Mignonnette, diminutiuum, bagues
mignonnettes » « [Mugler] per onomatopeiam » « [Muletier] Aruer. Coutau, à colle & monte, qui
ou latin et français (même lettres) : « Dominique, nomen proprium Dominius Lotaring. l'appellent
Dimanche, In mascul. & foem.
genere » « Don, Donnus per syncop. à Dominus sic Hispan. Nobiles, &
in Gallia quidam Religiosi
vocantur, Dons, Don Bernard, Don Prieur, & Aruer. Donne signifie, Dame
& Ital. La
Madonna de Loretto, &c. » « Mi concise pour demi. Inde Midy. Miiour, Mitan, Mitoyen, faisans
en ce deuoir de
mitoyens, & communs amis, nous disons aussi Metoyen » « Trachet, nom d'oiseau, oychramus, est auis eius speciei, quae
descendentibus coturnicibus
ducem se praebet, vt glottis, ortygometra & Otis » Le métalangage de la métalangue de base est plus riche en termes que celui
des autres
éditions du GDFL. La copule reliant le défini au définissant
peut se réaliser, entre
autres, par pour, se prend pour, signifie, est,
c'est, i., id est : « Abboucher, pour parler auec quelqu'vn » « Glace se prend pour vn miroir » « Quartier aussi signifie la quarte partie » « Baume, est vne grande & profonde cauerne en vn
rocher » « Aurore, c'est le poinct du iour » « Bouquin i. vn vieil liure » « Marne, riuiere isleuse, id est, pleines d'isles » Idem, idem que et idem quod joignent parfois la
variante ou le synonyme au mot-adresse : « [Laronnesse] Larronne idem » « Algorisme, idem qu'Arithmetique » « Conuenamment. Idem quod conuenablement » L'exemple est parfois introduit par comme : « Aboutir se prend aussi pour auoir au bout, comme vn tetton abouty d'vne fraise,
ou
cerise » « Relimer, comme relimer les dents d'vne faucille » le domaine d'emploi par mot, terme, en, en
terme(s) de : « Bouer, mot de monnoyeurs » « Descension, terme d'alkimie » « Allee en fortification » « Fretille, en terme de iargon » une restriction d'usage plus générale par aucuns,
autres, alij : « [Desboisté] Aucuns disent,
Desnoué » « Grateuse [...] Autres disent, gratuise » « [Démoniaque] Alij dicunt, Demoniacle,
endiablé, energumene » Le mot voyez signale un renvoi (réel ou virtuel) à : a) une variante : « Depuceler, voyez Despuceler » b) un synonyme : « [Medecine] Voyez, remede » c) un dérivé ou un dérivant : « [Douue] Voyez Douelle » « Desniaiser [...] voyez Niez » d) un cooccurrent : « Denier percé, voyez achepter » e) une source : « Tantale, malheureux, vieil. Voyez, Rons. en la fin de l'Hymne de
l'or » Les termes linguistiques ou lexicographiques utilisés par Marquis sont aussi nombreux
que chez Stoer et Poille : mot [fréquence métalinguistique 63], lat. vocabulum
[2], verbum [2] parole/parolle [4] diminutif [2], lat. diminutiuum [1] terme [68] nom [16], nom propre [1], lat. nomen [5] dont
nomen substant./substantiuum [2] substantif [5], lat. substantiuum [1] verbal [2] genre [1], lat. g./gen./genere [7] feminin/f./fem./femin./foe./foem./foeminum [15] masculin/m./mascul. [12] pluriel [4], lat. plur./pluralis [3] singularis [1] pronom [2], pronom possessif [1], lat. pronomen
demonstratiuus [1] neutre (en parlant d'un pronom) [3] adjectif [3] substantiue [3] epithete [20] verbe [7] participe [2] frequentatif [2] actif [1], activement/actiue [5] passiue [1] neutre [2], neutralement [1] personne [1] impersonnel (verbe) [1], impersonnellement [1] present [1] preterit [1] adverbe [2], lat. aduerbium [1] preposition [1], lat. praepositio [1] interiectio [1] particule [2], lat. particula [1] phrase [3], lat. phrasis [1] maniere [1], maniere de dire [2], maniere de parler
[2], maniere de parler proverbiale
[1] proverbe/prov./proverb. [7],
proverbialement [1] dictum [1] prononcer [5], lat. pronunc./pronuntiatis [2] syllabe [1] consone/consonne [2] vocale [1], lat. vocalis [1] escrire [13], lat. scribo [3] accent [1] simple n.m. ("lettre simple" vs. diphthongue) [1] diphthongue/diphtongue [2] anagramme [1] construction [3] antecedent [1] relatif [1] comparatiue (en parlant d'une expression) [1] premis [1] redonder [3] composé [3], composition [1], lat. compositio
[1] simplement (« cheual trottier » ->
« trottier », « mettre en ligne de compte »
->
« mettre en ligne ») [2] desinentia [1] eliditur/elidens [2] apostrophen (per ) [2] sens [5] signifier [16], signification [9], lat. significat [3] energie [1] periphrase [1] ordinairement [1] proprement [6] metaphore/metaph./metapho./metaphor./metaphora [11], metaphoriquement [2] contraire [15], lat. contrarium/contrar. [2],
contra [1] antiphrasis [1] gausserie (mot de ) [1] vulgaire [1], lat. vulgo [2] commun [2], communement [3] deriver [2] forgé (mot) [3] paragogique [1] naturalizé [1] rude (en parlant d'un mot de forme latine) [1] transposition de lettres [1] lat. apheres. [1] lat. apocop. [1] syncope/syncop. [9] metathesis [1] parole "adresse de macrostructure" [1] (s.v. Improprier : « en
la parole, compaignon de
guerre ») La personnalité du lexicographe et celle du dictionnaire transparaissent dans plusieurs
types de contextes : l'opinion du lexicographe concernant une analyse linguistique, son
attitude à l'égard du calvinisme, les référents de temps et de
lieu. Les expressions clés des interprétations linguistiques sont semble,
j'estime, je
pense, je lirois volontiers, je nommeray volontiers, je le
trouve, obseruaui,
s'il n'y a erreur ; par exemple : « [Baniere] Picardis, bandiere, semble qu'il tienne de
pando, ou expando » « Marne semble se prendre aussi pour la vase que traine vne
riuiere » « Couassants rappaux, epithete Barthassien, i'estime qu'il faut lire
crouassants » « Drapier nom d'oiseau [...] Ie pense qu'on l'appele drapier, dautant
que les Drapiers
le tiennent pendu au planchier de leur boutiques, croyans qu'il ayt vertu de preseruer
leurs draps des teignes » « Farfoüette [...] (ie lirois volontiers sarfoüettes de
sarfoüir) » « Corridor, que ie nommeray volontiers, Allee, ou marchepied de la muraille,
aussi bien
que celuy du fossé » « Refunder, n'en pouuant plus attirer elle refunde de rechef, Amy. op.
Ie le trouue vn
peu dur, quoy qu'il se serue incontinent apres de transfunde » « obseruaui hanc particulam semel ab Amyoto cum praepositione en,
coniunctim vsurpatam, en
en faisant perir toute souuenance. Amy. op. » s.v. En « Excedé pour excepté, s'il n'y a erreur d'Imprimerie, on les
enterroit, excedé les
Idolatres & blasphemateurs, Vig. chif. » Le texte du dictionnaire dédié à l'ancien archévêque de
Vienne, Pierre de Villars,
semble prendre un plaisir particulier à citer les invectives de Ronsard contre la religion
de la ville voisine de Genève [204]. La
théologie hérétique de Calvin, « toute rance &
moisie », y est rappelée à plusieurs reprises : « Eglise [...] La pretendue reformée haultaine ses Ministres
enflez, &c. Rons. » « Geneue, Geneuesan.
Vne ville est assise és champs Sauoisiens « Heresie de Caluin, du predicant de laquelle Rons. parle ainsi. Ie ne veux point
respondre à la theologie, Laquelle est toute rance & puante, & moisie, toute
rapetassé, & prinse de L'erreur des premiers seducteurs, incensez de fureur comme
vn
poure vieillard. &c. » s.v. Heresie « Theologie des Heretiques toute rance & moisie, Rons. » s.v.
Moisi « Rance-lard. Ie ne veux point respondre à ta Theologie laquelle est toute
rance, &
puante & moisie, Rons. parlant à vn Ministre » « [Theologie] doctrine diuine. des Heret. rance, moisie,
puante, repetassee. &c. Rons. *
Theologique » [206] Le texte de Lyon contraste ironiquement avec celui de Genève qui lui a servi de base.
Sous l'article EVANGILE, Stoer avait mis en 1599 :
« mot
propre à la
doctrine du
salut » ; l'édition de Marquis ajoute dans un alinéa qui suit
immédiatement le
précédent : « Euangile armee des pretendus reformez,
Rons. » En ce qui concerne les référents de temps et de lieu, citons l'article ORDRE
qui
mentionne Henri IV « à present regnant » ; ou encore les
articles LAME, MARRON et
MARTINET, qui parlent respectivement de « Lame, Alumelle,
bonne de Vienne en
Dauphiné », « Marron de Lyon, grosses chastaignes du
Dauphiné qui se
debitent plus à Vienne, qu'à Lyon », « [où l'on
fait les espées & barres de fer]
comme à Vienne en Dauphiné ». Est-ce que ce fut le « petit & malostru escholier » [207] du Collège du Dauphin à
Vienne, Pierre Marquis, ou son père l'auteur de l'item « l'Escholier faict des
eclipses en sa classe s'absentant des leçons » [208] ? « [...] bon nombre de Dictions & Phrases Françoises, non seulement
recueillies des
memoires, & aduersaires de mon pere, [...] qu'il auoit autrefois
amassé[es] & tiré[es]
de plusieurs bons autheurs de nostre langue [...] mais encore d'vn vieux
exemplaire de
M. Nicot, fort annoté ez marges par [...] M. Guichard
[...] » [209] Selon ses propres dires, le rôle de Pierre Marquis se serait limité à
l'insertion dans le
texte d'un exemplaire du « grand Dictionaire » (Stoer 1603) des matériaux
de
son père,
Jean Marquis, et de ceux trouvés dans un « vieux Nicot » annoté par
Claude
Guichard [210]. Sans vouloir
entreprendre la
tâche ingrate et largement oiseuse et
aléatoire de faire un partage des plusieurs milliers d'ajouts, on peut indiquer quelques
lignes directrices générales. Les contraintes spatiales des annotations marginales
suggéreraient plutôt Jean Marquis comme compilateur des listes
d'épithètes
ronsardiennes ; l'amitié de celui-ci avec l'archévêque de Vienne, Pierre
de Villars,
l'aurait peut-être incité à noter les fulminations de Ronsard contre la doctrine
de
Calvin [211]. Les items
elliptiques [212] ont un caractère d'annotations
marginales
(Guichard), mais pourraient résulter tout aussi bien de méthodes
réductionnelles
employées par Pierre Marquis (Jean Marquis). Les items signés du nom d'un
« bon
auteur » ne sauraient être le fait du seul Guichard, mais pourraient être celui
du seul
Jean Marquis. Jean Marquis, médecin de Lyon, serait-il l'auteur des ajouts concernant
la médecine ? ; Guichard, docteur en droit civil et en droit canon, celui des
ajouts ayant
trait à la justice et à la pratique [213] ?
Ce dernier encore, grand référendaire et
historiographe de Savoie, aurait-il noté « Consuls, appellez à Paris,
& à Lyon
Escheuins, Scabini, Iurats, à Bourdeaux : Capitoux à Tolose.
Syndics en
Sauoye. Les Regents en Albenas. &c. » s.v. Consul ? Les écrits
de chacun
livreraient peut-être d'autres éléments de répartition [214]. Ce que Pierre Marquis releva
dans le « vieux Nicot » n'était pas seulement les annotations de Guichard,
mais aussi un
certain nombre d'éléments supprimés ensuite par Stoer, en 1599 ou
1603 [215]. Par
exemple, les articles ARTIS « en langage de
iargon » et
CONCHIER omis en 1599,
ANGOISSEUX (supprimé en 1603) avec sa référence
à
Berinus (omis en 1599) ; la
variante bouticle s.v. Boutique (enlevée en 1599) ; le sens
« bourreau » s.v. Appariteur
(suppression de 1603). Le « vieux Nicot » en question serait donc, soit le
DFL de
1573, soit S 1593 [216]. Il y aurait eu encore un autre collaborateur de l'édition de Marquis. Dans sa
Bibliotheca scriptorum, le père N. Southwell nous apprend que
« MICHAEL
COYSSARDUS [...] Nicotii Dictionarium Gallico-Latinum infinitis propè
Dictionibus locupletavit. Lugduni apud Joannem Philehotte [sic] 1609 » [217]. Le
jésuite Coyssard (1547-1623), natif de Besse en Auvergne, fut recteur de plusieurs
collèges, dont le Collège du Dauphin à Vienne et le Collège de la
Trinité à Lyon [218]. Il
n'est nulle part nommé dans le dictionnaire que publie Pillehotte et n'est connu comme
lexicographe que par une certaine tradition bibliographique. Cependant, J.-P. Chambon
démontre de façon convaincante que les nombreux ajouts de mots
auvergnats [219] que
recèle l'édition de Marquis viendraient de la plume de Coyssard [220]. Son nom aurait-il
été tu parce qu'il n'était pas bien vu du dédicataire de l'ouvrage ou
Pierre Marquis
ignorait-il tout simplement la provenance de cette partie des matériaux que lui
confièrent Pillehotte ou son père ? « [...] cette derniere Edition, plus exacte & correcte que toutes les
precedentes [...] » Formule purement publicitaire. Les fautes d'imprimerie sont très nombreuses ;
parmi
celles des lettres L et M, mentionnons : hobelin pour gobelin s.v. Laine ; abondammant
pour abondamment s.v. Largement ; oiel
pour oeil s.v. Larme ; exhontez pour eshontez s.v.
Larron ; l'est pour lest s.v. Lest ; d'onne
pour donne s.v. Lien ; plurieil pour pluriel s.v.
Limes ; oiseaux pour oiseux s.v. Limon ;
voulant pour vollant s.v. Louange ; mse pour
mes s.v. Loy ; venerarables pour venerables
s.v. Loy ; cayer pour loyer s.v. Loyer ; liuiton
pour luiton s.v. Lutin ; machres pour
machures s.v. Machure ; arrhet pour archet s.v.
Magadis ; megadis pour magadis s.v.
Magadis ; Nostre damus pour Nostredamus s.v. Malheur ;
troçonné pour tronçonné s.v.
Manque ; Auer pour Aruer. s.v. Mardi ; da
pour de s.v. Mark ; ce pour se s.v. Materas ;
aucumble pour au cumble s.v. Mesure ; promber
pour plomber s.v. Meurtrir ; soldass pour
soldats s.v. Militie ; fougne pour fougue s.v.
Mine ; estant pour estat s.v. Monarchique ;
nontaigner pour montaigner s.v. Montaignard ;
moudurae pour moudure s.v. Moulture ;
ordinairerement pour ordinairement s.v. Mousse ;
vaisieaux pour vaisseaux s.v.
Moute-vins ; abbatres pour abbatre s.v. Mouton ;
desoye pour de soye s.v. Muguet ; coutan
pour coutau s.v. Muletier ; nusculeux pour
musculeux s.v. Musculeux. Il n'est pas sans intérêt de suivre les étapes d'un texte cité
passant des mains de
l'auteur entre celles de Marquis jusqu'à de Brosses ; par exemple :
« qui m'ardoit le
coeur » (Ronsard) -> « qui m'ord le coeur » (Marquis s.v.
Despit)
->
« qui mord le
coeur » (de Brosses) ; « sans qu'il s'essuie » (Ronsard) ->
« sans qu'on l'estuye »
(Marquis s.v. Jour) -> « sans qu'on l'estime » (de Brosses). Nombre d'ajouts sont mal placés dans la macrostructure : par exemple, l'item
« Porte
bledz, fertil, planteureux, herbeux tapissez de pampre, ou d'espics herissez,
Rons. », qui concerne implicitement le mot champ, apparaît entre
CHAMBEUX et
CHAMBRE ; « Cler-net. Vig. im. » et
« Cler-pure [...] Vig. Im. » sont donnés entre
CLEF et CLEMENT ; « Conualescent qui
reguerit » se trouve s.v. Convenir.
L'implicitation du mot-adresse peut rendre incertaine l'appartenance d'un ajout ;
mentionnons, après le premier exemple ci-dessus, l'alinéa « Aruer.
vn chasal », placé
entre MASURE et MAT [221]. Le manque d'intégration se fait sentir également dans les
répétitions : par ex. « *
Homme determiné resoulu // * Determiné, c'est vn homme
determiné, i. resolu,
hardy, saepius in malam partem accipitur » s.v. Determiné ;
« * Dresser la table, ou
seruir la viande. Mensam apponere, Sternere mensam » s.v. Dresser, « *
Dresser la
table, ou seruir la viande » s.v. Droict ; « * Exacte, Regent
exacte, qui ne laisse
rien à expliquer // * Exacte, vigilant, soigneux & exacte iusques aux
moindres choses, Vig. ch. » s.v. Exacte ; « * Lanternier, faiseur
de lanternes, &
vn qui se mesle de tout. Ardelio, M. Aliborum // * Lanternier, faiseur
de
lanternes. Au lieu des lanterniers, qui sans adueu & tout fangeux sortis du
plus ord de la boue se sont aduancez H. F. » s.v. Lanternier. Comme révision du texte hérité, on ne voit guère que la
suppression de quelques
mentions de sources d'équivalents latins : Virgile s.v. Descharger, Vaisseau ;
Cicéron
s.v. Entelechie.
2.5.3.2.3. Le français fonction du latin
, &
, apud Latinos, In,
& A »
dicitur vnde & Mulus
vocatur quod aptum, fit montib. »
2.5.3.4. Terminologie
2.5.3.5. Lexicographie marquée
Qui par fraude a chassé ses Seigneurs anciens
Miserable seiour de toute apostasie,
D'opiniastreté, d'orgueil, & d'heresie,
Laquelle en ce pendant que les Rois augmentoyent,
Mes bornes, & bien loing pour l'honneur combatoient,
Appellant les bannis en sa Secte damnable,
M'a faict comme tu vois, chetiue, & miserable,
Cité pleine de maux, & d'infelicité,
Rons. és Miseres de son temps en la prosopopee de la
France. » [205]
2.5.4. Correction et révision
« [...] augmenté de beaucoup de ce dont il est le plus necessaire, qu'il n'auoit esté és Editions precedentes [...] »
Ajouts de de Brosses [222]
Nombre de lignes | 439 |
Mots de texte | 2220 |
Mots de texte français | 1598 |
Alinéas nouveaux | 190 |
Alinéas augmentés | 16 |
Alinéas marqués | 202 |
L'édition de de Brosses est la plus pauvre des six éditions du GDFL en termes d'additions concernant le français, ou même d'additions tout court. Les ajouts sont concentrés vers le début du texte : sur le total de 206 alinéas nouveaux ou augmentés, 88 se trouvent sous la lettre A, 167 sous A-E, 195 dans la première moitié de l'alphabet (A-M) ; les ajouts s'arrêtent à la lettre S (s.v. Sçavoir). Ils tendent aussi à se concentrer dans certaines pages du texte : les 27 items ajoutés sous la lettre D concernent tous des mots en des-, dont 24 en dess- ou dest- (pp. 426-7).
Les mots-adresses nouveaux sont les suivants :
absolument, abyssins, accordable, adorner « mettre en ordre », amarice « herbe nommee Bruyere, on l'appelle aussi Erice, Tamarice, Myrice », ambarum « Ambregris », ambarvales « feste, en laquelle on sacrifioit tous les ans vne hostie ou victime pour les biens de la terre », ameia « semence d'orme », amie « poisson », amminées « sorte de sep de vigne », amnestie, amphemerinos « espece de fiebure quarte que les Medecins appellent exquise », anodimene « Ouurage d'Apelles », antidose « Retribution », antipathie, apolectes « Conseil ou Senat », arcadien « Epithete du Dieu Pan », archieunuque « premier des Chambellans du Roy », archives, aromates, assideles « Tables ausquelles s'asseoyent les Flamines quand ils faisoyent leurs sacrifices », assipitum « viande douce », astrobolisme « maladie des arbres », asyle, attile « poisson », avenaire « espece de Cigale », aulicoques, babyloniques « voiles », balsamelaeon « Suc », comique, desherance, despamper « mettre bas & ietter les pampes », desrener, dessabler, dessuer, desteindre « Esteindre », destination, destinément, empoulé, engouleur, enthemes « emplastres [...] ; [...] surgeons », entr'embrassement, epicene (t. de grammaire), episcopat « Euesché », faincte, fatidique « qui declare le destin », insolvable, option.
De Brosses ajoute un petit nombre de syntagmes lexicalisés (ex. avant-chien « estoile » s.v. Chien, cinquiesme fueille « Herbe » s.v. Cinquieme), d'acceptions (à « Vers », terre avare s.v. Avare), de définitions (« [Aesopet] Nom d'homme », « [Attester] prendre à tesmoing », « [Cicatrice] marque qui demeure d'vne playe »), de synonymes (« [liuree des chanoines] voyez prebende », « [Rachais] Rongneux, Galleux »), de variantes (« Achapt, voyez [...] Achept », « Faulteur, voyez fauteur ») et une remarque de prononciation (s.v. Rains).
En dehors des étymologies implicites suggérées par la confrontation du mot-adresse avec un équivalent (« Apolectes [...] Apolecti », « Episcopat [...] Episcopatus »), de Brosses propose quelques étymologies explicites :
« Ambarum, Ambregris, à Graecis » ;
« [Ambezas] Quasi dicas ambo asses » ;
« Aulicoques, exta dicuntur in aulis siue ollis cocta » ;
« [Empreigner] Ce mot vient du Latin
Praegnans » ; « [Estiomene] A
Graeco.
» ; « Famille
vient du mot Latin
familia » ;
« [Funerailles] Ce mot est pris de
funis » ; « Aucuns tirent le verbe Oultrager du Latin
Vltra agere ».
Outre des équivalents latins, le texte donne un équivalent arabe : « Assipitum que les Arabes disent Ziribergi ».
« [...] pour vostre aduancement en la cognoissance du langage François & Latin [...] »
La majeure partie des ajouts faits par l'édition de de Brosses concernent des items bilingues, soit qu'il ajoute des items français-latin, soit qu'il joint des équivalents latins à des items qui n'en avaient pas ; par exemple :
« D'aage en aage, In secula // Aage de minorité, Pupillaris aetas // Quand on meurt deyant l'aage, immatura mors // Vieil aage. Senilis aetas // Plus que l'aage ne porte, Vltra aetatem // Si quelqu'vn veut conter tout son aage. Si quis totam eius aetatem percenseat » s.v. Aage
« [Affinees & entierement purifiées par la vertu] Expurgatae »
« [Affinoir, lieu où l'on affine quelque metal] Aurifusorium »
« [Affinerie, l'art d'affiner] Ars fusoria »
Le texte prend plus ouvertement l'allure d'un dictionnaire de thème lorsque l'équivalent latin est signé du nom d'un auteur classique :
« Destiner à soy vne femme. Sibi destinare aliquam in matrimonio. Suet. // Destiner la ruine de quelqu'vn. Destinare exitium alicui. Cic. // Aage destinée & subiecte à beaucoup de maux. AEtas multis periculis & discriminibus obnoxia. Cic. »
que le signe (signifiant et signifié) français est un latinisme :
« Ambaruales, c'estoit vne feste, en laquelle on sacrifioit tous les ans vne hostie ou victime pour les biens de la terre, Ambarualia, ium, ambarualis hostia »
« Apolectes c'estoit vn Conseil ou Senat d'hommes choisis. Apolecti. Liu. »
ou qu'une remarque d'étymologie met l'accent sur le latin :
« [Empreigner] Ce mot vient du Latin Praegnans, duquel vsent Virgile & Terence pour signifier vne femme grosse ou enceinte »
L'effort de rendre le dictionnaire plus bilingue est mené sur deux fronts : l'addition d'items bilingues et d'équivalents latins ; la modification, voire la suppression, de bon nombre des ajouts de Marquis, jugés sans doute comme trop « français » ou marginaux, ou même trop « lyonnais » [224].
Exemples de modifications :
M : « A pour en : Decius salla ruer à la plus
forte presse des combatans. Amyot opusc. »
dB : « A se met aussi comme in Latin apres les verbes de
mouuement : comme, il se rua
à la plus forte presse des combatans, in saeuississimam irrupit
praeliantium turbam »
M : « [Ingratitude] Fiere honneste, Rons. »
dB : « [Ingratitude] Mescognoissante, fiere,
deshonneste. Rons. » [225]
dB : suppression de la mention de source (« Belleau Berg. ») s.v. Oule « pot de fer »
M : « Pastis herbeux, Rons. »
dB : « Pastis herbeux, pascua herbida »
M : « Piaffe, Piaffer. Le gentil homme, qui ne sçait que bransler
vne espée à son cousté
& piaffer en pleine rue, me semble iuge incompetant d'vn docte graue, & vertueux
discours, H. F. »
dB : « Piaffe, pompaticus incessus // Piaffer, pompaticè
incedere, superbè ambulare, elatis
superciliis & buccis inflatis obloqui »
M : « Plattis, à l'endroict de ces basses, & plattis. Amy.
op. // Comme vn pilote de peur
que le nauire ne se aggraue en quelque platis, où la mer soit basse, ou en quelque
vase, Idem // Des grands marees & plattis »
dB : « Platis en mer, plagae arenosae,
arenae »
M : « Portraicts, de sa vertu, honnorez, peu venerable sans l'or, moisis des
antiques
ayeux, écortez par l'age & d'oreilles, & d'yeux, diuines statues, entré dans
mon coeur,
ingenieux, où maint beau traict se rapporte pour mieux resiouir les yeux, qui nage
dans mes yeux, Rons. au vif, naif, à qui la seule parolle
manque »
dB : « Pourtraict, pictura, effigies, imago »
L'exemple suivant pourrait servir à résumer les relations entre Genève protestante et Lyon catholique. En 1603, Stoer (Genève) avait défini ainsi le mot prone : « C'est le sermon que les Curez font à leurs paroissiens à la porte des chapelles le dimanche » ; l'édition de Marquis (Lyon) modifie cette définition : « C'est le sermon que les Curez font à leurs paroissiens à la nef des Eglises où ils chantent Messe le dimanche » ; chez de Brosses (Gex-Genève) on lit : « Predication faite en la nef de l'Eglise » [226].
De Brosses peut remplacer un article par un autre :
M : « Opter. Bacchus en faueur de cela, le mit au choix de demander ce
qu'il voudroit,
& il opta que tout ce qu'il touchoit deuint or, Vig. Im. »
dB : « Option, choix, optio »
ou tout simplement supprimer des items ajoutés par Marquis ; par exemple, l'article PLAT retient tout ce qui remonte à Stoer 1603 et retranche les alinéas (marqués) dus à Marquis (« Et pource que cela est fort plat pour donner quelque meilleur grace au contexte du tableau, Vig. im. // Faire paroistre cette histoire plus platte, Vig. chalc. // Plats entaillez au burin où s'eleuoient bossées, les victoires passées, Rons. // Platte couchée, Vig. im. // Platte peinture // Plat, tout à plat, Vig. ch. »). Les suppressions sont plutôt rares dans la première moitié du dictionnaire, mais à partir de la lettre L se font de plus en plus nombreuses, surtout d'items signés du nom de Ronsard.
La partie du texte de Marquis héritée de Stoer ou, à travers celui-ci, du Dictionaire françois-latin souffre peu ; de longs alinéas-articles « français » tels BLASON ou PROPRE restent intacts. Quelques articles ou items disparaissent cependant ; l'article PRANGELER (« Prangeler, Pic. Ruminare a prandio, Northman. Maianer, a verbo Metidiari » [227]), par exemple, peut-être considéré trop marginal.
Les sources mentionnées par de Brosses intéressent essentiellement le latin :
Higman [229] (s.v. Chien), Macrobe (s.v. Amminées), Pline l'Ancien (s.v. Ameia, Amie) pour des termes d'histoire naturelle ; Budé (s.v. Fuir), Festus (s.v. Ars, Aulicoques, Ennuyer), Nonius (s.v. Escrivain) comme commentateurs d'un mot latin ; Cicéron (s.v. Destiner x 2), Macer [230] (s.v. Fiebvre), Perse (s.v. Dessonger), Plaute (s.v. Escrimeur), Properce (s.v. Arcadien), Servius (s.v. Estincelle), Suétone (s.v. Destiner, Gage), Térence (s.v. Empreigner), Tite-Live (s.v. Apolectes, Garder), Virgile (s.v. Amminées, Empreigner) comme attestations d'emploi d'un mot, syntagme ou phrase [231].
Dans ses quelques ajouts, de Brosses utilise un certain nombre de termes linguistiques ou lexicographiques. En plus des copules pris de [fréquence métalinguistique 1], vient de [3], usez de [2], on trouve :
mot [9]
diminutif [1]
nom [2]
subst. [1], mot substantif [1]
genre [1]
nombre distributif [1]
epithete [1]
verbe [2]
lat. aduerb. [1]
façon de parler proverbiale [1]
prononciation [1]
signifier [5], lat. significat [1]
ordinairement [1]