Actes des Journées "Dictionnaires électroniques des XVIe-XVIIe s.", Clermont-Ferrand, 14-15 juin 1996 | I. Leroy-Turcan, "Modalités de mise en oeuvre de l'informatisation de la première édition du Dictionnaire de l'Académie française (1694)" |
3.1.2. L'hypertexte n'est pas seulement convivial, il est facile à utiliser: la présence d'une note concernant un mot ou une séquence de la base consultée et impliquant la dimension hypertextuelle est matérialisée par les soulignements ou par les couleurs. Il suffit alors de cliquer sur le texte marqué et de se promener dans la base, d'explorer la variété des chemins.
3.1.3. Comme nous venons de le souligner, la création d'un hypertexte conjoint à la base dictionnairique de 1694, nous permet d'introduire plusieurs niveaux de commentaires, relevant de l'archéologie du texte, qui enrichiront la consultation du dictionnaire et mettront à la portée de tous les publics les résultats de recherches menées dans différents domaines. C'est ainsi que l'hypertexte associé à la première édition du dictionnaire, loin d'être fixé et clos, rédigé par un seul individu, est conçu pour être ouvert à tous les chercheurs susceptibles d'apporter leur pierre à l'édifice. Ce qui va suivre est donc présenté à titre indicatif, non limitatif.
3.2.1. La base critique
La base critique peut comprendre à la fois des extraits de textes rédigés par des grammairiens, remarqueurs, théoriciens de l'Usage et des usages, et des notes d'experts susceptibles de guider le consultant des bases dans la confrontation des différents documents, (cf. les exempliers offenseur et à present). L'intérêt de cette base critique est de mettre à la portée du public intéressé des documents jusqu'alors sous-exploités, parce que peu accessibles, parfois même méconnus ou inconnus; nous évoquerons ici, à titre d'exemple, la première version du libelle édité «aux despens de l'autheur» et de façon anonyme par G. de Scudéry sous le titre Les Fautes remarquées en la tragi-comédie du Cid (56 pages in-12) alors que la version plus connue du grand public est celle qui, remaniée (texte, constructions des phrases, graphies, citations, etc....) et enrichie de quelques observations, a été publiée la même année, en 1637, mais logiquement plus tard [20] sous l'intitulé plus bref Observations sur le Cid, (96 pages in-8).
3.2.2. La base textuelle
La base textuelle regroupera essentiellement deux catégories de textes, des textes littéraires (= BTL), courts de préférence, d'auteurs contemporains de l'ensemble de la période de préparation et de rédaction du DAF, académiciens ou non académiciens, prosateurs ou poètes [21]; des textes non littéraires qui peuvent être notamment les textes polémiques (= BTP) publiés en relation avec l'élaboration du DAF comme c'est le cas de libelles, d'opuscules souvent publiés anonymement, par exemple le fameux texte intitulé L'Enterrement du Dictionnaire de l'Académie (présenté infra) [22]; tous les textes destinés à figurer dans cette base, représentatifs de la multiplicité des usages concurrents, des usages en voie de disparition ou au contraire des usages dominants, le seront dans leur version originale, ce qui imposera un lourd travail de relecture et de vérification dans les éditions originales [23]. Parmi les textes retenus pour la base échantillon figureront des textes déjà présents sur Internet (ARTFL ou ABU [24]) auxquels nous ajouterons des textes saisis par nos soins (en priorité de Patru, les Plaidoyers, de Furetière les Factums, le premier libelle de Scudéry, la Requeste des Dictionnaires de Ménage, puis d'autres textes polémiques comme l'Enterrement du dictionnaire, l'Apothéose du Dictionaire et la Réponse à une critique intitulée l'Apothéose... ou le Dictionnaire des Halles [25].
3.2.3. L'efficacité fonctionnelle de la triade de bases associées peut être schématisée sous forme d'un triangle dont les trois sommets sont reliés par des doubles flèches matérialisant les possibilités de consultations multiples, successives ou concomitantes (cf. schéma ci-dessous).
Ces deux dernières bases, même si elles sont d'abord mises en oeuvre et conçues par un ou deux auteurs, ne doivent en aucun cas rester univoques, se limiter à une seule analyse critique. L'objectif absolu est l'ouverture: la base critique peut être un lien convivial et conversationnel entre chercheurs, associant les différents points de vue enrichis par les notes d'experts, qui bien sûr sont signées et datées par leurs auteurs, le système mentionnant toujours une adresse électronique où toute personne peut envoyer ses commentaires.
3.3.2. Les analyses sur la genèse du texte de 1694: la préédition de 1687
Nous avons mené une étude comparative systématique de 1687 et 1694 sur le corpus de la lettre G [26]: la question de l'informatisation du premier tome de la préédition de 1687 conservé à la Bibliothèque de l'Arsenal (Fol. BL 270) ne se pose pas actuellement, cet exemplaire «extremement défectueux» (Mézeray) n'ayant pas été reconnu pas ses «pères» en raison du nombre de ses imperfections [27]: ce vestige est d'autant plus précieux que tous les tirages partiels (cahiers) ou complets de ce premier tome devaient être passés au pilon [28]. Malgré ce statut de simple ébauche, cette préédition est d'un intérêt capital pour comprendre la genèse du texte définitif donné en 1694. L'hypertexte suffira à montrer l'intérêt linguistique de cette première mouture du DAF, qu'il s'agisse des modifications affectant la macrostructure ou la microstructure, qu'il s'agisse des remaniements de la nomenclature, des définitions et des exemples, qu'il s'agisse des variantes graphiques dues aux hésitations des rédacteurs, aux fluctuations de l'usage ou au contraire à l'évolution de la langue, sans oublier les inévitables coquilles d'impression, qu'il s'agisse enfin des corrections affectant la ponctuation et les marques typographiques, ce qui confirme davantage les modalités du fonctionnement sémiotique de 1694. Nous n'évoquerons ici que quatre points.
3.3.2.1. Organisation de la nomenclature: déplacement de mots
Les déplacements sont surtout dus à des raisons de filiation étymologique: ainsi pour GOURMET, sous-vedette de GOURME dans 1687, qui est déplacé dans 1694 sous GOURMAND [29]; de même pour GOURMANDER, sous-vedette de GOURMAND dans 1687, qui est déplacé dans 1694 sous GOURMER [30]. C'est en raison du déplacement de GOURMET rattaché à GOURMAND que la sous-vedette GOURMETTE, qui se trouvait placée dans 1687 juste après GOURMET, est rapprochée de sa vedette GOURME dans 1694. La logique de la hiérarchie implicite des sous-vedettes peut aussi entraîner des déplacements conjoints.
3.3.2.2. Fonctionnement sémiotique de la ponctuation et des majuscules
Pour la ponctuation, il faut distinguer les valeurs différentes du point dans la syntaxe générale de l'article (fonction banale de limite phrastique) et dans les séquences exemplificatrices où il n'établit pas de limite forte lorsqu'il n'est pas suivi d'une majuscule, et, dans ce cas, il permet d'associer plusieurs exemples d'une même série (groupes nominaux, phrases); en revanche, lorsqu'il impose ensuite une majuscule, il est la marque de limite de série, donc de changement d'unité significative [31]; de même, la virgule peut fonctionner, indépendamment de ses emplois habituels, comme signe redondant de début de séquence définitoire déjà marquée par la majuscule, mais elle peut aussi figurer avant une séquence exemplificatrice.
Les majuscules occupent principalement quatre fonctions autour des deux pôles du lexique et de la syntaxe: lexicales, elles sont la marque traditionnelle des noms propres et des titres ou noms prestigieux (majuscule honorifique); phraséologiques, elles marquent le début de phrase grammaticale; mais elles ont aussi une signification propre au dictionnaire comme marque de début de séquence définitionnelle ou exemplificatrice. Ainsi, pour le seul ajout de majuscules de début de séquence définitionnelle entre 1687 et 1694, deux exemples sont particulièrement significatifs: s.v. GOURME, dernier alinéa la minuscule de 1687 «On dit encore fig. d'un jeune homme...» est corrigée en majuscule dans 1694 «... d'Un ...»; de même s.v. GLACE où la minuscule de 1687 «GLACE, est aussi une plaque de cristal...» est remplacée par la majuscule dans 1694 «... Une plaque...» (mises en relief ajoutées). La modification de minuscule en majuscule peut s'accompagner d'un changement textuel, par exemple d'une modification qui affecte le déterminant du terme définitoire: ainsi comme dans l'alinéa consacré à l'emploi figuré de glace, "froideur des sentiments", on lit dans 1687: «Il se prend aussi fig. pour cette froideur qui est dans le coeur, dans les actions, sur le visage...», et dans 1694 «Il se prend aussi fig. pour La froideur qui est dans le coeur, dans les actions, sur le visage...», etc. Les exemples sont très nombreux, quasiment systématiques, ce qui renforce la valeur sémiotique du système.
3.3.2.3. Fonctionnement sémiotique de la typographie
Nous ne retiendrons ici [32] qu'un exemple concernant l'italique et les petites capitales: s.v. GLACE, l'alinéa consacré dans 1687 à GLACE au sens de «plaque de cristal dont on fait des miroirs» commence par le mot GLACE en petites capitales, marque de la sous-vedette; ces petites capitales sont remplacées dans 1694 par de l'italique, ce qui semble remettre en cause le statut de sous-vedette.
3.3.2.4. Modifications des définitions et des exemples [33]
Un exemple dans 1687, suivi ou non d'un renvoi, peut donner un nouvel alinéa dans 1694: s.v. GLACE, l'exemple en italique «chevaux ferrez à glace» suivi du renvoi au verbe FERRER, donne dans 1694 un aliléa avec définition «On dit, Ferrer des chevaux à glace, Quand on leur met des fers cramponnez, pour empêcher qu'ils ne glissent sur la glace» [34]; c'est sans doute cette modification qui a entraîné l'ajout d'un autre alinéa consacré à l'expression parallèle mais dans une acception figurée non mentionnée dans 1687: «Un homme... ferré à glace».
Un exemple mis en alinéa dans 1687, ce qui implique déjà une "diction" spécifique, peut donner dans 1694 un alinéa complet avec définition, comme c'est le cas pour les deux simples exemples -- introduits par le traditionnel «On dit aussi» -- Gands glacez, taffetas glacé de 1687 qui changent de statut et sont enrichis d'une définition dans 1694: «On appelle, Gants glacez des gants cirez & unis comme de la glace, Taffetas glacé, du taffetas lustré comme de la glace»; notons au passage la modification de la graphie de gands (1687) en gants (1694).
Le simple ajout d'un exemple s'accompagne logiquement d'un passage du singulier au pluriel dans la formule d'introduction, comme s.v. GLACIAL où «cette phrase» de 1687 donne dans 1694 «ces phrases»: on apprécie, outre la terminologie, la valeur de la collocation ajoutée, donnée comme exemple, «zone glaciale», qui est elle-même enrichie d'une définition.
Il serait important de mener une étude systématique sur les modifications affectant non seulement l'organisation des significations dans les définitions mais surtout sur les transferts de statut des éléments du discours sur la langue ou en langue. Les modalités de réécriture de certains articles de 1687 donnent d'elles-mêmes les niveaux de signification de 1694 et permettent de mieux percevoir la conscience linguistique sous-jacente au remaniement de l'ouvrage.
3.3.3. Autour des deux moutures du dictionnaire: contexte historique et linguistique
3.3.3.1. Les discussions des grammairiens [35]
Le DAF étant en quelque sorte la vitrine officielle de la langue française parlée à Paris comme à la Cour, il est indispensable d'introduire dans l'hypertexte ce qui appartient à la diachronie restreinte du Siècle, à toutes ces années qui ont vu s'exprimer opinions divergentes, controverses sur l'Usage et les usages...; tous les débats linguistiques qui ont un rapport direct avec l'élaboration du dictionnaire et les projets de grammaire doivent avoir une place dans l'axe historique avec comme auteurs de référence notamment Vaugelas, Mézeray, Ménage, Bouhours, Patru, Thomas Corneille (cf. exempliers à present et offenseur). Mais on ne saurait restreindre le champ de documentation aux seuls usages linguistiques, les usages littéraires associant grammairiens et écrivains ayant une part essentielle dans de nombreux débats sur les mots [36]. D'où l'intérêt d'une confrontation entre les écrits théoriques et les écrits relevant plus de l'esthétique (didactique et esthétique): l'exemple de car est significatif. Les auteurs particulièrement intéressants sont trop nombreux pour être cités ici, mais on évoquera au moins Olivier Patru, le «Quintilien français» [37] et «l'homme du royaume qui savoit le mieux notre langue» [38], G. de Balzac, Scudéry, H. D'Urfé, Voiture, Bernier, De Brébeuf, Corneille, Racine, La Fontaine, et tant d'autres [39]...
3.3.3.2. Au-delà des grammairiens et remarqueurs...
Pour illustrer le poids des rivalités humaines et des contingences politiques dans une partie de l'élaboration du Dictionnaire, nous mentionnerons simplement ici l'exemple d'un ajout dans 1694 dont la paternité revient en grande partie à Furetière: il s'agit de la sous-vedette GENERALISSIME qui ne figure pas dans la préédition de 1687 et qui a suscité plusieurs commentaires: «Ils ont obmis le mot de generalissime en tous ses deux sens.» (Furetière [40]); dans l'organisation de l'hypertexte nous avons choisi d'indiquer au lecteur intéressé les principales références concernant l'histoire récente du mot et marquant la genèse de l'article, selon la hiérarchie chronologique à partir de G. de Balzac [41], et les indices comparatifs (Furetière et Richelet) (cf. l'exemplier generalissime, où sont distingués les deux niveaux de consultation: base dictionnairique et base hypertextuelle).
3.3.4. Polémiques: avant et après 1694
Au coeur des polémiques marquant l'élaboration du DAF, on ne saurait négliger Furetière, mais après la parution de la première édition, il ne faudrait pas négliger quelques textes, parfois méconnus ou mis en retrait, notamment quatre ouvrages polémiques.
3.3.4.1. Furetière: les articles rédigés comme ajouts au DAF jusqu'à la fin de la lettre G (second Factum) sont du plus grand intérêt (historique et linguistique); nous prévoyons de les insérer au plus tôt dans la base hypertextuelle de 1694, en tenant compte parallèlement à la fois de la préédition parisienne de 1687 (chez Le Petit) et de la contrefaçon de Francfort (chez Frédéric Arnaud) dont l'Avis au Lecteur constitue un document du plus haut intérêt linguistique.
3.3.4.2. Parmi les ouvrages critiques parus après 1694, outre l'article du Mercure Galant de janvier 1695, Eloge à l'honneur du Dictionnaire de l'Académie [42], il faut faire une place à quatre ouvrages polémiques, écrits de façon spirituelle, parfois acerbe, publiés en 1696 et en 1697: en 1696, le Dictionnaire des Halles ou Extrait du Dictionnaire de l'Académie françoise, Bruxelles, chez F. Foppens, et deux titres complémentaires, L'Apothéose du Dictionnaire de l'Académie et son expulsion de la région céleste. Ouvrage contenant cinquante critiques sur ce dictionnaire ausquelles on en a joint cinquante autres sur divers celebres auteurs. La Haye, chez Arnout Leers, Imprimeur & Marchand Libraire (sans nom d'auteur) et Réponse A une critique satyrique intitulée l'Apothéose du dictionaire de l'académie Française, par Mrs Mallement et de Messange, Paris, Pierre Ballard, Avec Privilège du Roy [43]; enfin sans nom d'auteur, ni marque de libraire, a fortiori sans privilège, le fameux texte intitulé L'enterrement du Dictionnaire de l'Académie. Ouvrage contenant la Refutation de la réponse de M. de M. Et deux cents quinze Remarques Critiques, tant sur l'Epitre & la Preface, que sur les trois premieres Lettres du Dictionnaire, A, B, C.
3.3.4.3. L'intérêt de la fausse seconde édition de 1695 (ou contrefaçon de 1695) publiée sous le titre Le Grand Dictionnaire de l'académie Françoise dédié au Roy [44] est de produire une liste des fautes d'impression de 1694 avec un Avis au lecteur.
3.4.2. Le cas particulier de la première édition du DAF (1694) au sein de la série des huit (1694-1935) est d'être le premier d'une lignée, de correspondre au premier véritable dictionnaire de langue de notre langue française; cela impliquait de mettre en place tout un système de significations propres à ce genre de dictionnaire et d'imposer les choix méthodologiques novateurs comme l'absence d'une étymologie explicite en dépit du classement par racines ou le choix de ne pas citer les auteurs de référence. La difficulté était d'autant plus grande que l'entreprise reposait sur au moins deux principales typologies de sources, littéraires et linguistiques, tout en maintenant l'impératif d'un usage en synchronie... synchronie tiraillée: plusieurs générations d'auteurs, deux grandes générations d'auteurs académiciens, et trois rédacteurs successifs. L'ouvrage ne peut échapper aux conflits de générations, conflits dont les indices textuels sont bien présents [47]. Conflits dont le lecteur, consultant de la base dictionnairique prendra d'autant plus conscience qu'il pourra vérifier dans la base textuelle associée, non seulement les textes théoriques des grammairiens et des remarqueurs, mais aussi les usages propres aux différents auteurs académiciens dans une période donnée.
3.4.3. De fait, c'est à la fois l'histoire de la genèse du dictionnaire, avec les discussions normatives des remarqueurs et grammairiens, et le nom d'auteurs académiciens qui ont guidé notre choix des textes destinés à nourrir la base textuelle associée pour qu'elle soit opérationnelle et attractive pour tout public. Nous proposons ici trois exemples significatifs avec la collocation à present pour que la grammaire soit représentée, le mot de Corneille si contesté dès la première version du Cid, offenseur, et l'exemple plus politique du terme generalissime (voir les exempliers à present, offenseur et generalissime).
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Notes
19. Excepté quelques irréductibles qui, même s'ils sont de l'Académie française ou travaillent pour l'institution, refusent de reconnaître les avantages des techniques modernes pour le grand public, qu'il soit cultivé, simplement curieux, ou spécialisé.
20. L'absence de privilège dans ce genre de libelle nous empêche de connaître les dates exactes d'éditions et nous devons nous contenter de la chronologie relative fondée sur la logique d'appréciation des textes, complétée éventuellement par des informations tirées d'autres documents contemporains.
21. Faut-il rappeler que même si le DAF ne cite pas les bons auteurs, «... parce que plusieurs de nos plus celebres Orateurs et de nos plus grands Poëtes y ont travaillé, et qu'on a creu s'en devoir tenir à leurs sentimens» (Préface du DAF, 1694), il reste des écarts d'usage parfois importants entre la pratique d'un auteur académicien dans ses propres textes et l'usage recommandé par le DAF. Il est donc essentiel de pouvoir rendre compte de ces divergences dans l'hypertexte. Cf. sur ce sujet, I. Leroy-Turcan, Toronto, février 1996, sur «Les conflits de générations et les usages littéraires concurrents dans la première édition du Dictionnaire de l'Académie française».
22. Cf. aussi les Factums de Furetière, l'Apothéose du dictionaire, le Dictionnaire des Halles, etc... La liste des titres est forcément ouverte.
23. Consultées en priorité à la bibliothèque de l'Institut, à la réserve de la BN ou dans des fonds anciens d'autres bibliothèques de France; éditions pour lesquelles il nous sera à priori possible d'identifier, par exemple grâce aux ex libris et aux dédicaces, le premier possesseur susceptible d'avoir eu entre les mains l'édition de référence.
24. Textes malheureusement pour nous inefficaces par rapport à nos exigences historiques, puisque les saisies n'ont pas été faites sur des originaux, mais sur des éditions modernes relativement récentes: le travail de mise en conformité avec les éditions originales sera obligatoire.
25. Toute suggestion de titre à saisir sera la bienvenue!
26. Les premiers résultats de cette comparaison font l'objet d'un article intégré aux présents Actes du colloque de Clermont «L'informatisation de la préédition du Dictionnaire de l'Académie françoise (1687) est-elle à l'ordre du jour?» [à paraître]; d'autres aspects seront présentés en juillet 1996 au congrès de l'AATF qui se tiendra à Lyon. Le but de cette comparaison est de définir et sélectionner les éléments les plus pertinents de cette préédition pour l'hypertexte critique.
27. Signalées par les académiciens eux-mêmes, utilisées par Furetière et d'autres critiques.
28. La contrefaçon de Francfort, sous le titre Le Grand dictionnaire de l'Académie, réalisée à partir d'un de ces tirages est elle-même un autre vestige du plus haut intérêt puisqu'elle apporte plusieurs corrections à cette préédition faite chez Le Petit.
29. Gourmet, formation de diminutif est à rattacher à l'ancien anglais grom «valet d'écurie», mais il a pu subir l'influence sémantique de gourmand.
30. Gourmander associe deux valeurs sémantiques, le sens de «réprimander» n'étant qu'un sens figuré du sens premier «dévorer».
31. Il ne s'agit que d'une tendance observable dans les articles associant plusieurs séries
d'exemples: ainsi s.v. CHANSON où peuvent être déterminées une
première série de substantifs avec épithètes (en antéposition
ou postposition), une deuxième avec chanson comme régime d'un verbe (la
majuscule semblant alors réservée à la séquence des exemples avec
verbe conjugué) et enfin une dernière avec chanson comme
complément déterminatif.
32. Cette question a été traitée en détail dans notre contribution aux
actes de Cergy (Leroy-Turcan & Wooldridge 1995).
33. Nous limiterons ici notre propos à quelques points, l'essentiel figurant dans notre autre
contribution [à paraître] qui ne porte que sur cette édition de 1687; d'autre part, nous avons
laissé de côté tout ce qui concerne l'étude des collocations puisque
Francine Mazière travaille actuellement sur ce sujet dans le corpus de la lettre F.
34.
35. Grammairien au sens large d'homme de lettres qui écrit selon les règles ou qui
s'occupe de l'art d'écrire correctement, et au sens plus technique d'homme qui
«sçait ou enseigne la grammaire» (Furetière), «qui
possède l'art de la grammaire, qui s'applique particulièrement à cette
estude» (DAF, 1694).
36. Cf. I. Leroy-Turcan, Toronto, février 1996, sur «Les conflits de
générations et les usages littéraires concurrents dans la première
édition du Dictionnaire de l'Académie française», texte
à paraître.
37. Despréaux, Lettre à Brossette, 3 juillet 1703, cité dans
Pellisson-D'Olivet, T. II, p. 134.
38. Selon le père Bouhours et d'autres grammairiens...
39. La liste des auteurs dont nous avons prévu de saisir les oeuvres ou de corriger les bases
existantes pour les rendre conformes aux originaux est bien sûr ouverte; la collaboration de
tout chercheur qui disposerait déjà de bases textuelles corrigées, conformes
à une édition originale sera bienvenue.
40. Recueil des Factums, Premier Factum, Ch. Asselineau, T. 1, p. 154.
41. Bouhours, Ménage renvoyant à Balzac, Furetière dans le premier
Factum, puis dans la mouture proposée dans le second Factum.
42. Texte qu'il faut compléter par la Lettre touchant le Dictionnaire
de l'Académie Françoise, dans le même numéro, p. 125-43.
43. Il n'y a pas de date sur la page de titre, mais le Privilège donné le 31 mars
1696 et registré en avril 1696 est suivi par l'Achevé d'imprimé daté
du 21 may 1696.
44. «Seconde édition reveüe et corrigée de plusieurs fautes, &
où l'on a mis dans l'ordre alphabétique les additions qui estoient à la fin
de l'édition précédente.», chez J.B. Coignard, Paris.
45. Cf. Wooldridge & Leroy-Turcan 1996.